Le Président de la République s'est rendu au centre hospitalier René-Dubos de Pontoise, dans le Val-d'Oise, pour rencontrer les équipes impliquées dans la lutte contre la COVID-19.
Le Premier ministre l'a annoncé hier : la deuxième vague est là. Face à ce constat, le Président Emmanuel Macron souhaite apporter un message d’unité et de solidarité envers les soignants et l’ensemble des acteurs du milieu hospitalier qui ont été en première ligne lors de la précédente vague et qui continuent à l'être aujourd'hui.
(Ré)écoutez la déclaration du Président :
Face au virus, nous pouvons tous agir :
Vous qui lisez ce message, vous pouvez faire quelque chose face au virus. Que vous ayez 50, 100 ou 1 million d’abonnés...
Publiée par Emmanuel Macron sur Vendredi 23 octobre 2020
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23 octobre 2020 - Seul le prononcé fait foi
PROPOS LIMINAIRE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE AU CENTRE HOSPITALIER RENÉ-DUBOS DE PONTOISE
Je voulais faire un petit point à l’issue de cette visite et cet échange surtout, et remercier vraiment l’ensemble des professionnels avec lesquels j’ai pu échanger ici, à Pontoise, à l’hôpital aujourd’hui.
On a pu faire un point je crois très complet, à la fois de la première vague et de ce qui est en train de se passer, c’est-à-dire cette deuxième vague. Au moment où je vous parle, partout en Europe, l’épidémie est en train de réaccélérer très fortement. Les chiffres ont été rendus publics dans beaucoup de pays membres de l’Union européenne et on voit une accélération extrêmement forte. Le Premier ministre, le ministre des Solidarités et de la Santé et plusieurs autres membres du Gouvernement sont revenus hier lors de la conférence de presse sur cette accélération de la diffusion du virus. A cet égard, les mesures annoncées la semaine dernière, renforcées hier sur le plan géographique, demeurent extrêmement importantes. Je veux ici vraiment insister d’abord sur la nécessité de les respecter et d’être nous tous et toutes acteurs de la réponse au virus. Nous savons, nous comprenons mieux le virus et nous pouvons tous jouer un rôle en respectant les gestes barrières, les 5 fameux gestes que nous avons plusieurs fois répétés, en nous appropriant l'application qui a été annoncée hier pour aider au traçage, en continuant à bien tester et puis en respectant les éléments de couvre-feu et de réduction des échanges et des contacts qui sont inutiles. Au fond, continuer d'éduquer, continuer de travailler au maximum, mais réduire un peu, ce qui, je sais, fait partie aussi du sel de la vie malgré tout qui est cette vie sociale, pour aider à freiner ce virus. Nous aurons en milieu de semaine prochaine une vision plus claire de l'impact des mesures que nous avons prises, en particulier les mesures les plus structurantes justement. Il faut encore attendre et nous aurons des décisions à prendre dans les prochaines semaines pour ajuster les choses. D'ores et déjà, j'avais annoncé que notre souhait est au moins pour six semaines d'avoir ces mesures de couvre-feu.
Cette réponse, la réponse que nous avons toutes et tous en tant que citoyens, la responsabilité qui est la nôtre, elle est d'autant plus importante qu'il nous faut faire corps avec l'ensemble des personnels soignants. En mars-avril, on a tous pris conscience de ce qui se passait. Nous avons tous eu peur, nous avons tous vu, compris le rôle qu'avaient toutes celles et ceux qui nous soignent tout au long de l'année. La France entière a applaudi à 20 heures. Il faut que nous reprenions pleinement conscience de ce rôle et je le dis avec beaucoup de force. C'est pour ça que je veux ici aujourd'hui rendre hommage, remercier l'ensemble de nos personnels soignants mais aussi des personnels administratifs, techniques à l'hôpital – nous sommes ici à l'hôpital de Pontoise – dans nos ARS qui ont été très mobilisées – les Agences Régionales de Santé jouent un rôle extrêmement important depuis le début de la crise et il y a aussi beaucoup de personnels qui sont mobilisés jour et nuit qui se sont beaucoup donnés –, la Caisse nationale d'assurance maladie. Mais je veux aussi saluer l'ensemble des professionnels de santé dits de ville donc les libéraux, professions paramédicales et toutes celles et ceux qui sont aussi dans les établissements médico-sociaux, les structures paramédicales, que ce soit d'ailleurs des structures ou que ce soit du soin à domicile. Ce continuum-là, c'est celui qui nous a permis de tenir, de gagner lors de la première vague face au virus, de résister pleinement. Ce sont aujourd'hui à nouveau toutes ces femmes et ces hommes qui subissent la pression de cette deuxième vague. On voit les lits d'hospitalisation mais aussi de réanimation à nouveau réaugmenter. Je le dis vraiment pour tous nos concitoyens, il faut que vous y pensiez, que vous nous aidiez à protéger nos soignants, protéger l'ensemble de celles et ceux qui sont là pour vous protéger vous-mêmes en faisant ces efforts. Alors nos personnels soignants sont confrontés à une situation qui est celle de cette remontée que j’évoquais. Mais après avoir vécu la première vague, après avoir vécu la reprogrammation des soins qui avaient été annulés, une activité qui n’a donc pas cessé, et donc avec toute cette fatigue accumulée aujourd’hui, c’est aussi pour cela que nous avons souhaité non seulement les mesures annoncées lors du Ségur en juillet, mais l’accélération de celles-ci avec une première partie des primes qui a été actée dès cette rentrée. Comme le ministre des Solidarités et de la Santé l’a annoncé cette semaine, une accélération au mois de décembre du reste des augmentations, une majoration de 50 % des heures supplémentaires et une compensation des congés qui sont annulés pour pouvoir justement mobiliser nos professionnels de santé.
Nous allons faire face tous ensemble et l’échange qu’on a eu a été, je trouve, pour moi, extrêmement éclairant, et je le disais, pas rassurant parce que nous avons l’épidémie devant nous, mais encourageant parce qu’on a beaucoup appris de la première phase et parce qu’ici de manière exemplaire est mise en place une organisation où l’hôpital travaille avec la ville, avec toutes les structures d’amont et d’aval. Au fond c’est aussi justement en partageant cette responsabilité qu’on arrivera à mieux répondre à ce défi, c’est-à-dire dès qu’on a été testé puis diagnostiqué avec ce virus, de pouvoir aider les professionnels de ville à mieux accompagner, mieux prendre en charge et prévenir des complications. Ensuite faire en sorte qu’au maximum ce sont dans des lits classiques, à l’hôpital et dans les services compétents, que ces patients soient pris en charge, et de réduire au maximum celles et ceux, par ce travail justement entre l’hôpital et la ville, de réduire le nombre de personnes qui arrivent aux urgences. Il y en a malgré tout, il continuera à y en avoir parce qu’on doit ralentir et freiner le virus. Mais je veux rendre hommage à tout ce travail qui a été fait et du côté de nos SMUR, de nos SAMU, l’accélération en termes d’organisation qu’on a réussie en première phase. Vous l’avez dit, on a, vous avez inventé ce dont on avait rêvé qui sont ces fameux services d’accès aux soins, en travaillant je dirais, de manière beaucoup plus efficace, là aussi transversale, au sein de l’hôpital, avec les autres services, mais aussi avec les partenaires de la sécurité civile, des associations et de la ville, de réussir à ce que la prise en charge soit la plus adaptée, la plus rapide possible, pèse moins sur les structures hospitalières, même pendant un temps, et soit beaucoup moins difficile pour les personnes qui étaient ainsi contaminées. Ce qu’on a acquis-là, on est en train à nouveau de le redéployer, mais on le gardera au-delà du COVID.
C’est là-dessus que je veux finir : je veux ici redire notre détermination à continuer de transformer en profondeur notre système de soin et notre système de santé français. C’est une fierté. Il a été conçu il y a maintenant un peu plus de 60 ans dans la forme qui est la sienne, il est l’héritier d’un modèle historique. Il était fatigué, à cause des réformes qui parfois n’avaient pas été faites, à cause aussi du manque de moyens. Il y avait beaucoup de tensions, on le savait, mais tout le monde a pris sa responsabilité dans cette crise. Tout le monde. De manière exemplaire. Le Ségur, comme je le disais, cet investissement inédit qu’on va faire d’un peu plus de 8 milliards chaque année dans les années qui viennent, les investissements qu’on a aussi décidés, doivent être au service de ce projet, qui est un projet d'un meilleur accompagnement des patients, et au fond de meilleur accompagnement de tous nos citoyens, pour prévenir beaucoup mieux qu'on ne le fait en France, pour accompagner, dès la ville ou les structures hors de l'hôpital, à l'hôpital, puis après l'hôpital, et donc être au service de ce décloisonnement que j'évoquais.
Voilà les quelques messages que je voulais vous passer après cet échange extrêmement riche que nous avons eu. Je veux vraiment remercier le Directeur, l'ensemble des chefs de service et médecins et cadres de santé qui étaient avec le Directeur général de l'Agence Régionale de Santé et moi-même.