À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le cancer et à quelques jours du Sommet international pour l’Action sur l’intelligence artificielle, le Président Emmanuel Macron s'est rendu sur les sites de l’Institut Gustave Roussy (IGR) et du Paris-Saclay Cancer Cluster (PSCC), ce mardi 4 février 2025.

L’IGR est considéré comme le premier centre de lutte contre le cancer en Europe et quatrième à l’échelle mondiale en 2025, il joue un rôle central dans la guérison de cette maladie.

Le PSCC est un biocluster annoncé par le Président de la République en juin 2021 visant à accélérer l’innovation en santé, véritable pôle d’excellence en oncologie, il rassemble les meilleurs talents de la recherche, accompagne les start-ups et développe de nouvelles méthodes thérapeutiques basées notamment sur l’intelligence artificielle depuis sa mise en service en 2023.

Ce déplacement s’inscrit dans la continuité du plan Innovation Santé 2030, annoncé en 2021 avec une dotation de plus de 7 milliards d’euros, dont 1 milliard entièrement consacré au renforcement de la recherche médicale française. À cette occasion, le chef de l’État a visité une plateforme de recherche clinique innovante et a participé à la cérémonie de pose de la première pierre d’un bâtiment dédié à l’innovation médicale et scientifique en cancérologie.

L’intelligence artificielle est déjà utilisée par près de la moitié des soignants, jouant un rôle clé dans la détection des maladies, le diagnostic, le traitement des patients et notamment la robotique de chirurgie assistée. Le Président de la République souhaite renforcer son intégration dans la recherche et l’innovation afin d’en garantir le développement et le déploiement.

Revoir la prise de parole du Président : 

4 février 2025 - Seul le prononcé fait foi

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Discours du Président de la République sur les sites du Paris-Saclay Cancer Cluster et de l’Institut Gustave Roussy.

Alors, mesdames, messieurs les ministres, mesdames, messieurs, en vos grades et qualités. 

Comme ça, on est sûrs d'oublier personne et d'aller droit au but. Je voulais d'abord vraiment vous dire combien j'étais heureux d'être parmi vous avec mon épouse aujourd'hui. Et merci, Monsieur le maire, de nous accueillir sur votre commune. Et je remercie l'ensemble des élus du territoire qui sont là, c'est une étape importante. 

Je voulais dire quelques mots de la lutte contre le cancer, de Gustave Roussy, et des ambitions qu'on porte en matière de santé, de recherche aujourd'hui. En effet, on est réunis ensemble pour une journée un petit peu particulière qui est la Journée mondiale de lutte contre le cancer, dans ce centre, ce n’est pas un hasard, qui est le premier en France, en Europe, et le quatrième au monde, et qui a vocation, j'ai bien compris tout ce qui m'a été expliqué ce matin, à devenir le premier.

Donc, je voulais vraiment d'abord vous remercier pour votre engagement. Et je pense que ces dernières décennies, on a capitalisé sur un modèle français qui a été inventé, celui des centres de lutte contre le cancer, celui, justement qui a su inventer des souplesses, si je puis dire, d'organisation, d'un lien entre la clinique, la recherche, d'ambitions successives qui se sont multipliées. Et je veux ici vraiment remercier l'ensemble des chercheurs, des soignants, de tous les personnels qui sont engagés dans la lutte contre le cancer, mais également des entreprises, évidemment, l'ensemble des entreprises du secteur qui concourent, et de toute la philanthropie qui s'associe à cette lutte. Et je veux ici redire la grande admiration que j'ai pour tous ceux qui mènent ce combat. 

Il y a 4 ans, on a annoncé ici une stratégie décennale de lutte contre les cancers. Plusieurs d'entre vous ont contribué à la penser. Et d'ailleurs, je crois que Norbert IFRAH, lui-même, est en train de piloter une concertation ce matin, ce qui fait qu'il n'est pas avec nous, mais ce qui montre que c'est un combat de chaque jour qui nécessite beaucoup d'engagement. Et donc, pour la première fois, on avait décidé de passer d'une stratégie de 5 ans à 10 ans. C'était votre proposition, et je crois que c'était vraiment la bonne, pour avoir de la visibilité. L'État, en plus du reste, y a consacré 1,7 milliard d'euros, ce qui était une augmentation de 20 % par rapport au plan cancer précédent. Et tout ça, les ministres sont là pour le confirmer, est bien consolidé, stabilisé, quoi que vous puissiez entendre, visibilité et stabilité de ces financements. 

On fera le point à l'été de cette stratégie nationale qui a d'ores et déjà des très bons résultats avec des programmes de lutte contre le tabac, de la prévention qui a été améliorée, etc. mais aussi un phénomène de santé publique que vous avez été plusieurs à décrire ces dernières semaines, ces derniers mois, qui est extrêmement préoccupant, mais où on voit en effet certains cancers qui sont en train de, pas simplement de réapparaître, mais dont le nombre augmente, dont la prévalence augmente très fortement dans la population, et je crois qu'il faut qu'on s'y attelle lors de ce point d'étape qu'on fera à l'été de notre plan décennal. Ça, c'est sur la lutte contre le cancer qui est vraiment un objectif pour nous de recherche de santé publique essentielle. 

Alors dans ce cadre, on a un vaisseau amiral, si je puis dire, qui est sur votre territoire, ici. Et je voulais revenir, et c'est l'occasion de cette journée, sur le projet de Paris-Saclay-Cancer Campus, ce PSCC, que nous avons inaugurée formellement aujourd'hui, mais là aussi lancée il y a plusieurs années, qui a été mûrie, qu'on avait annoncée ici en 2021, mais qui avait eu ses premières bases il y a 5 ans, et qui a été aussi un des points-clés de la stratégie Innovation 2030 qu'on a pu annoncer. 

Alors, je veux vraiment remercier tous ceux qui ont permis à ce PSCC d'avancer et leur dire vraiment mes remerciements, ma confiance. D'abord, évidemment, l’IGR, ses soignants, l'ensemble de ses équipes. Professeur, je veux vraiment vous remercier quand vous avez accepté de quitter vos terres plus méridionales pour venir à Paris, et j'ai une pensée pour le professeur SORIA qui vous précédait. Voilà une succession harmonieuse et merci au professeur BARLESI, à toutes ses équipes, aux équipes de recherche, équipes médicales, enfin, toutes celles et ceux qui m'entourent aujourd'hui et sont là, à qui nous devons beaucoup, mais aussi à tous les soignants que j'ai pu croiser tout au long du parcours ce matin. Je remercie évidemment tous les partenaires, l'Inserm, Didier, merci, Sanofi, l'Institut polytechnique, l’Université Paris-Saclay, INCa, UniCancer. L'ensemble aussi des partenaires privés et des fondations et merci infiniment à la philanthropie.  Je veux remercier évidemment tous les élus du territoire qui ont accompagné ce projet, la ville, le territoire, le département et la présidente de la région nous a confirmé aussi son engagement. La préfecture de région et la préfecture de département et l'ensemble des services de l'État, et France 2030, et évidemment tous les ministères qui ont été impliqués, au premier titre desquels le ministère de la Santé et le ministère de la Recherche. 

Ce qui se fait ici, je le disais, c'est l'excellence française et européenne. Et au fond, ce qu'on veut vous permettre de faire, c'est de l'accélérer et de la démultiplier. Le PSCC vient au cœur à la fois de notre plan de lutte contre les cancers, mais également de tout ce qu'on fait avec France 2030 en matière d'innovation. Il y a quelques mois, j'annonçais dans ce cadre nos grands projets dans le cadre de Santé France 2030 avec quatre bioclusters thématiques en plus de celui-ci, et donc on aura l'occasion tout à l'heure de faire un point avec l'ensemble de ses porteurs, mais de Paris, Lyon, Évry-Courcouronnes, Marseille, et évidemment ici même, on a un plan Innovation Santé 2030 qui se déploie. 

C'est là aussi pour trois d'entre eux des financements sur 10 ans à hauteur d'environ 10 millions par an, en plus de tous les financements récurrents et des partenaires qu'il y a. Pour deux d'entre eux, on est en train d'avoir un financement à 5 ans. Voilà, on est en train de les faire remonter. Et tout ça est venu s'ajouter aux IHU qui préexistaient et qui ont, en quelque sorte, amorcé tout ce mouvement qu'on va poursuivre. 

Et au total, France 2030 déploie plus de 7 milliards d'euros pour faire de la France un leader en matière d'innovation de santé, et de permettre de relever les grands défis. Et donc, je veux ici vous dire que c'est une étape importante avec cette inauguration, mais on va continuer d'aller plus vite et plus fort. D'abord, pour vous aider à consolider tout le travail fait en termes de prévention, que je vais expliquer à l'instant, mais qui est une innovation importante et qui sera conduite ici en matière de diagnostics ultra-rapides, évidemment en termes de traitement, d'essais cliniques et d'accompagnement, mais aussi en termes de recherche. Vous allez doubler vos capacités sur le campus et permettre, comme on l'a fait ces dernières années, d'attirer les meilleures équipes de chercheurs dans tous les domaines et avec la plus grande interdisciplinarité, et de le faire, là aussi, avec des équipes publiques et avec des contributions privées. 

Alors, au fond, qu'est-ce que j'ai entendu ce matin et qu'est-ce que je voulais vous dire pour la suite, au-delà de ces mots qui m'étaient préparés ? D'abord, je pense que, quoi qu'on puisse entendre et dire, on a en France une immense chance d'avoir le système de santé qui est le nôtre et c'est une force. Et ce système de santé, qu’il soit public ou privé, et en particulier nos hôpitaux, nos centres de lutte contre le cancer, on le sait, ces dernières années, ont subi beaucoup de chocs, ont beaucoup souffert et je veux vraiment redire ma gratitude à tous les personnels, mais avec le plan Ma santé 2022 lancé dès 2018, ce qui a été fait pendant le covid, puis le plan de sortie de covid avec les différents Ségur successifs et les réorganisations, je crois, nous permettent de revenir vers la bonne voie. On n'y est pas encore parce qu'il y a énormément de travail, mais il y a eu un investissement dans les personnes et il faut le consolider. Et je veux ici dire, parce que j'ai entendu beaucoup de crainte ce matin, donc j'en profite pour tordre le cou à quelques canards, non, on ne va pas refiscaliser les heures supplémentaires des soignants, hors de question. Et oui, les primes qui ont été données dans le Ségur sont bien des primes pérennes qui sont intégrées au salaire, y compris dans les CLC. Je préfère le dire parce que ça crée toujours de l'angoisse pour des gens qui travaillent beaucoup. Par contre, ce qu'on veut faire, c'est continuer de réformer nos hôpitaux, nos CLC, parce qu'on a aussi besoin de réformer notre organisation collective. Et là, je dois dire que les centres de lutte contre le cancer sont un bon modèle pour l'hôpital public parce qu'ils donnent plus de flexibilité dans l'organisation, ils mettent le médical plus au cœur du pilotage, là où sans doute, on a à l'hôpital, parfois trop déshumanisé et administrativisé, pour employer un mot affreux, en tout cas, mettent trop d'administratifs dans la gestion du soin. Donc ça, on va continuer, mais c’est un trésor. 

Ensuite pour réussir ce qu’on est en train de faire, le lien entre la clinique et la recherche est clé. Vous me l’avez tous dit ce matin. C'est ce qui est porté dans le modèle de l'IGR et ce qui est porté dans tous nos centres d'excellence, et je veux qu'on le consolide vraiment dans le modèle français. Trois, vous l'avez parfaitement décrit, ce qui marche, c'est de décloisonner. Et je crois que c'est parfois l'une des petites faiblesses françaises qu'on a, c'est qu'on a des corporatismes, on a des cloisonnements. Et donc, il faut réussir à pousser ces murs. C'est ce que vous êtes en train de faire ici. Décloisonner entre les disciplines. Je crois que la réussite de votre modèle, et ce que vous voulez faire pour aller encore plus vite, c'est de décloisonner entre, évidemment, l'oncologie, mais toutes les autres disciplines médicales, entre l'imagerie, la biologie, la clinique, de pouvoir le faire aussi avec les sciences de l'environnement, qui sont déterminantes, ô combien, on me l'a expliqué naguère, pour expliquer l'étiologie et réussir à mieux prévenir les cancers, évidemment la génétique. Et donc le décloisonnement des disciplines est clé. Et c'est ce que l'effet cluster permet de faire, et c'est ce que, ici même, le projet qu'on a collectivement porté va permettre de faire, parce qu'avec l'unité de lieux, il met ensemble des chercheurs, des soignants, des scientifiques, qui viennent de ces disciplines différentes et qui sont réunis avec une même finalité. Le deuxième décloisonnement, c'est le public et le privé. Vieille bataille dans notre pays, mais je crois à cet « en même temps ». J'y ai toujours cru, je ne change pas tellement d'avis, c'est-à-dire qu'on a besoin de plus d'argent. On a mis plus d'argent public, et il sera consolidé malgré les débats budgétaires qu'on entend.

Vous m'avez entendu, j'ai confirmé les chiffres, à la fois du plan cancer, de ce qu'on met sur l'IGR et de ce qu'on mettra sur ces grands projets. Mais si on veut passer à l'échelle de nos grands compétiteurs, il faut attirer les champions et les championnes que vous êtes, et il faut mobiliser l'argent privé, parce que c'est ce que font tous nos grands compétiteurs. Quand on parle des chiffres des grandes universités, des grands centres de recherche en Asie et aux États-Unis, ils mobilisent de l'argent privé. Et donc c'est une bonne chose, en définissant les bonnes règles éthiques et de propriétés intellectuelles, et donc le cadre, mais d'avoir ici des groupes comme Sanofi qui sont impliqués, des formidables entreprises comme Owkin qui reviennent s'impliquer, et de pouvoir développer même beaucoup plus largement, puisque vous l'avez fait avec GSK et vous allez le faire avec d'autres partenaires, la pharma, les entreprises. Et de permettre aussi à la philanthropie de venir s'impliquer. Je remercie vraiment les fondations, les philanthropes qui ont accompagné le projet, ces innovations, qui ont aidé aussi à financer des chaires d'excellence ou à faire revenir les meilleurs chercheurs. Et donc ce décloisonnement public-privé, on va continuer de le faire parce qu'il est bon et il est nécessaire pour le pays. Et c'est aussi pour ça que quand j'entends des gens, dans nos débats publics, qui disent : « c'est super, il faut investir plus dans la santé, il faut investir plus dans la recherche, mais vraiment, il faut massacrer au maximum tout ce qu'on peut de l'entreprenariat, il faut taxer beaucoup plus ces entreprises » je leur dis : Vous avez deux fils qui se touchent. Parce que ce n'est pas vrai qu'on fera tout. 

D'abord, vous ne pouvez prélever l'argent que dans ce que vous créez, et ensuite, vous avez plutôt envie de faire revenir des gens qui vont créer de la valeur chez nous, pour qu'ils la démultiplient. C'est ce qu'on est en train de faire ici. C'est le meilleur exemple du fait que le « en même temps » ça marche et que, oui, on a besoin d'avoir des gens qui sont des champions dans leur domaine. On a besoin d'avoir des gens qui sont beaucoup mieux rémunérés parce que ce sont des champions et c'est un marché compétitif. Et on a besoin d'avoir des entreprises qui viennent le faire ici. 

Et donc, si on veut répondre à vos 3 critères de tout à l'heure, argent, argent, argent, c'est ce qui m'a été dit par le professeur BARLESI. Je lui ai dit : quels sont les 3 trucs qui vous bloquent ? « L'argent, l'argent, l'argent ». Donc nous, on va continuer à mettre sur le plan ce qu'on s'est donné, mais on a besoin de mobiliser encore plus de partenaires privés pour venir faire de la recherche partenariale, pour financer des projets finalisés avec les chercheurs de l'Inserm, de l'université, de l'hôpital, du cluster. Et on a besoin d'inciter encore plus d'entreprises, de philanthropes à venir financer ces projets, financer des chaires, financer l'excellence en termes de recherche et en termes de soins. Donc décloisonnement, financement, et donc public-privé. Et puis après, je voulais vous dire que pour aller plus loin, on va essayer d'accélérer ensemble sur quelques éléments qui peuvent paraître simples mais qui sont clés : les données. Vous l'avez parfaitement présenté. Je crois qu'il faut être lucide. 

Il y a un très gros travail que vous faites ici qui est remarquable. Il y a le travail qu'on fait avec PariSanté Campus, avec le Health Data Hub. Mais je crois que l'honnêteté me conduit à dire qu'on n'a pas été au bout de ce domaine. On est encore beaucoup trop lents, et on est lents très souvent entre les structures administratives elles-mêmes. Et je crois qu'il faut qu'on arrive, et ça, je demande que les ministres me proposent d'ici au printemps, des évolutions très simples, mais on doit distinguer la juste protection des données personnelles, le fait qu'on ne veut pas que ces données personnelles soient utilisées à des fins de sélection adverse, par exemple dans les systèmes d'assurance, mais une utilisation beaucoup plus simple pour qu'elles soient mobilisées par la recherche, et en particulier les unités comme la vôtre, parce que c'est ce qui va permettre de faire des percées beaucoup plus rapidement. 

Donc, on a des trésors de données de la CNAM à l'Inserm, en passant par nos hôpitaux. On a un système plutôt centralisé. On a mis des unités en place. Il faut qu'on aille beaucoup plus vite. Donc simplifier le cadre français et européen, mais déjà français, d'utilisation des données et tout ce qu'on peut faire même sans la loi, on va le faire très vite. La deuxième chose, ce sont nos essais cliniques. Je ne peux pas continuer d'entendre. On a beaucoup amélioré les choses à un moment donné. On avait fait nos fast-track, 2017-2020. On a fait, et je remercie vraiment l'ANSM, la Haute Autorité de Santé, nos ARS, qui avaient fait un travail remarquable pendant le covid, on avait cassé tous les délais. 

On est un peu reparti comme avant. Donc, on ne peut pas se dire qu'on a des essais cliniques qui sont faits en Espagne ou en Allemagne, juste pour des questions administratives. Ça, c'est de la folie. Et donc là, de la même manière, je veux qu'on corrige ça et qu'on s'aligne sur les meilleurs en Europe. Ce n'est pas compliqué, on est normalement tous dans le même système, voire qu'on essaie même de faire mieux, parce que c'est un élément de compétitivité pour notre système. Et on ne peut pas faire venir les grandes pharmas, je parle sous le contrôle de ceux qui sont là, ou les entreprises les plus innovantes, si on leur dit chez nous : « On ne va pas te permettre de faire ton essai de phase 1 », ou « Il va prendre 3 fois ou 4 fois plus de temps qu'à Barcelone, où il est déjà autorisé ». Et donc on doit casser ces délais et donc aller beaucoup plus vite sur les essais cliniques. 

Et puis la troisième chose, c'est l'intelligence artificielle. Plusieurs d'entre vous y sont impliqués. La France va accueillir le sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle, qui est vraiment un sommet international où on aura des chefs d'État, de Gouvernement, des investisseurs, des entreprises. S'il y a un domaine où l'IA va permettre, et est en train déjà de révolutionner les choses, ce sont les vôtres. 

Et donc je veux là aussi qu'on soit les meilleurs. Et donc qu'est-ce que ça suppose qu'on fasse ? 1) On forme les talents en France. C'est aussi la puissance de notre système et ça va être la connexion entre nos écosystèmes. On a sans doute l'un des meilleurs clusters mondiaux en termes de formation et de talent d'IA qui est Saclay. Et donc là, les connexions sont massives. Et donc ça, c'est une chance. On va développer lors du sommet de nouvelles chaires d'excellence, de nouvelles formations pour former davantage, faire revenir des chercheurs et des data scientists, des mathématiciens. 

2) On a une énergie pilotable, décarbonée et on surproduit. On oublie toujours de le dire, mais la France a exporté l'année dernière 90 TWh d'énergie. C'est du nucléaire, c'est-à-dire c'est décarboné. Là, on les exporte chez nos voisins européens, c'est formidable, mais c'est ça qui est l'élément le plus rare aujourd'hui sur la planète pour attirer ces fameux datacenters et ces capacités et de calcul pour les modèles pour faire de l'IA et de stockage. Et bien à l'occasion du sommet, on va essayer de mobiliser des financements internationaux et des acteurs pour créer ces capacités en France et vous permettre du coup d'avoir des capacités de calcul qui vont accélérer vos recherches, y compris dans la santé. 

Et puis 3) il faut accélérer les synergies, c'est l'interdisciplinarité. Et donc, c'est la circulation des talents entre INSERM, INRIA, CEA, CNRS, vraies agences de financement qui doivent piloter la recherche avec l'ANR, je veux aussi remercier France 2030, et ensuite des clusters avec de la recherche finalisée. Donc l'IA mise sur un écosystème de recherche et de soins comme le vôtre, ça va être des opportunités, c'est des espérances de vie et des traitements, c'est du gain de chance pour des patients, c'est des années de recherche gagnées pour les chercheurs, c'est un changement des conditions de travail pour les soignants.

Donc je veux véritablement qu'on mette ce sommet d'action de l'intelligence artificielle au service de la médecine, de la recherche en sciences du vivant, et ça sera le but de la semaine prochaine. Je citais Owkin tout à l'heure, qui est un des champions en la matière, mais on va continuer d'avancer en ce sens. Et comptez sur moi pour faire de l'IA en santé l'un des leviers d'accélérateur. Voilà, je ne veux pas être plus long, mais vous voyez combien ce campus autour de l'IGR est absolument révolutionnaire. Et je veux vraiment remercier tous ceux qui, sur le territoire, ont contribué à permettre de franchir ces premières étapes, et vous dire que vous pouvez être fiers parce que vous avez ici le vaisseau amiral de ce qui est déjà un champion européen, mais ce qui sera un champion mondial. J'en prends ici l'engagement parce qu'on va y arriver. Et c'est ce qui va aussi nous permettre de piloter la vraie transformation du modèle de médecine qu'on doit réussir à faire dans notre pays. 

On a un modèle qui a été pensé il y a plusieurs décennies, au fond, au milieu des années 60, et ça a été une grande chance, mais qui était fait pour une population qui ne vivait pas si vieux et qui avait des maladies graves qu'il fallait traiter en bout de chaîne, si je puis dire, avec un système qui était bien maillé sur le territoire. Et on est devenu, c'est une chance, en quelques décennies, une population qui vit beaucoup plus longtemps et où il y a de plus en plus de maladies chroniques, où on a justement des cancers à prévenir et à gérer. 

On doit pivoter notre système de santé pour qu'il soit plus préventif, plus individualisé, et qu’il permette de gérer des maladies chroniques de plus en plus nombreuses, et de le faire au meilleur coût, en continuant à garder la synergie entre la clinique et la recherche. Dit comme ça, ça paraît simple. C'est une chose très dure de pivoter un système. Et pour tous ceux qui sont dans des organisations, vous le savez. Ce qu'on fait là est un formidable accélérateur de ce changement, parce que vous portez une médecine beaucoup plus préventive, beaucoup plus personnalisée, et qui permet aussi de faire des révolutions et des gains d'efficience, et je le dis aussi pour tous ceux qui entendent les chiffres et parfois énoncés dans des propos comme aujourd'hui, c'est un investissement qui permet aussi de faire beaucoup d'économie, tout ce qu'on se dit. Parce que si on prévient mieux un cancer, si on permet de mieux le suivre et de l'accompagner, on évite des pertes de chance, on évite des tas de traitements inutiles, on évite des situations très graves qui coûtent beaucoup plus chers. 

Donc, vous voyez qu'ici, vous êtes au cœur d'un territoire, au cœur de l'excellence de la lutte contre le cancer, au cœur de France 2030 et de l'innovation en santé et de tout ce que ça recoupe, mais aussi de la transformation de notre modèle national. Merci à toutes celles et ceux qui le portent et à toutes les équipes de l'administration, nos architectes, les philanthropes, les équipes du privé qui ont permis ce projet et qui vont maintenant continuer cette décennie, ce sera une vraie révolution. 

Merci, professeurs, et merci autour de vous à toutes les équipes qui sont là, chercheurs, soignants, administratifs, professionnels de santé, je suis infiniment fier d'être à vos côtés et juste de vous aider à réussir. 

Vive la République et vive la France.

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