L’animateur de télévision Patrice Laffont nous a quittés, à 84 ans. Il avait conquis sa place dans les foyers et dans les cœurs français, rassemblant toutes les générations au fil d’émissions qui étaient devenues des rendez-vous.  

Il aurait pu suivre le sillage de son père, l’éditeur Robert Laffont, et frayer son chemin dans les livres. Mais il préféra bousculer les lignes, et tracer sa propre voie. 

Alors que son père avait étudié à HEC, Patrice Laffont, sans avoir passé son baccalauréat, se lance dans le théâtre, tient quelques petits rôles au cinéma dans les années 60, entre autres celui d’un play-boy dans Le Gendarme de Saint-Tropez, se lie d’amitié avec Michel Fugain et Michel Sardou, avec qui il collabore à certaines de ses premières chansons.

Le producteur Armand Jammot le repère alors qu’il est jeune journaliste sur Europe 1, et lui offre son baptême cathodique en mai 1970 avec Aujourd'hui Madame. 

Mais c’est Des chiffres et des lettres qui le propulse au faîte de sa renommée :  pendant 17 ans, du 4 janvier 1972 au 9 janvier 1989, les Français prennent l’habitude de le retrouver quasi quotidiennement dans cette émission dont il devient producteur en 2000, repoussant sans cesse les limites de la longévité exceptionnelle d’un programme ininterrompu depuis 52 ans. « Voyelle, consonne… » ou « Le compte est bon » : ses formules mythiques s’inscrivent dans le paysage imaginaire national, et donnent leurs lettres de noblesse aux jeux télévisés.

Dans les années 1990, c’est une autre aventure télévisée qui élargit son audience : maître de Fort Boyard de 1990 à 1999, puis animateur du jeu quotidien Pyramide de 1991 à 2001, il se fait moins sage, plus espiègle, tout en gardant la même bienveillance calme. 

Il commente également pour Antenne 2 quatre éditions du Concours Eurovision de la chanson, en 1985, 1986, 1993 et 1994.  Il retrouve ensuite le chemin de ses premières amours, et remonte sur les planches.

Le Président de la République et son épouse saluent un homme de cœur qui savait rassembler les Français, et adressent à ses proches, ses collègues, ses nombreux amis, ainsi qu’à tous les Français qui s’étaient attachés à lui, leurs condoléances sincères.

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