Président directeur général de TF1 de 2008 à 2016, après une carrière menée au sein du groupe Bouygues, Nonce Paolini avait laissé une empreinte d’humanité, de droiture, et de vision, dans le monde médiatique français. Avec sa disparition, survenue ce 17 juillet, notre pays perd un défenseur de l’indépendance de l’information comme de la télévision populaire de qualité.
Né le 1er avril 1949 dans une famille d’origine corse, Nonce Paolini suivit des études littéraires puis intégra Sciences-Po Paris dont il fut diplômé en 1972. Cette formation mêlant humanités et goût pour l’intérêt général le mena d’abord au sein des grandes entreprises publiques, EDF puis GDF. A presque quarante ans, ses qualités humaines, sa franchise comme sa vision, lui valurent de prendre la tête de la direction des ressources humaines du groupe Bouygues. Multipliant les responsabilités au sein du groupe dans les années 1990, il fut nommé PDG du groupe TF1 en 2008, succédant ainsi à Patrick Le Lay.
Commença alors un mandat marqué par de profondes transformations. Sur TF1, Nonce Paolini changea les visages familiers de l’information, aux journaux de 13 heures et de 20 heures, ouvrit la chaîne à de nouveaux divertissements populaires, « The Voice » ou « Danse avec les stars ». Désireux d’embrasser pleinement la révolution numérique, conscient de la diffraction des modes de consommation et de la diversification des publics, il amena le groupe à acquérir de nouvelles chaînes sur la TNT, dont TMC, et à lancer une plateforme de replay. Nonce Paolini jeta également toute sa force de conviction et sa détermination pour obtenir le passage de LCI en clair, effectif en 2016. Au total, ses huit années de mandat renforcèrent la place de son groupe au sein de notre paysage médiatique, et façonnèrent des grilles de programme que les téléspectateurs français n’ont cessé depuis de plébisciter. Homme de dialogue, d’humour et de parole libre, Nonce Paolini engagea enfin une action résolue pour mettre en œuvre les valeurs qu’il portait avec ferveur, l’égalité des chances ou l’égalité entre les femmes et les hommes.
Le Président de la République et son épouse saluent un patron de l’audiovisuel, dont l’action, comme la figure, renvoyaient des « ondes positives », pour reprendre une expression qu’il chérissait. Ils adressent à ses proches, à sa famille, à ses anciens collaborateurs et à ceux qui l’aimaient l’expression de leurs condoléances émues.