Fait partie du dossier : Visite d'État au Brésil.

1. Réunis à Belém, le 26 mars 2024, les présidents Luiz Inácio Lula da Silva et  Emmanuel Macron se sont engagés à œuvrer, dans un cadre bilatéral et multilatéral, pour  faire de l’action contre le changement climatique une priorité stratégique. 

2. Les Présidents ont souligné l’importance d’un multilatéralisme efficace, renouvelé et  inclusif, sous l’égide des Nations unies, notamment pour faire face aux multiples crises sociales  et environnementales en cours. 

3. Les Présidents partagent le point de vue selon lequel la mise en œuvre effective de la  Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et de  l’Accord de Paris exige que l’on agisse de manière décisive au cours de cette décennie pour  limiter le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport aux niveaux pré-industriels. 

4. Les Présidents se sont engagés à accélérer les efforts en cette décennie cruciale, sur  la base des meilleures données scientifiques disponibles et de l’équité, compte tenu des  responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives, eu égard aux  différentes situations nationales, et dans le contexte du développement durable et de la lutte  contre la pauvreté. 

5. Les Présidents ont salué le « Consensus des Émirats arabes unis » et la conclusion du  1er Bilan mondial de l’Accord de Paris (GST) lors de la 28e Conférence des Parties de la 
CCNUCC (COP28), qui a réitéré l’urgence à répondre à la crise climatique, afin de limiter le  réchauffement climatique à 1,5° C. Ils ont exprimé leur préoccupation concernant les lacunes  de mise en œuvre pointées par le GST dans les dimensions de l’atténuation, de l’adaptation et  des moyens de mise en œuvre et ont appelé les Parties à l’Accord de Paris à renforcer l’ambition  collective d’action et de soutien, en particulier à travers le rehaussement de l’ambition de leurs  contributions déterminées au niveau national (CDN) dès 2024.  

6. Les Présidents ont salué l’accord obtenu lors de la COP28 concernant la sortie  progressive des combustibles fossiles. Rappelant que près de la moitié de leurs bouquets  énergétiques sont décarbonés, ils se sont engagés à accélérer encore davantage leurs efforts en  vue de leurs transitions énergétiques respectives vers la neutralité des émissions (zéro émission  nette) à horizon 2050 et à soutenir des initiatives multilatérales, plurilatérales et bilatérales  répondant au « Consensus des Émirats arabes unis » de manière effective et dans les meilleurs  délais.  

7. Le Président MACRON a renouvelé son soutien à la présidence du Brésil de la  COP30, en 2025, lorsque l’adoption de la CCNUCC fêtera ses 33 ans et l’adoption de l’Accord  de Paris ses 10 ans et lors de laquelle les Parties présenteront leurs nouvelles CDN. A cet égard,  les Présidents ont appelé tous les pays à engager, dès à présent, le travail de révision de leur  CDN en vue d’une publication 9 à 12 mois avant la COP30 qui se tiendra en novembre 2025 à  Belém. 

8. Les Présidents ont aussi rappelé que la COP28 a encouragé les Parties à soumettre  des CDN alignées sur l’objectif de limitation du réchauffement à 1,5°C, qui incluent des  objectifs ambitieux de réduction des émissions pour l’ensemble de l’économie, avec tous les  gaz à effet de serre, secteurs et catégories. 

9. Les Présidents ont renouvelé leur soutien à la « troïka » de présidences des COP28,  COP29 et COP30 quant à leur rôle d’orienter la « feuille de route pour la mission 1,5 », en vue  d’améliorer significativement la coopération internationale et de créer un environnement  international favorable au renforcement de l’action climatique en cette décennie critique et de  limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels. 

10. Le Brésil et la France sont engagés dans la lutte contre la déforestation et  reconnaissent l’importance de la protection de l’Amazonie et d’autres biomes. Dans ce cadre,  les Présidents ont exprimé leur engagement en faveur de la conservation, la restauration et la  gestion durable des forêts tropicales de la planète et sont convenus de travailler sur un  programme ambitieux, y compris à travers une feuille de route franco-brésilienne sur la  bioéconomie et la protection des forêts tropicales, en particulier en vue du développement  d’instruments financiers innovants, de mécanismes de marché et de paiements pour services  environnementaux qui soutiennent la mobilisation de ressources, à l'échelle appropriée, pour  relever le défi d’ arrêter la déforestation d’ici 2030. 

11. Les Présidents ont réaffirmé leur engagement à mettre effectivement en œuvre  l’Agenda 2030 pour le Développement durable dans ses trois dimensions – économique, sociale  et environnementale –, de façon équilibrée et intégrée, y compris l’impératif d’éradication de  la pauvreté, ainsi qu’à atteindre les Objectifs de développement durable (ODD). L’Agenda 2030  continue à être la boussole que tous les pays doivent suivre pour un avenir qui ne laisse personne  sur le bord du chemin. 

12. Les Présidents ont souligné la centralité de la science et de l’éducation et des  instruments d’accès, de développement et de transfert de technologie dans la lutte contre le  changement climatique. Ils se sont, ainsi, accordés pour promouvoir un plus grand  rapprochement entre scientifiques, éducateurs et étudiants des deux pays sur ces sujets, y  compris au moyen de projets de recherches, d’échanges et de bourses conjointes. Ils se sont  également mis d’accord pour lancer un dialogue sur la formation et l’emploi alignés sur les  impératifs de développement durable. 

13. Les Présidents ont réaffirmé l’importance d’un dialogue plus étroit entre  scientifiques et décideurs, y compris à la lumière des travaux du Groupe d’experts  intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Ils partagent une même volonté de  soutenir des actions d’éducation environnementale et de promotion d’une meilleure  connaissance du GIEC, notamment auprès des enfants et adolescents, des peuples autochtones,  et des peuples et communautés traditionnels.  

14. Les Présidents ont reconnu l’importance de promouvoir une science climatique et  du développement durable inclusive, ayant une plus grande participation de scientifiques de 
pays en développement, prenant en compte les considérations de genre et les connaissances  traditionnelles et savoirs des peuples autochtones et des peuples et communautés traditionnels.  

15. Les Présidents ont rappelé que la décision de la COP28 concernant le Bilan mondial  a reconnu l’écart croissant entre les besoins des pays en développement Parties et le soutien  apporté et mobilisé pour les aider dans leurs efforts de mise en œuvre de leurs CDN. 

16. Les Présidents ont réaffirmé leur engagement en vue de la COP29, en 2024, qui  devra adopter un nouvel objectif collectif quantifié (NOCQ) à partir du seuil de US$ 100  milliards par an, en prenant en compte les besoins et priorités des pays en développement, avant  2025. Ils se sont engagés, en ce sens, à œuvrer pour atteindre un résultat ambitieux dans les  négociations du NOCQ. 

17. Le Brésil et la France sont déterminés à œuvrer bilatéralement et avec leurs  partenaires pour faire émerger un nouveau cadre de gouvernance de l’architecture financière  internationale en vue de financer de manière plus efficace la lutte contre la pauvreté et la  protection de la planète, deux conditions essentielles pour une transition écologique juste. Ce  changement, au cœur du « Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète », doit permettre de  mobiliser des ressources financières publiques et privées à une échelle et une vitesse sans  précédent et la réforme d’institutions financières internationales. 

18. Les Présidents ont souligné la nécessité urgente d’une transformation fondamentale  et de la modernisation de l’architecture financière internationale, incluant une réforme des  banques multilatérales de développement et institutions financières internationales pour les  adapter à l’objectif de soutenir le développement durable, la transformation écologique et les  transitions justes et équitables. Ils ont rappelé la nécessité de travailler sur les défis de  mobilisation de la finance publique et privée et de réduire très fortement le coût du capital dans  les pays en développement, étant donné l’espace budgétaire limité de ces pays, et se pencher  sur la question de l’aversion au risque d’investissement dans les pays en développement et sur  l’amélioration de l’accès aux fonds multilatéraux. 

19. Les Présidents ont reconnu la centralité de la planification écologique pour répondre  effectivement aux crises climatique et environnementale. Ils ont reconnu leurs politiques de  transformation écologique respectives et, dans ce contexte, se sont engagés à promouvoir 
l’échange de bonnes pratiques concernant les instruments de planification efficaces pour la lutte  contre le changement climatique, l’adaptation et la promotion du développement durable. 

20. Afin de concrétiser l’aspiration à faire de l’action contre le changement climatique  un élément central du Partenariat stratégique, les Présidents se sont engagés à établir une  cooperation constituée d'un calendrier de visites et des dialogues techniques et de haut niveau  en vue de la COP30 de Belém et au-delà. En s'appuyant sur ce dialogue dès 2024, la France et  le Brésil mobiliseront leurs partenaires sur l'objectif de relèvement de l'ambition des  engagements de chaque pays d'ici la COP30. 

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