Fait partie du dossier : Déplacement en Guyane.

Le Président Emmanuel Macron s'est rendu en Guyane les 25 et 26 mars 2024. 

Dès son arrivée, le Chef de l'État a rappelé les objectifs de sa visite.

Il a souligné qu'en sept ans, des moyens supplémentaires ont été octroyés au territoire mais qu'il restait encore de nombreux défis à relever, avec l'ensemble des élus et la population. 

Revoir la déclaration du Président à son arrivée :

25 mars 2024 - Seul le prononcé fait foi

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Déplacement en Guyane : première journée à Cayenne, Matoury et Camopi.

Emmanuel MACRON

Bonjour. Comment allez-vous ? Je suis à vous.

Journaliste

Emmanuel MACRON, vous venez ici en Guyane sept ans après votre premier déplacement. Quel sens vous donnez à ce déplacement quant aux idées des problématiques ici ? On le rappelle, la sécurité, également la vie chère, le trafic de stupéfiants, des problématiques qui persistent et des attentes à la fois des élus, mais également de la population.

Emmanuel MACRON

Merci beaucoup. Alors, d'abord, c'est, je crois, le sixième ou septième voyage que je fais ici. Je suis venu à chaque étape de ma vie professionnelle en Guyane avec toujours le même bonheur, et c'est la deuxième fois comme président de la République. Je viens, en effet, après ce voyage de l'automne 2017 qui s'était déroulé dans un contexte très différent, on s'en souvient, après une crise très forte au printemps qui avait précédé les élections présidentielles.

D'abord, je regarde les engagements qui avaient été pris et que j'avais endossé. Ils ont été à quasi-totalité tenus. Certains sont encore en train de se décliner, je pense à la prison ou quelques investissements de long terme, mais en sept ans, des moyens supplémentaires à peu près dans tous les domaines ont été octroyés aux territoires, des investissements massifs ont été décidés et des actions qui, d'ailleurs avaient été convenus, ont été engagées. Vous parliez des problématiques qui demeurent, et j'en suis pleinement conscient. C'est ce que nous verrons avec les élus, l'ensemble de la population aussi présente sur la sécurité par exemple. Dès maintenant, nous allons commencer avec les ministres sur les dispositifs que nous avons mis en place, dans quelque temps sur le 100 % contrôles qui a permis de réduire drastiquement, justement, le trafic de stupéfiants. Ce qui est très cohérent aussi avec ce que nous avons décidé sur le sol guyanais en termes de lutte contre les stupéfiants et les trafics par les moyens supplémentaires que j'évoquais. J'aurai l'occasion cet après-midi, aussi, en matière de sécurité, de revenir sur l'opération Harpie qui a été, vous le savez, très douloureuse pour nous tous, puisque nous y avons perdu plusieurs de nos militaires ces dernières années, mais qui est aussi marquée par son efficacité dans la lutte contre l’orpaillage illégal et les trafiquants. C'est l'un des sens de ce voyage, c'est donner un nouvel élan à Harpie et de bâtir, aussi, de nouvelles coopérations avec nos partenaires brésiliens. C'est le sens d'une partie de ce que je ferai dans la foulée, en proposant aux élus guyanais de m'accompagner et pour bâtir justement une stratégie commune.

Ensuite, l’objectif pour moi de ce voyage : c’est de revenir, aussi, sur ce qui n’avance pas assez vite à mes yeux. Je partage l’impatience de la population. On a pu avancer collectivement sur l’agriculture, mais il y a encore des filières où la dépendance alimentaire et agricole demeure : le secteur de la volaille, du bœuf, de la tomate, et où il n’a pas de fatalité. On a commencé à transférer les terres vers la Safer, mais on voit bien qu’il y a toute une problématique de filières à bâtir — nous y reviendrons. Et je veux qu’on prenne des décisions rapides, je les annoncerai tout à l’heure. La pêche est aussi un domaine important pour l’économie guyanaise, l’activité. Et là-dessus, je reviendrai tout à l’heure sur les dispositifs qui à mes yeux n’ont que trop tardé puisque les procédures et les normes ont été beaucoup trop lentes. Ces derniers jours ont permis de débloquer des choses qui sont attendues par nos pêcheurs, j’y reviendrai dans quelques heures, mais c’est pour moi l’occasion des annonces, aussi, de la journée. Et puis il y a la question aussi de la valorisation de ce domaine qui est unique, en pleine terre amazonienne, et donc lutter contre l’orpaillage illégal, donner un cadre pour qu’il y ait une activité aurifère responsable, pérenne, permettre l’activité agro-forestière responsable, pérenne, permettre une exploitation durable de notre forêt sont autant d’enjeux sur lesquels il nous faut aujourd’hui bâtir un nouveau cap, et on va décider à la fois de nouveaux investissements et d’une stratégie en commun. Et puis il y a la question institutionnelle, on y reviendra ce soir autour d’un dîner de travail. Il y a eu beaucoup de travail qui a été fait par les élus. J’ai moi-même décidé d’une mission pour instruire ces sujets et on y reviendra pour que, justement, ces évolutions potentielles puissent être au service des attentes de la population. Et donc, je viens six ans et demi après mon premier voyage comme Président, pour à la fois constater ce qui a été fait, les engagements qui ont été tenus, mais voir aussi que nous avons d'immenses défis. Et que pour moi, sur les questions en particulier économiques, que j'évoquais, les questions d'avenir sur notre forêt, mais aussi les questions de santé, nous avons encore beaucoup de choses à faire et à acter et j'y reviendrai tout au long de cette journée de demain. Demain, on sera au centre spatial pour avancer sur une filière d'excellence et donner là aussi des nouvelles perspectives. Voilà, c'est avec beaucoup de bonheur que je suis ici aujourd'hui, retrouvant une terre que je connais bien et que j'aime, pour, avec lucidité, regarder ce qui va et ce qui ne va pas et essayer de bâtir avec les membres du Gouvernement qui m'accompagnent et l'ensemble des services de l'État et des élus, des solutions responsables dans la durée pour bâtir l'avenir de la Guyane. Et dans la foulée, je poursuivrai un déplacement régional, donc, au Brésil. J'ai invité les principaux élus à m'y accompagner, ce que je crois très profondément et je le fais partout à travers le monde pour nos Outre-mer, que les stratégies de développement se bâtissent aussi dans des approches régionales. Et donc ce que nous ferons cet après-midi sur la forêt, nous essayons de le poursuivre avec nos partenaires brésiliens demain, ce que nous faisons sur les grandes filières économiques, nous inviterons les Brésiliens à y coopérer.

Journaliste

Le plan Vigipirate a été relevé hier. Alors, avez-vous des informations nouvelles sur des menaces directes de l’EI visant spécifiquement la France ? Ou est-ce avant tout une mesure de précaution à 4 mois des Jeux olympiques ? Et sur le même sujet, après l'attentat perpétré à Moscou vendredi, quelles sont vos craintes concernant les conséquences que ça pourrait avoir pour l'Ukraine, alors que Moscou pointe directement du doigt ce pays ?

Emmanuel MACRON

Je veux d'abord ici redire notre soutien, notre solidarité à l'égard du peuple russe et avoir une pensée pour toutes les victimes, leurs familles et pour tous les blessés. La Russie a été touchée par une attaque terroriste islamiste, malheureusement que nous avons connue ces dernières années. Et nous savons combien ceci blesse un pays en profondeur et une nation. Et je redis ici toute notre solidarité. Cet attentat a été revendiqué par l'État islamique et les informations dont nous disposons, dont nos services disposent comme nos principaux partenaires, indiquent en effet que c'est une entité de l'État islamique qui a fomenté cet attentat et l'a mis à exécution.

Sur ce sujet, une décision qui a été prise hier en Conseil de défense - que j'ai tenu, donc, avant de quitter l'Hexagone - a été simple. C'est de prendre acte des décisions dont nous disposons, de voir aussi que ce groupe particulier, qui est impliqué, semble-t-il, dans cet attentat, avait conduit ces derniers mois plusieurs tentatives sur notre propre sol et donc, compte tenu de ses ramifications et de ses intentions, par mesure de précaution, mais avec des éléments crédibles et solides, de décider de hausser la posture de Vigipirate. Vous vous souvenez que nous l'avions réduite en début d'année. Elle avait été elle-même haussée après les attentats d'Arras. Donc c'est une mesure qui est cohérente compte tenu de la revendication de cet attentat et du fait que ce groupe a plusieurs fois tenté de toucher le sol français. Je pense qu'en la matière, nous avons proposé aux services russes, comme à nos partenaires de la région, une coopération accrue. Notre souhait est évidemment que l'on puisse retrouver le plus rapidement possible les coupables et que nous continuons de lutter efficacement contre ces groupes qui se projettent dans plusieurs pays. On le voit bien, la Russie, il y a quelques mois, en Turquie, ils ont tenté la France un peu avant et je pense qu’en la matière, il faut se garder de toute instrumentalisation ou déformation, mais être exigeant et efficace. C’est dans cet esprit-là que nous avancerons et j'espère que la Russie fera de même et il faut se garder de toute instrumentalisation. Il y a par ailleurs une guerre d'agression que nous avons condamnée, à laquelle nous sommes, vous le savez, profondément opposés, qui nous a conduit à prendre des sanctions contre la Russie, à soutenir l'Ukraine. Et je pense que ce serait à la fois cynique et contre-productif pour la Russie elle-même et la sécurité de ses ressortissants d'utiliser ce contexte pour essayer de le retourner contre l'Ukraine.

Journaliste

Monsieur le Président, vous avez toujours dit que si nécessaire, vous parleriez à Vladimir POUTINE en temps utile. Est-ce que cette actualité vous fait dire que c'est le moment de renouer, vous, les échanges avec le président russe ?

Emmanuel MACRON

Dans un premier temps, en tout cas, les contacts ont été pris à tous les niveaux techniques et ministériels pour pouvoir proposer notre coopération, compte tenu des informations dont nos services disposent et des éléments qui peuvent être utiles aux Russes. Ça se fera à ce niveau dans un premier temps, nous verrons l'évolution du contexte et si les jours ou semaines qui viennent le justifient.

Journaliste

Bien.

Emmanuel MACRON

Merci beaucoup.

Journaliste

Merci.

Le Président de la République a ensuite échangé avec l'ensemble des forces de sécurité intérieure engagées dans la lutte contre le trafic de stupéfiants, grâce notamment au dispositif 100% contrôle, mis en place en novembre 2022 à l'aéroport international Felix Eboué. 

Après avoir rendu hommage au militaire Arnaud Blanc, décédé un an plus tôt dans le cadre de l'opération Harpie, le Président Emmanuel Macron s'est rendu au marché aux poissons de Cayenne où il a rappelé que l'État intensifiait sa lutte contre la pêche illégale.

Pour répondre aux demandes des pêcheurs, il a annoncé que 25 bâteaux seraient renouvelés cette année, grâce à une aide européenne

Revoir la déclaration :

27 mars 2024 - Seul le prononcé fait foi

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Déplacement en Guyane : première journée à Cayenne, Matoury et Camopi.

Emmanuel MACRON

D'abord merci Président et merci à l'ensemble des professionnels qui nous ont accueillis ce matin.

Je voulais juste avoir quelques mots très simples par rapport aux problèmes qu'on connaît. Ils ne sont pas neufs, ces problèmes. Et quand je prends un peu de recul — je suis venu dans des temps très anciens sous d’autres casquettes, mais en tout cas comme ministre, comme candidat, comme Président — si on se dit les choses en toute franchise, le sujet de la pêche et notre ressource sur ce sujet ne s'est pas amélioré ces dernières années. Il ne s'est pas amélioré parce qu'il y a de la prédation des voisins. Il ne s'est pas amélioré parce qu'on n'a pas réglé le problème de l'investissement pour renouveler nos bateaux.

Donc, quelques mesures très simples sur lesquelles on va avancer, qui sont des décisions. La première, on va renforcer les dispositions de contrôle contre la pêche illégale et contre la commercialisation illégale. On va multiplier les opérations de démantèlement comme celles qui se sont conduites ici-même contre les marchés clandestins et tous ceux qui vous concurrencent de manière déloyale. Mais surtout, on va intensifier à la fois les contrôles et les destructions de navires qui vous font de la concurrence. J'ai bien pris le point sur la partie ouest du territoire et donc on va mettre en place une structure pour pouvoir détruire les navires qui sont saisis sur la partie ouest. Je demande que d'ici un mois, on finalise avec, à la fois le ministre et l'ensemble des forces de l'action de l'État en mer, qui sont engagées dans cette opération et nos forces armées pour autant qu'elles y concourent, des dispositions très claires pour qu'on puisse maintenant vous garantir qu'on détruit ainsi les bateaux. Premier point, lutter contre la pêche illicite dans nos eaux.

La deuxième chose, on le sait, on a besoin d'un renouvellement de nos bateaux dans toutes les catégories et en particulier les plus longs pour aller faire de la pêche hauturière. Ce que je vais vous annoncer ce matin, c'est que d'abord, suite aux décisions qu'on a pu prendre avec le fonds CMA-CGM, qui nous donne une certaine liberté d'action, suite aussi aux dernières discussions qu'on a eues avec la présidente de la Commission européenne, on s'est donné la capacité de renouveler 25 bateaux, au moins, cette année.

[applaudissements]

Et nous, on va lancer avec vous, et là d'ici un mois, le ministre va là aussi finaliser le travail, les dossiers techniques pour qu'ils puissent tous être soumis. L'ensemble des guichets s'ouvriront au plus tard en septembre. Donc ça va être entre juillet et septembre, on va les ouvrir progressivement, au plus tard en septembre, tous seront verts pour que dès cette année, on ait justement ces 25 bateaux, dont certains sont des plus de 18 mètres et qui permettront de faire de la pêche hauturière, de répondre à la demande qui est la vôtre depuis des années.

Troisième point, je vous ai entendu, on a parlé de vivaneau. On voit bien les spécificités. Tant qu'on n'a pas de toute façon construit une offre totalement guyanaise, on se retrouve dans cette situation. Le vivaneau péché dans nos eaux doit être considéré comme du vivaneau français.

[applaudissements]

Sur ce volet-là aussi, on va faire atterrir la disposition et ramener la taxe à ce que, par ailleurs, ont nos voisins et concurrents, même quand ils ne sont pas en Union européenne, et donc être à 0 %.

Dernier point, on a commencé avec les CAP et la formation. Il est essentiel que, dès maintenant, on intensifie le travail de formation et qu'on le poursuive dans les années à venir pour qu'on puisse avoir nos jeunes qui véritablement accèdent à ces métiers et nous permettent de sécuriser la filière dans la durée et de reprendre aussi — parce qu'on a à la fois pour le marché domestique, pour l'export, comme c'est le cas pour le vivaneau, et puis qu'on redéveloppe certaines filières qui étaient historiquement des filières d'excellence comme la crevette sur lesquelles on a perdu beaucoup de terrain.

Donc voilà les quatre mesures très simples que je voulais vous annoncer ce matin, qui sont le fruit de votre engagement, parce que de manière très concrète, c'est ce que vos élus, les responsables ici et la filière ont proposé, sur lesquelles vous avez travaillé avec les ministres ces derniers mois et sur lesquelles nous allons avancer de manière très concrète. Tout ce que je vous dis, c'est là dans les prochaines semaines et au plus tard à septembre pour les renouvellements. Merci beaucoup.

[applaudissements]

Le Chef de l'État s'est ensuite rendu à Camopi, au coeur de la forêt primaire du parc amazonien, accompagné par le directeur du parc. 

Par la suite, le Président Emmanuel Macron est allé à la rencontre des militaires mobilisés dans le cadre de l'opération Harpie pour lutter contre l'orpaillage illégal

Il a mis en exergue les résultats encourageants des efforts menés, comme en témoigne la division par deux ces dernières années de la quantité d'or extrait illégalement

Il a également souligné sa détermination à créer une filière durable et reponsable pour l'orpaillage, qui soit respectueuse de l'environnement et bénéfique pour la population. 

Revoir la déclaration du Président :

25 mars 2024 - Seul le prononcé fait foi

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Déplacement en Guyane : première journée à Cayenne, Matoury et Camopi.

Emmanuel MACRON

Bien, je voulais d'abord remercier les militaires de nous accueillir ici, sur leur base, nos légionnaires à leurs côtés, les gendarmes, les agents du parc qui œuvrent dans ces forêts qu'on a vus. Merci à nos légionnaires pour tout le travail qui est fait durant toutes ces années. Nous sommes sur la commune de Camopi et je veux vraiment avoir une pensée pour Arnaud Blanc, parce que nous avons eu justement un homme du pays qui a tant contribué à la lutte contre l'orpaillage illégal et contre toutes ces activités qui est tombé ces derniers mois. On était tout à l'heure avec son fils et j'ai une pensée pour toute la famille et ses frères d'armes, comme j'ai aussi une pensée pour le GIGN, et Arnaud Blanc dont la veuve était à nos côtés ce matin à la prise d'armes. Ces hommages suffisent à dire combien la lutte contre l'orpaillage illégal que nous menons ici sur le sol guyanais est non seulement essentielle, mais combien elle est aussi difficile, toujours dangereuse et, l'année dernière a encore fait tomber deux de nos hommes.

Depuis 2008, l'Etat français a organisé l'opération Harpie qui lutte contre l'orpaillage illégal. Nous avons, en 2017 changé le cadre de celle-ci en la complétant justement, en décidant de la complémentarité systématique entre nos légionnaires et nos gendarmes. On a déployé aussi de nouveaux moyens, on y a intégré pleinement les agents du parc et l'ensemble de celles et ceux qui aident à contribuer à la mission. Ces dernières années ont montré le début d'efficacité de cette mission. En effet, on a réussi à commencer à réduire les volumes d'or qui sont extraits par l'orpaillage illégal. C'était en moyenne dix tonnes par an ces dernières années. On a réussi, en 2022, à diminuer à sept tonnes. Les chiffres provisoires de 2023 indiquent encore une baisse à cinq tonnes. Ceci est le fruit de la mobilisation de chaque instant, des innovations à la fois d'organisation technologique et de la mobilisation exceptionnelle de l'ensemble des militaires, gendarmes et de tous les agents qui sont mobilisés, agents des services de l'Etat, et connaissance aussi des élus de terrain et de tous les habitants. Ces résultats sont à consolider et je demande que d'ici les trois mois à venir, on puisse me proposer une approche opérationnelle encore améliorée, c'est-à-dire consolider tout ce qu'on a appris, regarder aussi les innovations et l'adaptation auxquelles les orpailleurs illégaux vont immanquablement aller puisque en permanence, ils innovent. Et c'est vrai que le prix de l'or aujourd'hui va les conduire à innover encore davantage.

Et donc je souhaite qu'on puisse bâtir d'ici à trois mois une nouvelle génération. Elle doit se construire sur les très bons résultats qu'on a eu ces deux dernières années, mais on ne doit pas s'en contenter et essayer d'aller encore plus loin dans la lutte contre l'orpaillage illégal. C'est absolument clé. Pourquoi ? Parce que d'abord, ce sont des systèmes de délinquance qui nourrissent l'insécurité partout sur le territoire. Ensuite, c'est une catastrophe sur le plan de la santé humaine et de la biodiversité parce que ces sites détruisent de la biodiversité, détruisent des forêts, répandent aussi du mercure dans les cours d'eau et donc ont un impact immédiat à la fois sur les animaux, mais aussi et surtout sur les populations qui sont ensuite exposées. Donc, nous allons sans relâche nous appuyer sur ces premiers résultats, mais aller plus loin parce que je considère qu'on ne saurait s'en contenter.

En termes de coopération, je me rendrai dès demain après-midi au Brésil. Notre volonté est d'aller encore plus loin dans ce Harpie III en termes de coopération avec nos voisins brésiliens. Celle-ci s'est beaucoup améliorée ces dernières années, nous l'avons vu à l'instant et témoignage en a été rendu. Elle peut encore s'améliorer et notre volonté est d'avoir une gestion encore plus intégrée, scientifique, mais également militaire, et une coopération policière avec nos voisins brésiliens qui sont face aux mêmes fléaux. Et donc notre volonté est, à travers le déplacement de demain, de bâtir cette nouvelle stratégie qui aura vocation à se finaliser pleinement lors de la COP de l'année prochaine, qui nous permettra de consolider cette nouvelle stratégie transfrontalière. Ces derniers mois ont également permis d'améliorer la coopération avec le Suriname et nous allons aller plus loin en l'espèce pour démanteler les filières de fourniture d'équipement et d'approvisionnement amont des garimpeiros et des trafiquants.

Je voulais aussi dire qu'un débat qu'on a longtemps entendu et qui a alimenté ces dernières années beaucoup de conversations et qui était totalement légitime, c'est le retour vers le territoire de l'or saisi. Alors, malheureusement, face aux quantités que j'évoquais, pour vous redonner un ordre de grandeur, c'est à peu près cinq tonnes produites l'année dernière, c'est une tonne légale à peu près et ce sont quelques dizaines de kilos saisis, 35 kilos à peu près, si je ne dis pas de bêtises. En tout cas, ces saisies allaient vers l’AGRASC, qui est l'agence nationale. La décision que nous avons prise est maintenant de procéder systématiquement aux ventes et que l'argent puisse revenir sur le territoire pour accompagner celui-ci, en particulier sur des initiatives qui sont liées justement à la correction des conséquences de l'orpaillage illégal.

Enfin, le dernier point, c'est que pour donner toutes les opportunités aux territoires dans les zones aurifères qui ne sont pas des zones protégées, je mets à part la zone du parc qui est pour nous d'une protection qui doit être exemplaire et qui ne saurait tolérer quelques-unes de ces activités, mais sur le reste du territoire, dans les zones qui sont identifiées, où il y a, on le sait, des ressources aurifères importantes, la question qui se pose et ce vers quoi je souhaite qu'on aille toujours dans la conception du nouveau programme d'ici à trois mois, c'est celle, dans certains endroits, d'installer de l'orpaillage légal respectant le code de la mine durable que nous avons bâti ces dernières années. Ce code, dont on parlait depuis des décennies, a été finalisé durant le mandat précédent. Mon souhait, c'est qu'on puisse pleinement le décliner et structurer une filière qui n'utilise justement pas le mercure, soit exemplaire en la matière et permette en quelque sorte d'occuper ces sites dont on sait qu'ils sont des réserves importantes, et qui éviterait d'y attirer des orpailleurs illégaux, en tout cas réduirait leur activité. Je veux d'abord qu'il y ait une concertation sur ces sites avec l'ensemble des élus locaux de la filière mine durable guyanaise, avec aussi l'ensemble des experts des services de l'Etat et autres, pour qu'on définisse véritablement les sites sur lesquels on considérait que cette stratégie serait pertinente. Mais c'est celle qui va nous permettre de continuer d'améliorer la protection du territoire, de la santé et aussi de développer une exploitation minière légitime qui fait partie de l'identité et de l'histoire de la Guyane et que nous pouvons aujourd'hui beaucoup mieux encadrer. Voilà ce que je voulais vous dire.

Journaliste

Vous étiez à Camopi il y a quelques instants. En quoi et pourquoi c'était important pour vous d'aller dans cet endroit, on l'a constaté, plutôt reculé et coupé du monde ?

Emmanuel MACRON

D'abord, c'est un territoire de la République. Ensuite, c'est un territoire, je le disais, qui a donné un de ses enfants à une mission essentielle de la République. Je pense qu'il est légitime de rendre hommage, par cette présence aussi, au fait que nous savons ici qu'il y a des femmes et des hommes qui vivent en République française, ils y vivent aussi avec leurs traditions, ils vivent avec leurs spécificités, l'attachement au territoire, la connaissance de celui-ci. Nous avons des peuples autochtones qui ont été sauvés, on en parlait tout à l'heure, qui occupent ce territoire et qui sont aussi la richesse de la Guyane, de la région amazonienne mais aussi de la France.

Ensuite, se joue ici une partie des missions régaliennes extrêmement importantes, celles de la protection de notre territoire, face à des gens qui, venant de l'étranger, viennent piller les ressources et mettre en danger la vie de nos ressortissants. Je pense que c'est très important de redire combien ces missions régaliennes aux confins de la République, ici en Amazonie, dans ce qui est la frontière la plus longue de l'Europe avec le reste du monde, nous comptons bien les défendre et qu'il n'y a pas de double standard. On les défend ici comme partout ailleurs.

Enfin, c'est aussi une manière de comprendre ce qu'on veut y faire parce qu'on parle beaucoup de biodiversité, nous nous engageons. On a pris des dispositions importantes ces dernières années de protection de nos aires marines et terrestres et vous avez ici, dans ce territoire, une écrasante majorité de la biodiversité française. Plus de 75 % de notre biodiversité est sur ce seul territoire et plus de 85 % sur nos outre-mer. Et donc, nous avons ici aussi à défendre tout particulièrement cette mission.

Journaliste

Monsieur le Président, vous avez parlé de la filière légale. Celle-ci demande des régulations, une adaptation de la norme. Pour vous, ça doit se faire vraiment dans le cadre du code minier qui est mis en place à partir de juillet 2024 ?

Emmanuel MACRON

Alors, vous savez que c'est une norme nouvelle. J'entends ce qui est dit sur une norme adaptée parce que la norme précédente n'existait quasiment pas et ne permettait pas de faire de la mine durable. Et donc, quand vous entendez aujourd'hui des reproches sur la norme, c'est celle qui préexistait à ce code que nous avons changé et qui a été le fruit, je vous le dis, de plus de dix ans de travail et de beaucoup de désaccords parce que le législateur y a travaillé à travers les majorités. Pour l'avoir vécu dans des conditions successives, je peux vous dire que c'était un sujet très sensible, parce que les confrontations parfois idéologiques se sont opposées sur ce sujet. Je crois qu'aujourd'hui, on a quelque chose de solide qui est robuste d'un point de vue scientifique et productif.

Je pense qu'il faut aussi que tout le monde s'y mette parce qu'on n'aura pas de consensus si derrière, on considère que la bonne manière de faire de la mine légale serait d'alléger des contraintes environnementales ou sanitaires qui sont les seules qui permettent en quelque sorte d'expliquer que c'est meilleur de l'installer que des activités aujourd’hui illégales qui utilisent de mercure ou autres. Simplement, il nous faut, en parallèle de ça, d'abord bien définir ces sites, avoir de la visibilité, comme ce matin on l'évoquait sur l'agriculture. Ce sont des structures aujourd'hui relativement fragiles, artisanales. Il faut donner de la visibilité et accompagner les artisans et les TPE et PME qui sont prêtes à s'installer sur ces sites. Donc, il y a aussi un sujet d'accompagnement pour les rendre viables.

Journaliste

Qu'est-ce que vous dites aux élus locaux qui réclament de l'autonomie, un peu sur le modèle de la Corse, et qui disent : « Vous avez ouvert la porte à la Corse, pourquoi vous ne nous l'ouvrez pas aussi ? »

Emmanuel MACRON

Je suis très pragmatique et je tiens à l'unité de la République, mais je pense que l'unité de la République passe par notre capacité à reconnaître les singularités et la diversité de celle-ci. Et donc, nous aurons ce soir un dîner de travail avec l'ensemble des élus, le président de la collectivité, les parlementaires, les maires, tous les élus qui ont été mobilisés autour du préfet pour avancer, sur la base des travaux d'ailleurs qui ont été faits par les élus, des avis qui s'expriment, mais au service, à mes yeux, d'un projet de territoire. Au fond, pour moi, le débat ne doit pas être idéologique, il doit être pragmatique. Et c'est comme ça, d'ailleurs, que je l'ai fait en Corse. C'est une situation qui est très différente. Ici, vous avez une vraie singularité, si je puis dire, régionale, et vous avez d'ores et déjà un autre cadre institutionnel. Je rappelle que le territoire guyanais n'est pas, dans le cadre de notre Constitution, régi par déjà les mêmes règles que le territoire de Corse, par exemple. Il y a un article qui permet déjà d'adapter beaucoup de choses. Le fait-on pleinement ? L'utilise-t-on comme il faut ? Faut-il créer d'autres adaptations ? C'est tout ce travail qu'on va mener ce soir et sur lequel je suis ouvert s'il est au service d'un projet de territoire dans la République.

Journaliste

Merci.

Emmanuel MACRON

Merci beaucoup.

En fin de journée, le Président de la République a tenu à récompenser onze citoyennes et citoyens engagés pour la jeunesse, le sport, la culture, et l'esprit d'entreprise, incarnant ainsi l'excellence française.

Revoir la remise de décorations : 

25 mars 2024 - Seul le prononcé fait foi

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Déplacement en Guyane : première journée à Cayenne, Matoury et Camopi.

Emmanuel MACRON

Mesdames, messieurs les élus,

Mesdames, messieurs les ministres,

Mesdames, messieurs les maires,

Mesdames, messieurs les élus,

Mesdames et messieurs en vos grades et qualités,

D'abord, je vous prie de m'excuser de vous avoir fait attendre. Mais en fait, depuis ce matin, je suis le mouvement, si je puis dire, et donc je suis la première victime de tout cela. Plus sérieusement, j'ai essayé d'honorer chacun des rendez-vous prévus et en effet, le temps à Camopi a pris un peu plus que prévu. Je voulais quand même remercier les jeunes qui sont là et remercier l'Encre et l'ensemble des personnels du conservatoire de musique, de théâtre et de danse de nous accueillir dans ce lieu, ainsi que les responsables de celui-ci.

Nous avons 11 vies guyanaises ce soir, 11 destinées exemplaires, 11 chemins d'innovation et d'excellence. Ce qui me frappe quand je lis vos parcours, c'est de voir à quel point cette excellence, chez vous, si je puis dire, est double : être excellent individuellement et collectivement dans chacun des engagements qui sont les vôtres - et je vais y revenir rapidement - et avoir à chaque fois le talent d'en créer chez les autres, et ça n'est pas toujours évident.

À cet égard, c'est une certaine vision de l'excellence à la française que vous incarnez, ce panache que vous partagez en vos 11 chemins singuliers. Plusieurs d'entre vous ont choisi de s'engager dans différents secteurs et je vais essayer, en cohérence, de dire quelques mots avant de vous remettre la médaille devant vos familles, vos proches, ce soir.

Plusieurs ont commencé par vouloir s'engager pour la jeunesse et l'éducation. C'est votre cas, chère Josiane HERSI. Votre combat, c'est celui d'une école plus inclusive. Institutrice, professeur, directrice, vous avez dédié votre carrière à l'intégration des élèves en difficulté, malades, en situation de handicap ou non francophones. Et à travers ce chemin qui est ô combien celui de la République, celui de la transmission, celui d'une excellence à hauteur de chacun, je peux dire ce soir que nos écoles, nos collèges ici vous doivent beaucoup. Soyez en remerciée.

Qui dit jeunesse dit aussi développement du sport comme vous le faites, chère Katia BENTH. Le grand public vous connaît comme ancienne championne d'athlétisme, mais pour nombre d'élèves et de jeunes espoirs guyanais, vous êtes surtout une enseignante et une entraîneuse hors pair. Vous aussi, vous n'avez pas simplement excellé, mais vous avez fait le choix de transmettre, de repérer les talents, de les organiser pour les emmener le plus haut possible. Je me réjouis à cet égard que la flamme olympique brille le 9 juin prochain sur Cayenne et fasse honneur à la course de relais, discipline qui, je le sais, vous est chère.

Je n'oublie pas, bien sûr, les pratiques artistiques, surtout entre ces murs que j'évoquais du Conservatoire de Cayenne. Chère Norma CLAIRE, vous savez mieux que quiconque que la danse peut être un support d'expression de l'identité créole. Grâce à votre engagement pour le multiculturalisme, les danses hip-hop et métisses qui se diffusent en Guyane comme à l'international, vous avez en effet œuvré pour là aussi transmettre et pour aider à créer, à inventer et, vous aussi, pour enseigner et former notre jeunesse. Au fond, de l'éducation inclusive, au sport jusqu'à justement l'art et la danse comme expression d'une identité dans la République, vous êtes toutes trois des incarnations vivantes de ce que j'évoquais à l'instant. Chère Norma, pour ce parcours exceptionnel aussi, soyez ce soir remerciée.

Notre jeunesse sait aussi ce qu'elle vous doit. Et justement, l'identité créole guyanaise ne sert pas simplement de support artistique. D'autres personnes ici présentes s'en sont emparées, par exemple pour faire une thèse. Chère Isabelle HIDAIR-KRIVSKY, la richesse de votre carrière universitaire en anthropologie aurait suffi à beaucoup d'autres - tant ce parcours par lui-même était déjà exceptionnel - mais vous avez décidé d'aller au-delà de celui-ci et de vous impliquer aussi dans la vie associative, dans la vie de la République, en particulier dans la défense de l'égalité femmes-hommes. Ce n'est assurément pas à vous que l'on pourra reprocher de préférer la solitude d'une tour d'ivoire à la vie réelle de la cité, mais votre parcours est ô combien exemplaire. Vous aussi, vous avez décidé de continuer à transmettre, mais pas simplement de chercher et d'enseigner, mais de vous battre pour cette égalité. Pour ce parcours hors du commun et pour votre engagement aussi associatif, je tenais ce soir à vous rendre hommage. Merci beaucoup.

D'autres femmes, aujourd'hui, font honneur à la recherche française. Madame Mariana ROYER, votre passion à vous, c'est la chimie. Votre expertise scientifique porte sur la valorisation de la biodiversité guyanaise, qui est pour partie une des explications de mon retard ce soir, et notamment celle des ressources forestières de l'Amazonie française. Cette difficile science du bois que vous portez et tous ces travaux que vous avez menés sont aussi une manière de célébrer à travers vous pas simplement l'excellence académique, mais celle qui permet de mieux comprendre notre territoire et d'améliorer sa préservation, sa conservation, sa valorisation et de participer à la fois à la défense et la protection de sa singularité, mais à sa valorisation pleine et entière. Merci pour vos travaux et pour cet engagement.

Je parlais à l'instant de cette difficile science du bois. Elle est partagée par l'une de vos consœurs ici présentes. Chère Nadine AMUSANT, la biodiversité guyanaise doit aussi beaucoup à l'ingénieure et chercheuse agronome que vous êtes. Aussi experte en bois de rose qu'en bois rouge ou cèdre noir, vous façonnez le paysage de la Guyane de demain. Il y a dans vos destins, l'une et l'autre, comme une parfaite continuité, celle de la recherche académique, scientifique, celle de l'ingénieur, de la chercheuse agronome qui, elle aussi, conduit à bâtir à la fois la préservation, la résilience, la pleine valorisation de notre territoire. Soyez aussi remerciée pour vos travaux.

L'engagement n'a pas de forme imposée et vous le savez bien, chère Céline RÉGIS, vous dont la carrière s'est écrite en Guyane et en métropole, en mairie et en entreprise. Un fil rouge, pourtant, tresse cette vie d'engagement, c'est votre capacité à fédérer les énergies pour accomplir l'impensable, comme entamer le redressement d'une commune endettée. Je sais tout ce que nous vous devons à la tête de la commune d'Iracoubo, tout ce que vos administrés vous doivent, ainsi que les équipes ici présentes et les élus que vous avez invités, qui sont à vos côtés ce soir, savent aussi qu'ils ont avec vous une femme d'engagement, de caractère, qui sait dire les choses comme il faut pour pouvoir avec exigence conduire un peu de la vie en commun. Je veux ce soir, madame la maire, vous remercier tout particulièrement pour l'engagement qui est le vôtre et pour avoir accepté de relever un défi qui avait tant effrayé. La République vous doit.

Cette terre guyanaise a une force magnétique qui en a rappelé plusieurs parmi vous, même lorsqu'ils étaient loin. Et c'est votre cas, chère Christine CHUNG WONG HING. En 2009, vous retrouviez la Guyane, et je dis bien vous la retrouviez, pour y fonder avec votre époux l'opérateur en télécommunication Guyacom. Là aussi, rien n'était écrit. Ce sont les amours au pluriel qui vous ont ramené sur cette terre et vous avez ainsi, avec cet opérateur, déployé la fibre optique parce que vous avez désenclavé en élargissant l'accès à Internet. Vous avez œuvré à cette si précieuse cohésion des territoires qui profite à tous et, ce faisant, contribué aussi à une des ambitions de la République et des collectivités ici présentes. Le sénateur le sait ô combien, qui s'est tant battu sur ces sujets à Paris ; je me suis moi-même engagé derrière ces sujets et je veux saluer l'engagement successif des préfets et de l'ensemble des équipes de l'État. Vous, vous l'avez fait du côté de l'entreprise. C'est une mission essentielle et je tiens à vous remercier pour cet engagement, sa réussite et votre fidélité au territoire guyanais.

Alors, oui, l'ambition de quelques-uns peut en effet changer la dynamique d'un territoire et je pense ici à vous, cher monsieur Yann DU. Votre pari aura été d'implanter les premiers Super U ainsi qu'un Hyper U ici à Cayenne. Rien n'était écrit là non plus. Plusieurs vous ont dit dès le début que vous étiez un peu fou ou inconséquent. Ces années passées, c'est un succès et là aussi, pas seulement pour vous. Ce sont des résultats pour l'emploi, pour les circuits courts, pour l'attractivité, des résultats positifs qui aujourd'hui permettent à beaucoup de familles, ici en Guyane, de vivre grâce à vous, mais qui donnent aussi des perspectives de développement à nos filières agricole et alimentaire aux côtés desquels nous étions ce matin en assurant justement des possibilités de distribution. Et donc, pour ce pari entrepreneurial, mais surtout pour l'engagement qu'il y a derrière, vous, les vôtres, l'ensemble de vos collaborateurs, la République, ce soir, vous remercie et est reconnaissante.

Nos deux derniers récipiendaires ont une chose en commun : la pierre. Monsieur Jean-Jacques STAUCH, vous êtes directeur général des sociétés immobilières de Kourou ainsi que de la Guyane, mais vous êtes surtout un partenaire essentiel des politiques publiques du gouvernement. En pleine crise migratoire, vous avez été au rendez-vous et vous continuez à porter des projets de construction ambitieux pour la Guyane. Chacun ici reconnaît votre maîtrise des dossiers, précieuse à tous les acteurs du secteur. Et vous n'êtes pas simplement un entrepreneur d'exception, vous êtes véritablement un de ceux qui avait décidé de vous engager aux côtés du territoire, avec l'ensemble de vos collaborateurs et collaboratrices. Et dès que l'urgence sonne, vous êtes là, reconnu de tous, pour apporter votre concours, votre connaissance, et celui de vos entreprises.

Quant à vous, cher Franck HO-WEN SZÉ, comme président de la Fédération régionale du bâtiment et des travaux publics de Guyane, vous avez développé une capacité de rebond plus qu'admirable au milieu des crises qui frappent votre secteur. Sans jamais vous cantonner à la gestion de l'urgence, Vous développez une vision innovante pour l'économie du territoire tout en amenant aussi, et je vous en remercie, la filière du bâtiment à se renouveler, à continuer d'innover, à adopter les techniques les plus innovantes, à croire dans la bataille de l'adaptation climatique et de la résilience des territoires. Là aussi, pour votre engagement, pour avoir choisi, comme d'autres ici, de donner de votre temps et celui de vos entreprises les plus directes pour la cause commune et la représentation de toute une filière, soyez remercié.

Tant de hauts faits émaillent vos parcours. Je ne pourrai pas les citer tous, mais n'ayez crainte, la France et les Guyanais savent parfaitement ce qu'ils vous doivent. Alors, non, la métropole et la Guyane n'ont pas le même climat, c'est certain, mais l'excellence française y fleurit avec la même vigueur. Je veux vous dire combien, ce soir, je suis fier de pouvoir célébrer les parcours d'exception qui sont les vôtres et, devant les élus, les ministres, vos familles et amis, vous dire combien la République est reconnaissante de l'action que vous avez déjà conduite, mais en sachant aussi pouvoir compter sur tout ce qui reste à venir pour notre jeunesse, pour le savoir, pour la vie économique de la République et tout particulièrement la Guyane.

Merci à toutes et tous. Vive la République, vive la France.

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