Le Président Emmanuel Macron s'est rendu à Bruxelles où il a participé au Sommet sur l’énergie nucléaire ce jeudi.

Ce sommet, organisé conjointement par la Belgique et l’Agence internationale de l’énergie atomique, s’inscrit dans la continuité de la réunion sur le nucléaire civil de la COP28 lors de laquelle les chefs d’État et de gouvernement présents avaient annoncé leur volonté de tripler la capacité mondiale du nucléaire d’ici 2050.

Revoir la déclaration à la presse du Président : 

Le chef de l'Etat a réaffirmé l’importance de l’énergie nucléaire pour notre souveraineté énergétique, pour sortir des énergies fossiles et pour atteindre nos objectifs climatiques.

Il a également évoqué la nécessité de renforcer les coopérations pour faire face aux défis de recherche, d’investissement, d’innovation et de formation qui se posent à la filière. En ce sens, le Président a annoncé que la France accueillera le prochain sommet sur l'énergie nucléaire

Enfin, ce sommet a été l’occasion d’adopter une déclaration des membres de l’Alliance européenne du nucléaire, qui pose un cadre ambitieux pour la relance du nucléaire en Europe.

Déclaration de l’Alliance européenne du nucléaire.

Revoir la prise de parole du Président : 

21 mars 2024 - Seul le prononcé fait foi

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Sommet sur l'énergie nucléaire.

Merci beaucoup. Cher Alexandre, cher Raphaël, merci. Merci pour cette initiative tout à fait bienvenue. C'est un moment parfaitement choisi. Tous ensemble, nous incarnons cette alliance de bonne volonté, de force, de vouloir faire plus pour le climat, les économies. Et en collaboration avec les dirigeants d'économies, nous voulons développer de nouvelles solutions.

Je ne vais pas répéter ce qui a été dit, mais notre défi, c'est de réduire nos émissions de CO2, répondre à nos objectifs climatiques, améliorer notre souveraineté en garantissant notre sécurité énergétique et améliorer notre compétitivité, afin de créer de l'emploi. Et c'est vrai pour toutes les régions de la planète, les régions représentées ici. Si on veut réussir à atteindre ces 3 objectifs, on a besoin d'une approche énergétique pertinente et stable. Si on produit de l'électricité avec de l'énergie fossile, c'est idiot. On peut décider d'aller vers l'électrification généralisée, mais si on est 100 % dépendant de régimes compliqués, afin de pouvoir produire votre propre électricité, ça peut être aussi délicat, compliqué. Et ces deux dernières années, nous ont montré à quel point ce sont des éléments sensibles. Donc, produire une énergie bas carbone, cela repose sur 3 piliers.

L'efficacité et comment ne pas consommer de l'énergie, qui est probablement l'énergie la plus intéressante et la moins coûteuse. Donc innovation, efficacité. Ensuite, les renouvelables, qui est une façon intelligente de produire des énergies bas carbone. Et enfin, l'énergie nucléaire. Parce qu'il s'agit d'une énergie pilotable, bas carbone, et une bonne source d'électricité. C'est pour cette raison que cette approche complète, repose sur les renouvelables, l'efficacité et l'énergie nucléaire. Et c'est pour cette raison que cette alliance est si importante et les engagements pris dans le cadre de la COP 28 sont également tout aussi pertinents. Pour ce faire, j'aimerais partager avec vous quelques remarques dans la lignée de mes collègues.

Tout d'abord, il faut développer nos capacités. En France, nous allons produire 9 gigawatts, c'est déjà en cours, et nous annonçons par ailleurs 14 gigawatts supplémentaires. L'un dans l'autre, ça représente 50 gigawatts pour les pays européens qui seront produits dans les années à venir. Mais toutes les régions du monde, c'est une source d'énergie importante du Caucase à l'Amérique latine. Voilà notre ambition, et c'est ce qui va nous permettre de réduire le coût. Ensuite, le financement, les coûts de financement sont importants, et c'est un élément crucial dans le pilier de la compétitivité. C'est pour cette raison que nous souhaitons intégrer la banque européenne dans les sessions et harmoniser nos cadres juridiques pour pouvoir attirer beaucoup d’investissements privés. Troisièmement, il est important de garantir tous les maillons de la chaîne industrielle. Et donc le secteur de l’énergie peut être une source importante de développement industriel et de création d'emplois, puisque tout ça sera répliqué. Ces chaînes de valeurs seront démultipliées et reproduites à l'étranger, et cela permettra d'aider ces pays et de leur donner ensuite les rênes. Donc, c'est très important de garantir tous ces maillons de la chaîne de valeurs. Quatrièmement, les compétences. Un des principaux défis que nous avons également rencontrés ces dernières années en France c’est lorsqu'on a des pénuries dans certains champs de compétence. Dans ce contexte, on doit mettre en œuvre les programmes de formation, les programmes d'enseignement afin d'avoir la main-d'œuvre dont on a besoin. Et enfin, tout ce qui est gestion des déchets, on en a parlé avec Alexandre. C'est un point sensible dans nos pays. Il faut innover et on a des solutions qui sont disponibles en France et ailleurs. Mais nous pouvons avoir des solutions plus régionales, plus innovantes. On peut avoir une approche innovante en matière de gestion des déchets, et c'est quelque chose vers quoi nous devons tendre. Sixièmement, l'innovation. Les projets arrivent à maturité, on veut les déployer, les PME et autres ainsi que les petits réacteurs modulaires sont un des leviers pour atteindre nos objectifs de décarbonisation à grande échelle, que ce soit au sein de nos centrales existantes ou à venir. Donc la voie de l’innovation est inéluctable. Et c'est pour cette raison que nous participons à cette alliance sur les petits réacteurs modulaires. Enfin, l'interconnectivité. En plus de tout ce que nous faisons, il faut travailler ensemble sur les réseaux électriques et l'interconnectivité. Ça sera vraiment ce qui changera la donne pour pouvoir apporter et fournir une électricité durable et pilotable. Et ça permettra de répondre à la fragmentation des marchés actuels en Europe, que ce soit dans les Balkans occidentaux ou dans le Caucase. Toutes ces régions doivent être reliées à ce réseau électrique. Enfin, tout ce qui est sûreté. Chacun d’entre nous ici se rappelle de l’accident de Fukushima parce que nous avons tous investi afin d’améliorer le degré de cette sûreté. Et la coopération entre les agences de sûreté est essentielle, de même pour les hauts niveaux de sécurité. Et je souhaiterais féliciter l’agence, et cher Raphaël, parce que, de l’Iran à la centrale de Zaporijia, le fait d’avoir un organe de coordination indépendante international est crucial.

Voilà les quelques remarques que je souhaitais partager avec vous, en plus de ce qui a été dit jusqu’à présent. Merci, et maintenant passons à l’action, mettons en place un plan d’action, une feuille de route avec l’agence, les gouvernements, et je souhaiterais saluer l’Agence internationale de l’énergie, chère Fatih, ainsi que tous les représentants du secteur économique et des chercheurs parce que nous avons un bon programme de création d’emplois, d’innovation, de recherche, d’innovation pour ces 10 prochaines années qui va nous permettre d’atteindre nos objectifs de neutralité carbone en 2050.

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