Il y a cinquante ans, le 8 novembre 1972, s’achevait à Bobigny le procès qui ouvrit la voie à la légalisation de l’IVG. 
 

Une jeune fille de 16 ans, Marie-Claire Chevalier, était jugée pour avoir avorté après un viol, sa mère et trois de ses collègues pour l’avoir aidée. 

Les cinq accusées confièrent leur défense à une avocate qui avait résolument choisi la cause des femmes, Gisèle Halimi. 

Non seulement celle-ci démontra le caractère injuste d’une législation qui faisait comparaître la victime sur le banc des accusés, mais elle fit de ce cas exemplaire l’occasion d’une mobilisation générale, instruisant par sa plaidoirie le procès d’une loi inique. 

Au terme d’une bataille qui se joua aussi bien à la barre du tribunal que dans les colonnes de nos journaux, sur les ondes, les écrans, et dans le salon de tous les Français, Marie-Claire fut relaxée et les quatre autres femmes condamnées à des peines légères. Cette décision entrait dans l’histoire et contribua à en changer le cours. 

Deux ans plus tard, le 17 janvier 1975, sous l’impulsion de Simone Veil, compagne de combats de Gisèle Halimi, la loi autorisant et encadrant l’avortement entrait en vigueur. La République française affirmait enfin le droit des femmes de disposer de leur corps et de choisir leur vie. 

Un demi-siècle après cette grande victoire de quelques femmes pour toutes les autres, le Président de la République réaffirme son attachement à cette conquête majeure pour leur liberté. À l’heure où tant de femmes sont encore privées de ce droit, où des pays le leur retirent ou le leur contestent, la France continuera inlassablement de le défendre et de soutenir celles et ceux qui, à travers le monde, luttent pour l’obtenir.

À consulter également

Voir tous les articles et dossiers