C’est à l’université Ki-Zerbo de Ouagadougou le 28 novembre 2017, que le président de la République a présenté son ambition pour l’Afrique en détaillant une série d’engagements, marqueurs d’une nouvelle relation et d’un nouveau regard entre la France et le continent africain. 

Le discours de Ouagadougou a permis de placer la jeunesse au cœur de notre partenariat avec le continent africain, en particulier autour des enjeux d’éducation et d’enseignement supérieur, d’entreprenariat et d’innovation, de culture et de sport, autant de secteurs qui seront mis en avant à Montpellier pour le nouveau Sommet Afrique-France.

Revoir le discours du Président :
 

1 - Une priorité à l’éducation, à l’enseignement supérieur et aux mobilités 

Le 30 juin 2021, à l’occasion du Forum Génération Égalité organisé à Paris, le Président de la République a annoncé une contribution historique de 333 millions d’euros en faveur du Partenariat mondial pour l’éducation (PME) pour la période 2021-2026, dont la moitié sera consacrée à l’éducation des filles et à l’éducation à l’égalité. La France avait déjà multiplié par dix sa contribution au PME, qui avait atteint 200 millions d’euros pour la période 2018-2020. 

La France a également accru de 100 M€ son effort bilatéral en faveur de l’éducation primaire en Afrique, autour de trois grandes priorités : le contenu des enseignements, la formation des maîtres et la scolarisation des jeunes filles. À Niamey, dès décembre 2017, le Président de la République avait lancé un premier projet de 15 millions d'euros pour la scolarisation des filles. 

La France s’est également engagée à multiplier les partenariats dans le domaine de l’enseignement supérieur et à proposer des offres de formations conjointes en Afrique, plus adaptées aux besoins du marché de l’emploi. Aujourd’hui, ce sont ainsi plus de 400 doubles diplômes qui relient des établissements français et africains. Ce sont aussi quatre grands campus conjoints : le hub éducatif franco-ivoirien, inauguré en octobre 2018, et qui rassemble aujourd’hui 2 790 étudiants et 95 partenariats, dont l’Ecole polytechnique, avec un objectif de 100 d’ici 2022 ; le campus franco-sénégalais inauguré en juin 2019 et qui accueille aujourd’hui près de 700 étudiants ; l’Université franco-tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée, qui a ouvert ses portes en 2019, et qui offre des formations d’excellence co-construites par des grandes universités publiques françaises et tunisiennes dans des domaines innovants tels que le marketing digital, la Data Science, l’expertise économique, eau et environnement et génie électrique ; l’Université française d’Egypte, relancée en 2019 et qui rassemble 500 étudiants.

Au travers de ces projets, ce sont de nouvelles mobilités croisées qui sont recherchées. La France accueille aujourd’hui 23% des étudiants en mobilité diplômante en provenance du continent africain. Conformément à l’engagement du président de la République, les étudiants africains diplômés de l’enseignement supérieur français sont prioritaires pour bénéficier de visas de circulation de longue durée entre la France et leur pays d’origine après leurs études. 

Depuis 2017, le dispositif « Passeport-talent » destiné aux salariés qualifiés, chercheurs, créateurs d’entreprise, artistes-interprètes, a été élargi afin de permettre à davantage de ressortissants africains de bénéficier de ce dispositif, et ainsi de dépasser l’objectif de 1000 passeports talents que le président avait fixé dans son discours de Ouagadougou. Engagement tenu, puisqu’en 2020, près 1978 « Passeports-talent » ont été délivrés à des salariés, actifs non-salariés, scientifiques et artistes du continent africain.

En parallèle, Business France s’est engagé pour développer le programme de Volontariat International en Entreprise (VIE) en Afrique : plus de 400 jeunes professionnels ont ainsi eu une expérience en entreprise dans 35 pays africains. Du côté des Volontariat Internationaux en Administration (VIA) l’Afrique reste le continent le plus représenté, avec 229 VIA sur 912, soit 25% des effectifs.

Lancé début 2021, le nouveau dispositif « Talents en commun » vise à favoriser la mise en œuvre d’une mobilité circulaire pour des professionnels qualifiés ayant plusieurs années d’expérience professionnelle afin de réaliser une mission de service public dans une administration ou une entreprise publique à la demande de l’Etat bénéficiaire. Trois pays-pilote démarrent le dispositif (Bénin, Togo et Cap-Vert) accompagnés par dix autres pays africains bénéficiaires. Ce dispositif vise tout particulièrement les binationaux vivant en France et qui souhaiteraient mettre à disposition leur compétences dans un pays africain.

2 - Un soutien inédit à l’entrepreneuriat et à l’innovation

La France apporte avec « Choose Africa » un appui inégalé aux PME africaines. Sur la période 2018-2022, ce sont près de 2,5 milliards d'euros qui sont consacrés aux entreprises africaines : 1 milliard en fonds propres et 1,5 milliard pour leur faciliter l’accès au crédit. Depuis 2017, le groupe AFD-Proparco a consenti un effort particulier pour faire évoluer nos instruments et ainsi venir directement au soutien des entrepreneurs. Là où nos partenaires financent majoritairement des entreprises de taille intermédiaire ou des grands groupes, l’effort français cible les startups et les PME ainsi que les zones fragiles. À ces 2,5 milliards d'euros va s’ajouter un milliard d’euros au titre de Choose Africa Resilience. 

La relance de Digital Africa à l’occasion du Sommet de Montpellier vise également à mettre en place une nouvelle méthodologie et une nouvelle gouvernance au sein du groupe AFD-Proparco pour venir sur les segments les plus risqués, et notamment l’amorçage de start-ups.  Cette initiative de soutien à l’entrepreneuriat innovant en Afrique a pour objectif de promouvoir l’émergence et la structuration d’un écosystème africain de l’innovation par le biais de programmes de renforcement de capacités et de formations (65 millions d'euros déjà engagés depuis 2018 via plusieurs programmes : Facilité d’amorçage Digital Africa, Fonds seed soutenu par Fisea+ ; Venture Capital Proparco ; Digital Africa Tech bridge ; AFD Digital Challenge ; Social and inclusive Business Camp).

Lancé à l’occasion du G7 de Biarritz en août 2019, le mécanisme AFAWA de facilitation de l’accès au crédit pour les femmes entrepreneuses sur le continent africain est désormais effectif dans 6 pays. La France apporte une contribution de 35M$ qui va permettre, aux côtés des Pays-Bas et de la Banque Africaine de Développement de fournir des garanties aux institutions bancaires pour accélérer l’accès aux prêts pour ces femmes. La France apporte également un soutien en matière d’assistance technique à hauteur de 4,5 millions d'euros en 2021. 

Lancé fin 2020 sur la base notamment des besoins exprimés par les diasporas africaines de France lors de leur rencontre avec le président de la République le 11 juillet 2019, le projet MEETAfrica 2 (Mobilisation Européenne pour l’EntrepreneuriaT en Afrique) est ouvert aux entrepreneurs des diasporas résidant en France et a pour objectif d’accueillir jusqu’à 1000 entrepreneurs à des fins de conseils et d’orientation, d’en accompagner techniquement 140 et de financer jusqu’à 175 projets.
 

3 - La construction d’un nouvel imaginaire commun

La saison « Africa 2020 », qui s’est déroulée de décembre 2020 à septembre 2021, avait pour ambition de faire évoluer le regard sur le continent africain en France et de valoriser la création contemporaine africaine. Sous la direction de la Commissaire générale de la saison, la Sénégalaise N’Goné Fall, ce sont plus de 1500 évènements culturels, scientifiques et entrepreneurials qui ont été organisés et qui ont réuni plus de quatre millions de spectateurs. Ce sont 210 villes de France métropolitaine et ultra-marine, 30 « focus femmes », 12 quartiers-généraux, 489 structures partenaires en Afrique et 422 en France, 54 pays africains couverts et un large champ disciplinaire : culture et idées, recherche et économie, art de vivre. Grâce à cette saison, des partenariats inédits ont pu être bâtis entre acteurs culturels français et africains dans une logique de co-construction de projets.

À Ouagadougou, le président de la République s’était également engagé à réunir les conditions de restitutions temporaires et définitives du patrimoine africain en France. A la suite du rapport de Bénédicte Savoy et Felwine Sarr de novembre 2018, le président de la République a décidé de restituer sans tarder les 26 œuvres réclamées par les autorités du Bénin du trésor d’Abomey conservées au Musée du Quai Branly-Jacques Chirac ainsi que le sabre et le fourreau d’El Hadj Omar Tall demandé par la République du Sénégal. La loi adoptée par le Parlement le 24 décembre 2020 permet la restitution définitive de ces œuvres d’ici la fin d’année. Cinq autres pays (Côte d’Ivoire, Ethiopie, Tchad, Mali et Madagascar) ont formulé des demandes officielles de restitutions, qui sont en cours d’instruction.

Ces premières restitutions s’inscrivent dans un travail d’élaboration d’une nouvelle politique patrimoniale avec l’Afrique qui vise non seulement à rendre le patrimoine africain accessible à la jeunesse du continent, mais également de permettre une plus grande circulation du patrimoine universel. A travers une politique de coopération patrimoniale et muséale renforcée, des projets d’expositions conjointes à l’instar de l’exposition Dakar-Picasso, de formations et de résidences croisées, ainsi que d’accompagnement à la création de musées permettront de créer de nouveaux ponts et de rendre la culture plus accessible aussi sur le continent africain. 

Enfin, conformément à l’engagement du président de la République à Ouagadougou, l’agence française de développement a renforcé son action dans le domaine du sport. La plateforme « Sport en commun », lancée en novembre 2020 et dotée de 15 millions d'euros, elle a vocation à fédérer les bailleurs institutionnels et les acteurs du monde sportif en faveur du développement de l’économie du sport sur le continent. Par ailleurs, des partenariats ont été noués avec la NBA en 2018 pour mener des actions d’éducation et de cohésion sociale à travers la pratique du basket-ball sur le continent africain, avec la FIFA pour faire du football un vecteur d'éducation, de développement et de changement social, et bientôt avec les fédérations de sports collectifs (rugby, volley-ball, hand-ball). Avec Paris2024, un appel à projets a permis de financer et d’accompagner des projets entrepreneuriaux à impact menés par des athlètes ou anciens athlètes. L’ensemble de ces projets permet de faire du sport un levier de développement économique et social.

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