Deux ans après le lancement à l'Élysée de l'Appel de Christchurch, la Premiere ministre de Nouvelle-Zélande, Jacinda Ardern, et le Président Emmanuel Macron ont réuni les acteurs engagés contre les contenus terroristes et extrémistes violents.

Revoir la déclaration du Président Emmanuel Macron : 

 

14 mai 2021 - Seul le prononcé fait foi

Télécharger le .pdf

Introduction du Président de la République lors du sommet à l’occasion des deux ans de l’Appel de Christchurch.


Madame la Première ministre, chère Jacinda, Votre Majesté, Mesdames et Messieurs les Présidents, Mesdames et Messieurs les Premiers ministres, Mesdames et Messieurs les Ministres, chers amis, merci beaucoup, Jacinda, pour votre discours. Je suis bien entendu d’accord avec vos propos.  

Il y a deux ans, nous avons lancé ensemble, ainsi qu’avec des chefs de gouvernements et des entreprises du secteur de la technologie, l’Appel de Christchurch. Nous étions à Paris. Ce que nous avons accompli tous ensemble ces deux dernières années constitue, je pense, une avancée très importante. Nous partions de la conviction que pour affronter la menace, il fallait nous appuyer sur le soutien de forums existants, tels que le G7 et le processus d’Aqaba. J’en profite pour saluer Sa Majesté le Roi de Jordanie. Avec le processus d’Aqaba, vous étiez l’un des premiers à lutter contre la diffusion de contenus terroristes en ligne, et je veux vous remercier d’être ici aujourd’hui. 

Mais nous voulions aussi rassembler les forces des États, des entreprises du secteur de la technologie et des sociétés civiles. Je crois sincèrement que notre approche était parfaitement originale et que nous avons fini par démontrer combien elle était efficace. Nous avons également reconnu que cette lutte contre le terrorisme ne pouvait se mener aux dépens de nos valeurs : des sociétés ouvertes, l’état de droit, un Internet libre et sûr. C’est donc à nous, démocraties et défenseurs des libertés fondamentales, qu’il revient de trouver les solutions appropriées. 

Notre appel a été entendu : 55 États, la Commission européenne, deux organisations internationales et dix entreprises soutiennent aujourd’hui notre travail. Cette communauté a été renforcée par le réseau consultatif de l’Appel de Christchurch, composé de 47 organisations de la société civile avec une expertise solide et variée sur ces questions. Je souhaite remercier l’ensemble des membres de cette communauté présents aujourd’hui. Malgré notre travail, des tragédies se sont produites à nouveau : à Conflans Sainte-Honorine et à Nice en France l’année dernière, mais aussi à Vienne, à Hanau en Allemagne, à Glendale aux États-Unis, et à bien d’autres endroits, dans différents pays. À chaque fois, les terroristes se sont servis d’Internet comme une arme pour propager leurs idéologies fondées sur la haine, inspirant parfois d’autres attentats. Je pense bien sûr en particulier au déversement de violence en ligne ayant mené à l’assassinat d’un professeur des écoles français. Il s’appelait Samuel PATY. C’est un attentat qui restera gravé dans les mémoires, et qui ne doit jamais se reproduire.
 
Nous devons renouveler notre ambition et l’exigence de nos actions communes au sein de l’approche multi-acteurs qui caractérise l’Appel de Christchurch. Nous devons placer la barre haut. Il est de notre devoir, nous, gouvernements, de protéger nos citoyens contre ces menaces. C’est pourquoi je salue la récente adoption du règlement européen contre la diffusion de contenus terroristes en ligne ainsi que la proposition faite par la Commission européenne sur la régulation des services numériques. Ces outils sont essentiels. Les engagements volontaires que nous avons pris ensemble ici sont tout aussi importants. Ils nous permettent de trouver ensemble, dans un dialogue multi-acteurs exigeant, des mécanismes innovants et respectueux des droits fondamentaux pour éliminer ces contenus en ligne, et ils nous poussent, nous, gouvernements et entreprises, à redoubler nos efforts. 

Nous sommes réunis ici ce soir pour réaffirmer notre volonté de continuer ce chemin ensemble. Nous avons tous des responsabilités à prendre et un rôle à jouer afin de continuer à mettre en œuvre les engagements de l’Appel de Christchurch. C’est pourquoi je souhaite remercier les nouveaux États soutiens de l’Appel, qui témoignent de la mobilisation de la communauté internationale sur ce sujet, et je me réjouis d’annoncer ce soir que les États-Unis, la Tunisie, le Pérou, l’Estonie, la République tchèque, la République slovaque et la Croatie ont rejoint la communauté de l’Appel de Christchurch. Bienvenue parmi nous. Nous serons plus forts ensemble. 

Jacinda a évoqué certains des outils de ces initiatives et leurs nouvelles dimensions. Je suis parfaitement d’accord avec vos propos et votre description, notamment concernant les algorithmes. C’est un élément essentiel à notre avancée et à notre efficacité. Nous discuterons de notre plan de travail, qui comprend de nombreux nouveaux éléments. Nous réexaminerons cette méthode, ainsi que le sujet de la transparence des algorithmes, notamment. Nous élaborerons cette nouvelle approche. 

Avant de vous repasser la parole, chère Jacinda, je tiens également à remercier chaleureusement l’ensemble des soutiens de l’Appel de Christchurch pour leur participation. Je sais que pour beaucoup d’entre vous ce soir, notamment au sein du réseau consultatif de l’Appel de Christchurch, parvenir à ce résultat ambitieux en si peu de temps a exigé un important travail au cours de ces dernières semaines. L’ensemble de la communauté Christchurch vous en est reconnaissant. Nous travaillons à la mise en place d’une nouvelle manière d’affronter ces problèmes et œuvrons à ce que votre engagement soit utile.  Je vous remercie et vous passe la parole, chère Jacinda. Merci. 
 

« Les contenus terroristes et extrémistes violents n'ont leur place nulle part. Avec la Nouvelle-Zélande, il y a deux ans, nous avons lancé un appel à lutter contre eux, en associant États, entreprises et société civile.

L'appel de Christchurch comporte des engagements qui visent à prévenir le téléchargement et la diffusion de contenus terroristes et extrémistes violents, à améliorer la transparence dans leur détection et retrait, à s'assurer que les algorithmes ne dirigent pas vers ces contenus.

Notre appel a été entendu : 55 États (dont tous ceux de l'Union européenne), la Commission européenne, deux organisations internationales et dix entreprises sont engagés. Le réseau consultatif de l'Appel de Christchurch compte 47 organisations de la société civile. Ensemble !

Je tiens à remercier les États qui apportent leur soutien à l'Appel de Christchurch aujourd'hui. Je suis heureux d'annoncer que les États-Unis, la Tunisie, le Pérou, la République tchèque, la Slovaquie, la Croatie et l'Estonie ont rejoint la communauté de l'Appel de Christchurch.

La lutte contre les contenus terroristes et extrémistes violents ne peut se faire au détriment de nos valeurs : sociétés ouvertes, règle de droit, un Internet libre, ouvert et sûr. C'est à nous, démocraties et défenseurs des libertés, de trouver les bonnes solutions.

Il est de notre devoir de protéger nos citoyens. Nous avons tous un rôle à jouer pour mettre en œuvre les engagements de l'Appel de Christchurch. Ce soir, nous avons réaffirmé notre volonté de continuer sur cette voie, ensemble. »

Le Président Emmanuel Macron sur Twitter.

À consulter également

Voir tous les articles et dossiers