Maire, député, ministre, Éric Raoult aura servi la France avec autant de constance que de passion, œuvrant toute sa vie pour sa ville, son parti, la Nation et l’État. 

Ce militant dans l’âme n’avait pas vingt ans, en 1974, lorsqu’il prit sa carte à l’UDR qui allait bientôt devenir le RPR. S’il aimait son parti, Eric Raoult aimait plus encore son pays, et répondit avec beaucoup de fierté à l’appel de son drapeau. Son service militaire, qu’il accomplit aux côtés d’un patriote aussi fervent que lui, un certain Nicolas Sarkozy, aurait été un souvenir heureux s’il n’avait été écourté par une méningite foudroyante qu’il contracta alors. 

Diplômé de l’institut français de presse en 1979, Eric Raoult fit tout autant ses classes au sein de l’UNI, l’Union nationale inter-universitaire, syndicat étudiant de droite où il cultiva et son goût et son sens politique. A tel point qu’il délaissa finalement sa première inclination pour le journalisme pour se frayer une place dans les amphithéâtres de Sciences Po, dans l’espoir d’embrasser pleinement cette vocation profonde qui brûlait en lui de servir la chose publique. 

Mais il n’avait pas attendu d’être passé par l’institution de la rue Saint-Guillaume pour servir la cité. Depuis 1977, à seulement 22 ans, Eric Raoult était déjà engagé à servir sa ville du Raincy, en Seine-Saint-Denis, comme adjoint au Maire, Raymond Mège. En 1983, il prit ses galons de premier adjoint et douze ans plus tard, il ceignit l’écharpe d’édile qu’il porta fièrement pendant près de vingt ans, veillant jalousement à la sécurité de ses administrés et œuvrant sans relâche à la prospérité de son territoire. 

Encensé jusque dans les couloirs de son parti, son engagement de chaque jour auprès des Raincéens pava le chemin de son destin national. En 1985, il s’était vu confier les rênes des Jeunes du RPR, fondés dix ans plus tôt par Jacques Chirac. Et l’année suivante, cinq ans seulement après avoir quitté les bancs de Sciences Po, il fut propulsé sur ceux de l’Assemblée nationale. Député de Seine-Saint-Denis, il hissa un étendard bleu au cœur de ce bastion rouge en siégeant au Palais Bourbon durant plus de vingt ans. Depuis l’hémicycle, il savait se faire entendre haut et clair, plaidant avec ardeur contre la première guerre du Golfe, œuvrant pour les outre-mer, présidant l’association des élus amis d’Israël, resserrant nos liens avec la Tunisie, et affirmant son attachement à la laïcité. Gaulliste de toujours, il défendait bec et ongles la plus grande fermeté en matière d’ordre républicain, tout en se sentant à sa place aux marches ou aux concerts de SOS Racisme. Profondément enraciné dans son territoire, mâchant rarement ses mots et ne cachant jamais ses opinions, volontiers provocateur et politiquement incorrect, Eric Raoult était fait d’un bois qu’on ne tordait pas aisément. Il avait beau être un homme de parti, il était farouchement libre. 

Lorsque Jacques Chirac fut élu président, ce fidèle fut appelé dans les rangs du gouvernement d’Alain Juppé. Son expérience d’élu de terrain comme son flair politique lui valurent d’être successivement nommé ministre chargé de l'Intégration et de la Lutte contre l'exclusion et ministre délégué auprès du ministre de l’Aménagement du territoire. Des portefeuilles qui étaient comme taillés sur mesure pour cet homme qui avait saisi ces questions à bras-le-corps dans sa commune de la banlieue parisienne, et qui transposa sans mal ses succès locaux en réussites nationales. 

Le Président de la République salue une vie passée à servir les Français et adresse à sa famille, ses amis, ses collègues ses condoléances les plus respectueuses. 

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