10 janvier 2019 - Seul le prononcé fait foi

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ALLOCUTION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

LE PRESIDENT : Bonjour et permettez-moi d’abord de vous dire que c’est moi qui suis heureux et honoré d’être parmi vous aujourd’hui, et de pouvoir présenter au département, à la région et à tout le monde sportif tous mes vœux pour l’année qui s’ouvre.

Vous l’avez dit en évoquant une rencontre avec l’équipe masculine, mais l’engagement de venir ici, je l’ai pris devant l’équipe de France féminine accueillie à deux reprises à l’Elysée. C’était l’une des revendications de notre équipe et elles savent très bien se faire entendre. Donc l’engagement a été pris, il est tenu.

Et parce que, d’abord, je veux parler du hand avant de parler de 2024 Ce sont un sport et une fédération exemplaires. Exemplaires, d’abord, parce que - çela a été dit - on est dans l’excellence féminine et masculine, exemplaires aussi parce que ce travail n’a pas commencé hier. Moi, j’ai été un adolescent enthousiaste devant la génération des parents de ceux que j’ai vus tout à l’heure partir. Ce qui m’a fait drôle, c’est quand même depuis 20 ans que cette histoire, à ce niveau d’excellence, dure. C’est une fédération qui, en effet, en 10 ans, a pris environ 200.000 licenciés, ce qui est assez inédit, et où l’excellence se double d’une excellence dans la participation des femmes : l’objectif était fixé à 40%, on est à 36-37 % de licenciées féminines.

Çela ne se fait pas en un jour et c’est un travail de plusieurs générations que je veux ici saluer. Et ce qui est formidable, quand on passe un peu de temps avec vous, c’est que ceux qui ont gagné avant-hier ont formé ceux qui ont gagné ; ceux qui ont gagné hier continuent à être là, à entraîner les plus jeunes ; les jeunes qui sont derrière nous n’ont qu’une idée, c’est d’aller remplacer les plus de 21 ans et déjà d’embarquer les suivants. Et donc cette fédération, pour moi, est exemplaire à la fois de cette capacité à s’installer dans la durée, à construire des équilibres, mais aussi à articuler une présence sur le territoire, une excellence dans le monde scolaire et la construction de talents. Et donc je veux d’abord lui rendre hommage. Et si vous avez choisi ce nom de « Maison du Hand », c’est aussi parce qu’il y a tous ces handballs qui sont réunis.

Il y a le hand féminin, masculin, il y a le handball adapté, le handisport en fauteuil, on a les jeunes et les plus âgés et donc on se trouve véritablement dans un contexte où tout le monde travaille ensemble et joue ensemble.

 Comme vous l’avez dit, on est ici déjà en train de préparer la génération 2024. Et d’un mot, je voudrais expliquer en quoi ce projet - au-delà de son lien par la ligne 8 que nous rappelait tout à l’heure les élus du territoire - son lien avec l’excellence, avec les sites olympiques et ce que nous allons faire pour les Jeux. Nous avons un projet d’excellence sportive pour 2024 et ce projet, c’est évidemment celui qui est porté par la ministre, par Tony ESTANGUET et toute l’équipe, le Président MASSEGLIA, par le délégué interministériel. Toute l’équipe de France pour 2024 est ici présente. C’est précisément celui, si je pouvais dire les choses en termes simples, de dupliquer le modèle du handball français à toutes les fédérations. Et donc, comment on est en train de le préparer ? Eh bien : 1) en changeant la relation avec les fédérations. La loi que porte la ministre, c’est un vrai changement de la relation de confiance avec les fédérations. Il y a eu beaucoup de commentaires parce que les gens ont toujours peur du changement mais ce n’est pas ce que j’appellerais un désengagement de l’Etat, c’est une relation de confiance avec le monde sportif, c’est de dire : on croit dans les fédérations, dans ce qu’elles portent, on les accompagne mais on leur donne justement plus d’autonomie ; 2) c’est l’agence, la fameuse Agence nationale du Sport avec cette volonté de porter ce que la Fédération du Handball français a su faire, ce que d’autres fédérations ont aussi décliné, ce lien avec l’ensemble du monde associatif, une présence sur tous les territoires, la structuration du territoire avec des clubs, en particulier dans la ruralité, dans la France qui est la plus en difficulté. Donc d’installer une présence territoriale et d’investir sur elle et de faire ce continuum du scolaire et de l’amateur jusqu’au professionnel.

D’ailleurs, dans ce projet sportif 2024 et dans cette Agence nationale du Sport, ça n’est pas un hasard si, avec la ministre, nous avons décidé de confier à Claude ONESTA la préparation des filières d’excellence et des talents,parce qu’on s’est dit que ceux qui avaient réussi quelque part pouvaient nous expliquer la recette et dupliquer ailleurs. Donc on prépare, avec cette Maison du Handball, avec ce que nous sommes en train de faire et avec la réforme portée par la ministre, la génération 2024 sur le plan sportif. Et le projet que Tony décline avec son équipe y contribue plus largement.

Ensuite, c’est aussi un projet territorial. On l’a souvent dit quand a porté la candidature avec la présidente de la région, Tony, la maire de Paris et toute l’équipe de France : ça s’appelle Paris 2024 mais ce n’est pas que Paris. Il y a d’abord plusieurs sites dans la région . Et c’est par les différentes fédérations, l’ensemble du sport français, de tous les territoires, d’hexagone et d’outre-mer, qu’on doit tirer vers le haut pour réussir. Et cette maison du handball est ici absolument emblématique. En cela, je veux saluer le partenariat entre les collectivités ici présentes et votre présence à tous les trois est très forte, votre engagement personnel, celui de de vos prédécesseurs et celui de l’Etat parce qu’il y a aussi toute une cordée de ministres des Sports qui se sont succédés et que je veux ici saluer, chère Valérie, cher Jean-François, présents également parce que c’est un engagement de l’Etat dans la durée.

Je crois que la réussite de la France pour 2024 pour les JO, avant comme après, c’est aussi un projet des territoires. C’est à travers le sport, l’excellence sportive, ces infrastructures qu’on va créer autour des fédérations pour former, pour entraîner ou pour les événements eux-mêmes, réussir à en faire un véritable événement de toute la Nation et permettre justement de décliner des rendez-vous sur tous les territoires de France.

Troisième point, c’est un projet éducatif. Le handball, on le disait tout à l’heure et moi, je m’en souviens comme sans doute beaucoup ici, dans cette salle, a toujours été caricaturé comme, en effet, le sport de préau ou un sport scolaire. On disait : le foot, c’est très sérieux, il y a des clubs, le tennis, pareil, etc.… Mais le handball, c’est ce qu’on fait dans la cour de récré. Donc le hand avait cette réputation-là  : c’était un des rares sports qu’on faisait à l’école. C’est une chance extraordinaire parce qu’au cœur de la philosophie du projet que nous portons, il y a aussi d’en finir, là aussi, avec une espèce de division française dans laquelle on s’était installé entre le monde scolaire et le monde sportif. Cette division est une erreur, elle ne mène nulle part et à cet égard, le hand-ball a aussi été en avance sur son temps. C’est une chance que le handball soit un sport scolaire ! C’est une chance que ce lien existe et ce que nous voulons faire, c’est encore davantage le développer et le déployer. Et ce continuum, du scolaire en passant ensuite évidemment par l’adhésion au club amateur, puis l’universitaire, le professionnel, c’est celui qui permet non seulement la véritable excellence parce qu’on crée un vivier, mais c’est celui qui permet de transformer notre projet scolaire. Et le sport y a sa place.

Et pour moi, 2024, c’est aussi créer dans notre pays une véritable école de la confiance. Une école de la confiance, c’est une école où les enfants, les adolescents, n’ont pas qu’un rapport au travail académique, au savoir, mais aussi ont un rapport avec leur corps, le bien-être, ont un rapport avec la musique, les arts. Et donc la présence du sport et des arts dans l’école est absolument indispensable dans le projet éducatif que nous portons. Et nous sommes en train de changer l’école progressivement et ça va continuer à changer. Donc cette défiance, on doit progressivement la réduire parce qu’elle est mauvaise pour nos enfants, parce qu’elle est mauvaise pour l’école et parce qu’elle n’est pas bonne pour le sport français.

Ce qui est ici préfiguré, la philosophie que vous portez, c’est aussi celle que nous voulons à travers les JO 2024 pour notre projet éducatif partout dans le pays et, ce faisant, avec l’ensemble des collectivités qui sont nos partenaires sur ce projet, qu’il s’agisse des lycées, des collèges ou des écoles.

Et puis enfin c’est un projet de société plus largement parce que ce qu’on veut faire pour 2024, ça n’est pas simplement gagner le maximum de médailles. Je ne veux pas enlever la pression sur Claude ONESTA, ce n’est pas uniquement avoir de l’excellence, les meilleurs DTN, les meilleurs sportifs, garder les nôtres, les faire grandir, en recruter à l’étranger. Non, c’est aussi de changer notre société. Et quand je dis que cet horizon 2024 n’est pas fait que pour les sportifs, c’est que c’est aussi nous permettre de prendre conscience que le sport est partie prenante d’une société en bonne santé. C’est au cœur du projet de prévention en matière de santé. C’est au cœur du projet curatif et de réadaptation de beaucoup de personnes qui sont en situation de se réadapter et de retrouver une vie normale. C’est au cœur du projet d’inclusion qu’une société doit avoir, que les personnes qui sont en situation de handicap moteur ou mentalpuissent par le sport retrouver aussi une place dans la société. Et les JO de 2024, dans toute notre stratégie, sont irrigués par cette philosophie dont le hand français est pétri comme le montre cette Maison  qui réunit tous ces hands.

Et donc, voilà ce pour quoi je suis là, au-delà de l’engagement pris devant l’équipe féminine. Et voilà pourquoi je pense que c’est une étape très importante dans ce chemin qui nous mène tous ensemble vers les JO de 2024. Parce que ce qu’on vit là, avec la réforme qui est en train d’être conduite, c’est au cœur du projet véritablement sportif, éducatif et de société que nous avons pour le pays et donc de santé et d’inclusion. Et donc, à cet égard, non seulement c’est pour moi une vraie fierté et un honneur d’être parmi vous, mais c’est une exigence collective parce que ce dont on parle, ça n’est pas rien, ce n’est pas simplement organiser et gagner des médailles en 2024, c’est faire par ce biais-là aussi une vraie part de la transformation profonde de notre pays.

Je crois que nous y sommes prêts, vous êtes en train de le faire.

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