Le Président Emmanuel Macron a reçu l’équipe du Paris Saint-Germain, son équipe technique et d’anciens joueurs du club après leur premier titre en Ligue des Champions, ce dimanche 1er juin, au Palais de l’Elysée.

Au terme d’une saison européenne exceptionnelle, les joueurs du Paris Saint-Germain ont décroché leur premier titre de champions d’Europe, devenant ainsi le deuxième club français à remporter cette compétition, après l’Olympique de Marseille en 1993.

Cette victoire récompense les efforts et le talent de l’ensemble des joueurs, ainsi que le travail du staff technique emmené par Luis Enrique.

Ce succès marque une étape historique pour le football français sur la scène européenne et couronne l’engagement de tout un club et de ses supporters.

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1 juin 2025 - Seul le prononcé fait foi

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Discours du Président de la République à l’occasion de la réception de l’équipe du Paris Saint-Germain à l’Elysée.

Une voie de victoire qui est formidable, mais rien ne peut justifier ce qui s'est passé les dernières heures dans la capitale et dans le pays. Rien. Les affrontements violents qui se sont tenus sont inacceptables, avec un bilan lourd : deux personnes sont mortes, une trentaine de policiers, plusieurs sapeurs-pompiers ont été blessés et je pense aussi à notre policier qui est, en ce moment-même, dans le coma et qui venait de Rennes en support à certains de ses collègues. Et donc la nation est endeuillée. Je pense évidemment aux familles qui, alors qu'elles devaient vivre un moment de joie, ont vécu le drame. Je pense aux commerçants qui ont été touchés et qui ont été victimes de ces violences. Et je veux ici vraiment remercier l'ensemble des services de l'État qui se sont mobilisés toute la nuit et tout aujourd'hui, ceux qui maintiennent l'ordre, ceux qui ont secouru, remercier les services de l'État, des collectivités locales de la Ville de Paris qui aujourd'hui réparent, nettoient. Ces incidents sont très graves, ils sont inacceptables, et ils ont privé beaucoup trop de nos compatriotes de ce qui aurait dû être un moment de bonheur et d'insouciance. Et donc, je vous le dis, la réponse de l'État sera à la hauteur. Nous poursuivrons, nous punirons, on sera implacables. Le football, ça n'est pas cela. En aucun cas. Et je remercie vraiment l'ensemble des services de l'État et la préfecture de police de Paris. Je sais que le préfet de police nous a rejoints. Je veux remercier, lui, l'ensemble de ses équipes et aussi le ministre de l'Intérieur pour le travail des dernières heures et même de votre défilé. En tout cas, ici, c'est Paris.

Alors, beaucoup savent que moi, je suis l'adolescent qui ait vibré à un autre Munich. Il y a 32 ans, je suis pour la réconciliation de tous, vous savez. C'est un autre en même temps. Mais 32 ans après l'Olympique de Marseille, hier à Munich, vous avez remporté cette Ligue des champions et vous l'avez fait d'une manière sublime, monstrueuse. Et donc oui, vous êtes les champions et vous avez mis Paris au sommet de l'Europe. Et c'était magnifique et on a tous vibré. Alors vous l'avez fait, vous avez été 11 sur le terrain, mais il y avait clairement un douzième homme, le public français dans son entier et quelles que soient les appartenances traditionnelles. Parce qu'hier, vous avez vraiment fait un exploit. Ça a été une performance à vous, joueurs, et vous l'avez montré toute cette saison par un engagement absolument fabuleux. Ça a été la victoire d'une équipe toute entière, soudée, de la première à la dernière minute, comme elle a été soudée tout au long de cette année. C'est une équipe, un état d'esprit, une solidarité, une volonté, une ambition. Parce qu'en effet, c'est ça le foot qu'on aime voir, c'est ça le foot que vous avez produit. Et le football, comme disait un grand avant vous, cher coach, Johan Cruyff, c'est une affaire de transmission. Et je dois dire, cher Luis, que cette victoire vous doit beaucoup. Et je commencerai par vous, et vous allez tous y passer.

Moi, je me souviens très bien de ce qui s'est passé quand vous êtes arrivés. Il y en avait beaucoup pour dire : « il ne comprend pas cette équipe. Ça ne va pas marcher ». Après, je me souviens très bien, ce n'était pas il y a deux ans, trois ans, il y a 10 mois, il y avait beaucoup de grands spécialistes qui disaient « trop jeune, cette équipe est trop jeune ». Alors c'est vrai qu'elle est jeune. Ça m’a rappelé, c'est la deuxième plus jeune de l'histoire à avoir gagné cette coupe. Vous imaginez ? Mais vous avez insufflé de la force, de la stratégie à cette équipe très jeune pour qu'en effet, elle puisse remporter le 5-0 d'hier. Mais vous l'avez fait tout au long de l'année en bâtissant pied à pied, et en le faisant avec ce mélange d'exigence et de bienveillance. Vous avez construit cet état d'esprit que j'évoquais, et au fond, vous avez fait de cet état d'esprit un esprit de cohorte, et c'est ça la force d'un très grand entraîneur. Et donc, pour ça, merci.

Et vous savez que le football est une affaire de rigueur et de grandeur, c'est aussi une affaire de joie et de plaisir. Et donc c'est guidé par ces principes que vous avez conduits ce collectif. Vous avez fait de Marquinhos et d'Hakimi des vieux sages auprès des plus jeunes. Et ce sont devenus des vieux sages dans cette équipe. Ne te plains pas, il a quand même marqué un but. Et un capitaine, j'y reviendrai, qui a tout traversé. De Luca Hernández, Pacho, Nuno Mendes, des défenseurs de sacrifice, de Dembélé, une force qui va, de Donnarumma, le digne héritier de Bats, Lama et de tant d'autres, Barcola, Mayulu, des footballeurs d'expérience alors qu'ils ont à peine 20 ans, presque 20 ans pour certains, de Neves, Vitinha, Fabiàn Ruiz, le meilleur milieu de terrain au monde, de Zaïre Emery, Gonçalo Ramos, des éléments toujours dévoués à la cause, et je pourrais citer tous les autres, et Presnel sait combien. Il est ici le bienvenu, il vient à chaque fois qu'il gagne une étoile.

Mais au-delà de tous ceux qui étaient sur le terrain, ce qui était magnifique hier, on l'a tous vécu. Il y a eu les buts marqués. C'est vrai que Gianluigi a moins travaillé que dans les matchs précédents, mais il y a eu surtout une générosité à chaque seconde, et je leur disais à l'instant, ce qui a été magnifique dans ce match, c'est que même à 4-0, ils n’ont pas laissé un ballon passer. Ils sont allés chercher tout ce qui traversait le terrain. Ils ne les ont pas laissés respirer. Et cette équipe hier, elle a montré quelque chose qui était le fruit de cette exigence, mais elle a montré de la générosité. Vous aviez faim, vous aviez envie, et vous l'avez fait.

Alors oui, c'est toute cette équipe, cher Luis Enrique, soutenue aussi par le travail de Luís Campos. Et je vous remercie infiniment, chers Luis. Vous avez bâti ensemble une très grande équipe. Et il ne faut pas se tromper, je le dis en pensant aussi à nos amis rémois qui ont eu une semaine plus difficile, et c'est ça aussi le foot. Il y a des moments glorieux et des moments difficiles, mais Reims pouvait être fier de son score 8 jours plus tôt au Stade de France, quand on voit celui de l'Inter. Mais que personne ne se trompe, l'Inter n'est pas une petite équipe. C'est une très grande équipe, mais vous avez été immense hier. Et ce triomphe arrive après des batailles épiques : Manchester City, Liverpool, Aston Villa, Arsenal. Le PSG a lui seul à renverser les clubs du championnat le plus exigeant et le plus riche du monde. Vous l'avez fait. Vous l'avez fait. Enfin, c'est Paris. Et cette victoire, elle vous doit aussi beaucoup, Président, cher Nasser. Parce que depuis 14 ans, vous en avez vécu et vous avez toujours défendu ce club, cette ville et le foot français. Il y a eu des heures heureuses, il y a eu des heures malheureuses, mais vous n'avez jamais lâché. Et je veux remercier avec vous le Qatar, qui a toujours été un actionnaire exigeant, qui a réengagé, qui a réinvesti dans ce club, qui ne l'a jamais lâché. Il y a eu des années qui étaient ingrates pour le Qatar, à la tête du PSG, ils y ont toujours cru. Et donc je veux vraiment ce soir vous remercier, remercier l'émir du Qatar et tous ceux qui ont permis ce succès comme actionnaires et vous comme dirigeants.

Et c'est vrai qu'ensemble, avec Marquinhos, vous avez vécu quasiment toutes les saisons, heureuses et malheureuses, mais vous êtes là. Alors, il y a eu 5 buts hier, et au fond, presque un par décennie de l'histoire de ce club. Et je le dis parce qu'il y a beaucoup d'anciens qui sont là avec nous ce soir. Eh oui, vous avez au fond mis cette étoile au sommet de l'histoire de ce magnifique club. Depuis Daniel Hechter, avec les années 70 et la fusion des deux clubs, les années 80 de Francis Borelli, l'ère Canal+, et j'ai une pensée ce soir pour Michel Denisot, puis Charles Biétry, les années colonies et l'arrivée du Qatar. Le PSG a toujours été une épopée. 5 décennies d'épopée qui a toujours, au fond, été une épopée de démesures où les sublimes victoires, les superbes moments d'exaltation alternent avec les pires défaites, les tragédies grecques. Mais au fond, c'est ça. Et je dirais, en voyant Marquinhos tout à l'heure, je disais c'est formidable, il a vécu la remontada du Barça il y a 8 ans et il a vécu le 5-0 d'hier. Eh bien, c'est ça, l'histoire du PSG. Et c'est ça qui signe les grands clubs. C'est de vivre des tragédies, de les remonter, et après, de bâtir les plus belles pages. 

Ainsi va le PSG depuis 1970. Les dirigeants, les entraîneurs, les joueurs, je vous rassure, les présidents de la République aussi passent, mais le PSG demeure un club si particulier, qui s'est imposé à travers les beaux gestes, les fortes têtes. Je ne pourrais pas citer tout le monde, mais ce sont les dribbles de Dahleb, le but de Rocheteau en finale de Coupe de France contre Saint-Etienne, celui de Susic en finale de Coupe encore, mais contre Nantes, le président Borelli qui embrasse la pelouse, le titre de champion de 85 et les bras baissés de Fernandez, la tête de Kombouaré contre le Real, le but de Guérin contre Barcelone, le missile d'Angotti en finale de Coupe des Coupes, les records de Pauleta, les démonstrations de Ronaldinho au Vélodrome, ça fait mal, le charisme de Zlatan, la grâce de Cavani, les gris-gris façon Verratti, les débordements de Mbappé, les passes lumineuses de Neymar. Je pourrais citer encore tant et tant de joueurs de grands moments de toutes les époques. Des Bianchi, Bathenay, Loko, Ginola, Raí, Matuidi, Messi, Beckham, et j'en passe. C'est ça, le PSG. Et votre étoile, elle vient sur ces 5 décennies de moments extraordinaires du foot qui ont fait rêver, pleurer, vibrer. Grâce à tous ces joueurs, tous ces dirigeants, tous ces staffs, le PSG a été une aventure à soi seul, et l'est encore, et le restera. Il le restera parce que c'est un club qui, quand il perd, perd énormément, et quand il gagne, gagne énormément. Le PSG ne fait rien à moitié, et à cet égard, il est extraordinairement français. Le PSG est grand aussi par ses valeurs, celles que vous avez retrouvées, celles que vous portez, la défense des couleurs, la défense d'une ville capitale, d'une région, et vous l'avez dit tout à l'heure en arrivant, d'un pays. Et l'histoire de votre club, c'est tout ça et c'est tout ça que vous portez sur vos épaules, vous qui êtes parfois si jeunes. 

Alors, dans quelques instants, vous allez retrouver vos familles, enfin, et pouvoir partager ce moment avec elles et retrouver vos supporters dans votre endroit, votre lieu, le Parc des Princes. Et je veux ce soir vous féliciter tous. Vous avez fait au fond de 2025 une année qui continue formidablement nos Jeux olympiques et paralympiques de 2024. 

Et cette victoire, je l'espère, sera suivie d'autres récompenses. Ousmane les crampons d’or et Doué déjà le titre de meilleur jeune. Mais j'aurais un dernier mot. Je vous le disais, moi, j'ai adoré le foot, et du coup, j'ai amené un maillot qui a d'autres couleurs, parce que j'étais un jeune adolescent et qu'ils nous ont fait rêver à Munich il y a 32 ans. Vous n'avez pas simplement fait vibrer les Parisiennes et les Parisiens, hier soir et durant toutes ces dernières semaines, mais tout un pays. Et vous l'avez sans doute vu, mais on ne se rend pas toujours compte dans ces moments-là, vous avez fait rêver énormément de jeunes qui ont 10 ans, 12 ans, 15 ans et qui ont parfois tout mis en vous. Et ce club, grâce à vous, ce sera le club de leur vie. Ils ne le lâcheront plus jamais. 

Et cette étoile que vous avez acquise, elle sera à vie sur ce club, sur ce maillot, grâce à vous. Et ça, c'est une chance et en même temps une responsabilité immense. Mais moi, je voulais vous remercier très sincèrement de faire vivre ça à nos enfants, nos adolescents et nos jeunes, parce que ça, ça n'a pas de prix. C'est un rêve. Peut-être certains d'entre eux deviendront d'immenses joueurs, certains d'entre eux sont à peine plus jeunes que les plus jeunes d'entre vous, mais vous avez donné une âme à ce maillot et, en même temps, en emportant tous ceux avant vous qui avaient bâti cette épopée et qui vous ont permis d'arriver là. Alors, merci infiniment d'avoir fait rêver cette jeunesse française, et même au-delà de nos frontières. Merci de faire que ces jeunes deviendront ensuite vieux et continueront d'aimer le PSG et ce même maillot. Et maintenant, je ne vous demande qu'une chose, soyez toujours à la hauteur de ce que vous avez montré hier, parce que c'est ça, le football, et c'est ça, le football que la France adore, un football généreux, où il y a des individualités extraordinaires, parce que vous êtes d'immenses joueurs, mais un tout organique, cette générosité qui fait que certains courent, même en remplaçant les autres, et qu'importe qui a marqué le but à la fin, ce qui compte, c'est que le club gagne. 

Cette image-là que vous avez donnée, c'est la plus belle. Et je ne souhaite qu'une chose, c'est de pouvoir vous accueillir l'année prochaine avec une deuxième étoile, parce que je sais que c'est possible et que vous avez faim. Alors, tout à l'heure, Boulogne chantera, Auteuil applaudira, le Parc sera debout, mais c'est toute la France qui sera derrière vous, parce que vous savez tout ce qu'il y a et qui a permis de faire cette victoire d'hier. Ce sont ces magnifiques pages que vous avez surmontées, mais la magnifique équipe que vous avez su être. 

Vive le PSG ! Vive la République ! Et vive la France ! 

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