Le 24 juin 1981, les Français découvraient à la télévision Jack Ralite, apparaissant dans la cour du palais de l’Élysée, nouveau ministre du gouvernement de Pierre Mauroy, aux côtés de Charles Fiterman, Marcel Rigout et Anicet Le Pors. Pour la première fois, après 1936 et 1945, des ministres communistes entraient au gouvernement de la France, conséquence de l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, le 10 mai précédent. Jack Ralite fut ainsi ministre de la Santé (1981-1983) puis ministre délégué à l'Emploi (1983-1984).

Né le 14 mai 1928 à Châlons-sur-Marne, Jack Ralite avait adhéré au PCF en 1947. Journaliste au quotidien communiste L'Humanité puis à L'Humanité-Dimanche, c'est à Aubervilliers qu'il avait obtenu en 1959 son premier mandat de conseiller municipal avant de devenir maire (1984-2003), démissionnant pour redevenir conseiller municipal (2003-2008). Il a été également député de Seine-Saint-Denis (1973-1981), sénateur (1995-2011) et vice-président de la communauté d'agglomération Plaine Commune, chargé de la politique de l’habitat (2000-2004).

Jack Ralite, humaniste exigeant, militant inlassable, se passionnait également pour la culture, qu'il ne dissociait pas de son engagement politique. Membre du Comité central du PCF, puis du Conseil national de 1979 à 2000, il était le spécialiste des questions culturelles du parti. Cette passion pour la culture et les arts vivants l'avaient conduit devenir, des années 80 aux années 2000, animateur des États généraux de la culture et à siéger aux conseils d’administration du Théâtre du Peuple, du Festival Paris quartier d’été, de la Cité de la musique, du Théâtre national de la Colline et de l’Ensemble intercontemporain et du Centre des monuments nationaux. Il s'était aussi engagé en faveur de l’exception culturelle, contre les accords de libéralisation du commerce projet d’Accord Multilatéral sur les Investissements (AMI).

Toute sa vie, Jack Ralite s'est efforcé d'être fidèle à l'idée qu'il se faisait de son engagement communiste, emprisonné qu'il avait été, sous l'Occupation, par les Nazis pour « résistance passive », toujours fidèle aux habitants d'Aubervilliers et aimant à dire : «Ne pas traiter le pauvre dans l'homme mais l'homme dans le pauvre.» Le président Emmanuel Macron adresse ses sincères condoléances à sa famille, ses proches et ses camarades, tous témoins d'une vie d'engagement dévouée au bien public.

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