Robert Vigouroux fut de ces hommes politiques qui apportent à la conduite des affaires publiques l’expérience et l’ouverture d’esprit acquises d’abord dans une autre profession.

Neurochirurgien réputé, il adhéra à la SFIO à 41 ans. Commença alors avec Gaston Defferre un compagnonnage formateur, lui enseignant les équilibres subtils de la ville de Marseille et l’importance de ne pas limiter l’action politique à l’entre-soi.

Homme de fidélités personnelles plus que de parti, il succéda à son mentor en 1986 et fut réélu triomphalement en 1989 bien qu’il n’eût pas reçu l’investiture du Parti Socialiste.

Son mandat fut celui d’un bâtisseur mais aussi d’un homme capable d’associer tous les acteurs à la réussite d’un projet et à penser largement les enjeux de son temps : ainsi, Robert Vigouroux refit de Marseille une capitale économique et culturelle de la Méditerranée.

Son ouvrage « Un parmi les autres » (1991) propose une analyse percutante de notre modernité faite d’incertitudes, d’inégalités sociales grandissantes, et affirme la nécessité de répondre aux défis nouveaux par une politique dépassant les clivages partisans, ouverte à la société civile et tournée vers l’Europe.

Retiré de la vie politique en 1998, il avait maintenu son lien avec le terreau si particulier de sa ville et avec la complexité sociale de la Méditerranée en se faisant poète, romancier, peintre, démontrant jusqu’à la fin qu’il avait abordé la politique non en gestionnaire mais en visionnaire.

Le Président de la République adresse toutes ses condoléances à sa famille et ses proches ainsi qu’à tous les Marseillais.

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