Figure indissociable de sa ville de Lyon, ancienne présidente de la région Rhône-Alpes, Anne-Marie Comparini a marqué son territoire d’une empreinte faite de conviction. Aussi intransigeante sur les valeurs de la République qu’inlassablement engagée pour bâtir et transmettre, elle sut par la force de ses combats gagner une autorité morale et une affection qui dépassaient les clivages.

Née dans le Vaucluse le 11 juillet 1947, Anne-Marie Comparini quitta ses terres natales pour étudier le droit public à Lyon. Atteindre l’intérêt général, aimer d’un amour sincère et absolu la ville des deux fleuves, son destin dès lors était tracé. Car si Anne-Marie Comparini poursuivit ses études, s’aventura brièvement dans les médias, elle n’en démordit plus. Elle avait rencontré sa grande ville, son mentor politique aussi, avec Raymond Barre, alors Premier ministre, dont elle devint l’assistante parlementaire en 1978. Femme de fidélité et de modération, militante de l’UDF, elle le suivit dans son ascension locale, devenant son adjointe quand Raymond Barre s’empara de la mairie, en 1995. A ses côtés elle fut chargée de la politique de la ville et des universités : deux champs où cette grande humaniste sut éprouver ses convictions indéracinables, sa foi dans l’éducation, la culture, l’école pour émanciper, intégrer et faire République.

Ses qualités, sa personnalité qui savait tisser des ponts au-delà des partis, lui firent prendre une ampleur nationale. Son intransigeance dans la défense de ses convictions, aussi. Elue en 1986 au conseil régional de la région Rhône-Alpes, en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche, elle fut réélue en 1998 sur la liste de Charles Millon. Anne-Marie Comparini prit publiquement ses distances quand ce dernier fut élu président avec les voix du Front national, puis, l’année suivante, l’élection ayant été annulée, elle fut choisie par les forces de la gauche et du centre, en rupture avec Charles Millon, pour lui succéder. Devenue le visage d’une fermeté républicaine, Anne-Marie Comparini fut une présidente aimée et respectée pendant son quinquennat à la région, soucieuse de développement économique et d’ancrage européen, avec le chantier du Lyon-Turin, passionnée par le destin de notre jeunesse, des universités et du savoir, encore et toujours.

Lyonnaise, plus que tout, Anne-Marie Comparini fut élue en 2002 députée de la première circonscription du Rhône, membre de la commission des Lois. Signe de la permanence de ses deux passions intactes depuis son arrivée à Lyon, sa ville et la chose publique. Figure du centre, élue sous les couleurs du Modem de François Bayrou, elle décida en 2007 de se retirer de la vie politique. Prenant la parole à l’occasion des grands choix nationaux, soutenant l’élection puis la réélection du Président de la République Emmanuel Macron, Anne-Marie Comparini ne fit jamais s’éteindre sa voix, précieuse, et ses convictions, girondines et humanistes, pour une France réconciliée dans une Europe prospère.

Le Président de la République et son épouse saluent la mémoire d’une femme de convictions qui toute sa vie porta son idéal, sa passion pour Lyon, sa force d’âme au service des autres. Ils adressent à sa famille, à ses proches, leurs condoléances sincères.

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