Agir de manière unie pour accélérer la mise en œuvre du programme du Pacte de Paris pour les peuples et la planète (4P) à l’appui d’une réforme ambitieuse de l’architecture financière internationale
Un peu plus d’un an après le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial de juin 2023, la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies a donné l’occasion aux chefs d’État et de gouvernement du monde entier de réaffirmer leur soutien au programme du 4P visant à réformer le système financier international. À cette occasion, ils ont également exprimé leur volonté de créer un groupe de hauts responsables du 4P qui jouera un rôle de facilitation stratégique pour obtenir des résultats ambitieux lors des prochaines échéances majeures de 2024, en amont de la 4e session de la Conférence internationale sur le financement du développement, qui se tiendra à Séville en 2025.
À cette occasion, le Royaume-Uni, la Mauritanie, le Togo, les Seychelles, la Gambie et la Guinée Bissau ont rejoint le Pacte, ce qui porte à 66 le nombre de pays membres du 4P. Un peu plus d’un an après son lancement, le 4P représente aujourd’hui un réseau dynamique où participent des pays de tous les niveaux de revenus et de tous les continents. Il offre à la communauté internationale une occasion unique de travailler ensemble dans un esprit de solidarité et d’égalité pour élaborer des mesures constructives et surmonter les points de blocage. Les chefs d’État et de gouvernement se sont félicités de la création du Secrétariat du Pacte (hébergé à l’OCDE en tant qu’organe indépendant) et ils sont déterminés à soutenir le rôle important qu’il joue dans la mise en œuvre du programme du 4P.
De nombreuses coalitions opérationnelles ont été créées dans le cadre du Pacte, permettant aux pays et aux acteurs intéressés de travailler ensemble de manière concrète pour améliorer les résultats, notamment le processus d’examen des questions liées à la dette, à la nature et au climat par des experts internationaux, la coalition pour l’inclusion de clauses de suspension de la dette en cas de catastrophes naturelles d’origine climatique, le groupe de travail sur les contributions de solidarité mondiale (Global Solidarity Levies Task Force), la feuille de route mondiale sur les crédits en faveur de la biodiversité, l’initiative « Obligations vertes mondiales » ou encore la coalition pour des marchés du carbone conformes à l’Accord de Paris.
En dépit d’un contexte international de plus en plus difficile, des résultats encourageants ont été obtenus, mais des efforts plus importants devront être déployés pour accélérer les progrès. En conséquence, en présence de l’ONU, OMC, OCDE, et FMI, les chefs d’État et de gouvernement ont réaffirmé leur volonté de travailler de concert, conformément aux principes fondamentaux du Pacte et en synergie avec les autres initiatives pertinentes, comme l’initiative de Bridgetown.
Ils ont notamment :
affirmé leur volonté d’accélérer les efforts déployés pour accroître la participation et la représentation des pays en développement et des économies émergentes dans les organes de prise de décision des institutions internationales de financement du développement et des autres institutions économiques et financières internationales. Ils ont soutenu l’ambition de la présidence brésilienne du G20 d’agir en faveur d’un système de gouvernance mondiale plus juste, s’agissant en particulier de la réforme de l’architecture financière internationale ;
souligné la nécessité d’apporter des solutions concrètes pour alléger le fardeau et les vulnérabilités liés à l’endettement des pays en développement, y compris grâce à des instruments innovants, comme la conversion de dettes en mesures en faveur du climat ou de l’environnement ou l’adoption, sur la base de bonnes pratiques, de clauses conditionnant le service de la dette, notamment de clause de suspension de la dette en cas de catastrophes naturelles d’origine climatique, ainsi qu’à des solutions pour remédier aux problèmes de liquidité et à une réallocation volontaire des droits de tirage spéciaux pour accroître la marge de manœuvre budgétaire des pays qui en ont le plus besoin ;
affirmé qu’ils s’engageaient à soutenir l’accroissement des financements à des conditions privilégiées en faveur des pays les plus pauvres et les plus vulnérables, notamment pour que la 21e reconstitution des ressources de l’Association internationale de développement soit couronnée de succès ;
souligné l’importance de la coopération pour aider les banques multilatérales de développement (BMD) et les institutions financières internationales à suivre la recommandation visant à atteindre un ratio de « 1 pour 1 » pour les financements privés mobilisés par des ressources publiques, et ils ont reconnu la nécessité de mobiliser des flux financiers privés pour leurs priorités communes en réduisant les disparités entre risques d’investissement réels et perçus. À cet effet, les chefs d’État et de gouvernements ont reconnu la nécessité de travailler ensemble pour élaborer une feuille de route et établir un dialogue constructif entre les autorités de régulation, les agences de notation, les investisseurs privés, les États et les autres acteurs pour améliorer la transparence et la précision de la notation et de l’évaluation des risques par pays, notamment pour accroître au maximum l’effet de réduction des risques et la mobilisation des financements privés par les BMD, les institutions de financement du développement et les bailleurs de fonds bilatéraux ;
rappelé la nécessité d’augmenter les financements publics, toutes sources confondues, notamment en étudiant la possibilité de prélèvements ciblés au niveau mondial et d’autres mesures afin d’élaborer des systèmes fiscaux plus justes et plus efficaces, en soutenant davantage le renforcement des capacités et la mise en commun des savoir-faire pour accroître la mobilisation des ressources intérieures.
Pour avancer sur ces priorités, les chefs d’État et de gouvernement continueront à coordonner leurs efforts avec les autres membres du Pacte et à relever le niveau d’ambition dans toutes les enceintes, afin de contribuer à ce que les meilleurs résultats possibles puissent être obtenus lors des COPs, de la Conférence internationale sur le financement du développement et des autres grandes échéances internationales.
Liste des signataires :
Emmanuel MACRON, Président de la République française
Macky SALL, Envoyé spécial
Aziz AKHANNOUCH, Chef du gouvernement du Royaume du Maroc
Lolwa AL-KHATER, Ministre d'Etat pour la coopération internationale de l'Etat du Qatar
Gabriel BORIC, Président du Chili
Mohamed Ould EL-GHAZOUANI, Président de la République islamique de Mauritanie
Moussa FAKI, Président de l'Union africaine
Mette FREDERIKSEN, Premier ministre du Danemark
Luiz Inácio LULA DA SILVA, Président de la République fédérative du Brésil
Amina MOHAMMED, vice-secrétaire générale des Nations unies
Luís MONTENEGRO, Premier ministre de la République portugaise
Mia MOTTLEY, Premier ministre de la Barbade
Gustavo PETRO, Président de la République de Colombie
William RUTO, Président de la République du Kenya
Pedro SANCHEZ, Premier ministre de l'Espagne
Keir STARMER, Premier ministre du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord
Jonas Gahr STØRE, Premier ministre du Royaume de Norvège
To LAM, President de la République socialiste du Viêt Nam
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