Le Président Emmanuel Macron a participé au Sommet de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord à Washington D.C., aux Etats-Unis, les 10 et 11 juillet 2024.

À l’occasion des 75 ans de la signature du traité de l’Atlantique nord, ce sommet était l’occasion de revenir sur les enjeux essentiels de l'Alliance alors que la guerre à grande échelle est de retour sur le continent européen. 

Il a permis de réitérer le soutien massif apporté à l’Ukraine par la France et ses partenaires et d’inscrire ces efforts dans la durée. Le renforcement des relations institutionnelles entre l’alliance et l’Ukraine, ainsi que les perspectives d’adhésion du pays, étaient de même au cœur des discussions.

L'Europe prend toute sa part à ces efforts et le sommet a permis de rappeler le poids croissant des Européens dans la défense du continent. Un bilan a notamment été fait des engagements pris par les Alliés d’atteindre les 2% du produit intérieur brut (PIB) consacré aux dépenses de défense – conformément aux décisions adoptées lors du Sommet du Pays de Galles en 2014.

Enfin, le sommet de Washington a permis aux alliés d’échanger avec leurs homologues de Corée du Sud, du Japon, d’Australie et de Nouvelle Zélande en qualité de partenaire d’Asie-Pacifique (AP4). 

12 juillet 2024 - Seul le prononcé fait foi

Télécharger le .pdf

Conférence de presse à l'issue du Sommet de l'OTAN à Washington.

Emmanuel MACRON

Mesdames, messieurs, merci d'être là. 
Je vais dire quelques mots à l'issue donc de ce sommet de l'OTAN avant de répondre à vos questions. Il était important, en effet, que l'alliance célèbre ses 75 ans ici, à Washington, et je veux avant toute chose remercier le président BIDEN pour la parfaite organisation du sommet et sa généreuse hospitalité, comme la conduite efficace des débats. Je veux aussi remercier le secrétaire général Jens STOLTENBERG, qui a ici tenu son dernier sommet après dix années comme secrétaire général de l'OTAN. Je le remercie pour sa compétence, sa loyauté et tout particulièrement les dernières années. 

Notre alliance continue de jouer un rôle fondamental dans la défense collective de la zone euro-atlantique, une alliance à laquelle la France est attachée, où elle prend toute sa place, avec son engagement reconnu et sa voix singulière. Le contexte appelle évidemment à une gravité particulière, le retour de la guerre sur le continent européen, la situation au Proche-Orient et la tension des grands équilibres géopolitiques. 

Pour tout cela, l'alliance doit continuer de démontrer sa pertinence et la France d'y faire entendre une voix forte. Je m'y suis attaché au cours de ces deux jours dans le même esprit tout à la fois d'exigence et d'engagement que j'ai toujours montré à l'égard de l'OTAN. Nous avons pu ainsi avoir plusieurs séquences : la réunion du Conseil de l'Atlantique Nord entre alliés, la réunion avec les partenaires européens et Asie-Pacifique, le Conseil OTAN-Ukraine dont nous avions décidé la création l'année dernière à Vilnius, et enfin la cérémonie pour les accords bilatéraux avec l'Ukraine. Au-delà de cela, plusieurs réunions bilatérales se sont tenues avec le chancelier allemand, le nouveau Premier ministre britannique, les présidents d'Ukraine, de Turquie et également le nouveau Premier ministre des Pays-Bas et de Nouvelle-Zélande. 

Alors que retenir essentiellement de ces deux jours ? D'abord, l'alliance s'est renforcée. Elle s'est réunie pour la première fois à 32 aujourd'hui. L'adhésion de la Suède, après celle de la Finlande, apporte de nouvelles forces à notre alliance comme à notre défense collective, et elle est aussi le signe d'un échec stratégique de la Russie. Ensuite, l'engagement accru des Européens renforce l'alliance non seulement par leur nombre, mais par leurs efforts. 23 alliés dépassent désormais les 2 % du produit intérieur brut de dépenses de défense et beaucoup s'engagent sur le terrain. Nous faisons ainsi plus et mieux ensemble et de manière cohérente. La France fait l'effort qui est attendu d'elle et avec les deux lois de programmation militaire, sur dix ans, nous aurons doublé notre budget de défense. 

Sur l'Ukraine, l'alliance joue aussi tout son rôle. D'abord, l'OTAN continue d'assurer de manière crédible la protection du territoire des alliés face aux menaces russes. Depuis 28 mois maintenant, la Russie poursuit sa guerre d'agression contre l'Ukraine, mais malgré ses tentatives d'affaiblir notre unité, elle échoue à diviser les alliés. La garantie apportée par l'article 5 continue de démontrer sa force et son efficacité et nous poursuivons le renforcement de la posture de dissuasion et de défense de l'OTAN, conformément aux décisions prises au précédent sommet. La France, vous le savez, est l'un des principaux acteurs du renforcement du flanc est de l'alliance. Nous déployons près de 300 personnels militaires en Estonie. Nous dépêchons régulièrement des missions de police du ciel depuis la Lituanie. Enfin, près de 700 personnels en Roumanie, avec des moyens de défense aérienne sophistiqués, que nous avons d'ailleurs déployés quelques jours à peine après le lancement de l'offensive de février 2022. En tout, ce sont plus de 2 000 militaires français qui sont engagés dans les opérations militaires de l'OTAN à l'est de l'Europe. La France prend ainsi toute sa part dans les efforts capacitaires qui sont attendus de chaque allié et se situe au tout premier rang des nations quand il s'agit d'honorer les engagements auxquels elle a souscrit dans un cadre otanien. 

Nous contribuons par ailleurs au renforcement des moyens des alliés et c'est dans cet esprit que les ministres des Armées et les ministres de la Défense ont pu signer ce matin une initiative dite Elsa pour développer des missiles de longue portée. La France a signé avec l'Italie, la Pologne, l'Allemagne et plusieurs autres partenaires et alliés sont en train d'instruire le dossier pour pouvoir se joindre à cette initiative. S'il n'est pas question que l'alliance soit directement impliquée dans la guerre en Ukraine, il est par contre essentiel que les alliés maintiennent tout le soutien qu'ils lui apportent efficacement. La Russie ne doit pas gagner la guerre. Il s'agit non seulement de l'avenir de l'Ukraine, mais aussi de la paix et de la sécurité de tous sur le continent. C'est pourquoi, dans l'esprit de la conférence du 26 février qui s'est tenue à Paris, nous adaptons constamment l'assistance militaire que nous apportons à l'Ukraine à titre national avec nos partenaires européens dans le cadre du G7 et bien sûr dans le cadre de l'OTAN. Notre soutien continue de faire la différence et doit permettre à l'Ukraine de répondre aux attaques russes. Nous continuerons de l'appuyer aussi longtemps que nécessaire. C'est dans cet esprit que des décisions importantes ont aussi été prises ici, à Washington, pour ancrer notre soutien dans la durée et progresser vers l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, d'abord avec la création d'une structure pour coordonner une grande partie de l'assistance militaire et de la formation. Un haut représentant civil de l'OTAN se chargera de cette coordination. Ensuite, avec un paquet financier qui regroupe et consolide l'ensemble des engagements pris à titre national, européen ou autres, et les ancre dans la durée. C'est dans cet esprit qu'ont d'ailleurs été mis en valeur ce soir, dans une cérémonie, les arrangements bilatéraux de sécurité signés avec l'Ukraine, comme celui que nous avons signé, pour ce qui est de la France, en février dernier. 

Enfin, avec un langage clair sur l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, perspective nécessaire pour consolider sa position vis-à-vis de la Russie et aussi pour garantir le retour à la paix et à la sécurité sur le continent européen. C'est l'ancrage euro-atlantique irréversible de l'Ukraine qui est ainsi marqué. 

Dernier point : l'OTAN est une alliance qui s'insère et trouve une place maîtrisée dans un monde géopolitique plus vaste, comme l'a montré la discussion entre les partenaires européens et indopacifiques ce matin. L'imbrication croissante des questions de sécurité mondiale légitime une discussion sur la zone indopacifique à l'OTAN à l'heure où la Russie s'allie à la Corée du Nord pour frapper l'Ukraine et où le caractère hybride des menaces justifie que celles et ceux qui défendent le droit international et luttent contre un impérialisme contemporain décident de faire de cette alliance et de ces partenariats un moyen de faire respecter justement le droit et la paix. Il est temps pour tous les pays de la région de tirer les conséquences en termes de transfert d'armes, de matériels sensibles à l'Ukraine à cet égard et de n'accepter aucun contournement de nos décisions. Pour autant, et j'ai pu le rappeler ce matin, il ne s'agit nullement de rentrer dans une logique de blocs, et l'OTAN a une vocation qui est claire dans son titre même et dont la géographie est précisée. Et donc, il nous faut bâtir des partenariats nouveaux, des coopérations. C'est ce qui permet d'obtenir, par exemple, des membres asiatiques et indopacifiques qui étaient présents un soutien sans faille à l'Ukraine à nos côtés, ce qui a beaucoup de valeur, ce qui nous permet de développer des actions coordonnées en matière de cyber, en matière d'intelligence artificielle, mais en aucun cas de faire de l'OTAN une alliance de défense qui aurait à se déployer en Indopacifique. De même, nous devons aussi répondre vigoureusement au procès qui nous est parfois fait de doubles standards. Certains nous reprochent parfois de nous préoccuper nettement moins de Gaza que de l'Ukraine, et ce reproche porte à tous un préjudice profond. Nous devons démontrer qu'il est infondé. Je le redis ici, il est urgent de parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, de libérer les otages et de mettre en place la désescalade qui est indispensable pour prévenir l'extension de la guerre au Liban. La France ne ménagera aucun effort en ce sens et nous serons appelés à prendre des initiatives prochainement. 

Enfin, le moment est venu de faire une place beaucoup plus grande à l'Union européenne et au pilier européen de l'alliance. Les Européens sont au rendez-vous de leurs responsabilités et c'est une transformation majeure des dernières années, et ils doivent encore faire davantage. Ils doivent le faire avec leurs ressources, de manière coordonnée, en développant leurs instruments, leur base industrielle, en changeant d'échelle, en standardisant entre eux, en achetant chez eux. Et je crois que l'une des révolutions qu'on a vue à l'œuvre, qui avait commencé un peu avant 2022, mais qui s'est accélérée ces années, qui s'est aussi appuyée sur ce que nous avons nous-mêmes promu depuis sept ans au sein de l'Union européenne, est une révolution copernicienne dans la manière d'appréhender justement les complémentarités au sein de l'OTAN. Il était impossible de parler de pilier européen ou de part européenne au sein de l'OTAN il y a de ça encore trois ou quatre ans. Je rappelle que c'est à Rome, dans la déclaration que nous avions cosignée en 2021 avec le président BIDEN, que ce pilier européen était reconnu. Il est maintenant pleinement intégré dans le langage courant de l'OTAN et assumé par les Européens. 

Pour toutes ces raisons, ayant remercié et félicité le secrétaire général sortant STOLTENBERG, je me félicite de la nomination à la tête de l'OTAN de Mark RUTTE, Européen convaincu qui sait l'importance du lien transatlantique, collègue exemplaire dont l'expérience nous sera précieuse au moment même où l'alliance est plus nécessaire que jamais. Voilà les quelques mots que je souhaitais prononcer en conclusion, et pour rendre compte de ce sommet et des rendez-vous qui se sont tenus en marge. Je vais maintenant répondre à vos questions.

Journaliste
Bonsoir. La situation politique en France est venue jusqu'à s'inviter dans les conversations que vous avez pu avoir ces derniers jours ici, à Washington, avec vos différents homologues. Monsieur le Président de la République, le Nouveau Front Populaire devrait dévoiler le nom d'un Premier ministre demain. Est-ce que vous nommerez à Matignon cet homme ou cette femme qui sera désigné puisqu'ils sont arrivés en tête devant votre majorité sortante et le Rassemblement national ? Êtes-vous capable de nous donner un oui ou un non définitif ce soir ou cela pourrait-il dépendre du profil ou de la couleur politique de la personne désignée ? Merci beaucoup.
 
Emmanuel MACRON
Je ne ferai aucun commentaire, et vous le comprendrez bien, depuis Washington sur la situation politique intérieure. Ce que je peux vous dire, c'est que j'ai pu confirmer à l'ensemble de mes homologues et alliés que la France aurait une approche de continuité de ses engagements internationaux, qu'il s'agisse de l'Europe, de l'alliance ou du soutien à l'Ukraine, car les forces politiques qui constituent une majorité à l'Assemblée sont en faveur de ces lignes et qu'en aucun cas ce ne sont les forces qui les remettraient en cause qui ont dégagé une majorité. Ça les a rassurés. Par ailleurs, la France a une Constitution claire en ces domaines qui permet d'assurer la continuité de sa politique étrangère et sa crédibilité internationale.
 
Journaliste
Thank you very much. Just minutes ago, at Ukraine event, President Joe BIDEN appeared to introduce ZELENSKY as President PUTIN. What impressions have you had of President BIDEN this week at the summit, at the dinner in the White House ? And to what extent do you think the political circus around the US President has distracted from the message of unity and strength that the alliance has sought to project this week ? Thank you. 
 
Emmanuel MACRON
Je m'abstiendrais de faire tout commentaire de politique intérieure américaine. Il nous arrive à tous de faire des lapsus. Ça m'est arrivé. Ça m'arrivera sans doute demain. Je vous demanderai la même indulgence qu'il faut avoir entre personnes bienveillantes. Maintenant, j'ai pu discuter avec le président BIDEN longuement hier lors du dîner. J'ai pu aussi l'écouter et échanger en marge des rendez-vous. J'ai vu, comme à chaque fois, un Président qui est aux affaires en charge, précis sur les dossiers qu'il connaît bien, un homme expérimenté parce qu'il est sans doute, autour de la table, l'un de ceux qui a le plus de profondeur de champ sur ces sujets internationaux et dont la solidité en tant qu'allié, sa connaissance et son attachement à l'Europe sont exemplaires. Et je dois vous le dire, la France, l'Europe, l'Ukraine ont beaucoup de chance d'avoir une administration et un Président engagé comme il l'est. C'est le plus important pour moi et la discussion que nous avons eue hier était une discussion précise, amicale, professionnelle et pleinement rassurante à tous égards sur l'engagement américain, sa force et sa continuité.
 
Journaliste 
Bonjour, monsieur le Président. Hier, vous avez échangé avec le chancelier Olaf SCHOLZ. Vous avez évoqué cette question des coalitions. Ce matin, il s'est dit optimiste quant à la capacité des leaders français de discuter. Est-ce que vous, vous êtes optimiste ? Qu'est-ce que vous diriez du calendrier, de la date limite que vous attendez pour nommer ce nouveau Gouvernement ? Et que se passera-t-il s'ils ne parviennent pas à se mettre d'accord dans les prochains jours ?
 
Emmanuel MACRON
Alors, je ne voudrais pas que vous vous sentiez obligés de ne poser aucune question sur l'OTAN, la défense, la guerre, l'Ukraine, etc. Vraiment, ne vous sentez pas réfrénés, mais comme je viens de le dire à votre collègue, je ne ferai aucun commentaire de politique intérieure.
 
Journaliste
Bonsoir, monsieur le Président. Quand vous voyez Viktor ORBAN en Chine, en Russie, avec TRUMP, est-ce que vous ne craignez pas qu'au bout d'un moment, ça puisse compromettre la sécurité des Européens ? Est-ce que vous en avez parlé avec vos alliés ? Est-ce que vous en avez parlé avec Viktor ORBAN lui-même ? Merci.
 
Emmanuel MACRON
Oui, j'en ai parlé avec Viktor ORBAN, avec qui j'ai des discussions régulières. Je pense qu'il est tout à fait légitime, et je suis attaché à la souveraineté des États et à l'indépendance de leur diplomatie, qu'un chef de gouvernement puisse se rendre dans un État qu'il choisit. Donc, c'est un choix. Simplement, il ne doit y avoir aucune ambiguïté. Il ne l'a pas fait en tant que Président ce semestre avec des responsabilités européennes. Et donc, c'est en tant que Premier ministre hongrois qu'il a pu se rendre dans ces pays. C'est très utile. C'est son choix. Il l'a fait souverainement. Mais en faisant ces visites, il ne nous a en rien engagés parce qu'il ne nous a en rien informés au préalable et n'a reçu aucun mandat. C'est tout. Et donc, ça n'engage que la Hongrie, toute la Hongrie, ce qui est déjà important est tout à fait respectable, mais pas davantage que la Hongrie. Pour le reste, l'Europe est unie, elle est claire, l'OTAN aussi, et je le dis avec beaucoup de respect pour un collègue et beaucoup de respect pour la Hongrie.
 
Journaliste
Bonsoir, vous avez dit que vous aviez senti le besoin de rassurer vos homologues. En quoi les avez-vous sentis inquiets sur la situation intérieure française ? En quoi les avez-vous sentis inquiets et avez-vous eu le sentiment que vos commentaires les ont effectivement rassurés ? Merci.
 
Emmanuel MACRON
Non, je n'ai pas du tout senti inquiets mes homologues. Je pense que j'en ai senti beaucoup soulagés parce qu'ils avaient compris que le risque d'avoir une formation politique qui remette en cause la présence dans le commandement intégré de l'OTAN, qui questionne pour une autre notre dissuasion, qui remette en cause profondément l'aide à l'Ukraine, était de nature à pouvoir compliquer les décisions que nous avions prises, même si là aussi, notre Constitution est claire. Donc, il n'y a pas eu d'autres commentaires, comme je vous le dis. Les choses avancent. Allez-y si vous avez une dernière question. Après, on ira prendre l'avion.
 
Journaliste
Bonsoir, vous venez à l'instant de dire que vous avez rassuré vos partenaires. Si on comprend entre les lignes ce que vous dites à la fois sur le fait que le Rassemblement national ne prendrait pas les commandes du Gouvernement, mais vous parlez aussi de ceux qui remettent en cause notamment la dissuasion donc je pense que vous faites aussi référence à La France insoumise, est-ce que ça veut dire que vous dites ce soir que la France insoumise n'intègre pas le Gouvernement français, même si c'est ce que vous demande, c'est ce que disait mon collègue tout à l'heure, une partie des forces politiques françaises qui estime être arrivée en tête ?
 
Emmanuel MACRON
C'est bien essayé, mais je ne répondrai pas davantage à des questions de politique intérieure. Mais je ne peux pas vous reprocher d'avoir essayé. Il y avait une dernière question. Allez-y.
 
Journaliste
Le communiqué de l'alliance pointe l'alignement des régimes autoritaires, Russie, Chine, Corée du Nord, Iran. Comment est-ce que l'OTAN doit s'adapter à cette nouvelle configuration avec la Russie et la Chine qui coopèrent et qui défient l'Occident ? Merci.
 
Emmanuel MACRON
C'est un peu ce que j'évoquais tout à l'heure et que nous avons partagé en effet ce matin avec nos partenaires indopacifiques. C'est un état de fait qu'il y a aujourd'hui des coopérations dans le contexte ukrainien qui se créent, d'abord entre la Russie et la Corée du Nord, avec des accords réciproques et des vrais partenariats capacitaires, ensuite avec l'Iran sur la question des drones, et ils sont perceptibles et c'est traçable sur le théâtre ukrainien, et donc deux puissances proliférantes et qui ont des comportements aujourd'hui internationaux qui sont inquiétants. Et ensuite, la question de la Chine doit être qualifiée avec précision. Il est apparu, et nous avons identifié et partagé, y compris avec les Chinois, le fait que plusieurs éléments technologiques ou matériaux duaux étaient utilisés sur le théâtre ukrainien, ce qui est différent de livrer des armes ou d'avoir une coopération militaire établie. Et donc, il y a des éléments de clarification qui sont à faire, mais vous voyez bien que la situation, en particulier ces derniers mois, a en effet créé des coopérations directes ou indirectes qui, de fait, sont à prendre en compte quand on regarde la sécurité de notre continent. Et donc, c'est à ce titre qu'il est fait référence à cela. 

Ensuite, pour ce qui est de la Chine, je l'ai dit, nous avons la nécessité de répondre aux défis qui sont les nôtres, pour notre sécurité collective, pour l'indopacifique. C'est d'ailleurs le cœur de notre stratégie qui a été annoncée dès 2018 et qui a été annoncée en européen en 2020, mais jamais en entrant dans la logique de blocs. Voilà, c'est le sens des qualifications et des conclusions que nous avons pu écrire. Il y a une grande vigilance sur ces sujets. C'est la manifestation aussi du fait que plusieurs puissances qui sont membres de l'OTAN les regardent avec détermination, vigilance et dans les cadres appropriés, que ce soient les Nations Unies ou que ce soit les formats ad hoc. Nous continuerons de mener justement les initiatives qui conviennent pour réduire ces coopérations, empêcher les proliférations et autres. 

Merci beaucoup.

À consulter également

Voir tous les articles et dossiers