Le Président de la République s'est rendu en visite officielle au Groenland le dimanche 15 juin 2025.

A leur invitation, il a rencontré conjointement le Premier ministre du Groenland, Jens-Frederik Nielsen, et la Première ministre danoise, Mette Frederiksen

Les trois dirigeants ont échangé sur la sécurité en Atlantique Nord et dans l’Arctique, ainsi que sur les sujets liés au changement climatique, à la transition énergétique et à la sécurité d’approvisionnement en minerais critiques.

Ils se sont rendus ensemble au centre de recherche climatique du Groenland sur le glacier du Mont Nunatarsuaq où ils ont pu échanger avec des scientifiques. 

En fin de journée, ils ont donné une conférence de presse et ont notamment souligné l'importance de développer des axes de coopération afin de préserver l'intégrité territoriale du Groenland et de contribuer au renforcement de la souveraineté européenne sur ce territoire.

Le Président de la République a notamment annoncé l'ouverture prochaine d'un consulat français au Groenland

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15 juin 2025 - Seul le prononcé fait foi

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Conférence de presse au Groenland.

Emmanuel MACRON

Merci, Monsieur le Premier ministre. Madame la Première ministre, chère Mette. Monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs. Permettez-moi tout d'abord de remercier les autorités du Groenland pour leur chaleureux accueil. Madame la Première ministre, je vous remercie d'avoir organisé cette visite quelques semaines après la visite du Roi et de la Reine du Danemark à Paris, dont nous gardons d'excellents souvenirs. Ma délégation et moi-même sommes touchés par la beauté de cette terre et par la chaleur de votre accueil. Je vous en remercie du fond du cœur. Qujanaq !

Les relations d'amitié entre le Groenland et la France sont anciennes, elles ont été nourries par nos scientifiques, nos explorateurs et la fascination pour votre culture. Et dès 1926, Jean-Baptiste Charcot rejoignait la côte orientale du Groenland et ouvrait la voie aux missions scientifiques dirigées par Paul-Émile Victor à partir de 1934, puis aux travaux de Jean Malaurie dans les années 1950. Et ces scientifiques, ont contribué à faire connaître le peuple groenlandais, sa terre, ses savoir-faire, ses traditions au plus grand nombre et ce qu'est la culture inuite. Le Groenland a été replacé au cœur des enjeux géopolitiques dans le contexte actuel et cette vocation pacifique et scientifique de l'Arctique est aujourd'hui menacée. Le territoire autonome du Royaume de Danemark, en raison de son positionnement stratégique au sein de la zone Arctique et de ses ressources naturelles, est devenu un espace convoité et l'objet d'ambitions prédatrices. En venant à nous, qu'à votre invitation, je veux avant toute chose adresser un message de solidarité européenne et de soutien de la France à l'égard du Danemark, du Groenland et du peuple groenlandais ; un message de respect de votre souveraineté et de respect de vos choix, choix de sécurité, de développement économique et social, de gestion durable des ressources naturelles ; un message de soutien à votre intégrité territoriale, à l'intangibilité de vos frontières qui ne sont pas négociables.

Avec ses partenaires de l'Union européenne, la France continuera à défendre ses principes suivant la Charte des Nations Unies. Permettez-moi de vous dire qu'en étant ici à l'invitation de vos autorités, nous avons l'occasion de faire passer un message clair de solidarité de l'Europe et de la France envers le Danemark, le Groenland et le peuple du groenlandais. Un message de respect de votre souveraineté, de vos choix, choix de sécurité, de développement économique et social, de gestion durable de vos ressources naturelles, un message de soutien à votre intégrité territoriale et à l'intangibilité de vos frontières. En quelques mots, en France, au sein de l'Union européenne, tout le monde pense que le Groenland ne doit être ni vendu, ni pris. Nous avons eu des échanges extrêmement fructueux avec les deux Premiers ministres sur des enjeux de sécurité dans l'Arctique, bien entendu, la sécurité et la posture de la Russie et de la Chine, qui représentent de grands défis, les coopérations croissantes entre eux, dans cette région et ailleurs, et le fait que nous voulons clairement être à vos côtés pour y répondre. Et la France est disposée à renforcer sa coopération avec cet allié de l'Arctique, en particulier dans le cadre du Conseil de l'Arctique et dans le format des huit pays nordiques et baltiques, les NB8. Et l'OTAN est clairement un cadre dans lequel la coordination et l'interopérabilité sont organisées.

Mon message est celui de notre disponibilité pour des exercices communs, pour améliorer la sécurité. Et ces opérations permettent de renforcer non seulement nos capacités, mais également la coopération économique, faire plus également dans le domaine de l'éducation, de la coopération universitaire, autour de projets concrets dans le domaine économique et le domaine de l'énergie. J'ai en effet ici rappelé à vos autorités que la France était disponible pour agir davantage à vos côtés sur le plan de la sécurité, de l'économie, de l'éducation et afin d'aider à développer des projets concrets sur le terrain, qu'il s'agisse d'énergie hydroélectrique ou d'autres projets. J'ai aussi indiqué à la Première ministre et au Premier ministre notre proposition d'ouvrir ici un consulat général à Nuuk. La France est disposée à faire beaucoup plus. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé d'ouvrir ici à Nuuk un nouveau consulat général pour être plus proche de vous et à vos côtés. Il y a quelques minutes, nous avons clairement observé ensemble l'impact direct du changement climatique. Et nous sommes disposés à faire plus ensemble face à ces défis. La route maritime nord doit être préservée. La région doit être préservée de toute surexploitation, de tout conflit.

Nous étions à Nice, il y a quelques jours, à l'occasion de la Conférence des Nations Unies sur les Océans, et nous avons ensemble ouvert la décennie des sciences de la cryosphère afin de renforcer nos efforts scientifiques pour les glaciers et les pôles et mieux répondre aux changements climatiques. Quelque dix ans après l'accord de Paris, nous voyons clairement ici à quel point il nous faut poursuivre nos efforts et faire en sorte de beaucoup plus encore. Votre stratégie de recherche ouvre la voie à de nouvelles coopérations. Et nous, Européens et Français, renforcerons notre coopération scientifique avec l'Arctique et les changements climatiques dans la région et sommes prêts à renforcer cette coopération. La France est prête, en effet, à renforcer sa coopération scientifique et universitaire, en particulier en ce qui concerne l'étude de l'impact à long terme du réchauffement climatique dans l'Arctique, ainsi que notre coopération culturelle et dans le cadre de la décennie des sciences pour la cryosphère.

J'indiquais aussi au Premier ministre et à la Première ministre que nous étions prêts à faire davantage dans ce domaine, en particulier avec votre université. Enfin, l'Union européenne est présente de longue date au Groenland également. L'Europe est prête à accompagner le développement économique et social du Groenland, qu'il s'agisse des énergies décarbonées, des infrastructures, de l'éducation, de la pêche durable, des matières premières critiques. C'est le sens du partenariat stratégique signé en 2023 entre l'Union européenne et le Groenland qui doit permettre de développer des chaînes de valeurs durables dans le secteur des matières premières stratégiques, maintenant, nous souhaitons accélérer la mise en œuvre de ce projet. L'Union européenne est présente également aux côtés du Groenland et est disposée à accélérer et à obtenir des résultats concrets dans le domaine de l'énergie, énergie à bas-carbone, contribue également à l'éducation, à la pêche durable, et à l'exploitation des matières premières critiques. Il faut maintenant accélérer la mise en œuvre du partenariat stratégique signé en 2023 et contribuer au développement économique du Groenland.

La situation au Groenland est clairement un appel au réveil pour l'ensemble de l'Union européenne. Et permettez-moi de le dire, vous n'êtes pas seul. Et lorsqu'un message stratégique vous est adressé, sachez qu'il est clairement perçu par les Européens comme une attaque visant les Européens. Ce drapeau ici est un drapeau commun. Nous connaissons nos valeurs, nous connaissons les choix que nous avons faits de longue date. Tout ceci est essentiel pour les peuples européens, le peuple français. Nous souhaitons dire et redire que nous sommes à vos côtés aujourd'hui et pour demain.

Monsieur le Premier ministre et Madame la Première ministre, merci de votre accueil. Merci de m'avoir fait l'honneur de votre invitation à être à vos côtés dans ce magnifique pays. Je suis très touché, très heureux d'être à vos côtés aujourd'hui et de pouvoir vous dire que nous ferons ensemble beaucoup plus encore. Croyez-moi.

Thank you so much. Vive le Groenland ! Vive le Danemark ! Vive l'amitié entre le Danemark et la France et vive l'Europe ! Thank you.

Journaliste

Quelle sera la conséquence de votre visite au Groenland sur les échanges que vous aurez avec le président Trump au G7 ?

Emmanuel MACRON

Je l'ai informé de cette visite. Et le message est clair, les Européens sont prêts à répondre aux défis que sont le changement climatique, le développement économique et les défis stratégiques. Mais c'est également un message qui est que nous sommes disposés à faire face à nos responsabilités de façon respectueuse et coopérative.

Donc, je le verrai demain et je lui dirai que nous pourrons agir de concert si nous sommes respectueux et prêts à coopérer et faire comme nous l'avons fait depuis des années, répondre ensemble aux défis. Je pense que c'est la seule façon d'avancer. Je m'assurerai et je ferai part de mon enthousiasme à propos du Groenland. Je l'ai vu moi-même. Nous avons eu des échanges très clairs quant aux défis et j'essaierai de l'engager à nouveau. Je suis optimiste, car il nous faut clairement construire un meilleur avenir, pas dans la confrontation et la provocation, mais dans la coopération.

Journaliste

Monsieur le Président, on parlait du G7 à l'instant qui va s'ouvrir dans quelques heures, en pleine guerre, en plein conflit entre Israël et l'Iran. Que pensez-vous que les pays du G7 peuvent faire ? Donald Trump s'est dit ouvert à une médiation du président Poutine. Qu'en pensez-vous ?

Emmanuel MACRON

Je pense que le G7 doit être l'occasion d'abord de parler des déséquilibres en cours. C'est son objectif, c'est son rôle initial et historique, qu'ils soient économiques, commerciaux, qu’il traite des grands défis géoéconomiques, comme l'intelligence artificielle. Ensuite, nous devons parler des deux grands conflits, Proche-Moyen-Orient et Ukraine. Et pour moi, le G7 doit avoir pour objectif de tous reconverger. Et donc, pour l'Ukraine, obtenir le plus tôt possible un cessez-le-feu qui permette de bâtir une paix robuste et durable. Et donc, à mes yeux, c'est la question de savoir si le président Trump est disponible à mettre en avant des sanctions beaucoup plus fortes à l'égard de la Russie si elle refusait de répondre à la proposition qu'il a fait depuis maintenant plusieurs mois et à laquelle a répondu le président Zelensky dès le mois de mars. Et donc, c'est un des points de discussion que nous aurons quelques jours avant le sommet de l'OTAN. Et pour moi, cet espace-là est celui dans lequel on doit réengager, nous, Européens avec les Américains et nos autres alliés canadiens et japonais, dont je veux ici souligner aussi la grande constance et la grande solidarité sur le conflit ukrainien.

Sur le Proche et Moyen-Orient, nous avons une position, je crois, tous unis. Personne ne souhaite voir l'Iran se doter de l'arme nucléaire, mais tout le monde souhaite que la discussion et la négociation reprennent. Et là aussi, les États-Unis d'Amérique ont une vraie capacité à faire revenir tout le monde autour de la table, compte tenu du fait qu'avec les Européens, ils sont des protagonistes importants de tout accord nucléaire, et surtout que la dépendance israélienne à l'égard des armes et des munitions américaines leur donne une capacité à négocier. Je ne crois pas que la Russie, qui aujourd'hui est engagée dans un conflit de haute intensité et a décidé de ne pas respecter la Charte des Nations Unies depuis maintenant plusieurs années, puisse être en quoi que ce soit un médiateur. Je pense que c'est la responsabilité collective qui est la nôtre d'essayer de réengager au plus vite un et donc, dans un premier temps, d'éviter toute escalade et que l'ensemble des protagonistes reviennent à la table des discussions.

Journaliste

Monsieur le Président, le Pentagone met sur pied des projets pour prendre le Groenland. Qu'en pensez-vous ?

Emmanuel MACRON

Alors, personnellement, je ne sais pas ce que cela veut dire et comment il pourrait le faire. On ne peut pas occuper le territoire d'un allié. Ma perception, qui semble être largement confirmée, est qu'il y a ici une unité et vous êtes unis et vous y êtes hostiles. Personne n'a demandé d'occupation, ni d'opération spéciale. Et quant à moi, je serai très prudent s'agissant des opérations spéciales. Donc, je pense que s'il y a une volonté de répondre aux défis auxquels la région Arctique est actuellement confrontée, c'est clairement une vision que nous pouvons partager. Mais la méthode n'est pas la bonne. La méthode doit être celle d'un échange avec un pays souverain, souverain sur son territoire. Donc il faut un échange avec le royaume du Danemark, les autorités du Groenland, et travailler très étroitement avec les autres pays qui participent régulièrement à des opérations dans cette région, afin clairement de protéger ces territoires et répondre aux défis potentiels. Mais je ne pense pas un instant que l'on puisse répondre aux menaces stratégiques en menaçant un allié. Ça, c'est incohérent.

Journaliste

Ma question s'adresse à la fois au Président Macron et à la première ministre du Danemark. Vous avez observé de vos yeux les conséquences du changement climatique. Qu'en retenez-vous ? Vous avez également parlé d'une coopération avec l'Université du Groenland sur des questions de recherche sur le changement climatique. Y a-t-il d'autres initiatives concrètes que vous envisagez ici, au Groenland, dont bénéficierait la population locale ?

Emmanuel MACRON

Merci. Le sentiment que nous avons eu est à la fois celui de la beauté et de la vulnérabilité. Ces paysages, ces lieux magnifiques, sont clairement menacées par le changement climatique. Et nous voyons sous nos yeux quelles en sont les conséquences, les conséquences d'actions passées et parfois présentes. Et c'est la raison pour laquelle je veux clairement renforcer notre coopération scientifique.

Deuxièmement, nous voulons participer également à des projets économiques très concrets, et nous sommes entièrement disponibles pour développer des projets dans le domaine de l'hydroélectricité. C'est un projet très positif pour créer de la valeur ici et pour réduire également l'élément pétrole et gaz de votre mix énergétique. EDF a la capacité de le faire et pourrait être un partenaire pertinent pour ce projet hydroélectrique.

Et troisièmement, nous nous sommes disposés également à contribuer à la collecte de données et à la cartographie de ces projets miniers qui sont essentiels pour développer des énergies renouvelables et pour favoriser de nouvelles mobilités, et en particulier, du graphite, du titane, etc. J'ai bien retenu que vous aviez besoin de collecter plus de données et c'est un domaine dans lequel nous sommes disposés à coopérer. Nous avons, en France, le BRGM qui peut tout à fait apporter sa contribution. Troisièmement, nous sommes également disponibles, que nos entreprises contribuent à de nouvelles opportunités économiques pour ces territoires.

Journaliste

Ma question s'adresse à Monsieur le Président Macron. Vous avez dit, vendredi, vous avez mis en avant le droit d'Israël à se défendre, vous avez même dit que la France était prête à participer à la défense d'Israël. Est-ce que vous pouvez nous dire déjà si, depuis vendredi, la France a aidé d'une quelconque manière Israël, si elle compte le faire dans les jours qui viennent ? Et puis, est-ce que vous ne craignez pas qu'en cautionnant ces frappes israéliennes en Iran, la France contribue à encourager un scénario similaire à ce qu'on a connu à Gaza, c'est-à-dire une escalade très meurtrière ?

Emmanuel MACRON

J'ai dit vendredi très clairement que la France était préoccupée par la prolifération nucléaire, par le rapport qui avait été fait par l'AIEA et les activités nucléaires en cours de l'Iran, et que celle-ci constituait une menace très claire, existentielle pour Israël, compte tenu de ce que le régime iranien énonce chaque jour, mais une menace pour toute la région et même pour nous-mêmes, car à la fois le programme activity, le programme balistique et le programme nucléaire iranien sont des menaces. Ça ne veut pas dire pour autant que j'ai cautionné quoi que ce soit, et j'ai d'ailleurs très clairement indiqué que la France n'avait pas participé aux opérations qui ont été menées le 13 juin dernier et dans les jours qui ont suivi. Et j'ai rappelé que la position de la France était claire et constante.

Nous considérons que ces sujets, c'est-à-dire la prolifération balistique comme nucléaire, doivent se régler autour d'une table de négociation dans le cadre international et doivent conduire ensuite à un suivi par les agences internationales compétentes en la matière. Et donc nous appelons au plus vite possible un retour des discussions de toutes les parties prenantes et à ce qu'aucune escalade ne soit conduite. Nous n'avons participé à aucune opération défensive depuis lors, parce que nous n'avons pas été sollicités, et j'ai pu m'exprimer et échanger avec le premier ministre Netanyahou, le président Pezeshkian, président iranien hier, et le président Trump, et avoir exactement les mêmes messages, c'est-à-dire appeler au plus vite à la reprise des discussions sur la question nucléaire et balistique, demander l'arrêt le plus rapide possible de toutes frappes, d'où qu'elles viennent, et régler ce sujet de sécurité collective le plus rapidement possible.

J'ai enfin pu redire, c'est et vendredi et samedi, à l'ensemble de ces protagonistes, combien ce qui se passe aujourd'hui et qui nous inquiète tous, évidemment, beaucoup dans la région, ne doit pas nous faire oublier la situation à Gaza. Le cessez-le-feu est un impératif. La situation humanitaire est inacceptable. Et donc nous devons absolument obtenir un cessez-le-feu, la libération de tous les otages et une reprise de l'aide humanitaire à Gaza.

Journaliste

Bonjour Monsieur le Président. Considérez-vous vraiment que le président Trump, actuellement, soit un allié ? Et la France était-elle disposée à protéger le Groenland si les menaces n'étaient plus uniquement des mots, mais devenaient concrètes ?

Emmanuel MACRON

Je pense très sincèrement que les États-Unis d'Amérique restent engagés au sein de l'OTAN et demeurent un allié historique. Il se trouve que nous avons des désaccords et qu'il nous faut les traiter, mais les États-Unis restent un allié. En tant qu'Européens, il nous faut augmenter notre autonomie stratégique. Cela ne veut pas dire qu'il faut nous retirer des partenariats existants, mais il nous faut réduire notre dépendance envers cet allié. Avoir un allié, ce n'est pas être dépendant de cet allié. Avoir un allié, c'est être désireux de travailler de façon positive avec lui. Et c'est la raison pour laquelle ça prendra une décennie, pas simplement une année. Mais il nous faut engager et accélérer les efforts concrets dans tous les domaines pour développer notre autonomie stratégique.

Et permettez-moi d'être clair, le Groenland en fait clairement partie. Lorsque l'on observe le potentiel en termes de terres rares, de minéraux, les Européens seraient fous de ne pas protéger cette terre pour le Groenland, pour le Royaume du Danemark, mais également pour les Européens, car ici se trouve une partie des ressources de notre autonomie, autonomie d'aujourd'hui et de demain. Alors, pour autant, je déteste me laisser embarquer dans des scénarios fous, le monde est déjà suffisamment fou pour nous tous, et mon imagination est suffisamment accaparée par le quotidien. Mais ce qu'il nous faut faire concrètement, c'est développer ces exercices communs que nous menons avec tous les États nordiques, baltiques, avec le Canada, et même avec les États-Unis, des opérations communes de coopération afin d'améliorer la coopération de la région, du Groenland, mais pas que, de toute la région arctique, car je pense que c'est notre bien commun. Et voilà ma réponse à votre question.

Nous voulons engager, faire plus nous-mêmes, offrir aux autres, y compris aux États-Unis, les inviter à faire plus avec nous et à ne pas être dans la confrontation. Mais je ne vais pas commencer à explorer les scénarios « que le faire si… » car les États-Unis sont un allié, un ami, et je ne peux pas croire qu'ils puissent faire quelque chose d'agressif à l'encontre d'un autre allié.

Animateur

Merci, Monsieur le Président. Merci à tous de votre présence aujourd'hui.

Emmanuel MACRON

Thank you Madame la première ministre et Monsieur le premier ministre.

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