Le Président Emmanuel Macron s’est entretenu ce mercredi avec Nikolaï Denkov, Premier ministre de la République de Bulgarie, au Palais de l’Elysée.

Alors que l’Ukraine entre cette semaine dans sa troisième année de guerre, les deux dirigeants ont réaffirmé leur détermination à apporter un soutien dans la durée à l’Ukraine et au peuple ukrainien

Ils ont également évoqué les différents domaines de coopération tels que la sécurité et la défense européennes, la contribution de l’énergie nucléaire aux objectifs de décarbonation et de sécurité énergétique, et le renforcement de l’intégration européenne

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22 février 2024 - Seul le prononcé fait foi

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Entretien avec Nikolaï Denkov, Premier ministre de la République de Bulgarie.

Emmanuel MACRON

Monsieur le Premier ministre, cher Nikolaï.

Tout d’abord, bienvenue à Paris. Je suis heureux de t’accueillir aujourd’hui avec plusieurs ministres importants de ton gouvernement et nos équipes pour un échange stratégique.

Nos pays sont chacun à une extrémité de l’Union européenne, mais cette distance n'empêche pas la convergence de vue forte qu’il y a entre nous. C’est même le contraire, nous sommes particulièrement proches et unis dans notre soutien à l’Ukraine face à la guerre d'agression russe menée sur notre flanc oriental et qui entre, cette semaine, dans sa troisième année.

Il y a plusieurs domaines dans lesquels la France et la Bulgarie sont de plus en plus proches et qui sont au cœur du projet européen que le Premier ministre DENKOV défend : la sécurité et la défense européenne, l’énergie, en particulier nucléaire, les renforcements de nos intégrations européennes.

En matière de soutien, c’est ensemble que nous agissons, avec nos partenaires européens et nous avons pu ainsi obtenir 50 milliards d’euros que nous destinons à l’Ukraine pour donner de la visibilité en soutien mais également en termes de matériels militaires, de formation des soldats ou encore pour adapter des trains de sanction et maintenir la pression sur la machine de guerre russe. Je mesure le courage dont ont fait preuve les autorités bulgares dès le début du conflit pour aussi changer le paradigme sur la relation avec la Russie. C'est sur cette base que nos pays doivent travailler pour renforcer la sécurité et la défense du continent.

L'Union européenne doit jouer un rôle plus important pour sa propre sécurité, renforcer sa capacité à se défendre de manière autonome. C'est ce que les 27 États membres ont décidé dès la fin 2021 et réaffirmé lors du sommet de Versailles en mars 2022, quelques jours après l'invasion russe. Cette Union européenne plus forte, plus capable dans le domaine de la sécurité et de la défense et complémentaire de l'OTAN, c'est ce pilier européen dont nous parlons depuis plusieurs mois, plusieurs années. Ceci passe aussi par le renforcement de nos coopérations opérationnelles et de nos capacités industrielles afin d'acheter en commun et de produire en commun des équipements militaires comme des composantes de secteurs les plus critiques face aux menaces hybrides, aux attaques cybers ou autres. C’est un des enjeux qui consiste à renforcer notre base industrielle et technologique de défense européenne. Je souhaite que nos pays y travaillent ensemble.

Le deuxième pilier, je le disais, de notre relation est l’énergie, en particulier, nucléaire. Nous savons que le nucléaire est au cœur de la stratégie de décarbonation du continent européen. Il n’y a pas de chemin de décarbonation soutenable sans une stratégie qui passe par l’efficacité énergétique, le renouvelable et le nucléaire. Dans votre pays comme dans le nôtre, l'énergie nucléaire est une garantie de notre sécurité énergétique et de l'atteinte de ces objectifs de décarbonation. Et je me réjouis de notre coopération au sein de l'Alliance européenne du nucléaire et je souhaite que, sur le plan bilatéral aussi, nous puissions renforcer un partenariat sur le long terme tout au long de la chaîne de valeur.

Enfin, je tiens à saluer ici les efforts mis en œuvre par votre gouvernement pour aller vers davantage d’intégration européenne. Beaucoup de chemin a été parcouru depuis l’entrée de la Bulgarie dans l’Union européenne en 2007, que ce soit pour entrer dans la zone euro que la Bulgarie aura vocation à rejoindre dès que les critères prévus par les traités européens seront remplis, ou dans l’espace Schengen avec une étape significative franchie cette année avec la levée des contrôles aux frontières européennes aériennes et maritimes. C’est portés par cette dynamique d’intégration européenne que nos pays doivent désormais s’atteler à la réforme de notre Union pour bâtir une Union plus large, plus souveraine, plus unie.

Merci, Monsieur le Premier ministre, d’être à Paris aujourd’hui et de conduire ce travail courageux de réformes et de lignes pro-européennes pour votre pays. Je sais que l’importance que cela a, pas simplement pour vous mais pour nous aussi.

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