Le Président de la République s'est entretenu ce jeudi avec Hun Manet, Premier ministre du Royaume du Cambodge, à l’occasion d’un déjeuner de travail au Palais de l’Elysée.

Cette rencontre fait suite à la visite officielle de Sa Majesté Norodom Sihamoni, roi du Cambodge, en novembre dernier. Elle a permis d’approfondir la relation privilégiée entre les deux pays, héritée à la fois d’une histoire commune de la francophonie et du rôle joué par la France en faveur du développement du Cambodge suite aux Accords de Paris de 1991.

Les deux dirigeants ont évoqué l’organisation du Sommet de la francophonie qui se tiendra en 2024 au château de Villers-Cotterêts. La discussion s'est également portée sur des projets bilatéraux en cours dans les secteurs des transports, de l’énergie, de l’eau et des infrastructures ainsi que sur la guerre en Ukraine et les enjeux en Asie du Sud-Est.

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18 janvier 2024 - Seul le prononcé fait foi

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Entretien avec Hun Manet, Premier ministre du Royaume du Cambodge.

Monsieur le Premier ministre,

Je suis ravi de vous accueillir à Paris pour votre premier déplacement en Europe. Après avoir eu l’immense honneur de recevoir ici même Sa Majesté le Roi Norodom Sihamoni en novembre dernier, dont je garde un souvenir ému, nous continuons de renouer le lien historique entre nos deux pays, objectif que nous nous étions fixés avec votre prédécesseur, il y a un peu plus d’un an.

Malgré la distance qui nous sépare, une affinité toute particulière est née au fil du temps entre nos deux peuples, un mélange de fascination réciproque et d’amitiés partagées. Si nous devions rechercher les forces qui nous ont rapprochés, je citerai tout d’abord l’exceptionnelle vitalité de la francophonie, que nous aurons l’occasion de mettre à l’honneur lors du sommet de Villers-Cotterêts prévu en octobre prochain.

La langue française nous a conduits, presque naturellement, à développer des projets culturels, au premier rang desquels la sauvegarde du site d’Angkor, dont la France co-préside le comité international avec le Japon. Et je tiens à vous remercier pour la confiance que vous nous accordez sur ce site, d’une telle importance pour le patrimoine culturel et l’histoire du Cambodge. Nos institutions culturelles vont aussi travailler sur des expositions et des spectacles, pour continuer à faire vivre cette passion commune pour la culture.

Toujours animée par la volonté de rapprocher nos deux pays, la France a depuis la conclusion de l’Accord de Paris en 1991 accompagné le Cambodge dans son développement, avec de remarquables résultats dont nous pouvons nous féliciter. Votre visite est donc l’occasion de porter de nouveaux projets avec nos entreprises, et vous avez eu l’occasion d’échanger avec nombre d’entre elles, notamment dans les secteurs de l’énergie, du transport et des infrastructures. Nous allons aborder vos priorités pour vous fournir les moyens et l’expertise nécessaires, avec l’appui de l’Agence française de développement qui a acté cette semaine un engagement de plus de 200 millions d’euros, dans les domaines de la formation professionnelle, de l’énergie et du traitement des eaux.

Nous croyons profondément dans l’immense potentiel du Cambodge et du peuple cambodgien, qui, après plusieurs décennies de guerre, a su démontrer une exceptionnelle reconnaissance à l’égard de la communauté internationale. Je tiens à saluer votre contribution aux contingents des opérations de maintien de la paix des Nations unies, parmi les plus importants en Asie.

Cet attachement historique au droit international - qui a créé les conditions de la paix au Cambodge –a naturellement conduit votre pays à apporter son soutien au peuple ukrainien. Nous l’avions exprimé avec votre prédécesseur d’ailleurs, il y a un an, en condamnant fermement les bombardements visant des installations civiles. Alors que cette guerre d’agression menée par la Russie continue de faire rage sur le continent européen, votre position courageuse est plus que jamais la preuve que les enjeux liés à ce conflit dépassent les frontières européennes.

Si je mentionne le droit international, c’est aussi pour saluer l’engagement de votre pays auprès de la Cour pénale internationale, le seul en Asie du Sud-Est. Nous espérons que cette sensibilité cambodgienne au respect du droit et des libertés, tirée d’une histoire tragique, reste au cœur de votre action.

Monsieur le Premier ministre,

je vous souhaite de nouveau la bienvenue en France, pour continuer à écrire ensemble l’histoire de nos deux pays, qui repose sur l’inaltérable amitié entre nos deux peuples. Je vous remercie./.

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