Trouvant son fondement dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, le droit à l’information est tout autant le droit d’être informé que le droit d’informer. L’accès à une information libre, indépendante et à laquelle on peut se fier est bien l’une des conditions de la démocratie : elle permet à chacun d’exercer pleinement et en toute lucidité sa citoyenneté dans un cadre pluraliste. Nous avons le devoir collectif de permettre aux citoyens d’avoir accès à cette information et de préserver ce droit.

Or, des innovations technologiques sans précédent conjuguées à des usages en pleine évolution ont bouleversé les conditions de production, de diffusion et de réception de l’information. Fake news, deepfake, intelligence artificielle, ingérences, mutation des modes de consommation par écran interposé, distanciation du rapport à la vérité, accélération des moyens de diffusion, nouvelles contraintes économiques… sont autant de facteurs qui perturbent notre rapport à l’information et ce, sur fond de défiance globale. Pour garantir une information libre et indépendante de nouveaux équilibres doivent nécessairement être trouvés.

Comme il s’y était engagé devant les Français en 2022, et à la suite d’initiatives déjà prises notamment au plan européen et international, le Président de la République a décidé de lancer des Etats généraux de l’information.
Ils auront pour ambition d’établir un diagnostic sur l’ensemble des enjeux liés aujourd’hui à l’information, d’anticiper les évolutions à venir, de proposer des actions concrètes qui pourront se déployer au plan national, européen et international.

Pour que chacun voie respecté son droit à une information libre, indépendante et fiable, il conviendra de s’interroger sur l’impact considérable des innovations technologiques, sur le
développement de l’éducation aux médias et à l’information, sur les conditions d’exercice du métier de journaliste, sur le modèle économique et la régulation du secteur de l’information et le rôle des différents acteurs, sur les ingérences et les manipulations en ce domaine.

En toute transparence et dans le cadre d’un processus ouvert et contradictoire, les Etats généraux devront associer toutes les parties prenantes ainsi que les citoyens. A cette fin, le Président de la République a souhaité qu’ils soient organisés et conduits par un comité de pilotage indépendant.

Ce comité indépendant sera composé de :

  • Bruno LASSERRE, ancien vice-président du Conseil d’Etat, qui présidera le comité ;
  • Christophe DELOIRE, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), qui en sera le délégué général ;
  • Nathalie COLLIN, directrice générale adjointe du groupe La Poste, ancienne co-présidente du directoire de Libération et ancienne directrice général du groupe Le Nouvel Observateur ;
  • Camille FRANÇOIS, chercheuse à Columbia University ;
  • Anne PERROT, inspectrice générale des finances.

Ce comité travaillera également en liaison avec Maria RESSA, journaliste, Prix Nobel de la Paix 2021.

Chacune de ces personnalités contribuera en son nom propre et en toute indépendance à ces Etats généraux, dont les travaux débuteront en septembre prochain, et qui devront remettre leurs conclusions d’ici l’été 2024.

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