Un ensemble d’acteurs pionniers déterminés à protéger et à financer le capital naturel au niveau mondial a annoncé d’importants engagements le 22 juin au palais de l’Élysée, en marge du Sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial.
Ce groupe réunit Gustavo PETRO, Denis SASSOU N’GUESSO et Ali BONGO ONDIMBA, chefs d’État engagés dans la protection des forêts ; John KERRY, envoyé spécial du président des États-Unis pour le climat ; le Dr Sultan AL-JABER, président désigné de la COP28 ; la Banque mondiale ; Razan AL-MUBARAK, présidente de l’UICN ; Conservation International, la Fondation Rob Walton, le Bezos Earth Fund, la Fondation Moore, la Wildlife Conservation Society, la Fondation Minderoo et le Fonds public d’investissement d’Arabie saoudite.
Dans le prolongement du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal visant à protéger 30 % des terres et des mers d’ici 2030, ces acteurs pionniers se sont dits convaincus de la nécessité de nouer de nouveaux partenariats pour permettre aux pays forestiers et à la communauté internationale de protéger et de financer les plus grandes réserves vitales de carbone et de biodiversité partout dans le monde.
À cette fin, les fondements d’un nouveau modèle économique ont été posés lors de la COP27 puis du One Forest Summit à Libreville avec pour objectif de rémunérer et protéger le capital naturel tout en ouvrant des perspectives économiques pour les populations locales.
Afin de mettre en œuvre cette vision en collaboration avec le Forest & Climate Leaders’ Partnership, ces acteurs sont convenus des points suivants :
- Intensifier les discussions sur la mise en place de « plateformes pays » pour les forêts, la nature et le climat. Ces partenariats seront fondés sur des engagements mutuels et sur les connaissances scientifiques les plus récentes. Ils aideront également à collecter de manière indépendante les données scientifiques sur les forêts ;
- Créer des fonds accessibles pour accélérer les négociations. La Wildlife Conservation Society s’est engagée à verser une contribution de 15 millions de dollars américains qui s’ajoute aux 100 millions de dollars américains déjà annoncés au Sommet de Libreville par la France, Conservation International et la Fondation Rob Walton. La Fondation Minderoo rejoindra également le fonds d’amorçage ;
- Anticiper dans ces programmes le financement de projets à grande échelle. Le Bezos Earth Fund et les bailleurs de fonds de l’initiative « Protecting Our Planet Challenge » se sont engagés à investir 5 milliards de dollars d’ici 2030 pour soutenir la création, l’extension et la gestion d’aires protégées, actions au cœur des « plateformes pays » et de l’objectif 30x30 du Cadre mondial de la biodiversité des Nations Unies ;
- Donner au secteur privé un nouveau cadre pour investir dans les réserves vitales de carbone et de biodiversité, notamment grâce à l’émission de crédits et de certificats de biodiversité d’un haut niveau d’intégrité. Un panel international chargé de définir le cadre de ce travail a été mise en place ;
- Exhorter la communauté internationale à adopter des instruments propres à rémunérer les services fournis par les réserves vitales de carbone et de biodiversité, notamment les forêts tropicales, les tourbières et les mangroves, en se fondant sur des mécanismes pour mesurer les résultats. Un groupe de travail a été formé pour examiner une proposition visant à établir un portefeuille d’investissement à long terme permettant aux États forestiers de bénéficier d’une part conséquente des retours sur investissement en échange de résultats ;
- Collaborer étroitement avec les communautés locales et autochtones pour les inclure dans la direction des actions pour la protection et l’exploitation des forêts en prenant en compte leurs connaissances et leurs plans de développement.
Les acteurs pionniers sont convenus d’élargir le cercle des acteurs engagés dans la réalisation de tous ces objectifs, dans la perspective de l’annonce des premiers partenariats d’ici la COP28 à Dubaï.