Fait partie du dossier : Visite d'État en Chine.

Le Président de la République et Madame Brigitte Macron se sont rendus en République populaire de Chine à l’occasion d’une visite d’État du 3 au 5 décembre 2025.

Deux ans après la dernière visite officielle du chef de l’État en Chine en avril 2023 et un an après la visite d’État du Président XI Jinping en France en mai 2024, ce déplacement avait pour objectif :

  • d’approfondir la relation franco-chinoise en matière économique, commerciale, culturelle et éducative,
  • de réaffirmer le rôle de l'Europe dans un contexte géopolitique et économique très volatile.

Ils sont arrivés à Pékin où ils ont été accueillis au Grand Palais du peuple par XI Jinping, Président de la République populaire de Chine et son épouse, Mme PENG Liyuan.

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Puis les Présidents Emmanuel Macron et XI Jinping se sont retrouvés pour un entretien bilatéral

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4 décembre 2025 - Seul le prononcé fait foi

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Entretien entre le Président Emmanuel Macron et le Président XI Jinping.

Emmanuel MACRON

Merci, M. le Président. Merci pour votre accueil et pour vos mots. Et je suis heureux de revenir en Chine deux ans après ma dernière visite en gardant un souvenir de l'accueil exceptionnel que vous nous aviez réservé à Pékin et à Canton.

Nous avions décidé de la relance de la relation bilatérale dans tous les domaines et votre visite en mai 2024 à Paris puis dans les Hautes-Pyrénées a été un temps fort de la célébration du 60e anniversaire de nos relations diplomatiques. Et nous avons su au fil de ces rencontres, en effet, qui ont rythmé notre relation, dégagé des convergences sur à la fois les enjeux globaux, les crises internationales et la relation bilatérale.

Nous l'avons évoqué en entretien restreint à l'instant et à coup sûr nous allons le poursuivre. Le contexte est plein d'incertitudes géopolitiques croissantes. Nous sommes confrontés au risque de désagrégation de l'ordre international qui a apporté la paix au monde pendant des décennies. Et dans ce contexte, le dialogue entre la Chine et la France est plus que jamais indispensable. Nous avons beaucoup de voies de convergence. Nous avons parfois des désaccords, mais nous avons la responsabilité de savoir les dépasser, de trouver des mécanismes de coopération, de règlement des différends pour un multilatéralisme efficace auquel nous croyons.

Je vous propose un triple agenda positif pour nos relations, celui de stabilité géopolitique, de rééquilibrage économique et de soutenabilité environnementale. En effet, là aussi nous l'avons évoqué, nous devons continuer à nous mobiliser en faveur de la paix et de la stabilité dans le monde. De l'Ukraine, différentes régions du monde qui sont touchées par la guerre, la capacité que nous avons à oeuvrer ensemble est déterminante. A l'occasion de la présidence française du G7, l'année prochaine, nous voulons aussi initier un dialogue avec les grands acteurs, au premier rang desquels la Chine, sur les déséquilibres économiques mondiaux et la gouvernance mondiale. Nos deux pays ont un rôle à jouer pour poser avec d'autres partenaires les fondations d'une gouvernance économique rééquilibrée, plus équitable, plus solide, fondé sur des règles et non sur la loi du plus fort. Et je sais combien vous y êtes aussi attaché. Ce rééquilibrage mondial doit également se traduire dans notre relation économique et commerciale bilatérale. Là encore, il existe des solutions.

Investissements croisés, créateur de valeur ajoutée, partenariat dans de nombreux domaines. Et il est essentiel pour cela de créer un contexte de confiance et traiter de tous les risques d'instabilité dans les chaînes d'approvisionnement. Là aussi, nous avons commencé à l'évoquer. Puis nous devons enfin poursuivre nos efforts communs pour apporter des réponses concrètes aux enjeux globaux. Je pense aux menaces qui pèsent sur la biodiversité, sur nos océans, également au soutien financier aux pays les plus vulnérables. Et dans tous ces domaines, notre partenariat a déjà fait la preuve de son efficacité ces dernières années. Et je souhaite que nous puissions le poursuivre.

Sur l'ensemble de ces points, comme sur les questions bilatérales, économiques, culturelles et toutes celles que nous évoquerons, le partenariat franco-chinois se veut ambitieux au service de la paix, de la prospérité et d'une entente mutuelle. Et je vous remercie, M. le Président, de la qualité des échanges que nous avons toujours eus et que nous continuons d'avoir.

Ils ont ensuite assisté à la signature d'accords et de contrats avant de faire une déclaration conjointe à la presse.

Les dirigeants sont revenus sur les grands enjeux du partenariat stratégique entre la France et la Chine, et sur plusieurs grands dossiers internationaux et le nécessaire rééquilibrage des relations économiques.

Le Président de la République a porté un agenda de coopération et d’équilibre, une ambition qui sera au cœur de la présidence française du G7 en 2026.

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4 décembre 2025 - Seul le prononcé fait foi

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Déclarations à la presse du Président Emmanuel Macron et du Président Xi Jinping.

Emmanuel MACRON

Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs.

Merci, Monsieur le Président, pour votre accueil et vos mots. Je suis heureux d'être de retour en Chine pour cette quatrième visite d'État, un an après votre propre visite d'État en France, qui avait marqué le temps fort des célébrations du 60ᵉ anniversaire de l'établissement de nos relations diplomatiques. Je n'oublie pas, au-delà de Paris, votre présence dans les Hautes-Pyrénées. Et en effet, après Pékin aujourd'hui, nous serons demain ensemble à Chengdu, et j'y suis très sensible. Je veux vous remercier de ce geste, et cela illustre notre attachement commun à ancrer chaque moment fort de la relation bilatérale franco-chinoise dans un territoire, une province, en Chine comme en France. Je garde vivantes à l'esprit mes visites à Xi'an, Shanghai et Canton. Comme je le sais, vous avez présents à l'esprit vos visites dans les Hautes-Pyrénées que j'évoquais ou à Beaulieu-sur-Mer en 2019.

Ce dialogue que nous entretenons repose sur la confiance, la compréhension mutuelle et la volonté d'agir ensemble dans un contexte international extrêmement incertain, jalonné par les crises, vous l'avez rappelé à l'instant, et notre volonté aussi que ce dialogue puisse nourrir la feuille de route sino-européenne. Vous savez combien la France veut et œuvre à une plus grande autonomie stratégique européenne, et dans ce cadre, nous souhaitons travailler dans un esprit positif avec la Chine sur la base d'une relation équilibrée, fondée sur l'égalité et le respect mutuel. C'est exactement ce qui a nourri nos discussions de ce matin. Je voudrais en rendre compte simplement au travers de trois aspects : un agenda pour la stabilité géopolitique, un agenda pour l'équilibre économique et un agenda pour la soutenabilité environnementale.

En matière de stabilité géopolitique, vous l'avez rappelé, Monsieur le Président, on a longuement évoqué ce matin la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine, conflit qui représente une menace vitale pour la sécurité européenne, mais aussi pour le respect de l'ordre international fondé sur la règle de droit et l'efficacité de notre charte commune. Je crois que nous mesurons l'un et l'autre la gravité de la situation et la nécessité d'avoir une paix robuste et durable. Vous savez combien la France y est engagée et je souhaite que nous puissions renforcer notre coopération dans ce cadre. En tant que membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, nous avons une responsabilité particulière. Je crois que nous devons tout faire pour que, justement, les compromis soient trouvés, mais que derrière, le droit international soit préservé et que la stabilité soit tenue dans la durée. J'espère que la Chine pourra se joindre à notre appel et à nos efforts pour parvenir dans les meilleurs délais à, tout le moins, à un cessez-le-feu sous la forme d'un moratoire sur les frappes visant les infrastructures critiques. C'est clé pour l'hiver qui vient, puisqu'aujourd'hui, les infrastructures civiles et en particulier énergétiques sont toujours sous le feu russe, mais plus largement que nous arriverons à œuvrer ensemble pour cette paix juste et durable, c'est-à-dire respectueuse du droit international.

Sur le conflit au Proche-Orient, vous l'avez évoqué, monsieur le Président, au-delà du cessez-le-feu conclu à Gaza et l'Accord de paix de Charm el-Cheikh, qui ont été des étapes importantes, je crois que le travail de nos deux pays s'inscrit en droite ligne de la Déclaration de New York et de la résolution 2803. Nous soutenons les deux États parce que nous soutenons une solution politique dans la durée qui seule permettra d'avoir la stabilité dans la région. Je salue les annonces humanitaires que vous venez de faire. Nous avons nous-mêmes contribué à cela, il y a quelques semaines, lorsque j'ai reçu le 11 novembre dernier le président Abbas à Paris. Nous sommes revenus évidemment sur les autres sujets de tension géopolitique et nous continuerons de nous coordonner sur ces dossiers.

Sur ce qui est de l'agenda d'équilibre en matière économique, j'ai eu l'occasion longuement avec le Président, ce matin, d'échanger sur la situation. Nous avons des déséquilibres mondiaux aujourd'hui qui nécessitent une plus grande coordination entre nos économies et, nos présidences de l'APEC et du G7 l'année prochaine devront permettre d'œuvrer en ce sens. L'Europe et la Chine ont un rôle à jouer pour poser avec d'autres partenaires les fondations d'une gouvernance économique mondiale équitable, solide, fondée sur des règles et non sur la loi du plus fort. Ces déséquilibres qui s'accumulent aujourd'hui ne sont pas soutenables. Ils font courir des risques de crise financière. Ils mettent en péril notre capacité à croître ensemble. C'est pourquoi je suis convaincu que nous avons à gagner, à mieux nous coordonner. L'accord, d'ailleurs, qui a été signé aujourd'hui, les accords, vont dans ce sens qui permettent de rétablir des termes, une coopération bilatérale, mais aussi d'un dialogue multilatéral plus coopératif.

Au fond, l'Europe doit se réformer pour être plus compétitive et investir davantage. La Chine doit poursuivre cet agenda de renforcement de sa consommation domestique. Nous devons trouver un cadre pour accroître les investissements directs chinois en Europe, et en particulier en France, créateurs de valeurs ajoutées et d'emplois. C'est ce que nous souhaitons développer. J'ai eu l'occasion de le réaffirmer. Nous allons, dans un instant, échanger avec des investisseurs chinois et français en ce sens pour permettre de jalonner le parcours en la matière, mais c'est absolument clé. Nous avons d'ailleurs plusieurs succès récents, je pense, à ce que nous avons su faire en termes de batteries électriques. C'est cet agenda qu'il faut poursuivre. Je me félicite également de votre volonté réaffirmée à l'instant de favoriser l'accès au marché chinois pour les produits français, et en particulier dans le secteur de l'agroalimentaire. Nous avons su trouver une issue à ce qui était à un moment des sujets de malentendu et nous continuons d'avancer. Les accords signés aujourd'hui sont également très importants et je considère que tout ce que nous pouvons faire pour l'agroalimentaire français, du vin à toutes les grandes filières (porc, volaille, bœuf) est absolument clé. De la même manière que nous voulons continuer en matière d'aéronautique, de nucléaire civil, de recherche, comme les accords aujourd'hui aussi ont permis de le faire. Nous avons pu ensemble, au service de cet agenda, souligner l'importance des échanges humains et de nos échanges d'étudiants. Vous l'avez rappelé, Président.

Enfin, notre agenda se prolonge naturellement autour des enjeux de soutenabilité auxquels nous nous devons d'apporter des réponses concrètes. Je pense aux menaces qui pèsent sur la biodiversité, les océans, mais aussi au soutien financier aux pays les plus vulnérables. Là-dessus, nous avons acté plusieurs coopérations très concrètes en matière de lutte contre la pollution plastique, pour n'en citer qu'une, mais en prenant aussi plusieurs initiatives dans les mois qui viennent, compte tenu de l'agenda international. Cette convergence, d'ailleurs, se prolonge dans le domaine culturel : nous actons aujourd’hui plusieurs accords dans le domaine du patrimoine, de l’audiovisuel, des arts de la scène. Cette coopération est absolument décisive, comme l’est aussi celle sur les pandas, vous l’avez rappelé, et nous aurons l’occasion demain dans le Sichuan de pouvoir l’illustrer pleinement. C’est une des fiertés du partenariat entre nos deux pays. J’aurai l’occasion aussi demain, Monsieur le Président, après nos échanges, de me rendre à l’Université du Sichuan, qui sera à nouveau l’occasion de rencontrer la jeunesse chinoise et de lui dire qu’elle est bienvenue en France pour faire ses études, comme nous souhaitons aussi avoir davantage d’étudiants et de jeunes Français venant dans votre pays.

Voilà, Mesdames et Messieurs, Monsieur le Président, ce que je souhaitais ici dire, je dirais, en syntonie avec ce que vous venez d’évoquer. Nos dialogues sont riches, approfondis. Nous avons décidé, il y a deux ans, d’ailleurs, de relancer plusieurs formats stratégiques qui ont permis, ces derniers mois, de scander les choses. Rien n’est simple. Les déséquilibres actuels, comme les crises géopolitiques, au fond, pourraient faire courir le risque à nos pays de prendre des chemins singuliers. Je pense que nous sommes convaincus l’un et l’autre, d’abord, de l’importance de la coopération internationale, du cadre onusien et d’un multilatéralisme efficace. C’est pourquoi, aussi, ces visites sont essentielles pour remettre sur la table tous les sujets et bâtir, par la volonté, des chemins de convergence et de coopération. Et je crois que nous partageons cette volonté. C’est ce qui me rend encore plus confiant à l’issue de nos échanges.

Merci pour votre attention.

Les deux dirigeants ont ensuite participé à la conclusion de la 7e réunion formelle du conseil d’entreprises franco-chinois.

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4 décembre 2025 - Seul le prononcé fait foi

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Conclusion du Conseil d’entreprises franco-chinois.

Emmanuel MACRON

Merci, Monsieur le président, pour vos mots et votre propos à l'instant. Mesdames, messieurs les ministres, mesdames, messieurs les dirigeants d'entreprise, je tiens avant tout à remercier très sincèrement les entreprises présentes et nos hôtes chinois pour la qualité de leur participation. Je sais combien vos échanges alimenteront aussi notre feuille de route commune. Cette discussion illustre aussi la qualité et le potentiel de coopération économique entre la Chine et la France, et elle montre que lorsque nos entreprises et nos investisseurs travaillent de concert avec des résultats concrets, une volonté de se donner un cap, nous arrivons précisément à les mettre en œuvre.

Vous avez rappelé à l'instant, Monsieur le président, l'importance de la prévisibilité. Je crois que c'est au cœur de la relation de confiance qu'il y a entre la Chine et la France et qui fonde aussi la relation de confiance entre nos entreprises. Prévisibilité parce que nous nous connaissons, nous avons appris à nous connaître et vous avez là des dirigeants d'entreprises qui ont su nouer des liens avec votre pays et souvent avec leurs partenaires depuis des décennies.

Nous disposons en effet d'une relation économique solide, 46 milliards d'euros d'investissement français en Chine, 12 milliards d'euros d'investissement chinois en France. Ces chiffres témoignent d'un partenariat de confiance construit dans la durée, de savoir-faire échangé, une expertise aussi sur les marchés de l'un et de l'autre. Aujourd'hui, alors que les entreprises chinoises sont à la pointe de l'innovation, il est temps d'ouvrir une nouvelle page de ce partenariat historique. C'est dans cet esprit que nous partageons un objectif clair, accroître nos investissements croisés et viser une augmentation du stock d'investissement chinois en France d'ici 2030.

Nous l'avons dit, et cette relation bilatérale, au fond, est au cœur aussi de ce que nous voulons faire entre la Chine et l'Europe dans un moment extrêmement sensible de notre vie internationale. Le monde, aujourd'hui, est soumis à des déséquilibres économiques majeurs. Il ne s'agit pas ici de stigmatiser qui que ce soit. Nous sommes co-dépositaires, au fond, d'une coopération nouvelle à lancer. Mais il y a aujourd'hui un déficit du reste du monde commercial à l'égard de la Chine qui est très important et qui est en train de devenir insoutenable, et un manque de consommation intérieure chinoise. Il y a des investissements insuffisants en Europe et un manque de compétitivité européenne. Il y a des déficits jumeaux américains et une trop grande dépendance à l'égard des marchés extérieurs.

La pire des manières de gérer ces déséquilibres, c'est la guerre commerciale. La pire des manières, c'est de regarder devant nous la crise qui est en train de se jouer, et c'est le tandem, en quelque sorte, crise commerciale, repli, restrictions aux exports, montée des tensions et dérégulation de certains segments du secteur financier. Au fond, si nous continuons de faire collectivement comme nous sommes en train de faire, nous irons à la crise. Notre conviction avec le président, nous l'avons dit ce matin, c'est d'aborder de manière très transparente la situation actuelle et d'essayer de la régler par la coopération et le partenariat. C'est ce qui sera au cœur, au fond, de l'agenda du G7 de l'année prochaine pour la France, mais de ce que nous voulons faire ensemble. C'est pourquoi la clé de cela, c'est de regarder secteur par secteur nos règles de subvention et d'accompagnement des entreprises pour ré-harmoniser nos règles de soutien, c'est de réussir à améliorer l'ouverture du marché chinois à nos exports, mais c'est d'identifier aussi les règles de développement d'investissement croisés.

La France est ouverte aux investissements chinois. Depuis 2019, nous sommes le pays le plus attractif d'Europe pour les investissements étrangers. Et donc, tout naturellement, nous voulons accueillir davantage d'investissements chinois à travers des projets et des stratégies de réindustrialisation. C’est ça qui nous permettra d'enrayer le cycle dans lequel nous sommes et donc d'avoir des investisseurs, des entreprises chinoises qui participeront aux côtés de nos industriels européens, au développement, à la création d'emplois sur notre sol, qui permettra d'avoir davantage de partenariats, et d'assurer aussi les transferts de technologies, ce qu'ont fait plusieurs entreprises françaises il y a de cela maintenant plusieurs décennies pour contribuer au développement chinois.

Nous voulons accueillir davantage de projets chinois dans le domaine des batteries, de la mobilité décarbonée, de la robotique industrielle, du photovoltaïque, de l'éolien, pour ne citer que certains exemples, où nous reconnaissons des avancées technologiques chinoises et où il y a une volonté, justement, d'avoir des projets mutuellement bénéfiques. À la lumière, d'ailleurs, de ce que nous avons su faire ces dernières années, je pense évidemment au succès de l'investissement d'Envision à Douai, pour n’en citer qu’un, les Hauts-de-France, en partenariat avec Renault. La première ligne est entrée en production en juin 2025 et elle illustre exactement cette approche. On peut penser aussi au projet d'investissement conjoint entre XTC et Orano, Dunkerque, Axens et Minmetals New Energy Materials, HoloSolis et Trina Solar et au projet porté par DAS Solar dans le photovoltaïque ou aux discussions en cours de certains partenaires chinois avec notre gigafactory française de batteries Verkor. Tous ces projets, sont la preuve que s'ils s'inscrivent dans une logique industrielle de long terme et qu'ils sont fondés sur une logique partenariale, ils trouvent chez nous un terrain favorable pour se développer, et en particulier une électricité décarbonée et compétitive, un écosystème d'innovation mature, une main-d’œuvre hautement qualifiée et un accompagnement public clair, stable et prévisible. Cette dynamique s'inscrit aussi dans une ambition européenne à la fois ouverte et exigeante pour nous donner les moyens de réussir les grandes transitions qui se présentent à notre continent.

Je ne pourrais pas être complet sur notre objectif de rééquilibrage sans évoquer l'enjeu des exportations françaises. Nous avons échangé avec le président sur les voies et moyens de faciliter l'accès au marché chinois pour les produits français, et les entreprises ici présentes peuvent en témoigner, reconnues pour leurs grandes qualités, de l'aéronautique à l'agroalimentaire, en passant par la pharmacie, le luxe, les cosmétiques, les services, etc. Vous avez ici des fleurons qui veulent davantage investir dans votre pays, davantage développer, pouvoir accroître les échanges. En tout cas, notre conviction, c'est que nous devons encore faire davantage, mais que le chemin qui est devant nous est celui d'un rééquilibrage nécessaire, pas par incantation, mais parce que le chemin actuel n'est pas soutenable parce qu'il est rentré dans un déséquilibre trop important. Je vous l'ai dit avec beaucoup de franchise, nous voulons le faire et nous voulons le faire avec vous. Nous voulons consolider les entreprises qui travaillent des deux côtés. Nous voulons améliorer les exports de nos entreprises et nous voulons améliorer les investissements de vos entreprises et de vos grands secteurs dans notre pays et notre continent. Le prochain Sommet Choose France sera une occasion importante d'annoncer de nouveaux investissements chinois de qualité en cohérence avec nos objectifs partagés et ainsi de nous assurer que la relation bilatérale est évidemment au service de la prospérité de nos deux pays, mais également au service d'une coopération permettant le rééquilibrage macroéconomique international. Je vous remercie pour votre attention.

Après un déjeuner d'État offert par le Président XI Jinping, le Président Emmanuel Macron s'est entretenu avec ZHAO Leji, Président de l’Assemblée nationale populaire.

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28 décembre 2025 - Seul le prononcé fait foi

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Entretien avec le Président de l’Assemblée populaire nationale de Chine ZHAO Leji.

Emmanuel MACRON

Merci beaucoup monsieur le président, et merci de nous offrir, avec les ministres et les parlementaires qui m'accompagnent, l'occasion de cet échange avec vous en tant que président du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale. Vous l'avez dit, ce matin, avec le président Xi Jinping, nous avons pu évoquer à la fois les relations bilatérales, mais la nécessité d'ouvrir une nouvelle page aussi de rééquilibrage sur le plan économique et commercial, en même temps que les grands sujets internationaux et les points de tension géopolitiques.

Comme toujours, nous avons eu une discussion franche, extrêmement riche, et nous avons pu définir à la fois la méthode pour converger, partager nos vues pour les mois et les années qui viennent. En tout cas, je me réjouis d'être là pour cette quatrième visite d'État et de vous retrouver, monsieur le président, et de pouvoir échanger un tour avec vous sur les grands dossiers qui font la richesse de notre relation, mais aussi tout ce que nous voulons faire pour ouvrir cette nouvelle ère pour un équilibre durable entre la Chine et la France. Je vous remercie en tout cas de ce temps que vous nous accordez.

Puis avec LI Qiang, Premier ministre de Chine.

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28 décembre 2025 - Seul le prononcé fait foi

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Entretien avec le Premier ministre de la République populaire de Chine LI Qiang.

Emmanuel MACRON

Merci beaucoup, Monsieur le Premier ministre. Je suis heureux de vous retrouver, en effet, quelques jours après notre dernier échange à Johannesburg, en marge du G20. Et merci du temps avec les ministres que vous nous accordez. Et je suis heureux, en compagnie des ministres, conseillers parlementaires qui m'accompagnent et avec nos ambassadeurs, de pouvoir poursuivre ces échanges. On a ce matin, comme vous l'avez dit, avec le président eu de longs échanges sur les questions économiques et commerciales, sur l'agenda géopolitique et sur les grandes questions globales. Et je souhaite qu'on puisse continuer à la fois à en parler cet après-midi, mais à développer cet agenda conjoint. Très clairement, nous avons un rôle à jouer pour un rééquilibrage et cette nouvelle voie du rééquilibrage dans la relation bilatérale et au niveau international. Nous avons un rôle commun à jouer sur les grandes questions géopolitiques et nous avons un rôle commun à jouer sur les grandes questions de soutenabilité, de développement et de climat. Donc, sur chacun de ces points, je souhaite que nous puissions affiner, approfondir la coopération entre la Chine et la France. Merci beaucoup, Monsieur le Premier ministre.

Le Président Emmanuel Macron et sa délégation ont ensuite quitté Pékin pour se rendre à Chengdu

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