A l’invitation de M. Xi Jinping, Président de la République populaire de Chine, M. Emmanuel Macron, Président de la République française, a effectué du 3 au 5 décembre 2025 une visite d’Etat en Chine. Convaincus de l’importance d’un dialogue soutenu entre les deux pays en vue d’apporter des solutions durables aux défis climatiques et environnementaux mondiaux, les deux Chefs d’Etat ont décidé de renforcer la coopération franco-chinoise à cet égard :

1. La France et la Chine réaffirment leur engagement à poursuivre la mise en œuvre efficace et soutenue de l'Appel de Pékin de 2019 sur la conservation de la biodiversité et le changement climatique, de la Déclaration conjointe de 2024 entre la France et la Chine dite de Kunming-Montréal à Nice pour une coopération renforcée entre la France et la Chine sur la Biodiversité et l’Océan,  et de la Déclaration conjointe de 2025 entre la République française et la République populaire de Chine sur les changements climatiques à l’occasion du dixième anniversaire de l’Accord de Paris.

2. La France et la Chine réaffirment leur engagement à renforcer le multilatéralisme et à relever les défis mondiaux, et en particulier à mettre en œuvre les trois Conventions de Rio, le protocole de Kyoto, l’Accord de Paris, le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal et les Objectifs de développement durable des Nations Unies, en tant que bases juridiques fondamentales et cadres centraux de la coopération internationale pour relever les défis mondiaux en matière de climat et d’environnement.

3. La France et la Chine réaffirment leur détermination à défendre le rôle de la science comme base de notre action, à soutenir les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), du Groupe intergouvernemental scientifique et politique sur les produits chimiques, les déchets et la pollution (ISP-CWP), et à protéger l’intégrité de l’information sur les questions climatiques et environnementales. Les deux pays appellent toutes les parties à adhérer aux objectifs et principes établis par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), le Protocole de Kyoto et l’Accord de Paris, y compris le principe de l’équité et des responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives, eu égard aux différentes situations nationales, dans le contexte du développement durable et de l’éradication de la pauvreté. Les deux pays appellent toutes les parties à respecter et à mettre en œuvre les engagements existants, en particulier en matière d'atténuation et d'adaptation.

Les deux pays saluent les efforts entrepris par la présidence brésilienne de la COP30 de la CCNUCC et les engagements pris à Belém, y compris les nouvelles contributions déterminées au niveau national (CDN), tout en s’efforçant de faire mieux collectivement et en coopération. Ils réaffirment l’objectif de l’Accord de Paris de contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 ° C par rapport aux niveaux préindustriels et en poursuivant l’action menée pour limiter l’élévation de la température à 1,5 ° C par rapport aux niveaux préindustriels, étant entendu que cela réduirait sensiblement les risques et les impacts des changements climatiques. Les deux pays réaffirment leur engagement à promouvoir conjointement un système économique international favorable et ouvert. Ils continuent de renforcer la coopération pour accélérer le déploiement mondial des énergies renouvelables, y compris en contribuant de manière constante aux efforts mondiaux pour opérer une transition juste, ordonnée et équitable vers une sortie des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques, et en faisant activement avancer la transformation socioéconomique verte et à faibles émissions de carbone, et continuent de renforcer leur engagement sur des sujets tels que la tarification du carbone, les investissements et le financement climatiques, le méthane, les méthodologies d'empreinte carbone et l'adaptation. Ils reconnaissent l’importance de contrôler et de réduire les émissions de méthane et en particulier de mobiliser les solutions technologiques et innovantes disponibles. Ils soutiennent le triplement de la capacité de production d’énergie nucléaire dans le monde d’ici 2050. Ils soutiennent la mise en œuvre de la Stratégie 2023 adoptée par l’Organisation maritime internationale (OMI) sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre provenant des navires afin d’atteindre des émissions nettes nulles de GES vers 2050.

4. Reconnaissant les liens entre le changement climatique, la perte de biodiversité, la pollution, la perte de forêts et la dégradation des terres, et la dégradation et la rareté des ressources en eau, les deux pays réaffirment les engagements pris par toutes les parties à la COP26 de travailler collectivement pour arrêter et inverser la perte de forêts et la dégradation des terres d'ici 2030 tout en assurant un développement durable et en promouvant une transformation rurale inclusive, et en contribuant activement à la protection des forêts tropicales dans les trois principaux bassins forestiers. Les deux pays reconnaissent également la nécessité de renforcer la gestion intégrée des ressources en eau aux niveaux local, régional et mondial, et viseront à promouvoir une vision commune pour la prochaine conférence des Nations Unies sur l'eau en 2026.

5.  Les deux pays s’engagent à renforcer la gouvernance mondiale de l’océan. Ils se félicitent de l’entrée en vigueur prochaine de l’Accord sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité biologique marine dans les zones ne relevant pas de la juridiction nationale, conclu dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, encouragent les pays à signer ou à ratifier l’Accord le plus tôt possible et appellent à sa mise en œuvre rapide et effective. Les deux pays poursuivront les efforts engagés dans les organisations du système du Traité sur l’Antarctique (Réunion Consultative du Traité sur l’Antarctique et Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique), notamment en matière de protection de l’environnement et de conservation des ressources ainsi que de la biodiversité.

6. Les deux pays soutiennent les efforts visant à conclure les négociations sur un instrument international juridiquement contraignant visant à mettre fin à la pollution plastique, conformément à la résolution 5/14 de l’ANUE (UNEP/EA.5/Res. 14). Les deux pays s’engagent à encourager la recherche et l’innovation sur des alternatives plastiques durables et compétitives.

7. La France et la Chine entendent coopérer pour soutenir les pays en développement dans leurs efforts visant à renforcer leur capacité d’accès au financement et pour encourager une accélération de leur transition écologique, tout en soutenant leur développement durable. Les pays développés continueront de montrer la voie en fournissant et en mobilisant des financements pour le climat et l’environnement aux pays en développement d’ici 2035, tandis que les pays en développement sont encouragés à contribuer à cet effort mondial sur une base volontaire. Les deux pays se félicitent du Fonds pour la biodiversité de Kunming. Les deux pays réaffirment leur appui aux objectifs de financement du Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal. La Chine continuera de participer à bon niveau aux réunions du comité de suivi issu du Sommet pour un Nouveau pacte financier mondial de juin 2023 et étudie sérieusement le Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète (4P).

8. La France et la Chine sont disposées à étudier activement la possibilité de créer un groupe de travail sur les défis climatiques et environnementaux, et à envisager de convoquer une réunion au cours du premier semestre de 2026 pour discuter de la création de ce groupe de travail.

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