Le Président a participé mardi 6 juin à une commémoration du 79ème anniversaire du Débarquement et de la Bataille de Normandie, à Colleville-Montgomery dans le Calvados, où s’illustrèrent les 177 Français du commando Kieffer le 6 juin 1944. M. Léon GAUTIER, dernier survivant du commando, était fidèlement présent à cette cérémonie et a remis avec le Président de la République le traditionnel « béret vert », symbole de vaillance et d’excellence, au meilleur élève des sélections du stage commando. 

Le Chef de l’Etat s'est ensuite rendu au nouveau musée du débarquement d’Arromanches pour l’inauguration de ce lieu de mémoire qui retrace l’histoire exceptionnelle du port de la commune et le parcours des soldats anglais qui ont débarqué à Gold Beach le 6 juin 1944.

Alors que la France commémorera l’an prochain le 80ème anniversaire du Débarquement de Normandie et de Provence ainsi que de la Libération, ce déplacement dans le Calvados a rendu hommage aux héros, aux résistants de Londres, aux résistants de l’ombre, aux soldats du 6 juin, à ceux du 15 août, à ceux des maquis et des réseaux qui ont contribué à libérer la France.

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6 juin 2023 - Seul le prononcé fait foi

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DÉCLARATION DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE AU MUSÉE DU DÉBARQUEMENT.

Messieurs les ministres, Mesdames,
Messieurs les parlementaires, 
Mesdames, Messieurs les ambassadeurs, 
Monsieur le maire,
Mesdames, Messieurs les élus, officiers généraux, 
Madame la directrice, 
Monsieur le préfet.
Mesdames et Messieurs, en vos grades et qualités.

Tout d'abord, je veux vraiment vous remercier et vous féliciter parce que, je suis parmi vous aujourd'hui, en ce jour si symbolique, — nous venons avec quelques-uns de commémorer notre débarquement—, et aux côtés de Monsieur GAUTIER et les derniers survivants des 177 de Kieffer, pour célébrer cette mémoire avec comme le symbole de cette transmission la jeune génération qui prenait son béret à Colleville-sur-Mer. Vous retrouvez ici, c'était signifier d'abord que ces commémorations supposent aussi, pour être perpétuées, un travail d'histoire, de mémoire, un travail patient dans l'ensemble de nos territoires et de nos communes et vous y contribuez. 

Je veux dire, j'ai été frappé quand j'ai vu les chiffres, je le disais à Monsieur le maire, de fréquentation du musée d'Arromanches, mais vous allez encore les dépasser avec les travaux qui ont été faits et la rénovation. Je veux vraiment saluer à la fois les architectes, toutes celles et ceux qui ont contribué à la conception, puis la construction de ce nouveau musée, aux comités scientifiques et évidemment aux hommes de savoir que vous êtes et qui nous ont accompagnés durant cette courte visite. 

Ces dernières années vous ont permis de complètement transformer les choses et de pouvoir, offrir aux Françaises et aux Français, au monde entier une meilleure compréhension encore de ce qui s'est préparé et de ce qui a été, cette phase essentielle de notre libération, le débarquement. Et donc je tiens à vous en remercier tout particulièrement. Je veux remercier évidemment la commune et l'ensemble des collectivités territoriales qui ont contribué à son financement, les services de l'État, et je n'oublie pas l'Europe qui a aussi été au rendez-vous de ce tour de table pour permettre ce formidable travail. 

Célébrer la mémoire, c'est permettre aussi à nos territoires de rayonner, d'avoir de plus en plus de touristes qui viennent s'intéresser à cette histoire, aussi pour ne pas la répéter. Alors être parmi vous aujourd'hui, c'est en quelque sorte un point d'étape avant l'année prochaine, car nous aurons — même s'il ne faut pas oublier le 6 juin de cette année, on n'en oublie aucun — nous aurons l'année prochaine à préparer un anniversaire ô combien important. Le 80e anniversaire se prépare dès maintenant. 

C'est pourquoi nous avons annoncé la formation du groupement d'intérêt public et je remercie toutes celles et ceux qui y contribuent ; qui va nous permettre, avec des officiers généraux, des ambassadeurs, des historiens et l'ensemble aussi des ministères concernés, de pouvoir travailler à la préparation de ces événements sur l'ensemble des plages de ce débarquement en Normandie. Mais n'oubliez pas le débarquement de Provence également et toutes les étapes de la libération du pays, parce que nous fêtons là un anniversaire important. Et donc, le GIP est constitué à partir d'aujourd'hui et va pouvoir faire ses travaux et permettre d'organiser, au-delà de ce qui a déjà été préparé depuis plusieurs années localement ou par chaque ministère, l'ensemble de ces événements pour le printemps et la célébration du printemps-été 1944 et ce que nous ferons donc en 2024. 

Je voudrais remercier tout particulièrement le ministre britannique d'être aux côtés de son homologue français aujourd'hui et je pense que c'est très important comme symbole de cette unité. Merci Monsieur le ministre d'être là. Je sais que vous travaillerez tout à l'heure avec votre collègue américain, non pas pour répliquer des plans de bataille passés, mais parce que malheureusement, l'actualité nous a rappelé que la force de notre alliance et les valeurs qui nous unissent sont encore à défendre aujourd'hui. Et que ce que votre pays, avec plusieurs autres, ont su faire à l'époque pour nous aider à nous libérer et venir s'appuyer sur la Résistance française, associer les Kieffer qui étaient cette présence française du débarquement de Normandie avant que des français venant du continent africain ne participent à cette libération de la France ; que ces valeurs doivent continuer d'être défendues. 

Je veux vraiment saluer l'engagement de nos pays derrière, aujourd'hui, le peuple ukrainien qui se bat pour sa liberté et qui se bat aussi pour la démocratie, le droit international et ces mêmes valeurs que celles pour lesquelles nous nous battions à l'époque. Je remercie évidemment vous-même et votre Nation, mais je n'oublie pas nos amis américains, canadiens et néerlandais. Merci Monsieur L'ambassadeur, de représenter votre pays qui fut aussi à nos côtés. 

Le temps a passé et je crois que ce que les dernières décennies nous ont aussi appris, c’est la réconciliation. Et la solidité du couple franco-allemand s’appuie sur cette volonté de ne plus jamais revoir cela. Et cette promesse que nous nous étions faite à nous-mêmes et que nous n’avons pas tenue à l’issue de la Première guerre mondiale, nous la tenons depuis près de huit décennies. Je remercie Monsieur l’ambassadeur d’être à nos côtés aujourd’hui, et il va m’accompagner, d’ailleurs, avec plusieurs membres de mon cabinet pour rejoindre dans quelques heures le Chancelier SCHOLZ et continuer nos travaux ; ce qui est, je dirais, un point d’orgue pour cette journée qui dit beaucoup de la force de notre Europe qui passe par son unité.

Mais cette force n’est possible que parce que nous avons appris des très grands drames, parce que nous avons su défendre avec vigueur et grâce à des hommes qui sont venus mourir sur une terre qu’ils n’avaient jamais vue — et l’actualité nous rappelle la nécessité de ce devoir de mémoire et de ce travail d’histoire auquel vous contribuez. Parce que cela n’est jamais un acquis et c’est un devoir et un travail de chaque jour. 

Donc merci pour cela. Merci du formidable travail qui a été fait dans votre musée. J’étais très heureux aujourd’hui, quelques semaines après la réouverture officielle, de venir le célébrer à vos côtés pour vous féliciter, vous donner rendez-vous l’année prochaine et féliciter toutes celles et ceux qui font vivre cette histoire glorieuse, parfois douloureuse mais celle qui nous permet de nous tenir tous ensemble aujourd’hui, face à la mer, libres, fiers de nos valeurs et de notre histoire. 

Merci beaucoup. 

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