La solidarité internationale est une priorité majeure pour la France, alors que la pauvreté et les inégalités ont augmenté à l’échelle internationale suite à la pandémie de COVID-19 et aux graves répercussions de la guerre en Ukraine. Elle est aussi essentielle dans le combat contre le changement climatique, car il n’y aura pas de transition vers une économie neutre en carbone à l’échelle internationale sans plus de justice et plus d’équité.  

La France se tient solidaire. Elle est même quatrième au rang mondial des pays pourvoyeurs d’aides. Nous avons investi 15 milliards d’euros dans notre solidarité internationale en 2022, là où nous investissions 10 milliards d’euros en 2017. 

La France a été pionnière dans les transferts de doses de vaccin anti-COVID aux populations vulnérables ; dans la formation de partenariats avec l’Afrique du Sud, l’Indonésie ou le Vietnam qui ont souhaité renoncer à l’énergie au charbon ; dans la rémunération des pays qui protègent les forêts tropicales dans notre intérêt à tous. Elle apporte sa juste part et même plus pour financer l’action climatique dans les pays en développement, comme prévu par l’accord de Paris.   

Lors du Conseil présidentiel du développement qui s’est tenu ce jour, le Président de la République a demandé à la Première ministre de mener des consultations avec l’ensemble des parties prenantes de cette politique pour ensuite proposer une stratégie française d’investissement solidaire et durable.

Celle-ci servira dix objectifs prioritaires, pour lesquels des indicateurs d’évaluation précis seront élaborés :

  1.  Accélérer la sortie du charbon et financer les énergies renouvelables dans les pays en développement et émergents pour limiter le réchauffement climatique global à 1.5°C. 
  2. Protéger les réserves les plus vitales de carbone et de biodiversité, dans les forêts et l’Océan, pour préserver la planète.
  3. Investir dans la jeunesse en soutenant l’éducation et la formation des professeurs dans les pays en développement.
  4. Renforcer la résilience face aux risques sanitaires, y compris les pandémies, en investissant dans les systèmes de santé primaires et en appuyant la formation des soignants dans les pays fragiles.
  5. Promouvoir l’innovation et l’entreprenariat africain qui participent au destin partagé entre les jeunesses d’Europe et d’Afrique.
  6. Mobiliser l’expertise et les financements privés et publics pour les infrastructures stratégiques, de qualité et durables dans les pays en développement.
  7. Renforcer la souveraineté alimentaire, notamment en Afrique. 
  8. Soutenir partout les droits humains, la démocratie et lutter contre la désinformation.
  9. Promouvoir les droits des femmes et l’égalité femmes-hommes, notamment en soutenant les organisations féministes et les institutions de promotion des droits des femmes.
  10. Aider nos partenaires à lutter contre les réseaux d’immigration clandestine. 

La nouvelle stratégie française devra en outre investir en priorité les pays les plus vulnérables, et prendre en compte les nouvelles vulnérabilités liées au changement climatique. Elle visera aussi à davantage mobiliser l’investissement privé, notamment dans la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité.

Elle sera finalisée d’ici le grand sommet international que Paris accueillera les 22 et 23 juin prochain, pour sceller un nouveau pacte financier mondial en faveur de plus de solidarité. 

Enfin, cette nouvelle stratégie s’appuiera sur toutes les forces vives de la Nation, en particulier les entreprises françaises, le territoire et les jeunesses. Le Président de la République a notamment annoncé un nouveau programme de mobilisation de la jeunesse autour des enjeux de solidarité internationale, à travers la création de 3000 postes d’experts et de volontaires internationaux d’ici à 2027.

5 mai 2023 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration du Président Emmanuel Macron suite au Conseil présidentiel du développement.

Alors je prends 2 minutes de votre temps pour vous parler de solidarité internationale.

La France doit en effet donner l'exemple. Pourquoi ? Parce qu'en luttant contre la pauvreté dans le monde, nous luttons contre les causes profondes des guerres. Parce qu’en apportant de l'aide humanitaire, nous incarnons nos valeurs. Parce qu'en étant solidaires avec les pays qui sont les plus vulnérables face aux impacts du réchauffement climatique, comme les inondations ou les sécheresses, nous luttons pour un ordre international plus juste, car ces pays ne sont pas responsables du changement climatique. Parce qu'en investissant dans la sortie du charbon et dans les énergies renouvelables au-delà de nos frontières, en investissant dans la protection des forêts et des océans, nous protégeons l'avenir de nos jeunes générations. Parce qu'en appuyant la formation de milliers de soignants dans les pays les plus fragiles, nous investissons dans notre sécurité collective.

Voilà pourquoi la solidarité internationale est clé. Et voilà pourquoi la France est engagée. La France est aujourd'hui solidaire. Nous sommes même devenus le quatrième pays au monde pourvoyeur d'aides. Nous avons investi 15 milliards d'euros dans notre solidarité internationale en 2022. Là où nous investissions 10 milliards d'euros en 2017. Donc vous voyez la progression en cinq ans.

La France apporte sa juste part et même plus pour financer l'action climatique dans les pays en développement, comme prévu par l'Accord de Paris. Car cette solidarité, elle incarne nos valeurs humanistes et nous pouvons en être fiers.

Mais face aux défis qui sont les nôtres, face aux crises qui viennent chaque jour mettre en péril les populations, je pense à l'épidémie de Covid,je pense aux répercussions profondes de l'agression russe en Ukraine, face au changement climatique dont nous voyons et ressentons déjà les effets dramatiques, il est de notre devoir d'accentuer l'effort au niveau mondial et d’embarquer tous les États, tous les acteurs en capacité d'agir dans cet effort et de bâtir un nouvel ordre mondial plus juste et plus solidaire.

Nous avons pour ça une échéance : les 22 et 23 juin prochains. C'est l'échéance à laquelle nous organisons à Paris un grand sommet international qui réunira tous ces acteurs avec un objectif : conclure un nouveau pacte.

Plus de moyens pour les pays vulnérables, plus d'investissements pour la transition climatique, plus de mobilisation des acteurs privés. Ce pacte de Paris, c'est un nouveau consensus international que nous voulons construire. Ce matin, j'ai demandé à la Première ministre d'engager de larges consultations pour présenter la nouvelle stratégie française d'ici le sommet. Et cette stratégie, ce sont bien sûr des moyens financiers, mais ce sont aussi des visages. Ceux de milliers de bénévoles, d'engagés au service des autres et des causes universelles.

Pour qu'on se donne encore plus de moyens pour notre solidarité, j'ai décidé, et je vous l'annonce de créer pour la jeunesse française 3 000 postes d'experts et de volontaires à l'étranger d'ici à 2027. Si vous êtes jeunes, diplômés, que vous souhaitez vous engager au sein d'organisations internationales, d'administrations étrangères ou encore d'ONG internationales, c'est pour vous. Car vous êtes solidaires, vous aidez, vous œuvrez pour le bien commun, Et je sais qu'on a besoin de vous pour incarner les valeurs de la France à l'international. Je sais pouvoir compter sur vous, sur votre détermination, sur votre énergie. Le monde a aussi besoin de votre solidarité, de votre engagement et que vous l'incarniez. C’est tout l'objectif de ces 3 000 postes. Merci à tous.

Conseil présidentiel du développement.

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