Le Président de la République a participé par message vidéo à la deuxième édition du Sommet des démocraties, le mercredi 29 mars.

Dans son intervention le Président Emmanuel Macron a rappelé la force des valeurs démocratiques que nous partageons, à la fois comme un héritage et une exigence.

Il a exprimé sa volonté de bâtir de nouvelles alliances et de nouveaux partenariats internationaux afin de rendre nos démocraties plus fortes pour faire face aux grands défis contemporains : la paix et la stabilité, le climat, la nature, l’éducation ou encore la santé. 

Pour cela, il a expliqué la nécessité de repenser collectivement nos institutions internationales. C’est dans cette optique très concrète qu'il réunira, en juin prochain à Paris, tous les acteurs qui souhaitent prendre part à la refondation de nos institutions financières multilatérales.

Écoutez le message du Président de la République : 

29 mars 2023 - Seul le prononcé fait foi

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Intervention du Président de la République lors du Sommet pour la démocratie.

Monsieur le Président Hichilema, cher Hakainde, 

Chers collègues, 

Merci de nous réunir à nouveau pour nous rappeler collectivement la force des valeurs démocratiques que nous avons ici tous en partage. Car ces valeurs sont à la fois un héritage et une exigence. Héritage de nos histoires, de nos luttes, de nos courants de pensées et de civilisation, qui bien que différents ont façonné nos sociétés vers le même idéal. Une exigence, car la démocratie n’est jamais donnée, elle est un défi qu’il faut chaque fois reprendre.

Oui, la démocratie s’éveille chaque fois comme une exigence, et à chaque génération incombe la tâche de reprendre l’héritage démocratique pour le perfectionner. C’est sur ce deuxième angle que j’aimerais aller plus loin aujourd’hui avec vous. Quelle démocratie aujourd’hui dans notre système international ? Nous avons tant à faire en commun, de la paix et la stabilité aujourd’hui menacées, à la crise climatique : nous avons absolument besoins d’institutions solides et légitimes. Notre système actuel a été fondé en 1945, alors que le monde ne comptait pas encore 193 pays et que l’on ignorait tout des crises que la planète traverse aujourd’hui.

C’est pourquoi je crois fondamentalement qu’il nous faut repenser ensemble, collectivement, démocratiquement, nos institutions internationales, pour qu’elles soient à même de répondre aux grands défis contemporains. C’est le sens même des travaux conduits par le Secrétaire général des Nations unies, que je salue pour sa vision et sa capacité d’entraînement.

C’est dans cette optique très concrète, de repenser nos institutions financières multilatérales, que j’ai moi-même souhaité réunir en juin prochain à Paris tous les acteurs qui souhaitent prendre part à leur refondation. Il s’agit de revoir et démultiplier toute notre capacité d’action collective pour les biens publics mondiaux que sont le climat, la nature, l’éducation, la santé. Cette capacité d’action est aujourd’hui en péril, entre la dette croissante dans toutes nos économies, la divergence des intérêts privés, et, surtout, l’arrivée de nouvelles voix qui veulent légitimement se faire entendre mais ne trouvent pas écho dans le système actuel.

Il est donc de notre devoir, nous pour qui la démocratie est une exigence perpétuelle d’éviter la fragmentation du monde. Car nous ne viendrons à bout des grands défis planétaires qu’en trouvant des terrains d’entente avec chacun. Nous ne serons pas à la hauteur de ceux qui nous ont précédés si nous nous dérobons à cette tâche commune. Les institutions peuvent se changer, doivent se réformer, mais l’exigence démocratique doit demeurer et se perfectionner. Et c’est pourquoi je crois à cette politique de partenariats. 

Monsieur le Président Hichilema, chers collègues, nous aurons besoin de la participation de chacun pour ensemble bâtir ces partenariats. Celui que nous tâcherons de faire sur le financement et si utile aux démocraties, à Paris. Celui pour le climat, et nous le préparons à travers les différents sommets en vue de la COP à venir. Mais aussi nous continuerons dans cet esprit pour le sommet que la France organisera pour les océans en 2025 avec ce pré-sommet au Costa-Rica en 2024. Et c’est le même esprit que nous devons avoir pour ensemble mieux réguler le numérique. C’est le cœur même de l’Appel de Christchurch, le cœur même de l’initiative du Laboratoire pour la protection de l’enfance en ligne, que nous avons prise avec plusieurs collègues des démocraties. 

Bâtir des alliances, des partenariats internationaux, pour tenir compte des réalités globales qui sont les nôtres, et rendre nos démocraties plus fortes dans ce contexte. 

Pour toutes ces mobilisations, je vous remercie.  

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