Michel David-Weill, qui fut tout à la fois un banquier et un homme d’affaires aguerri, un collectionneur passionné et un mécène généreux, s’est éteint dans la nuit du 16 au 17 juin à New-York, à l’âge de 89 ans.

Né en 1932 à Paris, Michel David-Weill fut imprégné dès son plus jeune âge de la vocation entrepreneuriale et philanthropique d’une famille à l’attention toute portée sur le monde de l’économie et des arts. Celui qui fut d’abord un Français à New-York, étudiant au lycée français, devint un Américain à Paris dès l’obtention de son baccalauréat, en intégrant Sciences Po. 

Fraichement émoulu de la rue Saint-Guillaume, le jeune David-Weill commence sa carrière en 1956 au sein de la banque d’affaires, Lazard. Dans le sillage de son père et de son grand-père, il gravit à force de travail et de talent chaque échelon de l’institution, dont il devint président-directeur-général à seulement 43 ans. 

Fondateur en 2001 de la société d’investissement tricolore Eurazeo, Michel David-Weill, guidé par un flair jamais démenti, contribua par des prises de participations successives au développement de nombreuses entreprises françaises de premier plan - Danone, Rexel, Eutelsat, Accor … – consolidant ainsi notre économie par des investissements stratégiques réalisés sur le temps long.  

Lorsqu’il n’exerçait pas ses talents dans la fusion ou la gestion des entreprises, Michel David-Weill s’adonnait avec sa femme Hélène, qui présida des musées et des cercles de mécènes, à leur passion commune pour les arts. Sur les pas de son père, Pierre David-Weill, il est élu en 1982 membre libre de l’Académie des Beaux-Arts, devenant en 2020 son doyen d’élection. Comme trois générations de David-Weill avant lui, il fut un inconditionnel de la Société des Amis du Louvre, auquel il réserva nombre de ses actes de mécénat, dont son premier don, celui du Taureau Blanc de Fragonard, en 1975. Convaincu de la nécessité du beau dans la vie des hommes, et du rôle indispensable des musées pour le rendre accessible au grand public, celui qui fut président du Conseil artistique de la Réunion des musées nationaux voyait son rôle de mécène comme un véritable devoir. 

Bien des joyaux de notre patrimoine et des écrins de nos arts, du château de Versailles au musée des Arts Décoratifs en passant par celui de la Légion d’Honneur, bénéficièrent de sa générosité et de sa connaissance très fine des arts et des artistes. Aux honneurs pourtant, il préféra pourtant toujours la discrétion, lui qui se définissait comme un simple amateur d’art avec des mots bien à lui : « Amateur, pour moi, c’est un peu comme amoureux. C’est quelqu’un qui aime ». 

Le Président de la République salue un acteur visionnaire du monde économique, qui prodigua ses talents et ses dons dans nos entreprises françaises, notre patrimoine et nos arts. À son épouse Hélène, à ses filles, et à ses proches, il adresse ses condoléances attristées.

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