La diplomate américaine Madeleine Albright, première femme à avoir accédé au poste de Secrétaire d’État aux États-Unis, ardente défenseuse de la démocratie et des droits humains, nous a quittés hier, à l’âge de 84 ans. Sa vie et ses combats nous en laissent le testament : la diplomatie, qui pave la voie de la paix, ne doit jamais s’éteindre.

Fille d’un diplomate tchèque contraint par deux fois à l’exil, fuyant d’abord les persécutions nazies contre les juifs, puis le joug du communisme, elle arriva aux États-Unis à 11 ans. De cette histoire familiale heurtée, Madeleine Albright conservera toute sa vie l’ambition et la passion de la paix. 

Enseignante et chercheuse en questions internationales, elle en découvrit le laboratoire politique en 1977 en rejoignant l’administration du Président Carter, ce qui faisait déjà d’elle une pionnière dans cette longue ascension des femmes aux postes de Washington. 

Sa maîtrise des enjeux mondiaux et sa force de caractère attirèrent à elle la sympathie publique et l’attention de Bill Clinton, qui la nomma en 1993 ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies.

En 1997, et pour quatre années, Madeleine Albright devint la première femme à occuper le poste de Secrétaire d’État, la plus haute responsabilité de la diplomatie américaine. Parmi les nombreuses crises auxquelles elle fut confrontée, l’Europe se souviendra avec un profond sentiment de reconnaissance de sa détermination à défendre les populations du Kosovo et de son engagement sans faille en faveur de l’OTAN. 

À l’heure où la guerre frappe de nouveau le cœur du continent européen, sa vie nous inspire. Elle qui était née à Prague en 1937 connaissait mieux que personne la nécessité de tout tenter pour éviter les ravages de la guerre et construire une paix durable fondée sur des idéaux démocratiques. 

Francophone et francophile, Madeleine Albright avait noué avec la France des liens soutenus. Notre pays s’honore de l’avoir comptée parmi ses amis fidèles. 

Le Président de la République salue une haute figure de la diplomatie et s’incline devant l’amour de la paix qui guida son existence, adressant à ses collègues et ses compatriotes, à ses proches et à sa famille, ses plus sincères condoléances. 

À consulter également

Voir tous les articles et dossiers