Chaque année, 100 000 Françaises et Français ont l'opportunité, ont la chance de faire Erasmus.

« Faire Erasmus » est entré dans notre langage.

« Faire Erasmus » est devenu comme un nouveau rite de passage, pour déjà 12 millions d’Européennes et d'Européens.

Nous célébrons cette année les 35 ans d’Erasmus, l’une des incarnations les plus évidentes, l’une des plus belles de notre Europe.

Le message du Président Emmanuel Macron :

20 janvier 2022 - Seul le prononcé fait foi

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Erasmus a 35 ans !

Nous célébrons cette année les 35 ans d’Erasmus.

Un âge de maturité pour l’un de nos plus grands succès européens. 

« Faire Erasmus » est devenu comme un nouveau rite de passage, qui a déjà transformé les regards, les esprits, parfois les existences de 12 millions d’Européennes et Européens depuis sa création en 1987. 

Erasmus a permis de créer des destins européens qui se croisent un temps et qui parfois même s’entremêlent à vie. 

Chaque année, 100 000 Françaises et Français ont la chance de connaître cette formidable expérience de vie, riche de rencontres, de découvertes, d’apprentissages. 

Erasmus, c’est également un indéniable atout professionnel. Parler une autre langue, avoir cette ouverture sur l’Europe, savoir s’adapter, créer aussi des contacts partout à travers le continent. Autant de compétences qu’une mobilité Erasmus permet d’acquérir ou d’affermir et que les employeurs recherchent plus que jamais aujourd’hui.

Erasmus, c’est aussi, sans doute avec l’euro, l’une des incarnations les plus évidentes, les plus sensibles de l’Europe, Et donc un puissant catalyseur du sentiment d’appartenance à notre Union, d’attachement à tout ce que les Européens ont en partage, par-delà la singularité de nos identités nationales. 

Oui, ces quelques mois ou cette année passés chez l’un de nos voisins, c’est l’une des plus belles, des plus fortes expériences européennes. 

Aussi, dès le discours que j’ai donné à la Sorbonne, à l’automne 2017, j’ai voulu que la mobilité pour tous soit notre priorité, pour construire un véritable espace européen de la jeunesse.

Et nous nous en sommes donné les moyens. 

Avec le doublement du budget d’Erasmus+, notre objectif est d’atteindre 10 millions de participants entre 2021 et 2027, soit presque autant qu’au court de ses 35e premières années. C’est donc une formidable accélération du dispositif Erasmus. 

Depuis, et je m’en réjouis, les effectifs continuent de croitre et de se diversifier : Erasmus s’est ouvert aux élèves de la voie professionnelle, aux apprentis, aux demandeurs d’emploi, aux formateurs, aux enseignants et professeurs de tous secteurs, mais aussi aux jeunes les plus précaires, avec le programme ALMA. 

De même, depuis le discours de la Sorbonne les universités européennes sont devenues une réalité. Mieux : un succès ! Elles sont aujourd’hui au nombre de 41, impliquant près de 300 établissements supérieurs pour 7 millions d’étudiants, ce qui représente 18% des étudiants européens. 

Elles permettent à nos étudiants, nos enseignants, nos chercheurs, d’apprendre, de rechercher, d’expérimenter ensemble, en conjuguant leurs outils, leurs méthodes et leurs savoirs. Ce sont de véritables creusets d’intelligence collective, des lieux où l’on peut justement ainsi échanger, avancer ensemble et créer véritablement cette université européenne que nous voulons bâtir. 

Je souhaite que nous approfondissions ces coopérations dans les années à venir, en allant progressivement vers un diplôme européen, en recrutant en commun des enseignants, des chercheurs, en créant un statut dédié pour bâtir ensemble de grands laboratoires d’envergure mondiale et pour ce faire, continuer d’avancer dans nos systèmes de reconnaissance de l’ensemble des diplômes.

Forts de cet élan, conscients de l’envie d’Europe de beaucoup de nos jeunes, de leur volonté de voyager, d’apprendre, de s’engager, nous devons être plus ambitieux encore.
En cette « année européenne de la jeunesse », la Présidence française du Conseil de l’Union européenne aura plusieurs priorités. 

D’abord, la reconnaissance des parcours des lycéens européens entre les états membres sera une étape déterminante. 

Avec un enjeu qui est double : systématiser les partenariats scolaires et aller vers un cadre de confiance européen pour inciter toutes les parties prenantes – les jeunes, leurs familles, les enseignants et les établissements – à ces échanges, à cette mobilité. 

Dès la rentrée prochaine, la France s’y appliquera : au lycée, cette circulation européenne sera reconnue dans le parcours de l’élève, en commençant en 2022 par les élèves en seconde. 

Ensuite, parce que nous sommes conscients de la très forte demande d’engagement de notre jeunesse, nous devons créer un véritable service civique européen. Nous avons des valeurs en partage : nous devons les semer, les cultiver ensemble, sur toutes les terres d’Europe. 

Enfin, parce que nous voulons faire de l’Europe une puissance éducative, des académies Erasmus des professeurs permettront de partager la richesse des meilleures expériences pédagogiques de toute l’Europe. Des « modules Europe » pourront ainsi être créés dans les parcours de formation des étudiants qui se destinent au métier d’enseignant de notre Union.

Renforcer la formation des professeurs, de nos enseignants est une priorité sur toute l’Europe. La France a à cet égard, nous le savons, beaucoup à faire, et donc ce module sera intégré à cette formation.

Mesdames et Messieurs, 

Votre conférence de ce jour – c’est pourquoi je suis heureux et honoré de l’introduire – va mettre en lumière des leviers pour favoriser encore davantage cette jeunesse européenne, tout en levant les freins qui demeurent encore trop nombreux aujourd’hui.

Parmi les propositions que vous discuterez, je suis convaincu que la création d’un réseau d’ambassadeurs Erasmus+, constitué justement d’un réseau d’anciens élèves, d’alumni et dédié à la promotion du programme, donnerait une impulsion nouvelle pour sensibiliser tous les jeunes à la richesse de cette expérience. Pour donner aussi plus encore envie d’Europe à notre jeunesse. 

Je n’ai aucun doute que vos débats dévoileront d’autres pistes, et je serai attentif à chacune d’entre elles pour avancer, et surtout pour faire, encore et toujours.
Bonne conférence, bonnes réflexions. Vos propositions, je n’en prendrai pas simplement bonne note comme on dit dans le langage diplomatique, ou je ne vous en féliciterai pas, je veux à chaque fois qu’on puisse les regarder et essayer, chaque fois qu’elles sont partagées, de les mettre en œuvre, d’en faire des réalités. Nous l’avons fait ces dernières années, comme je viens de le rappeler, de manière très accélérée. Nous devons continuer de le faire.

C’est notre devoir à l’égard d’une jeunesse européenne à laquelle nous avons tant demandé pendant cette épidémie. 

Bons travaux.

Je vous remercie.

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