Le Président de la République a appris avec tristesse le décès d’Eugène Saccomano, l’une des plus grandes voix du football français.

Dès ses plus jeunes années, sur ses terres du Gard qu’il chérissait et qu’il arpentait souvent la balle au pied, Eugène Saccomano s’était découvert une passion pour le journalisme. Cette passion s’épanouit bientôt en véritable vocation lorsque, à seulement 16 ans, il reçut une première consécration à la faveur d’un concours du meilleur jeune reporter sportif organisé par L’Equipe.

Cet amoureux du ballon rond aura, des pages du Provençal aux ondes d’Europe 1 puis de RTL, conté des milliers de matchs comme autant de pièces de théâtre auxquelles son débit rythmé et ses célèbres envolées assuraient une grande intensité dramatique. Tous les amateurs de football se souviennent combien il délirait de bonheur le 12 juillet 1998, lorsque la France remporta la coupe du monde pour la première fois, et combien il nous faisait entrer dans son exaltation par toutes les fêlures de ses cris qui se brisaient dans les aiguës – « Historique ! Inimaginable ! ».

Son style enflammé, sa passion communicative sont indissociables des plus belles émotions du football français. Il savait offrir à tous ceux qui ne pouvaient pas être au stade ou devant leur écran le sentiment de vivre pleinement un soir de match. Par sa voix unique, il donnait corps au jeu dans l’esprit de ses auditeurs.

Durant plus d’un demi-siècle, « Sacco » aura ainsi fait vibrer des millions de Français et inspiré des générations de commentateurs sportifs, lui qui a conçu et animé quelques-uns des plus grands programmes radiophoniques dédiés au sport : « Europe Sport », « Le Match du lundi » puis « On refait le match ». Ses descriptions précises, ses analyses fines avaient aussi cette vertu didactique de faire saisir aux auditeurs l’intelligence de jeu et les trésors de stratégie qui font le sel des grandes rencontres. 

On le savait moins, mais Eugène Saccomano était aussi un passionné de littérature à qui l’on doit notamment Bandits à Marseille, adapté au cinéma par Jacques Deray dans Borsalino, ainsi que des essais sur Céline et Giono. C’est sans doute cet amour des mots et ce sens du récit qui lui permettaient de raconter les épopées des stades avec tant d’éloquence et d’émotion.

Le Président de la République exprime ses sincères condoléances à son épouse, ses enfants et petits-enfants ainsi qu’à tous ceux qui ont passé des heures suspendues aux inflexions vocales de ce passionné qui a rythmé leur vie.

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