Retrouvez le discours du Président de la République à l'occasion de l'inauguration du Maillon, Théâtre de Strasbourg — Scène européenne :

1 octobre 2019 - Seul le prononcé fait foi

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DÉCLARATION DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE À L’OCCASION DE L’INAUGURATION DU THÉÂTRE DE MAILLON

Emmanuel MACRON

Mesdames et messieurs, chers amis, nous avons une convention avec Roland RIES c’est qu’il fait la liste exhaustive de tous les personnalités présentes ce qui me permet de ne pas toutes les citer. Plus sérieusement, monsieur le Ministre, mesdames, messieurs les parlementaires, monsieur le Maire, monsieur le Président du Conseil régional, mesdames, messieurs les Présidents des Conseils départementaux, monsieur le Préfet, madame la Directrice, mesdames, messieurs, nous sommes très heureux avec le ministre de la Culture d’être parmi vous parce qu’il n’y a pas de tant de villes où l’on construit un théâtre – pour ne pas dire que vous êtes la seule qui a pris cette décision de bâtir un théâtre nouveau – même si je dois dire : le geste est différent et cette inauguration en quelque sorte n’inaugure pas, elle consacre. Car voilà plus de 40 ans déjà que le théâtre du Maillon fait partie du paysage culturel français, qu’il lance les artistes les plus prometteurs, accueille les plus réputés, qu’il brasse théâtre, musical, danse contemporaine et cinéma, qu’il mêle les créations régionales et les références mondiales, les compagnies les plus jeunes comme les plus aguerries. Et je veux ici saluer le travail extraordinaire qu’ont accompli tous ceux qui ont insufflé ce formidable dynamisme : Bernard JENNY, son premier directeur accueillit de nombreuses pièces parisiennes en tournée, soutint également les troupes régionales ; Claudine GIRONESSE favorisa une logique de création en portant une attention particulière aux jeunes compagnies ; Nadia DERRAR l'ouvrit à l'international, parti pris que confirma Bernard FLEURY à partir de 2002 qui y invita également de nouveaux arts de la scène. Et aujourd'hui c’est vous, chère Barbara ENGELHART, qui écrivait cette nouvelle page du Maillon. Chacun de ses directeurs a contribué à en faire un incontournable du théâtre actuel ce que sa reconnaissance comme scène nationale en 1998 est venue entériner. Aujourd'hui le Maillon prend ses quartiers dans un nouvel environnement. Sa première scène, la salle de Hautepierre s'était assez vite révélée trop étroite mais un travail remarquable y avait été conduit. Elle fut remplacée en 1999 par une salle provisoire du Parc des expositions qui devait être libéré chaque été pour laisser place à la Foire européenne de Strasbourg que je connais bien aussi ce qui confinait la programmation du Maillon entre octobre et mai. Cette solution provisoire durera tout de même 20 ans avant que ne se déploie, de l'autre côté de la place Adrien ZELLER, à quelques mètres, sa chrysalide précédente, les ailes noires de ce nouveau Maillon. Un des grands atouts de la vie culturelle française trouve enfin son écrin et il est à la hauteur de cet éclat. Et je voulais ici rendre hommage à ce travail de plusieurs décennies qui a été conduit parfois hors les murs, dans d'autres murs voyageant à travers la ville et qui aujourd'hui, comme vous l'avez rappelé monsieur le Maire, cher Roland, prend sa part intégrante dans ce lieu, dans un nouveau projet de ville. Mais un lieu ne fait pas tout le travail du théâtre et je voulais ici saluer ce qui a ainsi été, dans plusieurs endroits de la ville, conduit. Ce nouveau lieu nous vous le devons, cher Umberto NAPOLITANO, à vous et à votre agence d'architectes qui avez inventé un lieu magique qui pourra sans cesse se réinventer, être reconfiguré, remodelé. Car au fond le Maillon accepte de se sédentariser mais pas de se figer. Tout dans ce bâtiment puissant montre d'ailleurs cette volonté de changement, d'avoir – pour paraphraser IONESCO, cité au frontispice que nous voyions tout à l'heure – d’avoir bien ce lieu où il semble se passer quelque chose mais de ne pas enfermer ce lieu dans une unicité, de le laisser voyager, à travers les deux salles, dans les espaces dont aucun n'est perdu à partir du moment où le théâtre c'est l'habiter, le faire vivre, le transformer. Nous l'avons vu ensemble, vous avez aussi su bâtir un théâtre qui bouleverse la tripartition consacrée entre la salle, le foyer, les espaces logistiques c'est-à-dire entre les artistes, le public, les techniciens. Et quand je disais tout à l'heure que c'est la seule ville où on bâtit un nouveau théâtre on me corrigerait volontiers parce que j'ai deux ou trois exemples en tête de projet qui sont en cours mais aucune ville n'a un projet de théâtre expérimental comme ce lieu le permet et c'est je crois la première fois qu'un lieu consacre à ce point la possibilité d'avoir toute l'histoire du théâtre pouvant être représentée mais d'y conduire aussi les expériences les plus audacieuses, les expérimentations les plus contemporaines. Ce lieu qui multiplie les lieux est comme une ville dans la ville et s'inscrit, vous l'avez rappelé, aussi dans le projet que vous avez, non loin des institutions européennes, dans un quartier que vous réinventez, de bâtir très profondément un espace nouveau. Et ce quadrillage orthogonal des métropoles nouvelles est en quelque sorte bousculé, lui-même réinventé, magnifié par cette grande artère que nous avons vue ici et traversée ensemble et ces espaces qui s'inventent presque sans fin. L'ambition architecturale et artistique de ce théâtre dit avec beaucoup d'éloquence l'ambition culturelle de la ville de Strasbourg et c'est aussi à cette ambition que je voulais rendre hommage par ma présence. La ville, vous l'avez dit, a très majoritairement financé cet édifice et je veux saluer aux côtés de la ville, le rôle de la métropole, de la région, cher président, et de l'État. Mais vous avez su porter, prendre les risques et ce n'est pas un pari nouveau, nous le rappelions tout à l'heure, cette volonté de la culture pour ses habitants, du rayonnement, au fond, de bâtir par la culture aussi l'avenir de la capitale européenne. Et je veux ici saluer la vision et l'action résolue de vous, monsieur le Maire, cher Roland RIES, de votre premier adjoint à la culture, cher Alain FONTANEL, qui ont su faire de l'art justement et de cette ambition un des grands leviers du dynamisme de la ville tout autant que de sa cohésion. J'ai pu, lors des multiples déplacements que j'ai faits à vos côtés, mesurer combien justement ce projet de culture, en étant parfois à vos côtés dans le quartier de Hautepierre et plusieurs autres, est au cœur aussi d'une volonté politique assumée que chacun et chacune ait ainsi accès à la culture, à sa part de rêve. Ce théâtre est aussi un emblème de l'étroite collaboration qui existe entre les services de l'Etat et la ville de Strasbourg notamment en matière de culture. Il appartient au contrat triennal, monsieur le Préfet me le rappelait en vous rejoignant, et nous y tenons avec monsieur le Ministre. Et il suffit d'évoquer ici les célébrations du millénaire de la cathédrale de Strasbourg en 2015, l'inscription à l'Unesco de la Neustadt et de la grande île en 2017 pour montrer que lorsque les collectivités publiques sont unies, et vous avez cet art je dois le dire dans cette région Grand Est, dans cette collectivité européenne d'Alsace et à Strasbourg : les résultats sont là. C'est dans cet esprit que doit être mené le travail qui est devant nous aussi sur l'Opéra national du Rhin. Alors pourquoi au fond bâtir un nouveau théâtre, pourquoi soutenir un tel projet, pourquoi considérer que c'est important ? Je dirais même plus essentiel au sens propre du terme pour une capitale européenne et une ville comme la vôtre. Vous avez rappelé la belle phrase de VILAR tout à l'heure qui considérait que le théâtre était un service public au sens le plus fondamental du terme. En effet il le comparait à l'eau et l'électricité. Parce qu'il est faux de dire que la culture serait en quelque sorte ce qu'on ajoute quand le citoyen est repu. C'est faux. La culture est ce dont le citoyen a besoin pour être pleinement citoyen lui-même, pour s'interroger sur sa propre vie, questionner le monde qui l’environne, bousculer le politique et décider parfois l'utopie qu'il choisit, en tout cas de contribuer à sa part d'invention du monde. Et qu'il s'agisse d'une ville, d'une nation comme la nôtre ou de notre projet européen la culture y joue une place essentielle, essentielle. C'est aussi pour cela que nous menons constamment et que nous avons mené à Strasbourg et que nous continuerons de mener des combats fondamentaux pour notre culture lorsqu'il s'agit de défendre les droits d'auteurs, ceux qui fondent notre culture, la pensent, la font. Ce n'est pas un combat superflu, ce ne serait pas une lubie française et c'est pour cela que nous considérons tout aussi inacceptable que des grands groupes du numérique décide qu'on pourrait s'affranchir des décisions de l'Europe comme de la France et au fond dire non nous on distribue, nous sommes si puissants que vos lois ne nous intéressent pas, que vos artistes nous les remplaceront par d'autres et au fond dans notre monde il n'y en a plus. Ces gens-là se trompent. Mais ces gens-là sont cohérents avec eux-mêmes : ils ne pensent pas le monde, ils y font de la valeur, ils y gagnent de l'argent, ils y cherchent des consommateurs. Nous avons besoin de citoyens, les citoyens veulent des artistes, veulent des lieux de culture, veulent qu'on respecte les artistes, celles et ceux qui créent, qui font, qui portent et ils seront dûment défendus par le gouvernement comme par le président. Et le théâtre a quant à lui un rôle tout particulier. Vous citiez VILAR mais SCHOPENHAUER disait que vivre sans aller au théâtre c'était comme faire sa toilette sans miroir. Impossible, ou en tout cas c'est s'exposer à manquer de lucidité sur soi, à perpétuer des mauvais gestes, au fond à refuser la part de spécularité qui va avec la conscience de soi. Cette part de spécularité qui accompagne la conscience, c'est celle même qu'il y a dans le théâtre, cette part de catharsis que vous évoquiez, cette capacité que nous avons non seulement à représenter quelque chose, mais, comme le dit IONESCO, à acter que dans ce lieu, quelque chose semble se passer, qui est important. Et c'est là où ce que vous avez su formidablement faire ici-même, cette réconciliation de l'architecture et du théâtre, c'est d'assumer qu'au fond, ces gestes se poursuivent, que l'architecture n'est pas un geste qui termine mais qui commence et que le théâtre est toujours un geste inachevé où l'on représente pas simplement quelque chose qui est déjà écrit mais qui est constamment à inventer, avec la part de prise de risques qui accompagne la vie, avec la part que le public doit prendre, et avec la part profondément politique que le théâtre doit porter. Le théâtre est un lieu politique, très profondément, en ce qu'il représente, pense, conteste la société, permet d'exprimer une voix, de dire. Notre siècle a été parcouru, de IONESCO, que j'ai cité, à BRECHT, de CAMUS à PINTER, par des consciences qui ont éclairé l'Europe sur elle-même, éclairé parfois nos propres erreurs, les uns en en soulignant l'absurdité, les autres en décidant d'en dire les limites ou d'en dénoncer les dérives autoritaires. Mais le théâtre est aussi, je le crois très profondément, un lieu qui permet d'habiter la ville, parce que dans le théâtre, le frisson parcourt la salle mais il ne s'arrête pas là. Vous l'avez dit, Strasbourg est une ville de théâtre de manière inédite, et à cet égard, ce qui sera fait ici, qui est emblématique du théâtre expérimental, c'est aussi cette abolition des espaces dans le théâtre comme hors du théâtre. Et c'est pour cela aussi qu'avec le ministre de la Culture, nous tenons tant à ce combat. Le théâtre est et restera l'un des arts les plus démocratiques qui soient. Il est et restera l'enfant chéri de la culture républicaine pour les raisons que je viens d'évoquer. Il fut l'une des grandes priorités de la politique de décentralisation culturelle menée par MALRAUX à partir des années 1960, quand il créa des maisons de la culture dans chaque département. Le Maillon fut, en 1995, un des premiers établissements français à obtenir le label de théâtre missionné avant de devenir scène nationale trois ans plus tard, et donner de nouveaux murs au Maillon s'inscrit dans cette logique de diffusion de l'offre artistique en tout point de la France, de réaffirmation de l'indispensable vitalité de la culture sur tous nos territoires. Et se battre pour le théâtre comme nous voulons le faire, c'est dire d'abord : nous avons besoin de continuer à enseigner le théâtre, à permettre l'accès au théâtre partout dans l'école de la République. C'est ce que nous voulons porter, avec les ministres de la Culture et de l'Éducation nationale, à travers l'éducation artistique et culturelle. Cela s'apprend, le jouer, parfois l'écrire, le mettre en scène, l'aimer, aller le voir, et l'école a son rôle à jouer. La culture commence là. C'est ensuite permettre partout en France à des troupes de s'organiser par le travail qui est le nôtre avec les collectivités locales. Je veux saluer l'implication de celles-ci et l'exemple donné par la ville de Strasbourg. Et donc c'est d'aider les troupes, de leur permettre d'œuvrer, comme vous l'avez fait de manière formidable pendant tant de décennies, de considérer que c'est au cœur de nos politiques républicaines parce que c'est l'accès au rêve, à la culture, à une transformation du monde, et permettre d'ériger des murs lorsqu'ils sentent, comme ce théâtre magnifique, une part du rêve ainsi donné, et c'est défendre aussi les auteurs de théâtre, les créateurs, les scénographes, tous ceux qui ont le droit des auteurs d'être reconnus et de pouvoir en vivre. Et nous continuerons de mener cette action déterminée partout en France, et tout particulièrement, comme la puissance de ce bâtiment le confirme, à Strasbourg. Strasbourg est une ville de théâtre, je le disais. Elle a enfanté de grands comédiens, Claude RICH, Alex LUTZ, Germain MULLER. Elle recèle en son sein une école de théâtre, de multiples salles prestigieuses. Chacune a sa spécificité. Elles entretiennent entre elles un dialogue incessant. Le Théâtre national, qui succède à l'ancien Centre dramatique de l'Est, le TAPS, le théâtre actuel et public de Strasbourg, le Théâtre Jeune Public, centre dramatique national, le Théâtre de Hautepierre, et d'autres lieux d'arts vivants complètent cette offre avec une orientation musicale ou chorégraphique plus marquée : le Centre de développement chorégraphique national, l'Opéra national du Rhin, le Palais de la musique et des congrès, l'Orchestre philharmonique. Ce lieu prendra sa place dans cet ensemble, dans ce dialogue, dans ce lien entre ces différents établissements, ces lieux de rayonnement, ces projets à chaque fois portés avec leurs différences mais dans un dialogue qui, je le sais, vit d'ores et déjà. Le Maillon est complémentaire de chacune de ces salles. Il lui revient d'être une grande scène strasbourgeoise, bien sûr, mais également nationale et européenne, et c'est parce que Strasbourg est une capitale européenne qu'elle a besoin de cette part de culture, de ce théâtre, de votre engagement. Comme capitale européenne, Strasbourg est appelée avec évidence à conforter son rôle de capitale culturelle, et le Maillon a déjà de nombreux correspondants en Europe. Vous avez souhaité vous appeler scène européenne, vous avez l'ambition de devenir un pôle européen de production, et l'Etat est à vos côtés pour vous accompagner dans cette direction. Votre destin personnel est une chance à cet égard pour nous, et sous votre direction, la coopération culturelle aura la possibilité de pousser des racines plus profondes encore, de s'épanouir plus largement. Le projet du festival Premières, lancé en 2005 à l'initiative du Maillon et du Théâtre national de Strasbourg, est exemplaire de cette transfrontalité à laquelle nous tenons tant, et qui, à Strasbourg du moins, est l'avenir de l'art du spectacle. Je serai forcément incomplet et ne citerai pas ici toutes les initiatives portées par les différentes scènes strasbourgeoise que j'évoquais et l'ambition qui fera, je le sais, encore reculer d'autres murs, et qui est ici portée à Strasbourg. L'architecture, je le disais, n'est que le début, comme vous y tenez tant, d'un processus. Mais nous avons besoin de culture. Nous avons besoin de théâtre, et je crois très profondément qu'avoir la chance de consacrer un lieu comme celui-ci, d'en fêter l'arrivée pour Strasbourg, notre pays et l'Europe, est une chance que nous ne devons pas bouder pour toutes les raisons que j'évoquais, compte tenu de ce que notre pays traverse, de ce que notre Europe traverse. Ouvrir un lieu de culture et porter un projet, y consacrer des talents et décider que des pièces y seront créées, des rêves s'y forgeront sans doute, des vocations naîtront est une chance inouïe, inédite, et nous devons la consacrer. Le théâtre, vous disais-je, est un projet éminemment politique, et je terminerai là-dessus, parce qu'il représente, pense, conteste notre société, parce qu'il bouscule la vie politique et de citoyens qui peut parfois être la nôtre, de l'intime à l'universel, mais parce que le théâtre nous sort de notre solitude. Et sans doute l'un des plus grands fléaux de l'époque contemporaine est-elle la solitude qu'on ne sent parfois plus même. Parce qu'on est connectés, on oublierait qu'on est seuls. Parce qu'on n'aime pas le monde environnant, on se réfugie dans une solitude qui n'éclate qu'en colère et que dans la pulsion de mort. L'homme n'est pas fait pour la solitude, et tout, dans l'époque contemporaine, l'y pousse progressivement. Le théâtre nous délivre de cela. Il se joue ensemble. Il est la trace de l'un écrit pour d'autres par le truchement de quelques-uns. Ça n'est pas plus compliqué que cela. Il se vit ensemble, il se rit, se pleure, se quitte, est fait de brouhahas, de polémiques et de controverses ensemble. C'est un art qui ne se joue qu'en public. C'est un art qui ne vit qu'en public. C'est un art qui ne se tresse que dans cette capacité à être ensemble. Nous en avons terriblement besoin. C'est pourquoi, monsieur le Maire, madame la Directrice, cher Umberto, monsieur le Premier adjoint et mesdames, messieurs, avec le ministre de la Culture, nous sommes aujourd'hui extraordinairement heureux d'inaugurer avec vous ce théâtre. Je vous remercie.

À Strasbourg, le Président de la République a célébré le 70ème anniversaire du Conseil de l’Europe. (Re)voir son discours devant l'Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe :

Discours du Président Emmanuel Macron devant l'Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

2019-10-01 (191616) Emmanuel Macron à Strasbourg  © SDLM

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