La naissance d’un enfant est un moment heureux, transformant profondément la vie des familles. Mais elle engendre également des questionnements, et parfois des doutes sur l’éducation et l’épanouissement du bébé. « Que faire quand mon bébé pleure tout le temps ? Quand va-t-il faire ses nuits ? Est-ce grave s’il ne marche pas encore ? Vais-je avoir une place en crèche ? Comment faire pour concilier ma vie professionnelle et ma nouvelle vie de parent ? Les écrans, c’est bien ou pas bien pour les enfants ? » sont autant de questions posées régulièrement par de jeunes (ou moins jeunes !) parents.

Ce questionnement les suit ensuite tout au long du développement de l’enfant. Il est plus prégnant encore pour les parents qui se retrouvent isolés ou dont l’enfant est en situation de handicap ou rencontre des difficultés.

Pourtant des réponses à leurs questions existent, encore trop méconnues. Mais ces réponses sont peu lisibles, trop nombreuses, parfois peu cohérentes entre elles, créant un manque de lisibilité et provoquant confusion, voire culpabilisation, chez les parents.

Définir un consensus scientifique pour aider les familles à lever leurs incertitudes et pour garantir à chaque petit de grandir dans le meilleur environnement possible : c’est l’objectif de la « Commission des 1000 premiers jours de l’enfant » lancée par le Président de la République.

Pourquoi avoir choisi le seuil des « 1000 » jours ?

Les 1000 premiers jours de vie d’un bébé sont une période cruciale pour lui. C’est là que tout commence. Il ne parle pas encore, mais il voit, il entend, il goûte, il touche, il communique et il est totalement connecté à son milieu. Dès le stade de la grossesse, dans le ventre de sa mère, il se construit dans l’interaction avec son environnement. Des aspects essentiels de son développement se jouent très tôt.

Ce sont dans ses 1000 premiers jours de vie qu’il crée des liens d’attachement, déterminants dans sa construction physique, psychique, affective, sociale, cognitive et pour sa vie de futur adulte. Si des problèmes apparaissent dans cette période, cela peut avoir des conséquences difficilement réparables.

Prévenir au plus tôt des difficultés au sein de la relation parents-enfants, c’est éviter des ruptures, de la violence, de l’échec scolaire et parfois une mise en danger des enfants et des parents. Diffuser les savoirs autour du développement du bébé, c’est réduire les inégalités entre des familles qui y auraient accès et des familles plus vulnérables qui en seraient de fait exclues.

C’est pourquoi Emmanuel Macron a souhaité faire de ces 1000 jours une priorité de l’action publique.

Que va faire la Commission dans tout ça ?

Si la Commission est composée de scientifiques, elle ne va pas pour autant mener des travaux scientifiques : les travaux ont déjà été menés, il s’agit ici de rassembler les différentes théories existantes autour de la neurologie, de la psychologie et de la sociologie, de hiérarchiser les solutions qui en découlent et de les fournir à l’État. La Commission devra : 

  • Définir un consensus scientifique sur ces nombreuses théories. Les messages clés qui en sortiront devront être mis à disposition des parents et plus largement à l’ensemble de la société. Ces messages, touchant à la santé et aux comportements affectif ou social, devront permettre de tenir un nouveau discours de santé publique pour accompagner les parents dans leurs relations avec leurs enfants (alimentation, langage, relation aux parents, sommeil, exposition aux écrans, etc).
     
  • Proposer un nouveau parcours et un nouvel accompagnement des parents pendant la période des 1000 premiers jours. Ce parcours pourra s’inspirer des réussites à l’étranger, notamment dans les pays nordiques.
     
  • Proposer des modalités de détection et de traitement précoces des troubles du développement de l’enfant ou des situations à risque pour la constitution du lien d’attachement de l’enfant avec ses parents (maladie, deuil, ruptures, etc).
     
  • Repenser les congés de naissance afin que ces derniers soient plus en phase avec les besoins des enfants et des parents et prennent mieux en compte les enjeux liés au développement de l’enfant, le retour à l’emploi et les carrières des mères, la conciliation vie familiale et professionnelle ainsi que la place des pères.
     
  • Repenser le fonctionnement de notre système d’accueil du jeune enfant d’ici 10 ans, afin que celui-ci soit plus adapté tant aux besoins des enfants qu’à ceux des parents.

Quel est l’enjeu à terme ? 

Un bébé épanoui, qui a un environnement propice à son bon développement, c’est un bébé qui a toutes les clés en main pour démarrer la vie d’un bon pied, sur un pied d’égalité avec n’importe quel autre bébé.

Si nous voulons réduire les inégalités à la racine, et non pas seulement essayer de les réparer a posteriori, c’est aux 1000 premiers jours du bébé qu’il nous faut travailler en priorité. C’est l’objet de la Commission qui rendra ses travaux en janvier 2020.

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