Danièle Heymann, la grande dame de la critique de cinéma, s’est éteinte jeudi à l’âge de 86 ans. Elle était l’une des plus hautes figures de la cinéphilie et de la critique françaises.

Cette passion du cinéma, elle l’avait reçue en héritage. Fille du cinéaste Claude Heymann, qui fut l’assistant de Jean Renoir et de Luis Buñuel et qui dirigea dans ses propres films des acteurs de la trempe de Pierre Brasseur ou de Jean Gabin, Danièle Heymann fut très tôt bercée par les images de son père et nourrie aux chefs-d’œuvre du septième art.

Grandissant ainsi à l’ombre du grand écran et des salles obscures, elle avait fait du cinéma son école. C’était sa passion, ce devint son métier. Elle publia ses premières critiques dans les pages de France Soir, puis affina son regard et affûta sa plume à L’Express, au Monde où elle prit la tête du service Culture ou encore à Marianne. Elle fut aussi secrétaire générale de la Cinémathèque française aux côtés d’Henri Langlois et membre du jury de plusieurs festivals dont celui de Cannes en 1987. Elle était encore, depuis plus de trente ans, une chroniqueuse emblématique de l’émission « Le Masque et la Plume ».

Danièle Heymann était la mémoire vivante du cinéma. Mais jamais son érudition ne lestait ses critiques du poids des grandes théories ou des références savantes. C’est souvent avec le regard et les mots d’une amoureuse qu’elle prenait la plume ou la parole pour défendre les films qui avaient fait battre son cœur un peu plus vite. Et c’est toujours avec émotion et avec tendresse qu’elle parlait de cet art qui était toute sa vie. 

Tous ceux qui l’ont connue se souviendront de sa ferveur et de sa générosité de cinéphile. Danièle Heymann a passionnément aimé le cinéma. Et elle a passionnément aimé faire aimer le cinéma.

En plus de 60 ans de carrière, sa curiosité était restée intacte. Hier encore, elle continuait de courir les projections et les festivals. Elle qui adorait les grands classiques, était toujours à l’affût de nouveaux talents et de regards inédits. Elle qui chérissait le cinéma français, était toujours en quête d’altérité.

Sa plume, sa culture, ses anecdotes, sa voix douce manqueront à tous les cinéphiles de France.

Le Président de la République et son épouse adressent à toute sa famille, celle des liens du sang et celle de l’amour des films, ses plus sincères condoléances.

À consulter également

Voir tous les articles et dossiers