Déclaration du Président de la République Emmanuel Macron à son arrivée au Conseil européen

25 novembre 2018 - Seul le prononcé fait foi

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DÉCLARATION DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE – CONSEIL EUROPEEN SUR LE BREXIT

LE PRESIDENT : Bonjour.

Journaliste : Bonjour Monsieur.

LE PRESIDENT : Bonjour. Donc rejoindre ce Conseil européen qui doit d’abord être marqué par je crois la dignité, l’unité dans un moment qui est grave et qui n’est pas sans solennité pour notre Union européenne.

L’accord qui a été obtenu, suite au choix du peuple britannique, est je crois un bon accord et je le soutiens.

Et je souhaite que nous puissions aussi évoquer évidemment les relations futures du Royaume-Uni avec l’Union européenne, relations qui restent à définir et qui sera à travailler dans les prochains mois.

Je le souhaite avec la même méthode et il est clair que le Royaume-Uni continuera à avoir un rôle important, qui pourra d’ailleurs évoluer.

Ce Conseil européen est donc une étape importante, nous devons en tirer aussi toutes les conséquences. Cela montre que notre Union européenne a une part de fragilité et que très clairement, elle est toujours perfectible et à améliorer.

Ensuite, cela montre bien que les choix qui ont été fait – il y a maintenant 2 ans – n’étaient pas des choix innocents ou faciles et ont donné lieu à beaucoup de négociations. Et tout ça aussi sera encore suivi.

Enfin ! Cela montre que notre Europe a besoin d’une refondation, très clairement, et c’est cette option aussi que je soutiens et sur laquelle nous continuerons à travailler ; et qui doit marquer à mes yeux le débat des prochaines élections européennes.

Cette Union européenne doit être refondée en profondeur pour nos concitoyens.

Voilà en tout cas l’esprit dans lequel je me rends à ce Conseil aujourd’hui.

Journaliste : Comment est-ce que vous allez rassurer les pêcheurs français et européens, Monsieur le président, parce que…

LE PRESIDENT : De manière très claire…

Journaliste : Inaudible.

LE PRESIDENT : De manière très claire, nous avons introduit dans les conclusions de ce Conseil et pour les relations futures des éléments très clairs que la France défend depuis le premier jour, qui ont été portés par Michel BARNIER que je veux remercier pour son très bon travail ; et qui feront partie du cadre pour la définition de la relation future.

Il y a deux choses sur lesquelles nous avons réinsisté, la première c’est qu’il y ait des règles de concurrence… de niveau de concurrence qui permettent de protéger nos intérêts dans tous les domaines, en particulier par rapport aux sujets environnementaux.

Et la deuxième, c’est très clairement le sujet de la pêche et des accès réciproques. Et donc nos pêcheurs seront bien protégés et j’en fais une priorité dans le cadre de la relation future. Ça a été réintroduit dans le texte et ce sera bien présent dans le cadre des conclusions d’aujourd’hui.

Je vous remercie beaucoup.

Journaliste : Inaudible.

LE PRESIDENT : Non, ça n’est ni un jour durant lequel on doit se réjouir ni un jour de deuil, c’est le choix d’un peuple souverain. C’est un moment je crois de dignité que nous devons avoir collectivement, d’unité et de responsabilité.

Je vous remercie beaucoup.

Conférence de presse du Président de la République Emmanuel Macron au sommet extraordinaire sur le Brexit

25 novembre 2018 - Seul le prononcé fait foi

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CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE AU CONSEIL EUROPEEN – BREXIT

Mesdames et Messieurs bonjour,

Nous venons donc de tenir à l'instant un important sommet qui, comme je le disais en arrivant, est à mes yeux un sommet d'unité, de dignité et de gravité.

Il s'agit d'approuver l'accord de retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne et le cadre politique de notre relation future. C'est cet accord que nous avons acté à 27 ce matin.

Je veux ici saluer le travail remarquable de Michel BARNIER, de l'ensemble de ses équipes, des équipes de la Commission et du Conseil européen. Grâce à l'unité européenne nous avons pu ce faisant négocier un bon accord qui préserve nos intérêts, nos valeurs et prépare une coopération étroite avec le Royaume-Uni.

Je veux ici également rendre hommage à Theresa MAY qui a su, à chaque moment, tout en défendant ardemment l'intérêt de son pays, chercher les voies d'une coopération durable avec l'Union européenne qui est notre bien commun.

Et je veux dire que le Royaume-Uni continuera à avoir sa place, aujourd'hui et demain, avec le rôle qu'il sera prêt à assumer et qui peut évoluer, dans le concert européen des nations.

Si nous franchissons aujourd'hui une étape importante, il convient de préparer aussi la suite, d'une part parce que l'accord de retrait n'est pas ratifié, d'autre part parce que nous n'avons pas encore défini tous les détails de la relation future. Et pour celle-ci, nous voulons préserver évidemment nos principaux intérêts.

C'est pourquoi nous avons obtenu une déclaration à 27, claire, qui cadre cette prochaine étape et dans laquelle je veux ici souligner 3 points d'importance que la France en particulier a tenu à faire figurer.

D'abord s'assurer de conditions de concurrence équitable, le partenariat futur devra inclure des dispositions renforcées, très clairement, pour protéger nos entreprises et avoir un véritable alignement dans la durée.

Ensuite en matière de pêche, où nous concentrerons nos efforts pour obtenir un accord préservant l'accès aux eaux britanniques avant la fin de période de transition ; et où l'intérêt évidemment de nos pêcheurs et de l'ensemble de ces filières sera défendu.

 

Enfin pour le respect de l'autonomie de décision de l'Union européenne, qui est un point important.

Ces 3 sujets figurent dans la déclaration des 27 d'aujourd'hui. Et je souhaite que pour la préparation des étapes à venir nous adoptions la même méthode, celle de l'unité et d'une défense commune de ces principes.

Enfin, je considère que nous devons aujourd'hui aussi savoir tirer les leçons de ce départ d'un Etat membre, un partenaire majeur, pour la première fois dans l'histoire de la construction européenne.

Nous devons par ce biais comprendre que l'Europe est fragile, qu'elle n'est pas un acquis et que nous devons donc la défendre contre tous ceux qui oublient qu'elle est une garantie de paix, de prospérité et de sécurité sur notre continent.

Mais, paradoxalement, le Brexit a aussi montré à chacun la valeur qu'il y a dans cette Union, aussi perfectible soit-elle. Et nous devons ce faisant comprendre que notre Europe doit précisément être refondée, pour être mieux comprise de nos peuples et répondre à leurs aspirations, parce que très clairement le Brexit nous dit qu'elle n'a pas su rassurer, protéger suffisamment les peuples de chacun de nos pays.

C'est ce projet de refondation qui, pour moi, doit aussi être au cœur des mois à venir pour notre Union européenne.

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