27 mars 2002 - Seul le prononcé fait foi

Télécharger le .pdf

Extraits d'une déclaration de M. Jacques Chirac, Président de la République et candidat à l'élection présidentielle 2002, sur la violence à l'école, Savigny-sur-Orge le 27 mars 2002.

L'école doit être un espace de sérénité
L'école doit être par essence un espace de sérénité, un lieu qui protège et un lieu protégé à qui on demande de transmettre les valeurs de respect, respect de l'autre et des règles de vie en société. La violence, c'est la négation de l'école.
Or des enfants et des adolescents, de plus en plus souvent des filles, en sont les premières victimes. Elle touche toutes les familles, mais surtout les plus modestes, celles-là mêmes qui attendent beaucoup de l'école. L'insécurité, c'est la première des inégalités.
Elle vide de son sens toute ambition pour l'école, pierre angulaire de tout projet politique et de tout projet de société.
Nous devons impérativement apporter une réponse forte et urgente à cette situation socialement et moralement insupportable.
C'est un préalable absolu au renouveau que je souhaite pour notre école.
Les chiffres ne sont pas bons
- Un récent rapport parlementaire évoque près de 700 000 incidents par an dans le secondaire. Ce nombre commande d'agir, d'autant que nous savons tous qu'entre les chiffres officiels et la réalité, il y a bien souvent la loi du silence.
- Le gouvernement n'a pas pris la mesure du problème en annonçant il y a quelques semaines des chiffres qui ne reflètent pas la réalité de la situation.
Il n'y a pas de fatalité à la violence
Les solutions existent
- Il n'y a pas de fatalité à la violence. A de nombreuses reprises, ces dernières années, des professeurs et des chefs d'établissement m'ont fait part de leurs expériences et de leurs succès : école ouverte, travail sur les règlements intérieurs, collaboration active et confiante avec les partenaires locaux de l'école¿ Autant de solutions qui sont aussi une réponse à l'échec scolaire qui n'est pas sans lien avec la violence. L'illettrisme (10 % des jeunes majeurs), la non maîtrise des savoirs fondamentaux (20 % des élèves de 6ème) sont facteurs d'exclusion et sources de tension.
- C'est pourquoi j'ai souhaité vous rencontrer ici, à Savigny-sur-Orge, dans l'Académie de Versailles, où se sont développées des initiatives remarquables.
Je crois beaucoup à l'initiative et aux ressources du terrain.
Je redis devant vous ma volonté :
- de regarder ce problème en face et non pas tenter de le minimiser ou de le nier à partir de chiffres artificiels.
- de ne pas se retrancher derrière des explications alibi du type " c'est la société qui est violente ", " la violence des individus ne fait que refléter cette violence sociale "¿ Pas plus qu'il n'y a de fatalité à la violence, il ne saurait y avoir de justification à la violence.
Je retire de cet échange plusieurs enseignements qui sont autant d'engagements parce que libérer l'école de la violence est aujourd'hui un préalable et un enjeu pour tous.