9 décembre 1993 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, sur les relations historiques entre la Tchécoslovaquie et la France, les relations culturelles franco-tchèques et l'importance du dialogue des cultures pour la construction de l'Europe, Prague le 9 décembre 1993.

Monsieur le Président de la République,
- monsieur le Président,
- mesdames et messieurs,
- Je ne connais Prague que depuis quelques années. J'y suis venu pour la première fois pendant les années difficiles et c'est l'occasion pour moi de célébrer avec le Président Havel un souvenir commun, celui qui nous a réunis lors de ce petit déjeuner que je ne destinais pas à l'histoire mais qui me paraissait très nécessaire puisque, dans le cadre des relations d'Etat, invité dans votre pays par le pouvoir de l'époque, je ne pouvais supporter l'idée d'y venir sans témoigner. Pour ce témoignage, le plus simple était de rencontrer, de dialoguer avec un certain nombre d'hommes qui représentaient la réalité profonde de ce peuple mais qui étaient dans les prisons ou qui étaient réduits au silence. C'est pourquoi je les ai invités.
- Je ne vous ferai pas le compte des démarches diplomatiques que nous avons dû remplir pour parvenir à ce stade. Mais ce régime devait se sentir déjà fragilisé et, pour que le voyage eut lieu, le petit déjeuner aussi fut accepté. C'est là que nous avons fait connaissance. Vous étiez mon voisin avec d'autres personnalités également présentes que j'ai eu le grand plaisir de retrouver, il y a un moment, ceux qui ont survécu aux années et qui ont apporté le même entrain, le même intérêt pour la discussion et le dialogue avec le représentant de la France.
- La signification de cette rencontre de 1988 se trouvait accrue un peu par les hasards de l'histoire et par le fait que, peu de mois après, non seulement le régime mais aussi le monde communiste s'est effondré comme un château de cartes, tout seul, sur lui-même, sans révolution, sans coup d'Etat, sans guerre extérieure, sans aucun des phénomènes qui d'ordinaire précèdent la chute des empires. C'est dire à quel point celui-ci s'était autodétruit. Il avait perdu idéal, espoir. Il avait perdu, dans la confection préfabriquée des idéologies, sa verdeur, sa fraîcheur, son envie de vivre.\
Il en est resté ce que vous savez mais des décombres sont sortis ou revenus des peuples et des Etats qui n'avaient pas perdu leur sève mais qui n'attendaient que le moment de rejoindre le reste de l'Europe, cette Europe libre qui ne dépendait que d'elle-même et qui ne demandait qu'à s'affirmer. Pour moi et ceux de ma génération, - j'étais déjà né lorsque s'est constitué l'Etat de Tchécoslovaquie - les noms de Masaryck et de quelques autres incarnaient, dans mon esprit d'écolier, plus que quiconque en Europe, l'idée de l'esprit libre, de l'esprit affranchi de toute servitude en même temps que l'amour de la patrie au service d'un peuple. C'était pour moi une image, un modèle. Vous savez le temps qu'il a vécu. Il n'a pas dépassé la durée d'une génération. Puis le grand choc des armées en Europe, les violences, les folies, l'affrontement des dictatures et finalement une guerre mondiale devaient mettre un terme à cette parenthèse qui n'était que la première avant une autre, c'est-à-dire celle qui a suivi sous la domination de l'empire soviétique.
- C'est dire que nous avons été très longtemps séparés. Après avoir vécu le grand amour (est-ce que c'était l'histoire banale de la plupart des grandes amours qui ne durent pas ?) Munich et 1938 ont mis un rude coup à l'idylle commencée longtemps déjà avant la guerre de 1914 et traduite dans les faits lors des traités qui ont suivi la guerre.
- Il en est résulté un sentiment d'abandon, peut-être même de trahison, en tout cas un manquement aux engagements les plus solennels, avec pour prix de cet abandon, la perte de votre liberté et le fait que les Tchèques ont été pratiquement livrés aux deux empires qui se disputaient la suprématie sur notre continent.\
Et pourtant ce dialogue des cultures et ce dialogue des coeurs et des esprits n'a pas cessé pour autant. De notre côté nous pensions beaucoup à vous lorsque nous étions dans les rangs de la Résistance française. Je me souviens, lorsque j'étais prisonnier de guerre en Allemagne où je suis resté dix huit mois avant de partir par mes propres moyens, que je me trouvais proche de la Tchécoslovaquie, c'est-à-dire proche de la frontière de Thuringe et mon premier projet avec les camarades - nous étions trois - qui devaient partir avec moi, c'était de faire le chemin le plus court, c'est-à-dire de venir chez vous parce que nous savions déjà, les nouvelles allaient vite à travers les guerres et les frontières, que les soldats français, même sous une occupation ennemie, avaient toutes chances de trouver des foyers tchèques prêts à les accueillir.
- Cela est arrivé à plusieurs d'entre nous, de même qu'un peu plus tard, les soldats français qui ont connu cette chance, ont pu rejoindre les maquis de Bohême et de Moravie. Vos combattants, j'ai connu quelques-uns d'entre eux puisqu'il y avait d'anciens soldats tchèques qui vivaient dans l'Ouest de la France, ils venaient de la guerre de 1914-1918, et avaient fait souche, et nous avons avec eux continué de penser à votre pays. Nous n'en étions pas directement responsables des événements de 1938, mais il y a toujours eu une responsabilité collective dans ce domaine-là, avec un sentiment de gène et d'amertume. Pourquoi une si bonne alliance et si utile, synonyme même de la liberté des hommes sur notre continent, avait-elle été rompue sinon par la soumission à la force brutale. N'est-ce pas une forme de lâcheté ?\
Et voici que je me suis retrouvé - je n'allais pas dire grâce au gouvernement de l'époque, je n'y étais pas pour rien - avec vous à la résidence de l'ambassade de France dans cette salle à manger d'où nous venons et nous avons rompu le pain, selon une expression traditionnelle, ensemble et surtout où nous avons forgé des nouveaux liens qui se sont rapidement noués à ceux d'autrefois.
- Vous étiez des hommes libres dans l'esprit, surveillés, persécutés, souvent emprisonnés. On approchait de la fin et j'ai senti dans votre résolution à vous, résistant, une volonté presque joyeuse avec un sentiment que vous aviez incarné l'un des grands moments de l'histoire de votre patrie. C'est ce qui est arrivé et c'est ce qui me permet d'être aujourd'hui de nouveau, mais dans d'autres conditions, à vos côtés à l'Institut français de Prague.
- Les conversations que nous avions eues il y a cinq ans étaient d'une autre nature que celles que nous avons entreprises aujourd'hui. De toute façon, elles étaient tournées vers l'avenir. A l'époque il s'agissait de conquérir la liberté. Maintenant, il s'agit, à partir de la liberté, de conquérir bien d'autres choses et d'organiser ou de réorganiser un Etat, de renouer avec le fil de l'histoire, de faire valoir la capacité d'un peuple à prendre part au concert des nations en Europe, à défendre la liberté du pays et à veiller à ce que les institutions de la démocratie puissent, comme c'est déjà le cas, rattraper le cours de l'histoire. Je ne saurais oublier, monsieur le Président, cher Vaclav Havel, le rôle que vous y avez personnellement rempli.\
Il m'est arrivé au moins quatre fois avant de vous connaître d'assister à Paris à des représentations de vos pièces. Nous étions friands de ce message, non pas que nous ayons oublié notre propre jeunesse qui avait connu des moments comparables, mais il y avait là, avec le grand air de la littérature et du style, une générosité, une volonté, un air qui traversaient tout et qui montraient bien que votre pays est resté l'un des grands pays civilisés d'Europe. C'est justement l'un des sujets de nos conversations d'aujourd'hui. Nous sommes ici, à l'Institut français. C'est en 1923 que l'Université de Paris a créé cet Institut universitaire qui était le plus important d'Europe centrale et l'un des plus prestigieux instituts français du monde. J'ai bien vu que des générations de Tchèques avaient été formées à notre langue française. Ce mouvement s'est reproduit dans d'autres pays du monde car la puissance culturelle est souvent liée à la puissance économique, j'allais dire presque malheureusement.
- Si le Français a perdu du terrain c'est bien parce que la France a connu aussi de grands malheurs. Mais c'est un terrain que nous souhaitons reconquérir et nous avons commencé à le faire.
- Vous vous souviendrez que la plus grande exposition Rodin, jamais organisée à l'étranger du vivant du sculpteur, s'est tenue à Prague en 1902. C'est la même année qu'est venu Apollinaire, qui a compté dans le développement de la littérature tchèque.
- Paul Claudel a été Consul général à Prague, de 1909 à 1911, c'est là qu'il a écrit "l'annonce faite à Marie", une de ses pièces les plus connues.
- En 1920, la ville de Prague possédait la première collection d'oeuvres cubistes et Breton et Eluard, qui ont séjourné à Prague, décrétaient en 1930 (parce que c'était leur habitude : plus qu'ils n'affirmaient, proposaient, ils décrétaient) que cette capitale magique de l'Europe était la seconde patrie du surréalisme, qui représente dans l'histoire littéraire, depuis le début du siècle, l'un des grands moments où l'on a su briser les formes afin de les réinventer.\
Vous avez eu des professeurs prestigieux, je peux le dire, vous avez parlé d'Hubert Beuve-Méry, de Vladimir Jankelevich, j'ai connu l'un et l'autre, comme Jacques Le Goff. Puis vinrent les événements que j'ai rappelés tout à l'heure, les ruptures. Fermé en 1951, l'Institut a été rouvert en 1967, sa bibliothèque du moins on me dit que beaucoup d'intellectuels de Prague et de la région fréquentaient cet espace de culture et de liberté et Milan Kundera, avec lequel j'ai déjeuné la semaine dernière à Paris, me rappelait que cette bibliothèque avait eu pour lui une importance considérable.
- On m'a dit également que depuis 1990, un grand public fréquente les activités de l'Institut, activités organisées un peu partout avec les plus grandes institutions culturelles de la ville, qu'onze mille étudiants tchèques suivent les cours de français, que la nouvelle revue française de Prague, Stepanska 35, est diffusée en version bilingue à 22000 exemplaires. Je connais bien des revues littéraires qui seraient désireuses d'avoir autant de lecteurs à Paris.
- Je rappelle ces faits, parce que l'on ne peut pas concevoir que nous ayons cette séance sans rappeler quelques grands moment de l'histoire de cet institut, ce qui justifie notre présence, à laquelle je veux donner une valeur symbolique, celle du Président de la République tchèque et la mienne. Vaclav Havel a bien voulu marquer en cette circonstance, comme dans d'autres circonstances, l'importance qu'il attache au développement de la culture française.\
Nous n'avons pas l'orgueil de croire posséder le talisman qui permettra de connaître les secrets du monde. Chacun pourrait imaginer que sa culture surplombe les autres comme le pic le plus élevé d'une chaine de montagnes. Que chacun garde pour soi sa vanité. En vérité, c'est l'ensemble de nos cultures qui donne à l'esprit humain l'altitude qu'il doit atteindre. Et c'est au travers de la culture française et de la culture tchèque, ici réunies d'une façon privilégiée, qu'il faut concevoir le développement de l'Europe, association de cultures, au pluriel, d'identités nationales, toujours au pluriel, mais qui cependant, forme un tout que l'on appelle l'Europe, qui dispose de la plus belle histoire, on a tendance à dire : la plus grande et d'une forme de civilisation dont les diversités ne modifient en rien les sources communes.
- C'est l'une des idées qui m'obsèdent. Je suis venu exprès à Prague pour en parler, nous nous sommes entretenus sur ce sujet à Paris, et je ne sais pas pourquoi, à chaque fois que je rencontre un Tchèque, surtout le premier d'entre eux, c'est comme un aimant, ça revient aussitôt : je me dis, comment va-t-on bâtir l'Europe ?
- A l'Ouest, les pays plus prospères que les autres parce qu'ils n'ont pas subi l'épreuve durable de l'occupation communiste, ont constitué entre eux une communauté qui par un traité récent, que j'ai personnellement voulu et soutenu, le Traité de Maastricht, est devenue l'Union européenne, sans frontières. Désormais d'un pays à l'autre, les personnes, les biens, les capitaux, les marchandises, doivent pouvoir circuler librement.
- C'est une description presque idyllique, car naturellement, ce marché unique recouvre en réalité de sauvages compétitions de marchandises à marchandises, parfois d'hommes à hommes, de pays à pays. La compétition n'est jamais tendre, mais est-ce que les hommes le sont ? Il y a toujours un peu de férocité dans l'animal que nous sommes. J'ai dit un peu pour éviter de dire beaucoup. Mais parvenir à dominer ses instincts, ses solidarités locales ou nationales, franchir les frontières des histoires opposées, contradictoires, antagonistes, pour en faire un seul ensemble dans lequel tout de même règne et règnera la paix, où chacun obéira à des règles communes, où les mêmes lois, les mêmes idéaux, président à l'évolution des systèmes politiques qui s'y déploient, voilà déjà une avancée assez remarquable.\
La plus remarquable de l'histoire du monde, me semble-t-il, car, jusqu'ici, je crois n'avoir rencontré de vastes ensembles politiques constitués qu'à la faveur de la force, par l'usage des armes, par la naissance des empires. L'Union européenne, ce n'est pas un empire. On a vu là douze pays, soit actuellement 340 millions d'Européens qui se sont soumis aux mêmes règles au sein du même ensemble. Et à l'intérieur de cet ensemble, quels pays ? Ceux qui se sont déchirés et combattus à travers les siècles, d'une façon privilégiée. Car avec qui se bat-on, ordinairement ? et même je dirais, avec le plus de prédilection, sinon avec ses voisins ? On n'a rien à reprocher à ceux que l'on ne connait pas et à ceux qui sont loin. Et donc, entre voisins, je puis vous le garantir, à vous habitants d'Europe centrale (mais vous avez dû connaître à peu près la même histoire avec vos propres voisins) avec les nôtres, c'est une trace sanglante de guerres, de persécutions, de haines, de destructions, de flammes, d'incendies, de morts, qui pendant des siècles et des siècles nous ont opposés. Et, puisque je parlais de moi, je rappellerais ce que je fais souvent que je suis né pendant une guerre mondiale et que j'ai fait celle d'après, c'est dire que j'ai pu entendre le récit de mes parents puis vivre moi-même ce qui a été les deux grands conflits mondiaux du siècle.
- Nous avons eu, comme ennemis héréditaires, à peu près tous les peuples de l'Europe de l'Ouest. Simplement l'hérédité changeait une fois par siècle. Pour moi, l'ennemi héréditaire c'était l'Allemagne. Pour mes parents, c'était l'Angleterre. Pour mes grands parents, peu importe... je serais obligé de faire le tour de l'Europe. Mais cette succession d'ennemis héréditaires n'étaient jamais les mêmes. L'hérédité n'allait pas très loin, le patrimoine de nos animosités était vite dispersé. Cela montrait bien aussi le côté artificiel de la chose. Il fallait donc créer les conditions d'un moment nouveau où l'Europe, notre Europe, se retrouverait. Dans les années qui ont suivi immédiatement la guerre, j'ai moi-même participé au premier congrès européen de l'histoire £ c'était à La Haye, en 1946, qui était présidé par Churchill et auquel participaient tous les hommes qui pratiquement ont fait le début de l'Europe : Schumann, Adenauer, Gasperi et bien d'autres. Les avancées ont été considérables, il y a eu des reculs. Mais cette communauté existe. Elle a donc réussi à vaincre l'histoire passée. Quant à l'autre Europe, où aux autres Europe, on pourrait dire que rien ne nous distingue vraiment les uns des autres, sinon les contours de cultures et que les reliefs de la géographie. En quoi pourrait-on prétendre que la France est en Europe et la République tchèque n'en serait pas ? Pourquoi pourrait-on dire que le Royaume-Uni est européen, tandis que la Pologne ne le serait pas ? Le hasard de l'histoire et des guerres a fait que l'Italie s'est trouvée dans cette communauté mais l'Autriche, non, que la Belgique en fait partie tandis que l'ensemble des pays du Nord qui y prétendent aujourd'hui en étaient écartés. Ce sont là les artifices de l'histoire.\
Mais vous aussi, et votre pays, cher Président, est en train de gravir un nouveau chemin. Vous avez rebâti une démocratie. Il y a des partis et, je le suppose, il arrive même qu'ils se combattent. Enfin, peut-être pas. Mais vous deviendriez suspect si ce n'était pas le cas.
- Je préside aux destinées de mon pays depuis bientôt treize ans, et j'ai été parlementaire pendant trente-cinq ans auparavant. Je peux vous le dire : la démocratie est un système impossible ! Mais, comme le disait Churchill, je n'en connais pas d'autres qui soient capables de maîtriser les passions humaines, d'organiser une vie collective, et d'assurer ce dont on a besoin : le pain, la paix, la liberté, comme on disait au temps du front populaire, en 1936, en France. Alors, ce qu'il faut, c'est rechercher les formes politiques qui permettront à ces cultures de vivre dans le même ensemble, à tout citoyen de Prague ou de Paris, pour ne prendre que les capitales, mais aussi du moindre village, de chez vous ou de chez nous, de se sentir vivre la même histoire. Rien ne nous sépare vraiment. Nous sommes encore séparés de quelques autres, mais pas entre nous. Il faut donc - et c'est un refrain que je reprends chaque fois - que nous trouvions le moyen d'inventer les institutions qui, soit par élargissement de l'Union européenne, soit par l'invention parfaitement imaginable d'un système de vie en commun, permettent à chaque peuple, à chaque nation d'Europe démocratique de s'associer à égalité de droits, de dignité et de compétence. Si on a pu le faire, nous Français avec l'Allemagne, on doit pouvoir le faire avec beaucoup d'autres, surtout avec ceux qui sont traditionnellement nos amis. Ce serait même peut-être plus facile : nous n'aurions pas à dominer une part d'histoire restée dans un coin de la mémoire. J'invite donc constamment tous les Européens qui adhèrent aux Droits de l'Homme et aux principes fondamentaux de la démocratie à se rejoindre, pour former l'Europe de demain. C'est à portée de la main, à la fin de ce siècle, ou au début de l'autre. C'est-à-dire que l'une des plus grandes constructions de l'humanité, toujours par les moyens de la paix, dépend de notre capacité de volonté et d'imagination.\
Alors, quand on voit des Présidents de la République, des écrivains, dramaturges, inventeurs d'histoires avec un petit h, capables de devenir inventeurs d'Histoire avec une grande majuscule, c'est une chance que l'on ne trouve pas tous les jours. Et de plus en plus vous pouvez observer de quelle manière des intellectuels ou des artistes ont été appelés à symboliser la libération de leurs peuples. Comme si la plus haute expression de la politique à un moment donné, à un moment de grandeur et d'espérance s'exprimait par la culture.
- Je n'ai rien d'autre à vous dire, mais l'Institut français de Prague est là pour ça et je fais tout à fait confiance à ses dirigeants, à ses animateurs et à ses professeurs pour qu'ils traduisent ce message à leur façon. Voilà, mesdames et messieurs quelques réflexions prononcées à haute voix.
- Je souhaite longue et heureuse vie à l'Institut français, je souhaite que les Tchèques s'y retrouvent aisément chez eux, que de plus en plus s'intensifie la relation par la langue et par la culture qui est le meilleur passage pour aller à la politique et à l'histoire. Et si nous réussissons cela, si nous rétablissons cette sorte d'harmonie extraordinaire dans le vrai sens du terme qu'ont connus nos deux pays entre les deux guerres mondiales, alors, le pôle de Prague, celui de Paris, mais aussi quelques autres, représenteront pour les continents de l'Europe une chance que la génération prochaine saura saisir croyez-le et rien ne sera plus comme avant.\