Le Président de la République s'est rendu ce mardi 28 janvier 2025 au musée du Louvre à Paris, pour un déplacement consacré à la renaissance de cette institution.

Le plus grand musée du monde fait face à des besoins de changements structurels. La dernière grande réhabilitation du Louvre remonte aux années 1980 sous la Présidence de François Mitterrand.

Initialement pensé pour l’accueil de quatre millions de visiteurs, cette fierté nationale en accueille aujourd’hui plus du double, faisant de lui le musée le plus visité du monde et appelant aux plus grands soins à cet égard.

Le musée requiert de nouveaux besoins tant dans la préservation de son palais, dans l’expérience proposée à ses publics que pour les enjeux de notre siècle.

Le Président de la République a donc présenté sa stratégie pour la « Nouvelle Renaissance du Louvre », et a rappelé l’attention particulière adressée au dialogue entre les pouvoirs publics et la culture depuis 2017.

Cette stratégie repose sur plusieurs grands axes, notamment :

  • La création d’une nouvelle grande entrée, via un concours international d’architecture, qui permettra de rééquilibrer les flux de visiteurs ;
  • La restauration des jardins du Carrousel et des Tuileries, qui doivent redevenir des îlots de fraicheur en plein cœur de la métropole ;
  • La construction de vastes espaces souterrains sous la cour Carrée, offrant un axe de circulation est-ouest ;
  • La création d’un espace dédié à la Joconde, accessible de manière autonome par rapport au reste du musée ;
  • La restauration des infrastructures, pensée pour que la sécurité, la sûreté des collections, le confort de visite ainsi que les conditions de travail des agents et l’accès destiné aux personnes à mobilité réduite soient au cœur des axes d’amélioration ; 
  • Une tarification différenciée, plus élevée pour les visiteurs venus de pays non membres de l’Union Européenne à partir du 1er janvier 2026 ;
  • Un grand plan de dépôts afin de rapprocher les collections nationales des territoires ;
  • Un objectif de doublement du nombre d’élèves accueillis soit 900 000 élèves, qui recevront une éducation artistique et culturelle de pointe. 

Le musée du Louvre est une priorité tant dans la préservation de son patrimoine que dans le rayonnement de la France.

Revoir le discours du Président :

28 janvier 2025 - Seul le prononcé fait foi

Télécharger le .pdf

Discours du Président de la République au musée du Louvre.

Merci beaucoup, Madame la Présidente, pour vos mots.

Mesdames, Messieurs les ministres,
Mesdames, Messieurs les ambassadeurs,
Monsieur le Président du Conseil Constitutionnel,
Mesdames, Messieurs les parlementaires,
Monsieur le préfet,
Madame la maire de Paris,
Madame la Présidente,
Monsieur le Président de la région,
Monsieur le grand chancelier,
Mesdames et Messieurs, en vos grades et qualités, chers amis,

Vous avez, admirablement, Madame la Présidente, remis en perspective ce qui nous réunit aujourd’hui ici, avec beaucoup d’humilité, je dois le dire, car avoir l’occasion de vous parler sous le regard inqualifiable de La Joconde est tout à la fois un privilège et, en même temps, pousse à l’humilité.

En commençant mon propos, j’ai bien conscience que beaucoup de gens pourraient se dire, « pourquoi donc le Louvre, aujourd’hui, en ce début d’année » ? Beaucoup de gens pourraient se dire, c’est totalement intempestif, de venir parler d’un grand projet culturel alors que le monde semble partir dans tous les sens et que, manifestement, les discussions budgétaires se poursuivent.

Alors d'abord, je voudrais vous dire, et je le dis sous le contrôle de la ministre et des parlementaires, on peut trouver un chemin, j'y reviendrai dans le détail, et on peut, surtout dans ces temps, avoir le sens de l'innovation et de l'audace et penser grand. Et le projet qui va vous être soumis est réaliste et financé. Aussi et surtout, dans un moment où il semble que l'immédiateté et les discours de force ont un pouvoir hypnotique sur tant de commentateurs, parler de temps long, de culture et de l'art est, je crois, aussi l'un des messages que la France a à livrer au monde. Et c'est un combat politique.

C'est aussi pour cela que nous croyons dans, au fond, le système de valeurs et l'ordre que nous avons bâti. Et c'est, pour cela que le Louvre et ce projet Nouvelle Renaissance est tout à la fois le constat que, comme vous l'avez rappelé, ce musée est une part du récit national, l’a synthétisé au-delà, mais il est aussi une part du message que la France veut livrer au monde. Vous l'avez rappelé, Madame la Présidente, et je le dis ici avec beaucoup d'affection pour le Louvre, mais aussi pour tous les établissements culturels représentés par leurs présidentes et leurs présidents qui vous accompagnent avec bienveillance et amitié ici, le Louvre a une place particulière, à la fois par l'étendue de ses collections, parce que, aussi, ce projet de 8 siècles a d'abord été celui, en effet, de Muraille, puis d'un Louvre des Rois, puis fréquenté par les artistes pour devenir ce musée unique au monde, d'ores et déjà le plus beau, le plus grand, mais qui appelle cette nouvelle époque.

Aussi, parce que, de nos romans à notre cinéma, il est le lieu de toutes les rencontres, de toutes les illusions. Et il y a 40 ans, le Louvre a franchi une étape historique dans l'élan du Grand Louvre, porté par le Président Mitterrand, Monsieur le ministre, je parle ici sous votre contrôle, avec la pyramide de Pei, le Carrousel souterrain autour des murailles de Charles V et, en effet, un nouvel âge qui commence. Puis est venu son élargissement à la France et au monde, Lens, en 2012, Monsieur le Président, Abu Dhabi, en 2017, le centre de réserve de Liévin, en 2019, mais aussi l'ouverture du pavillon des Sessions, en 2000, le département des arts de l'islam, en 2012, la création en 2022 du département des arts de Byzance et des chrétientés d'Orient qui ouvrira, d'ici à 2027, ses portes, étape aussi ô combien importante. Et, au fond, le Louvre ne vit ainsi qu'en grandissant, qu'en se régénérant.

Alors, vous avez attiré l'attention des pouvoirs publics, de la ministre, et je dois saluer votre engagement et celui de la ministre, depuis plusieurs mois, devant les 4 révolutions que vous avez rappelées, je ne vais pas ici vous paraphraser. Vous avez parfaitement décrit les défis qui sont ceux du Louvre, face à la transformation de la fréquentation, évidemment au changement climatique, digital et aux défis de sécurité que notre époque connaît. C'est ce qui fait qu'aujourd'hui, ces 9 millions de visiteurs par an sont évidemment un trésor. Mais rappelons-le, avant la pandémie, nous en avions encore davantage, mais les conditions de circulation, d'accès et de sécurité ne permettent pas de visiter de la meilleure des manières qu'il soit l'établissement aujourd'hui. Et pour vos personnels, dont je salue l'engagement et je ne sais dire combien les agents ont un rôle essentiel pour justement permettre ces visites, les conditions de travail sont aussi rendues ô combien difficiles.

Alors, depuis plusieurs mois, sur la base de vos propositions, par le travail de la ministre, de ses équipes, avec les vôtres, nous avons œuvré, la conclusion s'impose, c'est celle qui est aujourd'hui révélée, oui, celle du projet Louvre Nouvelle Renaissance.

C'est un Louvre repensé, restauré, agrandi, qui devient pleinement épicentre de l'histoire de l'art pour notre pays et au-delà. Cela passera d'abord par la création d'une nouvelle grande entrée. Au niveau de la Colonnade de Perrault, vaste et efficace qui permettra de rééquilibrer, là aussi, la manière de visiter le Louvre et de le rouvrir, de le redonner aux Parisiennes et aux Parisiens dans son accès. Vous l'avez rappelé, l'entrée par la pyramide était pensée pour 4 millions de visiteurs, nous sommes à 9 aujourd'hui. Donc permettre à cette entrée, et je ne m'aventurerai pas là dans l'histoire de cette Colonnade de Perrault qui, elle-même, est une partie de l'histoire de l'art européen, par ses projets initiaux, puis ses retours. Mais c'est redonner au Louvre une de ses entrées ainsi pensées, c'est permettre de, en effet, avoir un accès beaucoup plus simple, mais aussi de repenser, et je vous remercie, Madame la maire, d'avoir aussi contribué, ce faisant, à ce projet par la complicité et votre accord, et donc, ça va nous permettre de repenser toute l'esplanade.

En effet, l'esplanade située devant la Colonnade offre beaucoup de possibilités. Et nous avons ainsi, en accord plein et entier avec Madame la maire, je salue aussi Monsieur le maire d'arrondissement qui a porté ce projet depuis plusieurs années. Eh bien, cette opération permettra un réaménagement de la Rue de l'Amiral-de-Coligny et permettra de revitaliser toute cette artère bordée de monuments importants et qui, en quelque sorte, va nous permettre d'irriguer tout le quartier, de La Samaritaine au Pont Neuf, en passant par l'Institut, Monsieur le grand chancelier, mais également la Fondation Cartier bientôt et la Fondation Pinault.

On voit là comme une nouvelle carte du tendre culturel est en train de se dessiner sur une histoire déjà solidement ancrée. Et donc ce projet d'une nouvelle grande entrée, la colonnade de Perrault, c'est non seulement penser un nouvel accès, c'est aussi repenser et continuer le projet voulu par André Malraux, des fossés et qui est en quelque sorte resté là, inachevé. C'est rouvrir le Louvre vers la Seine, vers l'Île de la Cité, c'est permettre de repenser cet axe qui est Coligny, c'est en effet redonner le Louvre aux Parisiennes, aux Parisiens, et permettre de poursuivre progressivement ce travail autour de l'Île de la Cité et jusqu'à la Concorde, projet mené en parallèle.

Ce projet permettra pleinement de placer le Louvre au cœur de la ville et guidera aussi la restauration des Jardins du Carrousel et des Tuileries qui doivent redevenir au plein cœur de la métropole, ce plus grand jardin de Paris dont vous avez rappelé l'importance et dont les travaux seront poursuivis. Grand projet donc que cette nouvelle entrée, qui sera un projet architectural, pour lequel nous allons donc prendre nos dispositions.

Madame la ministre prendra toutes les dispositions nécessaires pour qu'un concours puisse être jugé fin 2025, afin que les nouveaux aménagements puissent être inaugurés d'ici à 2031 au plus tard. Et donc d'ici à la fin de cette année, tous les travaux seront conduits pour que les architectes puissent être sélectionnés. Et c'est bien un concours international d'architecture qui sera lancé dans les mois qui viennent et qui nous permettra cette sélection pour que sur les 6 années qui viennent, ce projet puisse être conduit.

Alors, ce projet est ô combien important et l'intégralité des travaux de ce nouvel accès sera financée par les ressources propres du musée, les billetteries, le mécénat, la licence du Louvre Abu Dhabi, sans peser sur le contribuable. C'est ainsi qu'il a été conçu, c'est ainsi que nous le mènerons et je remercie l'ensemble des sociétés d'amis, l'ensemble des mécènes et tous les partenaires derrière ce projet. Évidemment, on voit là toute l'importance de ce qui a été conclu aussi au Louvre à Abu Dhabi et c'est le premier axe de cette Nouvelle Renaissance.

Nous créerons à partir de là de vastes espaces souterrains sous la cour Carrée, reliés à ceux qui sont situés sous la pyramide. Et donc, ce que ce projet va permettre de faire, c'est de repenser l'axe est-ouest de circulation, qui sera la véritable épine dorsale du Louvre, mais seront ainsi créés de nouveaux espaces d'accueil, d'orientation, de nouvelles salles d'exposition plus accessibles, mieux mises en valeur, de nouveaux espaces pédagogiques.

Au fond, ce projet va permettre de mieux exposer, de repenser les parcours, de réinventer aussi en profondeur le musée. L'ouverture des salles de la cour Carrée permettra un redéploiement collectif au sein du palais et je souhaite, madame la Présidente, que vous puissiez étudier les raccrochages pédagogiques pour les différents publics du musée que ce projet remettra au cœur.

Sur un point longuement débattu, je crois que vous avez raison, madame la Présidente, la création de ces nouvelles salles sous la cour Carrée doit permettre d'installer la Joconde dans un espace particulier, accessible de manière autonome par rapport au reste du musée et dotée, pour cette raison, d'un titre d'accès propre, mais aussi de conditions qui permettront tout à la fois, eh bien, une fréquentation de la salle des États différente et peut-être plus apaisée, mais également des conditions d'exposition, de présentation, d'explication qui iront avec ce que la Joconde mérite. Les conditions de la visite de la Grande Galerie en seront aussi améliorées. Nous pourrons enfin revoir les chefs-d'œuvre de la Salle des États qui nous entourent et qui sont parfois négligés ou en tout cas sacrifiés par les bousculades et ce que vous avez à connaître chaque jour.

Cette nouvelle renaissance du Louvre permettra également d'améliorer les infrastructures du Palais. Et vous l'avez évoqué dans votre propos, c'est un point important à la fois pour les conditions de visite et des conditions de travail des agents. Rien ne sera oublié : sécurité et sûreté des collections, confort de visite des visiteurs, conditions de travail des agents, étanchéité des couvertures, des huisseries, sécurité à incendie, facilité destinée aux handicapés, vidéosurveillance, génie climatique, réseaux électriques et informatiques, assainissement, j'en passe. C'est un projet tout aussi colossal que le premier aspect que je viens d'évoquer, surtout qu'il aura à être conduit en permettant de continuer à visiter. Il y aura, en quelque sorte, une chorégraphie à envisager pour faire circuler les œuvres et permettre de repenser au fur et à mesure du projet, évidemment, le plan de circulation.

Pour agir de manière efficace sur l'ensemble, justement, de ces sujets et permettre d'accompagner ce grand projet, il y a évidemment sa planification que vous aurez à conduire. Madame la Ministre, en lien direct avec vous, madame la Présidente, aura aussi à préparer le financement de tout cela, avec en particulier une tarification différenciée, plus élevée donc pour les visiteurs étrangers venus de pays non-membres de l'Union européenne.

Madame la Ministre, ce projet permet de moduler les droits d'entrée, aura vocation à s'appliquer également à d'autres musées ou monuments, devra entrer en vigueur au 1er janvier 2026. Ce sera un des moyens de financement de ce projet qui accompagnera évidemment la montée du nombre de visiteurs, puisque nous viserons moins de 12 millions de visiteurs par an avec les extensions.

Pour autant, l'État ne restera pas absent. Dès 2025, le ministère de la Culture participera à hauteur de 10 millions d'euros au financement des études préalables aux travaux, et ceci a déjà été intégré aux discussions budgétaires en cours et fait partie de la copie qui a été défendue par la ministre de la Culture. Cette nouvelle renaissance du Louvre doit aussi nous conduire, plus encore qu'aujourd'hui, à faire du Louvre le véritable épicentre des savoirs, de l'histoire de l'art, de la découverte des enseignements. Et vous savez combien je tiens à ce projet.

L'identité du Louvre est profondément généreuse. Nous avons à travailler, à partager encore davantage ces collections, à l'instar de ce qui se fera cette année avec Avignon, d'autres opérations seront prévues, et je m'en réjouis, qui sont ô combien essentielles. 35 000 œuvres des collections du Louvre sont déposées dans des musées français, autant que d'œuvres exposées ici, à Paris. Et plus de 400 000 œuvres restent donc conservées dans les réserves. Je souhaite, Madame la Présidente, que sous l'autorité de la ministre, vous puissiez me proposer, avec aussi un lien direct avec vos collègues des grands musées français, un grand plan de dépôt à l'image de ce qui s'est pratiqué jadis dans notre pays. Nous avions eu l'occasion de l'évoquer avec plusieurs d'entre vous, il y a quelques années. Les prémices de ces travaux ont été posées et je souhaite que nous puissions aller au bout de ce travail dans les mois qui viennent afin de rapprocher les collections nationales de tous les Français, mais aussi de démocratiser le Louvre.

La Nouvelle Renaissance du Louvre doit en faire un Louvre des savoirs. Une des vocations premières d'un tel musée, devenu institution républicaine, en quelque sorte Musée monde, vous l'avez rappelé, c'est la transmission. Celle d'un nouveau récit, une sorte, si je puis m’autoriser cette comparaison, de « Lagarde et Michard » de l'histoire de l'art, avec la liberté de flâner, de rêver, de s'étonner. Alors, cela passera d'abord par une ambition redoublée en matière d'accès des plus jeunes. 450 000 élèves viennent chaque année au Louvre. Le projet portera un doublement de ce chiffre et nous devons viser d'accueillir 900 000 scolaires chaque année. Mais je souhaite que nous puissions faire du Louvre l'épicentre de cette révolution de l'histoire de l'art et de l'enseignement de l'art. Nous avons, ces dernières années, comme vous le savez, pleinement renforcé et bâti l'éducation artistique et culturelle dans notre pays, mis celle-ci au cœur de l'enseignement scolaire, de notre collège, bâti à Guingamp, institut important pour notre Éducation nationale. Mais il nous faut aller plus loin.

Ministre d'État, ministre de l'Éducation nationale, porte le projet et proposera dans les prochains mois une nouvelle maquette pédagogique pour que l'histoire de l'art soit enseignée dès le collège. Et c'est, je crois, véritablement, là aussi, une matrice de l'éducation de nos enfants. Je souhaite que le Louvre puisse jouer dans ce travail une place toute particulière. En effet, qu'il puisse être à la pointe de notre éducation artistique et culturelle. Je crois que c'est là, en effet, l'un de ses rôles dans la fois l'acquisition des connaissances, leur transmission, mais aussi la compréhension de ce qu'est la France, son histoire et de ce qu'est notre Europe, et le dialogue des cultures.

Alors le Louvre, qui fait déjà beaucoup en la matière, a vocation à se situer dans ce combat à la pointe, et je souhaite à ce titre que les parcours repensés, les textes supports plus nombreux et plus développés, les médiations innovantes, numériques, textuelles ou humaines puissent intégrer cet objectif, mais surtout que nous puissions ici envisager la formation des maîtres qui auront à transmettre cette histoire de l'art, et que dans les espaces qui seront dégagés, des espaces pédagogiques puissent permettre d'organiser de manière régulière la formation des enseignants, et que, évidemment, en lien avec d'autres établissements et l'Éducation nationale, nous puissions faire du Louvre, en quelque sorte, le vaisseau amiral de cette formation et de ces transmissions. Vous le voyez, là où Villers-Cotterêts a en quelque sorte été le projet fondateur pour repenser notre rapport à la langue française, là où Notre-Dame a été catalyseur pour notre architecture et nos métiers d'art, ce projet, de nouvelle renaissance pour le Louvre doit être, pour l'art, l'histoire de l'art et sa transmission, une nouvelle étape aussi dans la vie de la nation.

C'est un projet tel qu'en lui-même, déjà plus grand qu'il n'est, qui va repenser le musée, ses accès, qui va repenser ses collections, mais qui doit aussi repenser son ancrage dans Paris, dans la vie du pays, dans la transmission de l'histoire de l'art. Enraciné dans notre histoire, ancré dans les entrailles de Paris, mais universel résolument. Notre Louvre est déjà un musée-monde. Cézanne disait que le Louvre est un livre dans lequel nous apprenons à lire. Et je crois que ce que nous sommes en train de penser, d'inventer, de vouloir collectivement, c'est de permettre à beaucoup d'autres Cézanne d'apprendre ici à lire, d'y trouver pour les uns la vérité en peinture, pour les autres une passion pour la France, l'Europe, en tout cas une compréhension du monde tel que nous le croyons devoir être. Un monde où les cultures se respectent, où le dialogue entre la grande histoire et l'intimité des êtres se tresse. Un monde qui nourrit par l'art sa transmission, sort de sa brutalité pour retrouver cet esprit de civilisation. C'est en cela qu'au moment où je vous parle, ce projet de nouvelle renaissance que nous portons pour le Louvre est évidemment important pour votre établissement, pour la culture dans notre pays, mais je crois aussi pour les combats que nous menons et que nous aurons à mener.

J'ai donné des étapes pour ce projet. Les prochains mois, pour définir le cahier des charges, lancer le concours d'architectes, que celui-ci puisse être sélectionné début 2026, tout ce projet aura à être conduit pour qu'il puisse être finalisé en 2031. C'est un horizon volontariste, mais faites-moi confiance, ça avance mieux ainsi. L'ambition ne se dilue pas dans le temps, elle se porte à chaque instant, et je sais que vous saurez la conduire.

Alors vive la Nouvelle Renaissance du Louvre ! Vive la République ! Et vive la France !

À consulter également

Voir tous les articles et dossiers