Suite aux cérémonies du 80e anniversaire du débarquement en Normandie, le président de la République française, Emmanuel Macron, a accueilli à Paris le président des États-Unis, Joseph R. Biden, pour une visite d’État soulignant les liens historiques et profonds ainsi que les valeurs communes qui unissent la France et les États-Unis. Reconnaissant leur relation historique et rappelant le prix payé par les générations précédentes des deux pays pour assurer la paix et la liberté, les présidents réaffirment leur attachement à une Europe unie, libre et en paix.
Ukraine
Les présidents réitèrent leur ferme condamnation de la guerre menée par la Russie en Ukraine et rejettent la tentative d’annexion par la Russie de territoires ukrainiens souverains, en violation flagrante du droit international, notamment de la Charte des Nations Unies. Le discours nucléaire irresponsable de la Russie et son mépris des régimes de contrôle des armements sont inacceptables. Dans ce contexte, la France et les États-Unis réaffirment leur soutien constant à la défense par l’Ukraine de sa souveraineté et de son intégrité territoriale, notamment en continuant de lui apporter une aide politique, humanitaire, économique et de sécurité. Les deux pays confirment leur appui à une paix globale, juste et durable dans le respect du droit international, et continueront à travailler avec leurs partenaires et Alliés à coordonner l’aide pour permettre à l’Ukraine d’exercer pleinement son droit de légitime défense, prévu par l’article 51 de la Charte des Nations Unies.
Les présidents ont échangé sur les possibilités d’agir davantage en soutien à l’Ukraine ; cette guerre met en effet en jeu la sécurité euro-atlantique dans son ensemble. La France et les États-Unis coprésident la « coalition artillerie » au sein du Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine et ont l’intention de prendre de nouvelles mesures pour apporter à l’Ukraine le soutien nécessaire dans la période actuelle et à plus long terme. Les deux pays demeurent déterminés à réfuter les arguments qui prétendent faussement que le temps joue pour la Russie ; les deux présidents s’engagent à soutenir les efforts déployés dans le cadre de l’Union européenne (UE) et du Groupe des sept (G7) pour faire bénéficier l’Ukraine des profits considérables provenant des avoirs souverains russes immobilisés, conformément au droit international et à leurs systèmes juridiques et processus de décision respectifs.
Les présidents ont également exprimé leur vive préoccupation face aux transferts d’armes, notamment depuis l’Iran et la République populaire démocratique de Corée, ainsi que de biens à double usage et de composants pour une production militaire en provenance d’entreprises situées en République populaire de Chine et dans d’autres pays, que la Russie utilise pour reconstruire sa base industrielle militaire et de défense afin de continuer sa guerre contre l’Ukraine. La France et les États-Unis soutiennent des mesures visant à interdire l’accès aux systèmes financiers français et américain de tous ceux qui sont impliqués dans de tels transferts. Ils soutiennent tous deux résolument le travail de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) visant à mettre en lumière et à documenter les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises par les forces russes.
Les deux pays demeurent déterminés à atténuer les conséquences tragiques de la guerre sur le plan humanitaire et des droits de l’homme ainsi que ses répercussions sur la sécurité alimentaire mondiale, l’énergie, la sécurité et la sûreté nucléaires, et l’environnement.
OTAN
La France et les États-Unis réaffirment leur volonté d’assurer leur défense réciproque et de défendre chaque parcelle de territoire allié à tout moment, de protéger leurs ressortissants et de préserver la liberté et la démocratie, conformément aux engagements qu’ils ont pris en tant qu’Alliés au sein de l’OTAN. Ils renforcent ensemble leur défense collective contre l’ensemble des menaces, dans toutes les directions, en suivant une approche à 360 degrés. Les présidents ont réaffirmé l’importance du renforcement du partenariat stratégique OTAN-UE et d’une défense européenne plus forte et plus capable soutenant le pilier européen de la sécurité transatlantique qui contribue de manière positive à la sécurité collective. Les États-Unis soutiennent les investissements croissants des Alliés européens et de leurs partenaires dans des capacités militaires qui consolident notre défense commune, de manière complémentaire à l’OTAN.
Moldavie, Balkans occidentaux et Caucase du Sud
La France et les États-Unis entendent continuer à travailler avec la Moldavie et d’autres partenaires pour renforcer la résilience de ce pays face aux tentatives de déstabilisation menées par la Russie, diversifier son approvisionnement en énergie, et y consolider les institutions démocratiques et la protection des droits de l’homme, afin de progresser sur la voie de son intégration européenne.
La France et les États-Unis ont salué la poursuite de leur coopération étroite en vue de l’intégration des Balkans occidentaux dans l’UE afin d’y renforcer la prospérité, la gouvernance démocratique et l’état de droit. Ils accueillent avec satisfaction les possibilités de promouvoir leur engagement conjoint en faveur des Balkans occidentaux, notamment grâce à la coopération entre l’UE et l’OTAN, au dialogue sur la normalisation des relations entre le Kosovo et la Serbie facilité par l’UE et au soutien apporté à des réformes clés en vue de l’intégration dans l’UE. La France et les États-Unis, témoins des Accords de Dayton-Paris, réaffirment leur soutien au Bureau du Haut-Représentant et continueront à protéger avec fermeté la souveraineté, l’intégrité territoriale et le caractère multiethnique de la Bosnie-Herzégovine. Ils appellent les dirigeants de la Bosnie-Herzégovine à refuser de s’engager sur la voie des divisions et de la sécession et au contraire à travailler collectivement à la mise en œuvre des réformes nécessaires à l’adhésion de leur pays à l’UE. Ils appellent instamment le nouveau gouvernement de Macédoine du Nord à rester concentré sur la voie de l’adhésion à l’UE et à respecter ses engagements internationaux.
La France et les États-Unis affirment leur détermination à se tenir aux côtés du peuple géorgien dans ses aspirations euro-atlantiques. Les présidents demandent instamment au parti « Rêve géorgien » au pouvoir de respecter la volonté populaire en se réengageant sur la voie euro-atlantique. Les deux pays soutiennent l’établissement d’une paix juste et durable dans le Caucase du Sud, fondée sur le respect du droit international et des principes de souveraineté, d’inviolabilité des frontières et d’intégrité territoriale. Ils soutiennent une intégration régionale plus poussée dans le Caucase du Sud qui bénéficierait à l’ensemble des populations de la région.
Moyen-Orient
Au Moyen-Orient, la France et les États-Unis sont résolus à poursuivre leurs efforts conjoints pour parvenir à une désescalade et éviter un embrasement régional.
Ils appellent à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et réitèrent leur demande de libération immédiate et sans condition préalable de tous les otages. Les présidents réaffirment leur profonde préoccupation face à la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza et ils appellent à la distribution d’aide humanitaire vitale à grande échelle pour la population civile et à un accès humanitaire continu et sans entrave par toutes les voies d’acheminement menant à la bande de Gaza ainsi qu’à l’intérieur de celle-ci. Ils réaffirment également qu’Israël doit en faire plus pour protéger véritablement les civils palestiniens et le personnel humanitaire. Ils rappellent leur attachement à la solution des deux États, seule façon de garantir une paix durable entre Israéliens et Palestiniens.
Les deux pays soulignent notamment qu’il est de la plus grande importance de préserver la stabilité du Liban et de faire retomber les tensions le long de la Ligne bleue et ils travailleront ensemble dans ce sens. Ils appellent toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue et de responsabilité, dans le respect de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Dans ce contexte, la France et les États-Unis soulignent combien il est urgent de mettre un terme à la longue vacance présidentielle qui dure depuis 18 mois au Liban, de procéder sans plus attendre à l’élection d’un nouveau président, à la formation d’un gouvernement et à la mise en œuvre des réformes indispensables à la stabilisation de l’économie libanaise, et de jeter les bases d’une reprise et d’une croissance économique solidaire dans ce pays.
Les deux pays ont réaffirmé leur détermination à accroître les pressions exercées sur l’Iran pour endiguer ses activités déstabilisatrices régionales, d’escalade nucléaire et de prolifération en matière de missiles, mettre un terme à son soutien à la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, assurer sa pleine coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et ouvrir la voie à une future solution négociée qui garantisse la nature exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien. Ils sont prêts à adopter de nouvelles sanctions et mesures pour lutter contre les activités déstabilisatrices menées par l’Iran et pour empêcher le transfert de missiles iraniens vers la Russie. Ils réitèrent leur grave préoccupation face aux violations des droits de l’homme en Iran, notamment ceux des femmes, des filles et des minorités. Les deux présidents demandent aux dirigeants iraniens de mettre un terme à toutes les détentions arbitraires.
Afrique
La France et les États-Unis sont attachés à travailler en partenariat avec les pays africains sur les priorités mondiales communes, notamment la croissance économique mondiale solidaire, la lutte contre la crise du climat, la transformation numérique, la bonne gouvernance et la sécurité, la sécurité alimentaire et la santé mondiale. Ils se sont félicités du fait que l’Union africaine devienne un membre permanent du G20 et œuvreront avec les pays africains pour veiller à ce que ces derniers soient pleinement représentés au sein des institutions internationales. Ils soutiennent les efforts des organisations régionales et des partenaires africains pour asseoir la paix, la stabilité et la bonne gouvernance dans la région, tout en réalisant des investissements dans le développement durable et solidaire, le capital humain et les infrastructures, vecteurs clés de la croissance économique.
La France et les États-Unis sont également vivement préoccupés par la détérioration de la gouvernance, de la sécurité et de la situation humanitaire au Soudan, au Sahel, dans la région des Grands Lacs et dans le cadre d’autres crises. Ils condamnent fermement les violations incessantes des droits de l’homme commises par de nombreux acteurs, notamment des supplétifs de la Russie et des forces armées nationales, le rétrécissement de l’espace démocratique et la montée de la désinformation. La France et les États-Unis appellent tous les belligérants en République démocratique du Congo (RDC) à cesser immédiatement les hostilités, demandent au Rwanda de se retirer et de cesser son soutien au Mouvement du 23 mars, à la RDC de cesser toute collaboration avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda et d’autres groupes armés, et à l’ensemble des parties prenantes de respecter le droit international humanitaire. Les présidents continuent d’être favorables aux efforts diplomatiques régionaux et saluent notamment la médiation conduite par le président de l’Angola, et ils appellent toutes les parties à la désescalade, à la protection des populations civiles et à un dialogue constructif permettant de créer les conditions d’une solution négociée menant à une paix durable. Ils s’engagent à se consulter sur leurs approches respectives en Afrique de l’Ouest, notamment au Sahel. La France et les États-Unis sont résolus à faire progresser les efforts de médiation pour trouver une solution politique à la crise soudanaise ainsi qu’à soutenir la fourniture d’une aide humanitaire vitale et durable en quantité plus importante à la population soudanaise.
Région Indopacifique
La France et les États-Unis renforcent leur coopération dans la région Indopacifique afin de promouvoir la prospérité, la sécurité et les valeurs universelles dans le cadre de l’ordre international fondé sur des règles de droit, d’une gouvernance transparente, de pratiques économiques équitables et du respect du droit international, notamment la liberté de navigation. Conformément à leur attachement commun à la sécurité et à la stabilité de la région et tirant parti de leurs avantages comparatifs, la France et les États-Unis aspirent également à approfondir leur coopération concrète dans les domaines comme la sûreté maritime, l’aide humanitaire et les secours en cas de catastrophe, le climat, la biodiversité et la gestion durable des océans. Les présidents rappellent et soutiennent sans réserve les déclarations du G7 sur la République populaire de Chine et travailleront en étroite concertation sur les différents enjeux liés aux mesures et politiques mis en œuvre par la Chine.
En ce qui concerne la République populaire démocratique de Corée, la France et les États-Unis continuent de condamner fermement la livraison de missiles balistiques à la Russie par ce pays en vue de leur utilisation en Ukraine, et ils coordonneront leurs efforts au Conseil de sécurité des Nations Unies sur toutes les questions liées à la République populaire démocratique de Corée. Ils ont réaffirmé leur soutien au peuple birman dans sa quête de paix, de liberté et de démocratie. Ils renforcent leur action dans la région sur les plans diplomatique, économique et du développement, notamment avec des institutions régionales comme l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), le Forum des îles du Pacifique et l’Association des pays riverains de l’océan Indien, pour soutenir la prospérité, la sécurité et la transition vers des énergies renouvelables durables en Asie du Sud-Est, dans les îles du Pacifique, en Asie du Sud et dans la région Indopacifique dans son ensemble.
Amériques
La France et les États-Unis soutiennent le déploiement rapide de la Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti, autorisé par le Conseil de sécurité des Nations Unies, et ils remercient le Kenya de diriger cette mission cruciale. Les deux présidents sont disposés, aux côtés d’autres partenaires internationaux, à soutenir le processus électoral en Haïti. La France et les États-Unis soutiennent la volonté de la population vénézuélienne de tenir des élections présidentielles pluralistes le 28 juillet pour restaurer pacifiquement sa démocratie. Ils demandent instamment au président Maduro de respecter les engagements pris à la Barbade en octobre 2023, de reconsidérer sa décision de ne plus inviter l’UE à participer sous la forme d’une mission d’observation électorale et d’accorder un accès sans entrave aux missions d’observation électorale de l’UE, de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et du Centre Carter. Ils demandent également au président Maduro de continuer de permettre au candidat de la coalition de l’opposition, Edmundo González, de se présenter, de mettre un terme à la répression de l’opposition politique et de libérer immédiatement les prisonniers politiques.
Questions transnationales
Réforme du Conseil de sécurité
La France et les États-Unis sont attachés à l’élargissement du Conseil de sécurité pour que les régions sous-représentées, notamment les États africains, puissent davantage y participer. Les deux pays sont convaincus qu’il est possible d’augmenter le nombre de membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité.
Lutte contre les activités de manipulation de l’information et d’ingérence menées depuis l’étranger
Les deux pays sont déterminés à promouvoir le droit à la liberté d’opinion et d’expression, en ligne comme hors ligne, notamment la liberté de chercher, de recevoir et de diffuser des informations et des idées de toutes sortes, ainsi que l’intégrité de l’information dans le respect des valeurs démocratiques et des droits de l’homme. La France et les États coprésident le Centre de ressources de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur la désinformation et la mésinformation pour promouvoir la coopération et l’échange de connaissances sur des méthodes concrètes visant à promouvoir l’intégrité de l’information. Les deux pays saluent la publication par l’OCDE en mars 2024 de son rapport intitulé « Les faits sans le faux » et sa contribution à l’évaluation des politiques publiques en matière d’intégrité de l’information, ainsi qu’à l’amélioration de la transparence et de la responsabilité des très grandes plateformes en ligne. Les deux chefs d’État s’engagent à accroître les échanges mondiaux, notamment grâce au Partenariat pour l’information et la démocratie, à soutenir le renforcement des capacités et à échanger des renseignements sur la désinformation, en particulier en cas de crise. Les deux pays soutiennent le Fonds international. Ils sont également déterminés à collaborer de manière constructive à l’ONU et dans le cadre du Fonds international pour les médias d’intérêt public, nouvel outil efficace pour promouvoir une information de qualité, fiable et digne de confiance dans le monde entier.
La France et les États-Unis entendent collaborer pour renforcer la résilience des pays partenaires face aux activités de manipulation de l’information menées depuis l’étranger dans les secteurs clés que sont les stratégies et politiques nationales, les institutions et structures de gouvernance, les capacités humaines et techniques, la société civile, les médias indépendants, le milieu universitaire, ainsi que l’action multilatérale. La France et les États-Unis entendent travailler de concert pour mettre en œuvre les mesures appropriées dans le cadre de nouveaux mécanismes multilatéraux et des mécanismes multilatéraux existants, notamment le mécanisme de réaction rapide du G7, en concertation avec les autres organisations internationales et leurs partenaires affinitaires.
La France et les États-Unis condamnent le fléau que représente la répression transnationale. Les États-Unis ont accueilli avec satisfaction la participation de la France au groupe de travail du mécanisme de réaction rapide du G7 consacré à la répression transnationale, présidé par les États-Unis et lancé en juillet 2023. Les deux pays continueront d’approfondir leur coopération pour prévenir et combattre la répression transnationale, notamment pour lutter contre ce phénomène dans le cyberespace.
Gouvernance du numérique et technologies émergentes
La France et les États-Unis sont déterminés à promouvoir l’ouverture, l’interopérabilité, la fiabilité et la sécurité de l’internet, ce qui implique que le cyberespace soit sécurisé, stable, accessible et pacifique et que les diverses parties prenantes participent à la gouvernance de l’internet. La restructuration des débats internationaux sur le numérique doit conduire à une collaboration bilatérale et multilatérale étroite, en particulier à l’ONU, où le Pacte numérique mondial est en cours de négociation en vue de son adoption lors du Sommet de l’avenir.
La France, aux côtés de l’UE, et les États-Unis œuvrent à une gouvernance nationale et à des cadres réglementaires sur l’intelligence artificielle (IA). Ils soulignent l’importance des discussions internationales sur la gouvernance de l’IA et l’interopérabilité de ces cadres, compte tenu du potentiel économique et des conséquences sociales au niveau mondial de cette révolution technologique. À cet égard, la France et les États-Unis reconnaissent qu’il importe de promouvoir une IA sûre, sécurisée et digne de confiance dans le cadre d’une approche fondée sur les risques, centrée sur l’humain et favorable à l’innovation. Ils réaffirment en particulier leur volonté de travailler ensemble dans le cadre du G7 pour promouvoir le Code de conduite international pour les organisations qui développent des systèmes d’IA avancés, notamment grâce à un cadre déclaratif visant à promouvoir le suivi des engagements relatifs à la mise au point de systèmes d’IA avancés et à déterminer dans quelle mesure le Code de conduite encourage l’amélioration des pratiques sur le plan de la gestion des risques et de la sécurité.
Les deux pays saluent la coopération dans le cadre du Partenariat mondial sur l’IA avec 29 membres du monde entier. Ils soutiennent l’ambition de renforcer le mandat du Partenariat, qui doit devenir un forum ouvert à tous visant à faciliter la participation à des projets de recherche communs d’intérêt public et à soutenir un débat constructif entre les différents partenaires sur les normes et sur l’interopérabilité de leurs réglementations relatives à l’IA. Les deux pays soulignent en particulier qu’il faut coopérer étroitement sur les normes techniques de l’IA pour garantir la mise au point sans risque et en toute confiance des systèmes d’IA. Les États-Unis entendent participer au Sommet pour l’action en matière d’IA en France en 2025 et contribuer à sa préparation dans le cadre de son comité directeur, afin de promouvoir une IA sûre, sécurisée, digne de confiance et au service de l’intérêt général et de la prospérité économique et sociale de toutes les régions du monde. La France et les États-Unis encouragent la participation de la société civile, du milieu universitaire, des experts techniques et des entreprises à des initiatives multipartites promouvant un espace en ligne sûr et responsable, notamment dans le cadre de l’Appel de Christchurch pour supprimer les contenus terroristes et extrémistes violents en ligne, du Laboratoire pour la protection de l’enfance en ligne, de l’Appel de Paris pour la confiance et la sécurité dans le cyberespace et du Partenariat mondial pour l’action contre les violences et le harcèlement sexistes en ligne, auquel la France contribue grâce à la création d’un laboratoire pour les droits des femmes en ligne axé sur les violences sexistes commises en lignes et facilitées par la technologie.
La France et les États-Unis poursuivent le renforcement leur coopération sur la promotion des technologies critiques et émergentes et continuent de reconnaître que certaines de ces technologies ont des incidences sur la paix et la sécurité mondiales. À cette fin, les deux pays partagent l’objectif commun de veiller à ce que leurs écosystèmes technologiques ne puissent pas être exploités pour nuire à la paix ou à la sécurité internationales. La France et les États-Unis continuent de veiller à ce que leurs outils, notamment en matière de commerce, d’investissement et d’exportation, soient adaptés à ces enjeux de sécurité tout en évitant de restreindre indûment le commerce et les investissements internationaux.
La France et les États-Unis reconnaissent l’importance de la promotion de la collaboration transatlantique en matière de recherche universitaire sur les technologies critiques et émergentes, notamment les technologies quantiques, l’IA et les biotechnologies. Les deux pays sont convaincus que la collaboration avec les pays affinitaires sur les technologies émergentes renforce une vision mondiale de la manière dont ces technologies peuvent être utilisées à bon escient.
Cybersécurité
Les deux présidents s’engagent à continuer de coordonner leurs efforts pour lutter contre la prolifération et l’utilisation abusive de capacités de cyberintrusion disponibles sur le marché, notamment les logiciels espions disponibles sur le marché, pour consolider les efforts de renforcement des capacités dans le cyberespace et accroître leur coopération dans le cadre de la lutte contre les cyberactivités malveillantes, y compris celles qui sont soutenues par des acteurs étatiques. Ils ont également renouvelé leur soutien à la Déclaration conjointe relative aux efforts visant à lutter contre la prolifération et l’usage abusif des logiciels espions commerciaux et au processus de Pall Mall. Les deux présidents soulignent l’importance de l’Initiative internationale de lutte contre les rançongiciels et ils se réjouissent qu’un nombre toujours croissant de membres y participe, ce qui témoigne des efforts de coopérations déployés actuellement pour éliminer les logiciels rançonneurs au niveau mondial.
Câbles sous-marins dans le Pacifique
Les États-Unis et la France soulignent l’emplacement stratégique des territoires français d’outre-mer pour le réseau de câbles sous-marins et son évolution en tant que carrefour numérique dans le Pacifique sud. Ils continueront à collaborer avec le secteur privé, notamment les entreprises françaises, et les partenaires affinitaires pour bâtir des réseaux fiables et plus résilients afin d’accroître la connectivité numérique et le développement économique dans la région du Pacifique et au-delà.
Climat, pollution plastique, biodiversité et protection des océans
La France et les États-Unis appellent à intensifier les efforts de réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre de manière approfondie, rapide et durable, durant cette décennie essentielle, afin de garder à portée de main notre objectif de limiter l’élévation de la température à 1,5 °C. Ensemble, ils sont déterminés à présenter, d’ici à février 2025, des contributions déterminées au niveau national nouvelles et ambitieuses avec des objectifs de réduction absolue, couvrant tous les secteurs et toutes les catégories de l’économie, ainsi que l’ensemble des gaz à effet de serre, y compris le méthane, et à réexaminer leurs stratégies à long terme de développement à faible émission de gaz à effet de serre en les orientant vers des transitions justes à zéro émission nette, conformément à l’Accord de Paris et aux conclusions du premier bilan mondial. La France et les États-Unis réaffirment la nécessité de parvenir à réduire de 75 % les émissions mondiales de méthane provenant des combustibles fossiles, notamment en réduisant l’intensité des émissions de méthane provenant des opérations pétrolières et gazières d’ici à 2030 et en mobilisant des instruments tels que l’Observatoire international des émissions de méthane, l’Engagement mondial concernant le méthane et les instruments nationaux. Ils se sont engagés à poursuivre leur solide coordination bilatérale sur les négociations climatiques au moyen de réunions régulières.
Reconnaissant le rôle essentiel de l’énergie nucléaire en tant que source d’énergie propre/ à zéro émission nette pour parvenir à zéro émission nette de gaz à effet de serre au niveau mondial, la France et les États-Unis rappellent qu’ils ont entériné la déclaration sur le triplement de la production mondiale d’énergie nucléaire d’ici à 2050, qu’ils ont lancée avec plus d’une vingtaine d’autres pays de quatre continents lors de la COP28, et ils se réjouissent que d’autres pays l’approuvent en amont de la COP29.
Ils expriment leur intention de parvenir à des résultats concluants à la COP29 et à la COP30, notamment sur le financement de l’action climatique et sur la mise en œuvre de la « feuille de route 1,5 °C » du bilan mondial, tout en s’appuyant sur les engagements pris à la COP28, à savoir tripler la capacité mondiale en énergies renouvelables et doubler le taux moyen annuel d’amélioration de l’efficacité énergétique dans le monde d’ici à 2030 grâce à des efforts conjugués pour accroître le stockage total d’énergie et le développement des réseaux afin que cette capacité supplémentaire en énergies renouvelables devienne une source d’énergie de base.
La France et les États-Unis soulignent combien il est urgent de mettre en œuvre rapidement, concrètement et de manière efficace la décision de la 5e Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties à l’Accord de Paris sur le bilan mondial, notamment la transition juste, ordonnée et équitable vers une sortie des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques, en accélérant l’action pendant cette décennie critique, afin d’atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici à 2050. Ils ont rappelé l’engagement pris par le G7 d’éliminer progressivement la production d’électricité à partir du charbon sans dispositif d’atténuation durant la première moitié de la décennie 2030 et de déployer des efforts intenses pour réduire la demande et l’utilisation d’énergies fossiles.
La France et les États-Unis se félicitent que l’OCDE ait confirmé que les pays développés ont atteint totalement leur objectif annuel de mobiliser conjointement 100 milliards de dollars des États-Unis par an pour financer l’action climatique dans les pays en développement pour la première fois en 2022, et ils ont exprimé la nécessité de définir un nouvel objectif chiffré collectif ambitieux, à partir d’un plancher de 100 milliards de dollars par an, qui contribue à garder à notre portée l’objectif de 1,5 °C et à bâtir un avenir à zéro émission nette de gaz à effet de serre et résilient face aux changements climatiques.
Ils continueront de soutenir les économies émergentes et en développement par des mesures telles que la mise en œuvre de partenariats comme les partenariats pour une transition énergétique juste et la mobilisation de moyens de financement de l’action climatique, notamment par une utilisation accrue des financements mixtes et la mobilisation de financements privés. Cela passera par une initiative commune pour encourager les banques multilatérales de développement à étudier le rôle qu’elles pourraient jouer dans le financement de l’énergie nucléaire et l’assistance technique, en fonction des capacités et des avantages comparatifs de chaque banque. Ils continueront de rendre les flux financiers compatibles avec un profil d’évolution vers un développement à faible émission de gaz à effet de serre et résilient aux changements climatiques. Suite au lancement par la France, lors de la COP28, de l’accélérateur de la transition vers des sources d’énergie autres que le charbon, les deux présidents soutiennent les travaux en cours à l’OCDE pour recommander aux institutions financières des mesures, s’appuyant sur l’analyse des risques, afin de faire cesser progressivement les investissements du secteur privé dans de nouvelles installations de production de charbon et d’accélérer la transition des capacités existantes vers les énergies renouvelables.
Les présidents sont déterminés à prendre des mesures ambitieuses portant sur la totalité du cycle de vie des plastiques pour mettre fin à la pollution plastique et ils appellent la communauté internationale à en faire autant, l’objectif étant de réduire la production et la consommation mondiales de polymères plastiques primaires. Ils demandent instamment à la communauté internationale de finaliser, d’ici à la fin 2024, un instrument international efficace, ambitieux et juridiquement contraignant sur la pollution plastique, notamment dans le milieu marin, instrument reposant sur une approche globale prenant en compte l’ensemble du cycle de vie des plastiques.
La France et les États-Unis ont souligné la nécessité de prendre des mesures urgentes pour enrayer et inverser le processus de perte de biodiversité d’ici à 2030, ainsi que préserver, protéger et restaurer les écosystèmes vitaux, notamment les forêts et autres terres boisées ainsi que les zones humides, telles que les tourbières et les mangroves, et les océans, qui constituent les principaux puits de carbone et réservoirs de biodiversité naturels. En particulier, ils se sont engagés à travailler ensemble pour préserver 30 pour cent des zones terrestres et marines d’ici à 2030, tant au niveau bilatéral que multilatéral, conformément au Cadre mondial de la biodiversité adopté par les Parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique lors de la quinzième Conférence des Parties, et à atteindre ses objectifs et cibles.
La France et les États-Unis appellent le monde entier à atteindre le niveau d’ambition le plus élevé pour la protection des océans lors de la prochaine conférence « notre océan » qui se tiendra en avril 2025 et de la Conférence des Nations Unies sur l’océan de Nice en juin 2025. Pour faire face à l’urgence absolue à laquelle les océans sont confrontés, la conférence « notre océan » et la Conférence des Nations Unies sur l’océan sont des occasions décisives de définir une action ambitieuse et des engagements concrets pour les océans.
La France et les États-Unis soutiennent l’entrée en vigueur de l’Accord se rapportant à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et portant sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale avant la prochaine Conférence des Nations Unies sur l’océan à Nice en juin 2025.
La France et les États-Unis demeurent déterminés à agir activement pour permettre de protéger efficacement l’environnement marin contre les effets néfastes potentiels de l’exploitation des ressources minérales des grands fonds marins et ils réaffirment leur volonté d’adopter une approche de précaution face à une éventuelle exploitation des ressources minérales marines.
Les présidents soulignent les efforts déployés par les deux pays pour promouvoir un océan Atlantique résilient, durable et en bonne santé, et notamment le rôle moteur joué par les États-Unis dans le Partenariat pour la coopération transatlantique et par la France dans la Conférence des Nations Unies sur l’océan de 2025. La France et les États-Unis déclarent qu’ils traiteront les problématiques liées à la sécurité hydrique dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques. Ils coopéreront sur cette question, notamment lors du prochain One Water Summit organisé par la France et le Kazakhstan.
La France et les États-Unis réaffirment leur détermination à agir en faveur de la décarbonation des bâtiments et de leur résilience aux changements climatiques dans le cadre du suivi de la mise en œuvre de la déclaration de Chaillot et de la mise au point d’actions prioritaires innovantes dans les bâtiments.
La France et les États-Unis réaffirment également leur soutien à la mise en œuvre du corridor reliant l’Inde, le Moyen-Orient et l’Europe, qui contribuera de manière significative à des trajectoires de croissance durable et au développement de l’accès à des énergies propres dans toutes ces régions.
Développement international, santé, sécurité alimentaire et architecture financière internationale
La France et les États-Unis ont réaffirmé leur détermination à faire évoluer l’architecture financière internationale pour l’adapter aux enjeux du monde actuel.
La France et les États-Unis s’engagent à soutenir les discussions au sein du G20 ainsi que dans le cadre des organes de gouvernance des institutions financières internationales afin d’accroître les ressources publiques et privées pour accélérer les progrès sur la voie des objectifs de développement durable, réduire les émissions afin de garder l’objectif de 1,5 °C à notre portée, bâtir la résilience aux changements climatiques et traiter d’autres problématiques mondiales, notamment la fragilité et les pandémies. En particulier, ils s’engagent à bâtir des banques multilatérales de développement mieux conçues, plus grandes et plus efficaces, et à renforcer leurs efforts pour accroître fortement la capacité financière de ces banques. Par ailleurs, ils soutiennent les mesures destinées à assurer la complémentarité et la cohérence de l’architecture des moyens de financement de l’action climatique et ils faciliteront l’investissement privé en modifiant les cadres d’incitation, en rendant les processus plus efficaces et plus souples, en réexaminant totalement les obstacles réglementaires et en améliorant les financements mixtes et les instruments de garantie, en particulier l’Agence multilatérale de garantie des investissements du groupe de la Banque mondiale. Enfin, ils souhaitent améliorer les évaluations de la viabilité de la dette pour tenir compte des vulnérabilités aux changements climatiques et des investissements d’échelle nécessaires pour la transition écologique. La France et les États-Unis appuient l’intention de toutes les institutions financières de travailler en symbiose au sein de la coalition « Finance en commun ». Ils soutiennent l’ambition du Pacte de Paris pour les peuples et la planète, et des efforts déployés dans ce cadre pour encourager la collaboration entre les principales parties prenantes à l’échelle mondiale qui sont déterminées à travailler ensemble pour fournir des financements supplémentaires au service du développement, du climat et de la nature. Ils prennent acte de la nécessité de soutenir les pays en développement dotés d’une forte ambition qui sont confrontés à des problèmes de financement dans un contexte de charge de la dette croissante. La France se félicite de la Vision Nairobi-Washington, qui constitue un appel à la communauté internationale à mettre en commun ses instruments pour aider ces pays et se réjouit de travailler à sa mise en œuvre avec les États-Unis, le Kenya et toutes les autres parties prenantes.
La France et les États-Unis s’engagent à continuer de montrer la voie pour assurer le succès et l’efficacité de la reconstitution des ressources des principaux instruments multilatéraux de lutte contre la pauvreté et les inégalités, notamment le Fonds international de développement agricole, l’Association internationale de développement et l’Alliance GAVI d’ici à la fin de cette année.
Fiscalité internationale
La France et les États-Unis ont réaffirmé leur calendrier concernant la Convention multilatérale pour la mise en œuvre du Montant A du Pilier Un, notamment la discussion d’une réattribution partielle des droits d’imposition sur les bénéfices des entreprises multinationales les plus grandes et les plus rentables, ainsi que le renforcement de la sécurité juridique en matière fiscale et la simplification des règles, l’objectif étant d’ouvrir la convention multilatérale à la signature d’ici à la fin juin 2024. La France et les États-Unis se réjouissent également de l’initiative prise par la présidence brésilienne du G20 pour faire des discussions sur la coopération fiscale internationale une priorité et ils entendent travailler pour accroître les efforts visant à permettre une imposition progressive et équitable des personnes physiques.
Coopération bilatérale
Défense et sécurité
Les présidents saluent l’intensité et l’ampleur des relations franco-américaines en matière de défense, tant sur le plan politique que sur le plan opérationnel. Dans le prolongement de la déclaration d’intention commune signée par le ministre des Armées français et le secrétaire à la Défense américain le 30 novembre 2022, cette coopération a été approfondie et étendue aux domaines essentiels de l’espace, du cyberespace, de la guerre de l’information et du renseignement. Les présidents attendent avec intérêt la poursuite du dialogue sur le maintien et le renforcement de l’interopérabilité entre les forces armées françaises et américaines, et ils entendent continuer sur cette voie.
Les présidents soulignent les progrès réalisés par le Dialogue stratégique entre la France et les États-Unis en matière de commerce de défense sur le plan de l’efficacité de leurs procédures respectives d’autorisation d’exportation et du dialogue bilatéral sur les questions d’accès au marché, et ils ont l’intention d’entretenir cette dynamique. Ce dialogue a permis aux deux partenaires de prendre la mesure des normes rigoureuses de leurs régimes de contrôle des exportations respectifs et de discuter des difficultés rencontrées par leurs bases industrielles de défense.
Alors que leurs adversaires intensifient leurs menaces hybrides, numériques et autres contre les deux pays, la France et les États-Unis sont déterminés à collaborer pour les contrecarrer.
Partenariat bilatéral sur les énergies propres
Dans le cadre de la troisième réunion de haut niveau du Partenariat bilatéral France-États-Unis sur l’énergie propre qui s’est tenue récemment en France, les deux pays ont à nouveau réaffirmé leur volonté commune d’œuvrer à la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris, notamment en mettant à profit la recherche et les sciences de pointe afin d’accélérer la mise au point et le déploiement responsable de technologies énergétiques propres, d’innovations de rupture et de mesures permettant de redynamiser le secteur de l’énergie et d’ouvrir la voie à des industries propres. Reconnaissant qu’il est possible de densifier leur coopération bilatérale en matière d’énergie, la France et les États-Unis ont défini les domaines de leur engagement, notamment l’hydrogène natif, la décarbonation de l’industrie, les réseaux électriques et leur flexibilité. Ils ont par ailleurs poursuivi les discussions bilatérales sur l’énergie nucléaire, les minerais critiques et les matières premières critiques, ainsi que sur l’accélération de la mise en œuvre du Partenariat pour la sécurité des minéraux et du Programme volontaire sur la sécurité des minerais critiques de l’Agence internationale de l’Énergie.
Énergie nucléaire civile
Les présidents se réjouissent de la mise en place du Groupe restreint sur l’énergie nucléaire au sein du Partenariat bilatéral. Ils entendent veiller à une coopération réciproque et mutuellement bénéfique dans la recherche et développement concernant les technologies nucléaires avancées, notamment les réacteurs de nouvelle génération, les petits réacteurs modulaires, les technologies de combustible nucléaire et les solutions durables pour la gestion du combustible. La France et les États-Unis promouvront également le déploiement responsable des réacteurs nucléaires afin d’atteindre des objectifs de décarbonation compatibles avec les normes les plus strictes en matière de sûreté, de sécurité et de non-prolifération nucléaires.
Reconnaissant qu’il importe de diversifier les chaînes d’approvisionnement en combustible nucléaire civil et de développer des services nucléaires indépendants de l’influence de la Russie, la France et les États-Unis saluent les progrès accomplis par l'initiative « Sapporo 5 », menée aux côtés du Canada, au Japon et au Royaume-Uni, qui a permis de dépasser leur objectif de la COP28 pour mobiliser 4,2 milliards de dollars d’investissements provenant des États afin de mettre au point une chaîne d’approvisionnement en combustible nucléaire mondiale, fiable et sécurisée. La France et les États-Unis s’engagent à travailler ensemble pour mobiliser d’autres investissements en faveur du développement de chaînes d’approvisionnement nucléaire fiables, sécurisées, sûres et suffisantes pour soutenir la croissance d’une énergie nucléaire sans carbone, dans le respect de l’objectif de contenir l’élévation de la température à 1,5 °C. La France et les États-Unis sont totalement d’accord pour réduire les dépendances à l’égard de l’industrie nucléaire civile russe et la coopération avec cette industrie.
Coopération spatiale
La France et les États-Unis ont établi un dialogue global sur l’espace pour renforcer leur coopération bilatérale dans le domaine spatial dans ses dimensions civile, commerciale, multilatérale et de sécurité nationale. Dans le segment civil, la France et les États-Unis sont résolus à intensifier leur coopération en matière de vols spatiaux habités en orbite basse sur la Station spatiale internationale, dans l’espace lointain sur la Lune et autour de la Lune avec le programme Artemis, et au-delà. Outre la coopération existante dans le cadre de l’Agence spatiale européenne, essentiellement concernant la station lunaire Lunar Gateway, la France et les États-Unis s’efforcent de développer la coopération bilatérale sur l’exploration lunaire. La France et les États-Unis coopèrent dans le cadre de l’initiative de l’Observatoire spatial pour le climat pour collecter des données spatiales afin de modéliser et de suivre les changements climatiques et de mettre au point des outils opérationnels pour s’adapter à leurs effets. Dans le cadre de l’Observatoire spatial pour le climat, la France et les États-Unis s’engagent à mettre en place un jumeau numérique commun pour les zones côtières, afin de suivre les changements climatiques et la cartographie des inondations. Des océanographes et des hydrologues français et américains ainsi que des partenaires internationaux ont uni leurs forces pour mettre sur pied et exploiter la mission de topographie des eaux de surface et des océans qui produit la première étude mondiale des eaux de surface de la Terre, observe les détails de la topographie de la surface des océans et mesure l’évolution des plans d’eau au fil du temps. En outre, le Centre national d’études spatiales français et l’Administration nationale de l’aéronautique et de l’espace américaine sont déterminés, avec d’autres partenaires internationaux, à continuer de travailler ensemble sur le Système d’observation de l’atmosphère qui fournira des données clés pour l’amélioration des prévisions météorologiques, climatiques et relatives à la qualité de l’air.
Transports
Le ministère français chargé des Transports et le Département des Transports américain entendent renforcer leur coopération dans le secteur ferroviaire en partageant leurs connaissances et leurs bonnes pratiques, et en encourageant des entreprises françaises comme la SNCF et Alstom et des entreprises américaines comme Amtrak à mettre en commun leur expérience des projets et des technologies ferroviaires. Ils encouragent en particulier ces échanges pour faciliter l’achèvement de la certification en cours du nouveau train à grande vitesse d’Alstom, Avelia Liberty, destiné au service Acela sur le corridor du Nord-Est américain.
Coopération scientifique
La France et les États-Unis sont attachés à développer leur relation scientifique de haut niveau et mutuellement bénéfique. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche français et le Département d’État américain organiseront en 2025 une commission mixte pour la science et la technologie afin d’intensifier leur coopération bilatérale sur les domaines d’intérêt commun. Des tables rondes franco-américaines seront organisées entre scientifiques pour préparer cette commission mixte et identifier les priorités de la coopération.
Coopération en matière de sécurité alimentaire
La France et les États-Unis sont déterminés à travailler ensemble à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle mondiale, notamment en soutenant mutuellement le Sommet sur la nutrition pour la croissance de 2025, en contribuant à la sécurité alimentaire de leurs principaux pays partenaires et en appliquant les mesures phares du programme américain « Feed the Future ». La France et les États-Unis sont attachés au Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire de la Banque mondiale, au Fonds international de développement agricole (FIDA), au Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR) et à l’Accélérateur de la Grande Muraille verte. Le Sommet sur la nutrition pour la croissance se tenant en France en 2025 et aux États-Unis en 2026, les présidents prévoient de travailler ensemble pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations les plus vulnérables du monde, notamment grâce à la Coalition pour l’alimentation scolaire, qui regroupe plus de 100 pays et que la France et les États-Unis soutiennent par leur participation au groupe de travail orientant ses efforts.
La France et les États-Unis continueront de promouvoir l’intégration et la mise en œuvre effective de l’approche « Une seule santé » pour prévenir l’émergence, la réémergence et la diffusion des zoonoses et lutter contre la résistance aux antimicrobiens. La France et les États-Unis entendent travailler en étroite collaboration pour atteindre leurs objectifs commerciaux en matière agricole.
Collaboration en matière de santé mondiale
La France et les États-Unis poursuivent leurs discussions sur les façons de faire avancer leurs priorités communes relatives à la santé mondiale, en particulier dans les enceintes multilatérales et en mettant l’accent sur leurs priorités régionales communes comme l’Afrique. La France et les États-Unis sont résolus à soutenir la nouvelle Académie de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Lyon qui améliorera considérablement l’accès à la formation des personnels de santé multisectoriels du monde entier. La France et les États-Unis sont déterminés à renforcer l’architecture mondiale de la santé et à augmenter les efforts internationaux de prévention, de préparation et de riposte face aux pandémies grâce notamment à l’Accélérateur de la production de vaccins en Afrique et aux efforts destinés à renforcer un accès équitable à la vaccination grâce à leur soutien constant à l’Alliance GAVI qui prépare la prochaine reconstitution de ses ressources ce mois-ci. En tant que membres de l’Alliance pour une action transformatrice sur le climat et la santé, la France et les États-Unis ont réitéré leur volonté de collaborer pour renforcer la résilience des systèmes de santé aux changements climatiques et atténuer leur empreinte environnementale. La France et les États-Unis continueront de promouvoir l’intégration et la mise en œuvre effective de l’approche « Une seule santé » pour prévenir l’émergence, la réémergence et la diffusion des zoonoses et lutter contre la résistance aux antimicrobiens.
La France et les États-Unis soutiennent les efforts déployés pour transformer l’architecture financière liée à la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies. Cela implique notamment de contribuer à la mobilisation de 2 milliards de dollars de nouveaux financements et d’autant de financements catalytiques pour le Fonds de lutte contre les pandémies lors de la conférence d’annonce de contributions d’octobre 2024, ainsi que de mettre en œuvre l’initiative pour les financements supplémentaires en matière de contre-mesures médicales que les institutions de financement du développement concernées du G7 sont en train d’élaborer. La France et les États-Unis travaillent également ensemble pour honorer l’engagement du G7 d’aider au moins 100 pays à revenu faible et intermédiaire à développer les capacités essentielles prévues par le Règlement sanitaire international. En mars 2024, la France a rejoint les États-Unis lors de l’événement inaugural du Réseau de ministres des Affaires étrangères pour la sécurité sanitaire mondiale qui réunit les ministres des Affaires étrangères afin d’appeler l’attention diplomatique et de provoquer l’action sur les questions de sécurité sanitaire mondiale essentielles. Comme cela a déjà été affirmé dans la récente déclaration des ministres des Affaires étrangères du G7, la France et les États-Unis collaboreront afin de relever le niveau d’ambition au niveau mondial en matière de sûreté et de sécurité biologiques.
Coopération culturelle
La France et les États-Unis, reconnaissant leur liens historiques profonds et leurs valeurs démocratiques communes, sont très désireux d’étendre leur coopération culturelle dans la perspective du 250e anniversaire de la signature de la déclaration d’indépendance américaine, en 2026. Cet événement historique offrira une occasion unique de réaffirmer les liens démocratiques et interpersonnels anciens qui unissent la France et les États-Unis lors de célébrations conjointes et d’échanges culturels.
La France et les États-Unis sont déterminés à assurer le succès de la demande présentée par la France en vue de l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO des plages historiques du Débarquement Utah, Omaha, Gold, Juno et Sword. En obtenant cette reconnaissance, la France et les États-Unis visent à préserver ces territoires sacrés pour les générations futures tout en rendant hommage à la bravoure et au sacrifice de ceux qui se sont battus pour la liberté. Cette entreprise symbolise l’engagement durable des deux pays en faveur de la paix, de la mémoire et de la coopération internationale.
Égalité entre les femmes et les hommes et lutte contre les discriminations
Faire progresser l’équité et l’égalité entre les femmes et les hommes et promouvoir les droits des femmes et des filles et les possibilités qui leur sont offertes sont des priorités pour la France et pour les États-Unis. Les deux présidents sont très attachés à la défense des droits et de la santé sexuels et reproductifs, à une plus grande autonomisation économique des femmes, à l’investissement dans la garde des enfants, à la lutte contre les violences sexistes, au travail mené avec les organisations féminines de la société civile et à leur consolidation, ainsi qu’à la promotion de la représentation des femmes dans la société, de leur accès aux postes de direction et de leur participation à la vie politique. Les deux pays sont déterminés à soutenir l’autonomisation économique des femmes en unissant leurs efforts pour réduire la fracture numérique entre les femmes et les hommes, notamment grâce à l’initiative sur les femmes dans l’économie numérique, et soutenir l’investissement dans les services à la personne, avec des mesures telles que l’initiative « Investir dans la garde d’enfants pour renforcer le capital humain » de la Banque mondiale. La France et les États-Unis saluent la Contribution de l’OCDE à la promotion de l’égalité des genres et l’engagement pris par cette organisation de formuler des recommandations fondées sur des données pour éliminer les grandes inégalités entre les femmes et les hommes, en particulier en ce qui concerne les transitions écologique, énergétique et numérique. La France et les États-Unis s’attachent à faire connaître la Recommandation du Comité d’aide au développement de l’OCDE sur l’égalité des genres et l’autonomisation de toutes les femmes et filles dans le contexte de la coopération pour le développement et de l’aide humanitaire, et ils réaffirment leur détermination à empêcher et à combattre l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels. En tant que membres du Partenariat mondial pour l’action contre les violences et le harcèlement sexistes en ligne, la France et les États-Unis sont déterminés à lutter contre toutes les formes de violences sexistes facilitées par la technologie, contre la désinformation genrée et contre la menace croissante que celle-ci représente pour les femmes dirigeantes et pour les démocraties du monde entier. La France contribue également à ces efforts par la création d’un laboratoire pour les droits des femmes en ligne axé sur les violences sexistes commises en lignes et facilitées par la technologie. La France et les États-Unis partagent une vision positive de la technologie pour contribuer à réduire la fracture numérique entre les femmes et les hommes et permettre aux femmes et aux filles de s’approprier le cyberespace. Les deux pays ont l’intention de travailler ensemble sur les questions liées à l’intelligence artificielle et à l’égalité entre les femmes et les hommes, en particulier dans la perspective du sommet sur l’IA qui sera organisé à Paris en 2025.
La France et les États-Unis affirment leur soutien à la santé et aux droits sexuels et reproductifs. Les femmes peuvent accéder aux soins de santé reproductive, y compris la contraception et l’avortement sécurisé. Les deux pays défendent les droits et la santé sexuels et reproductifs dans les relations multilatérales et bilatérales et un langage ambitieux dans les instances de négociation internationale, et ils participent aux coalitions existantes, comme la coalition orientée vers l’action du Forum Génération Égalité qui traite de la question du droit de disposer de son corps et des droits et de la santé sexuels et reproductifs. Les deux pays fournissent également une aide bilatérale et multilatérale aux pays partenaires, aux organisations internationales et aux acteurs de la société civile locale, afin de soutenir l’accès au planning familial et à d’autres services essentiels de santé sexuelle et reproductive de qualité.
La France et les États-Unis appellent la communauté internationale à renforcer les efforts de promotion et de défense les droits des femmes, notamment en consolidant ONU Femmes et les autres institutions internationales concernées.
Lutte contre l’antisémitisme
La France et les États-Unis sont déterminés à lutter contre toutes les formes de discrimination et de haine. Dans le contexte d’une montée de l’antisémitisme partout dans le monde, les deux gouvernements s’engagent à organiser un dialogue annuel sur la lutte contre l’antisémitisme et à renforcer leur rôle dans des coalitions plus vastes pour combattre toutes les formes de discrimination et l’antisémitisme, mettre en place une coordination des stratégies d’atténuation de l’antisémitisme en ligne et encourager l’éducation et une meilleure compréhension entre toutes les composantes de nos sociétés. La France et les États-Unis continuent de s’efforcer ensemble de préserver l’histoire et le souvenir de la Shoah, notamment au moyen d’informations exactes, de commémorations et de la restitution d’œuvres d’art confisquées par les nazis et leurs collaborateurs ou d’une indemnisation.
Sport
En leur qualité de pays hôtes respectifs des prochains Jeux olympiques et paralympiques d’été, en 2024 et 2028, la France et les États-Unis sont déterminés à promouvoir la coopération entre les groupes et institutions impliqués dans l’organisation des Jeux pour les rendre plus durables, plus responsables et plus inclusifs. Les deux pays agiront de concert lors des Jeux de Paris et de Los Angeles pour démontrer que ces événements sportifs universels de premier plan sont une occasion unique de chercher à atteindre les objectifs de développement durable communs et d’encourager les initiatives et investissements au service de la santé et de l’éducation des générations futures. Ils rappellent la résolution adoptée par l’Assemblée générale sur la trêve olympique.