Le Président Emmanuel Macron a présidé ce samedi la cérémonie de commémoration du 105ème anniversaire de l’Armistice de 1918.

Cette cérémonie a également été consacrée au centenaire de la flamme qui orne la tombe du soldat inconnu, allumée par le ministre de la Guerre André Maginot le 11 novembre 1923. 

Revoir la cérémonie :

11 novembre 2023 - Seul le prononcé fait foi

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DISCOURS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE - Centenaire de la Flamme du souvenir.

Le 11 novembre 1923, sur la tombe du soldat inconnu était allumée pour la première fois une flamme qui depuis ne s’est jamais éteinte.  

Depuis 100 ans, sans discontinuer. 

Aux pires heures de la Seconde Guerre mondiale, le jour même de l’invasion nazie, les ennemis d’alors qui défilaient sous l’arc n’osèrent empêcher le ravivage de la flamme, ployant devant quelque chose de plus grand que leur hostilité : la force de sacrifice d’un peuple pour ses idéaux.

Cette flamme, toujours, accompagne nos jours et perce nos nuits.

Elle veille à l’ossuaire de Douaumont, dans le silence du cloître, 130.000 autres soldats inconnus. Elle réchauffe les plaines du Nord, dans la Lanterne des morts de Notre-Dame-de-Lorette. Elle brille, jaillie des braises ardentes de la Résistance, de l’île de Sein, dans la nécropole du Mont Valérien, où dorment les sacrifiés de la France libre. Elle se dresse au sommet du Mont Mouchet, au cœur des maquis de la Margeride.

Elle brûle dans le cœur des soldats de la France, qui vivent pour la patrie et la République et qui parfois en meurent. Cette année encore. Nous pensons à leurs familles, à leurs proches, dont certains sont là, au milieu de nous. 

La Nation n’oublie pas.

Car c’est bien de toute cette Histoire que nous venons, c’est elle qui nous a fait, qui nous tient et nous oblige.  

Le 11 novembre, jour de commémoration de l’armistice de la Grande Guerre, est désormais le jour de tous les morts pour la France.

Le soldat inconnu, emblème de ceux de 14, devient dès lors le rappel de l'égale valeur de toute vie donnée pour la France, à toutes les générations.

De lui nous ne connaissons rien, et nous savons tout.

Son image est faite de tous nos visages. Sa voix a le timbre d’un peuple. Son anonymat porte en lui des millions de noms.

L’inconnu est tous les soldats de la France.

Il est de tous les horizons, de la Métropole et de nos Outre-Mer, du Maghreb et d’Afrique, des Caraïbes au Pacifique. Il est de tous les métiers, instituteur et paysan, normaliens et médecins, curés et ouvriers. Il est de toutes les convictions, croyant et franc-maçon, agnostique et libre-penseur, protestant et musulman, catholique et juif.

L’inconnu est cette Résistance, cette certaine idée de la France que nous chérissons.

En tombant pour elle, il l’a relevée. Et il nous l’a léguée avec un devoir d’unité, de dépassement et de bravoure. En tombant pour cette terre charnelle et spirituelle qu’est le sol de France puis en étant enterré ici, le soldat inconnu signifie cette fraternité d’armes de deuil et d’espérance. 

Et la flamme, sur sa tombe, depuis 100 ans, ne s’est jamais éteinte. Gardée par les commissaires de la flamme de jour comme de nuit. Et elle ne s’éteindra jamais. 

À nos morts, qui ont fait la France. Et aux vivants qui la transmettront.

Vive la République, vive la France.

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