Réception par le Président Emmanuel Macron des médaillés français des Virtus Global Games.

Madame la préfète, 
Madame la vice-présidente de la région, 
Monsieur le maire de Vichy, 
Mesdames et Messieurs les élus, 
Mesdames et Messieurs, en vos grades et qualités, 
Madame la présidente du CPSF, 
Monsieur le président de la Fédération Française de Sports Adaptés, 
Mesdames et Messieurs les médaillés et membres de la délégation, 
Mesdames et Messieurs. 

Je vais d'abord vous dire que je suis très heureux de vous accueillir aujourd'hui, toutes et tous, dans cette maison, vous qui avez tant contribué à cet immense succès des Virtus Global Games. Particulièrement heureux et fier, car jamais, je dois le dire, un Président de la République n'avait eu l'occasion d'avoir tant de médailles à la fois. 189 médailles, grâce à vous. Ce nombre parle de lui-même. Et c'est un triomphe, comme on aimerait en vivre à chaque grande compétition sportive. Et je dois le dire, une évolution de résultats, j'y reviendrai, d'une compétition à l'autre, unique, qui j'espère en promet à venir, Madame la ministre. 

Vous avez dominé la compétition du début à la fin et réussi l'exploit de hisser nos couleurs, tout en haut du tableau des médailles, pour la première fois depuis la création des Global Games. Alors, la concurrence était rude et j'imagine, en particulier, que la délégation australienne, qui avait régné sur les 4 dernières éditions, ne vous a pas laissé la place si facilement. 189 médailles, dont 88 médailles d'or. C'est un palmarès qui étincelle d'autant plus quand il est mis en perspective avec les éditions précédentes. 87 médailles françaises en 2019 à Brisbane, 27 en 2015, à Guayaquil. Et donc, la question qu'on peut légitimement se poser, c'est : comment on passe de 27 à 189 médailles en moins de 10 ans ? C'est une question d'actualité.

Alors, tout ça est un exploit, mais ça n'est pas un hasard. En effet, cette envolée, c'est d'abord et avant tout la vôtre, celle des sportifs qui ont travaillé, je le sais, très dur. Ces médailles récompensent de longs mois, de longues années de préparation, une discipline de fer, un engagement infaillible pour l'excellence sportive, au gré d'entraînements intenses et de compétitions aux 4 coins de la France. Ces Virtus Global Games, pour la majorité d'entre vous qui faites partie des catégories ii2, ii3, ce sont vos Jeux paralympiques, un objectif ultime qui achève un cycle sportif de 4 années. Et donc, je veux vous féliciter d'autant plus de la réussite de cet investissement. Et sur la ligne de départ, sur le pas de tir, pendant les quelques secondes qui précédaient le coup de sifflet, les spectateurs vous ont vu vous transformer, vous transcender pour gagner, vous rassembler pour triompher ensemble. Alors, une fois encore, toutes mes félicitations. Vous avez, à vous seuls, explosé, un an en avance, l'objectif que je n'aurais jamais osé fixer pour nos équipes de France olympique et paralympique réunies. 

À tous les sportifs de la catégorie ii1, en para-athlétisme, para-natation et para-tennis de table adapté, pour vous, il y aura, si je puis dire, un match retour à Paris 2024. Il vous reste quelques mois pour parfaire votre préparation et obtenir votre qualification pour les Jeux Paralympiques. Et vivre ces Jeux à la maison, c'est votre chance, et ces Global Games le montrent. Vous savez être à la hauteur et je compte sur vous pour réitérer cet exploit. Nous serons, ici, à nouveau à vos côtés. 

Toutefois, et bien que vous connaissiez mon amour de la gagne, ce ne sont pas seulement des titres et des victoires que nous célébrons ce jour, ce sont des sourires, des étreintes, une formidable joie partagée. Ce sont des années d'efforts, je le disais, qui culminent en une semaine de fêtes sportives. Et ce sont avant toute chose — et je ne veux pas l'oublier, même si aujourd'hui nous célébrons les médailles — ce sont des moments de vie, d'émotions, d'intensité et des expériences inoubliables. Et ce sont des souvenirs qui vous accompagneront, vous permettront d'aller loin, encore plus loin dans votre vie sportive comme dans votre vie personnelle, académique et professionnelle. Ces souvenirs, ils se conjuguent aussi au pluriel, parce que ce résultat est évidemment le vôtre, celui des athlètes qui sont ici présents, mais c'est aussi celui de vos proches, de vos familles, du personnel médico-social qui vous accompagne, des nombreux bénévoles, des fédérations - que je veux remercier, de tous ceux qui vous entourent et vous soutiennent tous les jours. Je sais ce que cela représente d'énergie, souvent de sacrifices, de temps donné, les soirées, les week-ends, sur les vacances, d'engagement profond et à vous tous, aidants et accompagnants, dont plusieurs sont parmi nous aujourd'hui, je veux vraiment vous dire ma gratitude et ma reconnaissance. 

Certains sont parmi nous, je le disais, et pendant toute cette semaine de juin, vous étiez sur les bords des terrains, dans les gradins des stades, au plus près de nos sportifs, pour les encourager. Mais surtout, vous avez bien souvent été là pendant des mois, les années, les décennies qui précèdent, pour permettre ces résultats, ces engagements et permettre, aussi et souvent, de transformer des vies, de donner une chance, de s'accrocher à un résultat. Et au-delà du résultat, de montrer qu'une mobilisation permet de retrouver pleinement, parfois du goût à la vie, du sens aux choses. Je veux, ici, vous dire combien votre engagement de chaque jour est pour nous très important. 

Ce résultat, c'est aussi celui d'une fédération, d'un encadrement sportif professionnel et performant. Celui de vos entraîneurs, de vos staffs techniques, dans la diversité de leur métier. C'est le fruit de l'important travail engagé par notre plus grande fédération parasportive : la Fédération Française du Sport Adapté, sous l'égide de Marc TRUFFAUT. Vous avez brillamment accompagné cette montée en puissance de cette équipe de France de sport adapté, qui est aujourd'hui récompensée par ce formidable palmarès et toutes ces médailles. En lien avec le CPSF, le ministère des Sports, l’ANS que je remercie pour leur présence parmi nous aujourd'hui, la structuration du sport adapté de haut niveau, justement en France, est reconnue comme un modèle à l'étranger, bien qu'étant encore perfectible. Et ce “cocorico” ne veut pas dire qu'on doit s'arrêter là. 

Les sportifs connaissent en effet un accompagnement solide, au sein des neuf pôles France qui parsèment le territoire, à l'image de celui de Vichy en natation adaptée, dont la rénovation du CREPES a été inaugurée par Madame la Ministre, en parallèle des Global Games. Les sportifs bénéficient également du statut de sportif de haut niveau sur les listes ministérielles où figurent à ce jour 138 sportifs en sport adapté, qui est une juste reconnaissance de leur engagement quotidien pour représenter la France au plus haut niveau. Je le disais, nous sommes fiers de ce modèle français, il s’est beaucoup amélioré ces dernières années grâce à vous toutes et tous au rôle de la Fédération, de ce lien qui existe entre le sport adapté, le ministère et les agences compétentes. Il est suivi maintenant par plusieurs autres pays que nous inspirons. Il est aussi porté par nos collectivités locales et les communes qui se sont engagées, en investissant à nos côtés et dans ces sites d’excellence. Mais nous ne devons pas arrêter là et nous allons continuer.

Pour moi, l’année qui vient jusqu’à nos Jeux, justement, paralympiques, mais au-delà, dans ces héritages des Virtus Global Games et des Jeux Paralympiques, doivent nous permettre d’aller encore plus loin en la matière, et je sais que nos ministres y sont profondément engagés. Enfin, ce résultat est aussi celui du comité d’organisation des Virtus Global Games, de la Fédération Internationale Virtus, des autorités locales, de la région Auvergne-Rhône-Alpes, de Vichy, des services de l’Etat — merci encore, Mme la préfète — qui ont habilement réuni les conditions nécessaires à la bonne organisation des 12 championnats du monde simultanés en une semaine, avec plus de 5000 spectateurs quotidiens, une forte mobilisation locale et médiatique. Cette nouvelle organisation consacre le rôle pionnier de la France en la matière, qui avait déjà accueilli en 2018 des Jeux européens du sport adapté à Paris, et qui poursuit ce chemin et cet engagement. Ces Global Games, nous nous faisons un honneur d’avoir pu les héberger sur notre territoire, dans cette belle région Auvergne - Rhône Alpes, dans la ville de Vichy, ville experte en matière d’accueil de grands événements sportifs nationaux et internationaux, et qui depuis deux ans figure fièrement au patrimoine mondial de l’UNESCO - ce qui est pour nous, aussi, une immense fierté. Et je veux ici remercier toutes celles et ceux qui s’y sont engagés et ont permis cette réussite. 

Nous sommes d’autant plus attachés à ces Jeux qu’ils constituent le seul événement sportif international auquel les personnes ayant une déficience intellectuelle avec un sur handicap de type trisomie 21 peuvent participer. Et je salue également la décision de la Fédération Virtus d’intégrer une nouvelle catégorie à cette édition des Global Games permettant ainsi aux sportifs porteurs de troubles du spectre de l’autisme d’y participer pour la première fois. J’espère que vous ouvrez la voie, ce faisant, à de grands événements parasportifs internationaux qui intègrent tous les sportifs, quelles que soient leurs capacités. 

Car c’est bien, en effet, ce dont il est question, non pas de handicaps mais de capacités, des capacités extraordinaires, de véritables performances, d’émotions, d’engagement, de force, et de force de la différence et votre engagement va bien au-delà d’un plan d'entraînement. Vous n'êtes pas simplement des sportifs de haut niveau. Vous êtes des femmes et des hommes de haut niveau. Avec courage, avec acharnement, vous parvenez à franchir des barrières qui, je le sais, freinent quotidiennement la pratique des sportifs en situation de handicap. Ces barrières, grâce à l’impulsion des Jeux, nous œuvrons et continuerons d'œuvrer pour les faire tomber. C’est le sens du déploiement des 30 minutes dans les ESMS, des 3 000 clubs para-accueillants ou du fonds de 1,5 milliards d’euros destiné notamment à développer l'accessibilité universelle des sites de sport. C'est le sens des engagements pris aussi en termes d'équipements individuels, lors de la CNH. Merci à nouveau Jérémie, cher Président, et je sais que ces obstacles sont encore trop nombreux et vous obligent à travailler beaucoup plus que les autres. 

Alors, cette première place que j'évoquais en commençant mon propos, sur laquelle je veux revenir en le terminant, est une fierté encore plus forte, une fierté collective qui rejaillit sur tous les Français en situation de handicap mental et psychique. Par ce dépassement de vous-même, vous prenez le pouvoir sur votre handicap et en faites une force. Et par ces performances, vous contribuez au changement de regard, au changement des comportements. Je sais que le chemin est encore long, mais il l'est un peu moins grâce à vos 189 médailles. Vous êtes des exemples pour nous tous, pour les plusieurs centaines de milliers de Français en situation de handicap mental ou psychique, qui peut-être, grâce à vous, oseront s'inscrire dans un club, oseront rejoindre une équipe de sport, oseront croire que l'impossible est réalisable et que les premières marches des podiums sont à portée de baskets. Alors pour tout cela, la République française vous félicite et vous est reconnaissante. 

Merci à toutes et tous et bravo ! 

Vive la République et vive la France !