Le déplacement du Président de la République le lundi 5 juin au Mont-Saint-Michel, pour le millénaire de l’abbatiale, est aussi l’occasion d’évoquer les enjeux du patrimoine en France.

Depuis 2017, la préservation du patrimoine est une priorité de la politique culturelle menée par le Président de la République. Dans un contexte d’augmentation historique du budget du ministère de la Culture, les engagements ont été forts et ont été tenus : les crédits dédiés au patrimoine ont été augmentés de près de 40% et un fonds incitatif pour le patrimoine a permis, depuis cinq ans, le financement de 600 chantiers, principalement situés dans des petites communes. La mission Bern a, elle, mobilisé 230 millions d’euros, qui ont permis de sauver 762 sites en péril. En outre, dans le cadre du Plan de relance, 349 millions d’euros ont été fléchés vers la restauration du patrimoine.

En ce qui concerne le patrimoine religieux, le ministère de l’Intérieur a consacré 57 millions d’euros en 2022, et, depuis 5 ans, 280 millions d’euros, au bénéfice de 8 265 projets de restauration. Le Plan de relance consacrait également 80 millions pour nos seules cathédrales. Enfin, l’Etat pilote avec détermination le chantier pour Notre-Dame-de-Paris, qui sera rebâtie cinq ans après le désastre de l’incendie de 2019, grâce aux fonds issus de la grande collecte, et à la mobilisation des Français.

Au Mont-Saint-Michel aussi, l’effort de l’Etat a été soutenu pour assurer la conservation et l’entretien de l’abbaye et des remparts : sur les 15 dernières années, ce sont plus de 32 millions d’euros de travaux qui ont été effectués, intégralement financés par l’Etat, notamment pour la restauration du chœur de l’abbatiale et de ses verrières, de la statue de l’archange, du cloître et de la Merveille.

A l’occasion de sa visite au Mont-Saint-Michel, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979, le Président de la République a souhaité amorcer un effort supplémentaire pour les milliers d’édifices religieux qui font l’orgueil de nos campagnes et de nos petites villes. L’Etat est déjà fortement présent aux côtés des collectivités. Mais la situation exacte du patrimoine des plus petites communes est mal connue, puisque ce n’est que depuis une loi d’août 2021 que les cultes ont l’obligation de déclarer les lieux qu’ils opèrent ; ce processus est en cours. Sur les 50 000 lieux de culte en France, dont 42 000 catholiques, 10 500 seulement sont protégés au titre des monuments historiques, ce qui ouvre à leurs propriétaires le droit à une aide financière du ministère de la Culture pour les travaux de restauration. Ainsi, l’absence d’état des lieux précis, l’ampleur comme la situation du patrimoine religieux non protégé des villes de moins de 10 000 habitants exigent que soit franchie une étape supplémentaire, avec le soutien de l’Etat. 

Le Président de la République demande à la ministre de la Culture et au ministre de l’Intérieur de lui présenter avant les journées européennes de patrimoine, en septembre prochain, les mesures permettant de mieux venir en aide aux édifices des communes de moins de 10 000 habitants en situation financière difficile, trop souvent mal répertoriés aujourd’hui. En outre, le ministère de la Culture engagera une campagne d’inscription ou de classement au titre des monuments historiques des édifices cultuels construits notamment au XIXème et au XXème siècles, dont l’intérêt patrimonial le justifierait, au regard d’un ensemble de critères historiques, artistiques, scientifiques et techniques. Cet effort de la nation doit aussi trouver d’autres ressorts, en sollicitant la générosité de tous, dans le cadre d’une souscription dédiée. Et cet élan populaire pourra enfin trouver un appui auprès de la Fondation du Patrimoine, déjà mobilisée dans le cadre du Loto du Patrimoine.

À consulter également

Voir tous les articles et dossiers