Une part importante du monde dépend de l’agriculture ukrainienne pour se nourrir, en particulier pour le blé et le maïs (4ème exportateur mondial), mais aussi pour l’huile de tournesol (38% des exportations mondiales). Or le blocage des ports ukrainiens qui résulte directement de l’agression russe rend impossible la sortie des denrées, et la guerre menée par la Russie menace les récoltes futures.

Aussi la France soutient les initiatives internationales visant à la sortie des produits agricoles du territoire ukrainien pour répondre à la demande mondiale et libérer les silos à grains en vue de la prochaine récolte. Il s’agit notamment des « voies de solidarité », routières ou fluviales, sur lesquelles l’Union européenne travaille ; ainsi que des efforts du Secrétaire général des Nations unies pour permettre l’exportation par voie maritime. Le Président de la République Emmanuel Macron avait à cet égard dit lors de sa visite à Kiev son soutien à l’idée d’une résolution du Conseil de sécurité pour permettre le déblocage du Port d’Odessa.

En parallèle, la France a dans le cadre de sa Présidence du Conseil de l’Union européenne, proposé un cadre pour appréhender de manière coordonnée et solidaire les risques pour la sécurité alimentaire mondiale. L’initiative FARM (Food and Agricultural Resilience Mission) portée par le Président de la République s’appuie ainsi sur trois piliers :

  • Un pilier « commerce » vise à garantir la transparence sur les marchés agricoles et à encourager des comportements responsables (en appelant à éviter toute mesure de restriction aux exportations agricoles) afin d’empêcher toute volatilité des prix qui pourrait exclure certains pays de l’achat des denrées nécessaires.
  • Un pilier « solidarité » prévoit de venir en aide aux pays et aux populations les plus touchées par les effets de la guerre en Ukraine et à soutenir la production et l’exportation des denrées agricoles ukrainiennes, notamment dans le cadre de l’initiative européenne des « corridors de solidarité ».
  • Un pilier « production » pour aider les pays à investir dans leur propre agriculture et à développer des modes de production durables, pour renforcer à long-terme leur souveraineté alimentaire et leur résilience face au réchauffement climatique et aux déstabilisations extérieures. Ces investissements pourront venir appuyer des projets existants, à l’image de la « Grande muraille verte », vaste initiative d’agroécologie dans la bande sahélienne.

Soutenue par l’Union européenne, l’Union africaine, et le G7, FARM est, respectivement pour chacun des trois piliers, mise en œuvre en partenariat avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le Programme alimentaire mondial (PAM), et le Fonds international de développement agricole (FIDA).

De premières mesures cruciales ont ainsi pu être prises. Les États membres de l’OMC se sont ainsi engagés à ne pas mettre en place de restriction à l’exportation de denrées alimentaires lorsqu’elles sont à destination du Programme alimentaire mondiale. Cette mesure vise à s’assurer de l’approvisionnement du PAM en nourriture pour venir en aide aux populations risquant la famine.

De même, la France a réuni les grands acteurs privés de l’agroalimentaire dans le but de former une coalition – « Global Business for Food Security » (GBFS), Coalition du secteur privé pour la sécurité alimentaire – engagée contre la spéculation sur les denrées agricoles, pour la solidarité internationale et le renforcement des capacités de production agricole durable sur le continent africain.

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