Dans la continuité du Partenariat pour une transition énergétique juste entre l’Afrique du Sud et des bailleurs de fonds internationaux, annoncé officiellement lors de la COP26 à Glasgow, le lancement d’une initiative collective pour élaborer de nouveaux partenariats pour une transition énergétique juste en Afrique a été présenté aujourd’hui au cours du Sommet Union européenne-Union africaine. 

Six ans après nous être donné pour ambition collective à la COP21 de limiter le réchauffement climatique nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, et poursuivant l’action menée pour limiter l’élévation de la température à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, nous devons maintenant traduire les objectifs climatiques en actes, avec des résultats concrets et rapides à grande échelle sur le terrain, au profit des populations locales. 

Cet appel à l’action est particulièrement important pour le continent africain, qui est très exposé aux effets des changements climatiques, alors même qu’il contribue moins que les autres continents aux émissions mondiales. Pour réussir sa transition énergétique et atteindre les objectifs de développement durable (ODD), le continent africain devra faire face à des enjeux de taille au cours des décennies à venir, avec deux objectifs principaux : 

  • accélérer l’accès de tous à l’électricité à un prix raisonnable en Afrique, ainsi que l’industrialisation, en application de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, et créer de nombreuses possibilités d’emploi pour les jeunes ; 
  • augmenter les contributions déterminées au niveau national et développer un bouquet énergétique décarboné conforme à l’Accord de Paris, qui n’enferme pas les pays dans des trajectoires de développement non durable et limite leur exposition à la hausse des prix du carbone. 

Dans ce contexte, il est indispensable d’accorder aux pays africains le temps et les financements concessionnels nécessaires pour leur permettre de réussir une transition énergétique juste.

Tout en tenant compte du principe d’équité, des responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives selon les différentes situations nationales, les dirigeants réunis au sommet UE-UA ont exprimé leur ambition commune, celle de proposer aux pays ayant les objectifs climatiques les plus ambitieux et prêts à prendre de nouveaux engagements forts pour décarboner leur bouquet énergétique un programme de soutien sur mesure, comprenant les éléments essentiels nécessaires pour permettre une transition énergétique ambitieuse, sûre et juste.

Il a été souligné que les stratégies de mise en place de nouveaux partenariats pour une transition énergétique juste devaient reposer sur les piliers suivants pour être efficaces :

  • Appropriation nationale et engagement du pays. Les nouveaux partenariats pour une transition énergétique juste auront pour objectif de décarboner le bouquet énergétique, y compris en sortant progressivement du charbon et en optimisant la part des sources d’énergie de transition comme le gaz naturel pour éviter la dépendance à l’égard du carbone, dans le but de garantir les capacités de production de base tout en augmentant autant que possible la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique ainsi que l’efficacité énergétique. Cela ouvrira la voie au renforcement des contributions déterminées au niveau national et des stratégies à long terme, en conformité totale avec l’Accord de Paris.
  • Accroissement des ressources financières et techniques pour les pays les plus ambitieux, grâce à des instruments adaptés, y compris des prêts concessionnels, des garanties et des subventions pour réduire le coût de la transition énergétique pour les populations et moderniser les réseaux électriques. Les nouveaux instruments de l’UE renforceront fortement sa capacité à attirer le secteur privé dans le cadre du Fonds européen pour le développement durable Plus (FEDD+), qui apportera des garanties et des instruments de mixage ayant un fort effet de levier. Tous les partenaires seront encouragés à s’associer à ces efforts. 
  • Un dialogue pragmatique, porté par le pays et axé sur les solutions, s’appuyant sur des évaluations par pays fiables et fondées sur les données, en partenariat étroit avec toutes les institutions concernées, dans le but de prendre en compte les particularités et les contraintes nationales, puisque nous sommes conscients du fait que les transitions énergétiques seront différentes dans chaque pays. 
  • Les partenariats pour une transition énergétique juste seront également axés plus généralement sur la réalisation des ODD, avec une attention particulière portée à l’accès à l’énergie, aux possibilités d’emploi, y compris pour les jeunes et les femmes, ainsi qu’à la mobilisation de nouveaux secteurs industriels et d’incubateurs d’innovation. 

La disponibilité à un prix abordable de technologies énergétiques propres et avancées revêt une importance capitale pour les engagements que nous avons pris dans le cadre de l’Accord de Paris. Les entreprises européennes et des pays du G7 sont donc encouragées, lorsqu’elles lancent des projets dans le cadre de l’initiative pour une transition énergétique juste, à renforcer leur partenariat avec le secteur privé africain et à développer les contenus locaux, y compris grâce à des transferts de technologie.

Prochaines étapes
Au cours de la table ronde sur les changements climatiques et la transition énergétique, l’Équipe Europe a annoncé s’être engagée sur le terrain dans un dialogue ouvert à tous, pour lancer une série de projets pilotes au Sénégal, en Égypte, en Côte d’Ivoire, au Kenya et au Maroc. Tous les partenaires internationaux sont encouragés à s’associer à ces efforts. D’autres partenariats seront étudiés en Afrique et ailleurs. 

Les présidences respectives de l’Union européenne, de l’Union africaine, du G7 et de la COP27 ont réaffirmé leur détermination à travailler en étroite concertation pour donner à ces processus un fort élan politique sur le long terme, dans le but d’associer tous les partenaires concernés et de progresser autant que possible d’ici à la COP27, étant donné la nécessité d’une action collective urgente et plus intense.
 

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