« Les seules réponses efficaces à la pandémie seront des réponses globales, coordonnées et solidaires », discours du Président de la République à l’occasion d’une session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies dédiée à la crise de la Covid-19, le 3 décembre 2020
ACT-A est l’initiative internationale, pilotée par l’Organisation mondiale de la santé, qui vise à coordonner une réponse globale à la Covid-19 qui soit juste et solidaire. Juste parce qu’il serait intolérable que certains aient accès aux moyens de lutter contre la pandémie, comme les tests, les vaccins, les traitements, et d’autres non. Solidaire parce que le virus ne connait pas de frontières et qu’il est dans l’intérêt de tous que l’ensemble de la planète soit protégé.
La France a joué un rôle décisif pour fédérer les États et autres acteurs, et promouvoir un accès équitable à tout ce dont les pays ont besoin pour lutter contre la crise sanitaire. Si des moyens considérables ont déjà été mobilisés, l’accès aux solutions contre le virus reste encore trop inégal dans le monde, en particulier en ce qui concerne le vaccin.
La France moteur d’une réponse internationale concertée contre le virus Covid-19 :
Dès le 16 avril 2020, le Président de la République a réuni, lors d’une conférence téléphonique, les responsables des principales organisations internationales actives dans la riposte contre la Covid-19 pour renforcer la coordination internationale autour de l’OMS. Les participants sont convenus de la nécessité de porter une initiative coordonnée, globale, visant l’efficacité et l’équité.
Quelques jours plus tard, le 24 avril, l’initiative ACT-A portée par le Secrétaire général des Nations unies, Antonio GUTERRES, le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros GHEBREYESUS et le Président de la République française, Emmanuel MACRON, est officiellement lancée lors d’une visioconférence en présence de plusieurs chefs d’État et de gouvernement et de l’ensemble des acteurs de la santé mondiale.
L’initiative a pour objectifs d’accélérer la conception et la production de solutions face au virus, d’en garantir un accès sûr, équitable et universel, et de consolider les systèmes de santé pour lutter contre la Covid-19 tout en poursuivant le combat contre les autres maladies.
Elle s’articule autour de 4 axes principaux, qui ont permis des résultats concrets sur le terrain :
1- Développer des capacités de diagnostic :
Le pilier diagnostics a été en mesure de catalyser l’accès aux tests antigéniques rapides, essentiels aux stratégies de dépistage efficaces. Plus de 60 millions de tests ont d’ores et déjà pu être déployés dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Copiloté par la Foundation for Innovative New Diagnostics et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le volet diagnostic d’ACT-A a en outre permis la mise à disposition de tests à un coût très limité (2,5$ en moyenne) et l’approvisionnement en tests PCR en cas de pénurie.
2- Concevoir des traitements contre le virus :
Le pilier traitement a permis de mettre en place un suivi de 1 700 essais et a investi plus de 175 millions de dollars dans la recherche et développement. À titre d’exemple, le pilier traitement finance un essai clinique pour évaluer les options de traitement précoce pour les personnes atteintes d'une maladie Covid-19 légère (modérée, en soins ambulatoires) et de coïnfections dans 13 pays africains (Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d'Ivoire, en République démocratique du Congo, en Éthiopie, au Ghana, en Guinée, en Guinée équatoriale, au Kenya, au Mali, au Mozambique, en Ouganda et au Soudan), afin de pallier au manque de données dans ces pays : c’est le plus large essai clinique lié à la Covid-19 déployé en Afrique.
Le pilier a également permis l’identification de la dexaméthasone comme premier traitement susceptible de sauver des vies. Plus de 3,2 millions de traitements à base de cette substance ont déjà pu être distribués dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
La fourniture d’oxygène, essentielle à la lutte contre les symptômes les plus graves, a été intégrée au pilier traitement afin de répondre aux situations de pénurie identifiées dans plusieurs pays. 90 millions de dollars ont été alloués, via ACT-A, à cette priorité, permettant à certains pays de faire front en cas de pic de cas graves.
3- Faire du vaccin un bien public mondial :
À ce jour le mécanisme COVAX, volet vaccin d’ACT-A, a permis la livraison de plus de 261 millions de doses dans 141 pays. Le mécanisme contribue ainsi de manière indispensable au déploiement de la vaccination dans le monde, en particulier pour les plus vulnérables.
La France a joué un rôle fondamental pour un accès plus équitable au vaccin. Alors que la communauté internationale avait initialement mobilisé des moyens considérables pour financer l’achat et la distribution de doses, les limites des capacités mondiales de production de vaccin et leur concentration sur certains territoires ont fortement allongé les délais de livraison et ralenti la vaccination à l’échelle mondiale. Les pays en voie de développement, n’accueillant pas de capacités de production sur leur territoire, ont été les premières victimes du goulot d’étranglement. Or la vaccination est un enjeu de rapidité, puisque tant que l’on ne ralentit pas la circulation de virus, les chances de voir apparaître de nouveaux variants augmentent.
C’est pourquoi lors d’une visioconférence des membres du G7 le 19 février 2021, le Président de la République Emmanuel MACRON a annoncé que la France serait le premier pays au monde à compléter ses contributions financières à COVAX, par des dons de doses issus de ses propres achats de vaccin. Aujourd’hui, les dons en nature représentent plus de la moitié des vaccins déployés dans le cadre de COVAX. C’est donc grâce à cette modalité, initiée par la France, que la vaccination a pu s’accélérer dans les pays les plus vulnérables.
Le Président de la République s’est engagé à ce que la France partage 120 millions de doses de vaccin pour les pays en voie de développement, dont 60 millions avant la fin de l’année 2021. De même, pour répondre au mieux aux besoins du continent africain, le Président s’est engagé à ce que la France partage 10 millions de doses via l’Union africaine d’ici décembre 2021. À ce jour, la France a déjà rerouté vers COVAX et des pays partenaires 19 millions de doses de vaccin.
En parallèle de ces efforts pour partager nos doses, le Président Emmanuel Macron a souhaité que la France soit aux avant-postes pour accompagner le développement de capacités de production de vaccin partout dans le monde et en particulier sur le continent africain. Cette approche se concrétise déjà puisque le 21 juin 2021, le Directeur général de l’OMS, Dr. Tedros GHEBREYESUS, le Président de la République d’Afrique du sud, M. Cyril RAMAPHOSA, et le Président Emmanuel MACRON ont annoncé la création en Afrique du sud d’un hub technologique en partenariat avec les laboratoires Biovac et Afrigen et financé de moitié par la France, pour permettre de former des experts africains sur la production de vaccins ARN messager qui auront vocation à travailler sur l’ensemble du continent. Le centre a lancé ses premiers travaux au mois de septembre 2021.
La France entend soutenir des projets similaires dans plusieurs États africains, notamment au Sénégal et Rwanda, en investissant à la fois dans les usines et dans la formation des employés, pour que le continent où seules 1% des doses mondiales sont produites aujourd’hui, puisse produire les vaccins dont ses habitants ont besoin.
Il paraît également essentiel que tout soit fait pour qu’en cas de crise sanitaire, la propriété intellectuelle ne soit pas un frein à la capacité de mobiliser toutes les usines existantes pour produire des vaccins ou des traitements. La France a ainsi noué un partenariat inédit avec une organisation qui a fait ses preuves pour permettre davantage de production des traitements contre le VIH/Sida en Afrique, le Medecines Patent Pool, à hauteur de 20 M€. Celui-ci aura vocation à encourager les transferts de technologie et les partages de licences volontaires.
4- Renforcer les systèmes de santé dans les pays les plus fragiles
Le pilier « systèmes de santé », copiloté par la Banque mondiale, l’OMS et le Fonds mondial, a joué un rôle clé pour la mise à disposition de matériel de protection pour les soignants dans les premiers mois de la crise. Il accompagne aussi les pays qui le demandent dans l’élaboration de plans nationaux de réponse à la crise. Il a permis de cartographier les besoins des pays pour le déploiement des outils soutenus par ACT-A, de conduire une évaluation de l'état de préparation de plus de 140 pays pour le déploiement des vaccins, et la création d’une plateforme d’échange de bonnes pratiques.
La France s’est fortement investie sur ce pilier, y compris via le programme « Santé en commun » de l’Agence française de développement qui mobilise 2.2 milliards d’euros. Le déploiement efficace des solutions de santé contre le virus (tests, traitements, vaccins) dépend directement des capacités des systèmes de santé à les mettre en œuvre, que ce soit par les infrastructures, l’équipement, le savoir-faire, etc. Ce quatrième pilier de l’initiative ACT-A est donc un volet transversal duquel dépend toutes les autres actions contre la pandémie.
Par ailleurs, la ville de Lyon accueillera bientôt l’Académie mondiale de la Santé, créée en partenariat avec l’OMS, dont l’objectif est de renforcer les systèmes de santé partout dans le monde, en offrant une formation continue à tous les professionnels de santé, pour des soins de qualités et des systèmes de santé mieux préparés aux futures pandémies Les premières formations à distance ont démarré dés l’été 2021, notamment à destination de la Somalie et de l’Ethiopie. Les premières formations en présentiel auront lieu en 2023.
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