Christophe Dominici nous a quittés à seulement 48 ans, laissant les amoureux de l’ovalie orphelins d’un joueur et d’un homme uniques.

Il était entré dans l’histoire un après-midi d’octobre 1999. Une course lumineuse, un rebond capricieux, un éclair bleu auréolé de cheveux blonds au milieu des maillots noirs : le petit ailier finit dans l’en-but et propulse la France en finale de Coupe du monde. Un essai d’anthologie, célébré par un public anglais, qui nous ferait presque oublier que sur une action précédente, d’un slalom étincelant, il avait laissé à Tana Umaga, Andrew Mehrtens et Jeff Wilson, trois des meilleurs joueurs du monde, la carte de visite d’un petit gars de Solliès-Pont.

Varois de naissance, parisien de cœur, Christophe Dominici fut l’homme de deux clubs : formé au Rugby Club Toulonnais où il découvre l’élite, c’est au Stade Français qu’il gagne ses galons de joueur international et commence son impressionnante collection de titres. Tout au long de sa carrière, Christophe Dominici s’impose comme l’un des meilleurs ailiers au monde. Il soulève par cinq fois le bouclier de Brennus, et par quatre fois le trophée du Tournoi des Six Nations.

Insaisissable, il sait se faufiler dans toutes les interstices de la défense adverse, leur glisser des mains comme un savon. Rapide et puissant, il sait encore mieux perforer leurs murailles de ses courses rageuses et dévastatrices qui restent attachées aux plus beaux exploits du XV de France.

Compétiteur hors-pair, tout de flair et d’instinct, Christophe Dominici traverse les défenses et gagne les cœurs. Dieu du stade, il accompagne aussi la révolution médiatique du rugby. Sur le terrain comme en dehors, le petit « Domi » est devenu une grande légende.

Troquant le noir de la rade toulonnaise pour le bleu de la capitale et celui du XV de France, où il connut 67 sélections, Christophe a toujours porté sur son maillot le rouge de la passion, à l’image du joueur et de l’homme qu’il fut. Du haut de son mètre 70, dans ce sport de corps à corps, de contacts et de combats, Christophe n’avait peur de rien et savait même donner du courage aux autres. Le menton fier, le verbe haut, l’esprit provocateur, l’ailier était aussi un pilier de vestiaire : le regard malicieux, le cœur immense, il était un coéquipier de rêve.

Une fois les crampons raccrochés, Christophe a prolongé son amour du rugby sur le banc des entraineurs et au micro des journalistes, partageant son expertise des hommes et du jeu.

Christophe Dominici a sublimé un rugby de vitesse et d’évitement, un rugby de panache, un rugby de rires, de larmes et d'amour.

Le Président de la République salue un immense joueur qui a fait briller les couleurs de la France dans les stades du monde entier. Il adresse à sa famille, ses proches et ses admirateurs, ainsi qu’à tous les passionnés du ballon ovale, ses plus sincères condoléances. 

À consulter également

Voir tous les articles et dossiers