Disparition de Jean-René Godart.

Sa voix anima quarante années de compétitions sportives, et marqua des générations d’auditeurs et de téléspectateurs. Le journaliste sportif Jean-René Godart, figure emblématique de France Télévisions, s’est éteint ce mercredi 15 octobre.

Il reçut sa vocation en entendant des voix : celles qui émanaient du petit poste familial, à la fin des années 1950. Enfant du transistor, bercé par les allocutions du général de Gaulle et le commentaire du Tour de France, il commença sa carrière de journaliste à l’antenne d’Europe 1, en 1974. Il se lança alors lui-même sur les routes de la Grande boucle. La voix du fou de vélo diffusa des ondes sportives dans chaque foyer français, leur permit de vivre chaque départ, chaque sprint, chaque étape décisive.

En 1994, il quitta le micro pour le petit écran, travaillant d’abord aux pages sports des journaux télévisés de France 2, avant de rejoindre le service des Sports en 1999. Les Français le virent enfourcher chaque été sa moto de direct pour couvrir au plus près cette grand-messe sportive, raconter jusqu’en 2015 le relais des exploits et des légendes – de Delgado à Armstrong en passant par Indurain.

Chez France Télévisions, le rédacteur en chef fut un timbre, un visage, un style. Maillot jaune du monde de la radio, chaleureux et passionné, il narra encore treize Jeux Olympiques et vingt-et-une éditions de Roland-Garros. Homme de tous les médias, il signa documentaires et ouvrages à succès, sillonnant l’hexagone pour le bonheur des téléspectateurs racontant avec la même verve « Tout le sport », nom de son émission. Il demeure dans les mémoires un ténor du sport, la voix aux trente-trois tours de France, le conteur des pelotons, chroniqueur des réussites et des revers.

Jean-René Godart, pour la première fois, a pris l’échappée. Elle sera pour lui la dernière. Mais les Français orphelins se souviendront cette voix qui les accompagna tant de jours de juillet. Si familière. Toujours fidèle. Infiniment Française. 

Le président de la République et son épouse regrettent la disparition de ce grand nom du cyclisme et du journalisme français. Ils adressent leurs condoléances émues à ses proches ainsi qu’à tous ceux qui travaillèrent à ses côtés.