Il fut l’avant-dernier relayeur de la flamme des Jeux olympiques 2024, et jusqu’à son dernier souffle l’inlassable passeur d’une certaine idée du sport. Doyen mondial des champions olympiques, cycliste français légendaire, Charles Coste avait ému le monde entier dans son fauteuil roulant, tout vêtu de blanc, sous la pluie d’été. Il s’est éteint le 30 octobre 2025, après une existence de 101 ans remplie de courses et de médailles, du Var à Londres, d’Amsterdam à Paris,
Sa vie prit le départ sous une double prédestination : il naquit en l’année olympique française 1924, et grandit à quelques mètres d’une boucle du tour de France, à Ollioules, près de Toulon, qu’il imitait de son mieux sur son tricycle en bois.
Les tours de la table de la salle à manger familiale s’agrandirent bientôt aux lacets de montagne du sud, puis aux pistes des vélodromes du monde. Redoutable sur piste, il fut sacré en 1947 champion de France de poursuite amateurs, une course qui le mena jusqu’aux championnats du monde d’Amsterdam l’année suivante, où il remporta la médaille de bronze.
Vinrent les Jeux olympiques de Londres 1948. Charles Coste changea de braquet et prit la tête du peloton tricolore en devenant capitaine de l’équipe de France de poursuite. Il fut l’indispensable C de la fameuse bande « ABCD ,» aux côtés de Pierre Adam, de Serge Blusson et de Fernand Decanali - acrostiche d’une victoire écrite en lettres d’or.
Après l’Angleterre, il devint coureur professionnel dans l’équipe Peugeot et décrocha en 1949 le Grand Prix des Nations, cette course mythique au cours de laquelle il battit l’italien Fausto Coppi, l’indétrônable « Campionissimo ». Leur rivalité fit naître une amitié profonde.
Une décennie durant, il courut toutes les belles boucles, deux Tours de France, quatre Tours d’Italie. L’année 1959 sonna sa dernière échappée. Devenu inspecteur commercial dans l’entreprise la Blanchisserie de Grenelle, la plus grande d’Europe, Charles Coste troqua son maillot coloré contre des kilomètres de linge immaculé, ceux des grands hôtels, écoles et hospices, servant encore, à sa manière, le sens du collectif.
Entre deux rivages olympiques, de Paris 1924 à Paris 2024, il boucla le plus grand des tours, celui d’une vie au service de l’olympisme et du rayonnement de la France.
Le président de la République et son épouse saluent la mémoire de ce champion qui a marqué l’histoire de son sport et de la Nation. Ils adressent leurs condoléances émues à ses proches et à tous les amoureux du cyclisme.