Fait partie du dossier : Coronavirus COVID-19

"Nous avons l’occasion d’apporter une réponse unie à la pandémie, sans complaisance, sans accusations non fondées. Unie, exigeante, lucide, c’est notre responsabilité. J’appelle l’ensemble des membres de cette assemblée à la responsabilité et à l’action. Au nom de ce qui a présidé à la fondation de notre organisation et au nom d’un droit fondamental de l’humanité : l’espérance."

Écoutez le message du Président de la République à l'occasion de la 73ème Assemblée mondiale de la Santé :

18 mai 2020 - Seul le prononcé fait foi

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Message du Président de la République à l'occasion de la 73ème Assemblée mondiale de la Santé.

Monsieur le président de l’Assemblée mondiale de la santé
Monsieur le Secrétaire Général des Nations unies,
Mesdames et Messieurs les chefs d’Etat et de gouvernement,
Monsieur le directeur général de l’OMS,

Je veux vous remercier de m’avoir invité à ouvrir avec vous cette 73ème Assemblée mondiale de la Santé.

Cette session est sans nul doute l’une des plus importantes de l’histoire de l’Organisation mondiale de la santé.   

Elle doit être un moment d’unité, de solidarité, mais aussi de lucidité et d’action, face à la crise mondiale inédite que nous traversons, tous.

Souvenons-nous de ce qui a présidé à la fondation de l’OMS en 1948 : bâtir un monde nouveau où chacun pourrait jouir d’une meilleure santé, parce que c’est le droit fondamental, de tout être humain.

Souvenons-nous des progrès accomplis depuis, de ce que nous avons su faire ensemble, avec l’OMS, avec tous les acteurs de la santé mondiale, au service de cet objectif.

L’augmentation de l’espérance de vie, le recul de la mortalité infantile, l’éradication de maladies meurtrières comme la variole, le combat - qui reste entier quant à lui - contre la tuberculose, le paludisme ou le VIH, pour l’élargissement de l’accès aux médicaments, à la vaccination, pour le renforcement des systèmes de santé.

La pandémie de COVID-19 a bouleversé nos vies, nos sociétés, a mis nos économies à l’arrêt, a aussi révélé nos vulnérabilités, à tous. Elle nous a rappelé, aussi, s’il le fallait, toute la valeur de la santé humaine et de ceux qui en prennent soin.

Je tiens, en cette année consacrée par l’OMS aux sages-femmes et aux infirmiers, à saluer tous ceux qui, chaque jour, sont sur le terrain pour prendre soin des autres, parfois au péril de leur vie comme l’épouvantable attaque contre une maternité en Afghanistan l’a encore montré, tragiquement, il y a quelques jours.

Alors, au moment où les soignants se battent contre la pandémie, au moment où les populations de tous nos pays font face, avec courage, nous n’avons pas le droit de nous diviser, nous n’avons pas le droit de nous dérober, nous avons, collectivement, un devoir d’efficacité.

La priorité, absolue, la seule qui vaille, c’est de venir à bout de cette pandémie.

Chacun de nous porte en lui une partie de la solution : Etats, organisations internationales, fonds spécialisés, organisations de la société civile, industries pharmaceutiques, banques de développement, citoyens. Ce n’est qu’en unissant nos forces que nous viendrons à bout de cette pandémie.

Nous avons besoin de l’OMS, pour son rôle irremplaçable de coordination, pour son expertise scientifique, sa connaissance du terrain. Nous avons besoin d’une OMS forte face au COVID-19 et l’OMS - c’est nous, ce sont ses Etats membres. Il dépend donc de nous de lui permettre de jouer tout son rôle dans la réponse internationale aux pandémies.  

C’est la raison pour laquelle la France a décidé il y a quelques jours de renforcer substantiellement le soutien financier apporté à notre organisation.

C’est la raison pour laquelle, aux côtés de l’OMS, avec nos partenaires européens, avec l’ensemble des acteurs de la santé mondiale, nous avons lancé l’initiative ACT-A pour soutenir massivement la recherche, accélérer le développement et permettre un accès universel aux moyens de lutte contre la pandémie.

Parce que oui, un vaccin, s’il est découvert face au COVID-19, sera un bien public mondial, auquel chacun devra pouvoir avoir accès. C’est une question d’efficacité : tant que la maladie sera la réalité de quelques-uns, elle sera une menace pour tous. C’est une question de principe : la santé humaine ne se discute pas, ne se réserve pas, ne se monnaye pas.

L’Europe s’engage, pleinement, dans la construction de la réponse internationale à la pandémie.

Le 4 mai dernier, la conférence de financements organisée par la Commission européenne a permis de mobiliser 7,5 Mds d’euros au service des objectifs d’ACT-A.

Avec ses partenaires internationaux, l’Europe porte dans cette session, une réponse solide pour renforcer l’application du règlement sanitaire international, améliorer les systèmes d’alerte et de réaction aux urgences, renforcer la recherche, mieux comprendre, en toute transparence et avec un esprit de coopération, la crise à laquelle nous sommes confrontés, et en tirer tous les enseignements et donc, mieux y répondre.

Nous devons regarder en face avec lucidité, avec exigence, ce qui a fonctionné et ce qui n’a pas fonctionné dans la gestion internationale de la crise.

Nous avons l’occasion d’apporter une réponse unie à la pandémie, sans complaisance, sans accusations non fondées. Unie, exigeante, lucide, c’est notre responsabilité. J’appelle l’ensemble des membres de cette assemblée à la responsabilité et à l’action. Au nom de ce qui a présidé à la fondation de notre organisation et au nom d’un droit fondamental de l’humanité : l’espérance.

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